Fourier commémoré

Fourier commémoré

HISTOIRE : le 21 mars prochain, sera célébré le 250e anniversaire de la naissance de Joseph Fourier
 À l’occasion du 250e anniversaire de la naissance de l’Auxerrois Joseph Fourier, lumière sur un aspect méconnu de sa vie :

Fourier, au-delà de l’homme de science
Par Michaël Gitton

Yonne Républicaine – 7 février 2018 – page 9

      Tout le monde connaît Joseph Fourier, figure emblématique d’Auxerre. L’homme de science reconnu à l’échelle nationale est une fierté pour la ville dont l’un des lycées porte toujours son nom. Son 250e anniversaire sera par ailleurs inscrit aux commémorations nationales de cette année.

     Mais au-delà de l’homme de science, qui était réellement Joseph Fourier ? Robert Timon, historien résident à Saint-Georges et instituteur retraité, connaît bien le sujet et affirme que, fut un temps, Joseph Fourier a envisagé de devenir bénédictin.

Joseph Fourier inspiré par le directeur du collège lui-même bénédictin

Joseph Fourier a, en effet, effectué son noviciat à Saint-Benoît-sur-Loire dans le but de devenir bénédictin. Le noviciat est en quelque sorte la préparation des novices à la vie religieuse. Cette vocation ne sortait pas de nulle part et remonte à sa jeunesse en tant qu’élève. Il était l’un des meilleurs élèves du collège d’Auxerre, « l’un des plus réputés en France », précise Robert Timon. Et qui dit collège au XVIIIe siècle dit école militaire. Il aurait donc, de ce fait, dû être appelé à diriger des soldats, devenir officier. Mais Joseph Fourier n’était pas noble « loin de là », le ministre de l’époque refusa donc fermement qu’il devienne officier.  Joseph Fourier s’est alors tourné vers le noviciat afin de devenir bénédictin, sans doute, comme le pense Robert Timon, «pour faire comme l’une des personnes qui l’inspirait, le directeur du collège, lui-même bénédictin ». Mais il fut rapidement rattrapé par la Révolution. En 1789, l’abolition des privilèges fut votée. Les bénédictins furent interdits d’enseigner. Deux options s’offraient alors à Joseph Fourier. Continuer dans cette voie tout en percevant une indemnité. Soit, n’ayant pas encore prononcé ses vœux, rentrer à Auxerre. Il choisit la seconde et répondit à son supérieur qu’il ne voulait pas prétendre à quelque chose qu’il ne méritait pas, n’ayant jamais été moine. Voilà l’histoire, méconnue du grand public, de Joseph Fourier, racontée avec passion par Robert Timon qui qualifie l’homme de « profondément humain ».

PROJET DE STATUE
Retour. En 2012, Tadeusz Sliwa, professeur de l’université et passionné par la vie et l’œuvre du personnage, lançait l’idée folle de « faire revenir à la maison Joseph Fourier ». En d’autres termes, construire une nouvelle statue du célèbre homme de science au sein de sa ville natale, Auxerre. Le projet devrait aboutir si tout se passe bien en 2022 pour un coût proche des 150 000 euros. Soit dix ans, après le lancement de la souscription nationale lancée par Gilles Bertrand, président du Centre de culture scientifique technique et industrielle en Bourgogne (CCSTIB) et Tadeusz Sliwa, coordinateur général de la souscription. Une date qui tomberait à pic, correspondant au bicentenaire de la théorie analytique de la chaleur. Pour rappel, Joseph Fourier avait sa statue, en bronze, sur la place du Maréchal-Leclerc. Elle a été fondue par l’armée allemande pendant la Seconde Guerre mondiale.

 [Yonne républicaine du 7 février 2018, page 9]

About cm1

R. Timon, né en 1944 a été instituteur, maître formateur, auteur de manuels pédagogiques avant d’écrire pour le Webpédagogique des articles traitant de mathématiques et destinés aux élèves de CM1, CM2 et sixième.

Category(s): activités associatives, actualité
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