La question et le questionnaire

Quelle est la question ?

En fait, tout peut se résumer à : quelle est LA question que l’on se pose ? Certains étudiants n’ont aucune idée au sujet d’une question à poser. Ce la pose-t-il vraiment ? Il y a des grandes questions, dites fondamentales, que chacun d’entre nous se pose; elles sont parfois trop intimes pour être écrites, mais elles sont là.

C’est ces ou cette question-là qu’il faut arriver à poser, à travers un terrain, un objet d’étude qui n’est finalement qu’un prétexte à LA question. Par exemple, l’image que j’ai placée en haut du billet renvoie-t-elle à une seule question ? Chacun d’entre nous peut en élaborer plusieurs :

• Que fait une canette de bière à cet endroit ?

• Y a-t-il confrontation entre dedans/dehors, habitants/étranger ?

• Dans quel quartier sommes-nous ?

Bref, on peut pousser le questionnement jusqu’à épuisement. Et se questionner à nouveau sur ses propres questions :

• Pourquoi cette canette est-elle intrigante ?

• Comment peut-on en arriver à poser une canette à cet endroit ?

• La canette est-elle vide ?

Pour commencer à répondre à ces questions, nous allons élaborer une méthode. Se renseigner auprès des riverains et des habitants, de l’appartement, de l’immeuble, du quartier. Se renseigner sur la fréquentation de la rue, du quartier, sur la fréquence de cet événement. Provoquer des rencontres et être présent pour observer les lieux, les interactions, les événements de la rue… Au bout de quelques heures nous aurons une réponse à notre question. Mais nous aurons aussi d’autres questions.

En revenant sur l’ouvrage de Bernard Lahire à propos du rêve, il est possible d’admettre que la formulation des questions peut prendre la forme d’une métaphore ou d’une analogie et qu’elle contient en elle la problématique qui nous intéresse. Dans le cas présent, la problématique tourne autour de la question de la fête dans l’espace urbain, sous entendue que l’alcool participe au festif, et qu’il est peu probable qu’une personne boive seule dans la rue devant une fenêtre. La canette indique soit le lieu de l’événement, soit un moment du trajet. On s’intéressera au regroupement dans l’espace urbain, et par cercles concentriques, aux espaces festifs dans la ville (formels et informels). Inévitablement, le rythme circadien sera convoqué pour délimiter les moments de présence du « monde festif » dans la rue. Est-ce un passage ou une étape, d’où à où ? Etc. Il faudra donc revenir le soir, la nuit, et observer ce qu’il se passe.

 

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