Repousser les limites : l’exemple de la musique spectrale

Rebecca Wenham, violoncelliste, interprète une œuvre de Kaija Saariaho intitulée Sept papillons, 2012, DR

Comment l’intérêt pour la musique contemporaine peut-il aider à comprendre la question des limites face à la Ville ?

Partir d’une idée simple et l’exploiter d’un domaine à l’autre. Voilà comment ce billet commence. Faire des aller-retour entre avant et maintenant, entre le courant moderne, et nos jours, entre la musique contemporaine et l’architecture moderne.

 

Rebecca Wenham, violoncelliste, interprète une œuvre de Kaija Saariaho intitulée Sept papillons, 2012, DR

Quelle école ou quel courant se rapproche-t-il le plus de ce style de musique ? Le déconstructivisme ? Le spectralisme ?

Selon les propos de Florent JEDRZEJEWSKI, dans sa thèse consacrée à la musique spectrale chez les percussionnistes, notre compositeur finlandaise Kaija SAARIAHO évolue dans le courant de la musique spectrale. Nous avons déjà dépassé le déconstructivisme.

Ce courant qui consiste à utiliser dans sa totalité « la manière spectrale de traiter les possibilités sonores spécifiques de chaque instrument » (Jedrzejewski, p. 140) permet de repousser les limites instrumentales comme celles de l’écriture. Il ne s’agit pas simplement de déconstruire, mais d’utiliser l’ensemble du spectre de chaque instrument. « Par leur recherche des qualités spectrales des sonorités, les compositeurs de ce mouvement ont dégagé des propriétés qui leur permettent de mélanger les sons en se fondant sur les caractéristiques de leurs spectres » (Jedrzejewski, p. 145). Il y a par conséquent un au-delà de la musique, que l’architecture, semble-t-il, n’a pas encore atteint.
Si l’on considère la ville dans son aspect spectral, cela reviendrait à réinventer le rapport à la norme établie en la dépassant. Les règles figées sont transgressées, dépassées pour aboutir à de nouveaux usages, mais également à de nouvelles règles. Par exemple, l’utilisation d’un espace vacant comme lieu de rencontre ou de co-voiturage, transformer pour un temps une rue en fête de quartier. Pour faire évoluer la ville, il faut forcément revoir les règles et les renouveler. Définir de nouveaux usages et de nouvelles limites. C’est ce que cette musique semble évoquer.
Dans le domaine de l’architecture, posons-nous la question des squats et de la réécriture de ces architectures dans leurs usages. La réglementation n’offre pas cette possibilité de développement humain que l’on pourrait penser attendre d’une ville spectrale.
Aucune réponse définitive ne viendra de ce billet. Je lance cette question qui trouvera peut-être une réponse dans un ailleurs et plus tard.
=> JEDRZEJEWSKI Florent, Le son dans le son : les percussions dans la musique spectrale, Thèse sous la direction de Pierre MICHEL, Université de Strasbourg, 2014
=> SEAY Albert, La musique au Moyen Age, Arles : Actes Sud, 1988

buy windows 11 pro test ediyorum