Je reviens sur cette notion car beaucoup d’étudiants et non des moindres confondent hypothèses et problématique. Et cela malgré les multiples remarques faites depuis septembre. L’information n’est donc pas arrivée au bon moment. Et c’est pour cela qu’il faut revoir ces notions aujourd’hui.
A la question : Qu’elles sont vos hypothèses ? Certains donnent pour réponse un ensemble de questions qu’ils se posent. Là ce sont les hypothèses.
Pour bien comprendre le rapport entre hypothèse et problématique, il faut saisir les hypothèses sous la forme d’hypothèses. Prenons un exemple inventé :
« Je fais l’hypothèse que les voyageurs en train s’ennuient » revient à poser une question au sujet de laquelle il va falloir apporter des réponses. La problématique sera la question de l’ennui dans les voyages en train.
Au cours de l’enquête de terrain, j’ai remarqué que sur 40 personnes dans une voiture, 12 somnolaient entre Bordeaux et Paris. Un calcul proportionnel permet de dire que sur ce voyage, 30% des voyageurs ont « dormi » ou se sont assoupis. Mon hypothèse n’est que partiellement validée, puisque seul un tiers des passagers ont dormi, et non l’ensemble. Cependant, je peux maintenant affirmer qu’un tiers des passagers ont dormi. J’ai aussi remarqué que durant le trajet, un certain pourcentage jouent sur leur téléphone ou leur tablette, que d’autres lisent un roman ou un magazine, et d’autres encore écrivent sur leur ordinateur portable. Tous les objets techniques sont branchés sur les prises disposés au niveau des sièges… Cela nous permet de dégager une problématique de la parade à l’ennui.
Bien sûr dans la réalité des terrains, les hypothèses sont souvent plus complexes, parce qu’elles dépendent de plusieurs facteurs qu’il faut identifier et valider.
Par exemple, se demander si Toulouse est une « ville intelligente » renvoie à un grands nombres de facteurs, qui ont tous plusieurs indicateurs d’évaluation, comme le nombre de bornes Wi-Fi, la couverture Wi-Fi, la qualité du réseau, etc. Mais ces indicateurs peuvent facilement être mesurés et quantifiés. Les hypothèses dont il a été question pour le moment sont donc « validables » statistiquement. Il suffit de compter et de faire des moyennes. Une représentation graphique peut y être associée.
D’autres hypothèses sont plus complexes encore, et nécessitent un travail de fond. Notamment celles qui concernent les croyances, ou des systèmes de valeurs. Comment mesurer l’amour porté à ses enfants ?
Pour cela, la preuve exigée et exposée dans le mémoire sera parfois discutable. Mais c’est le croisement des arguments, plus ou moins convaincants qui permettra de valider ou non les hypothèses, et par là même, de cerner la problématique.
