Réponses:

Lieu emblématique de l’histoire de France, la Galerie des Batailles est traversée par les présidents français et russe lors d’une visite diplomatique le 29 mai 2017.

1. Quel est le contexte politique de cette visite du côté français ?

• M. Macron vient d’être élu Président de la République française le 7 mai 2017. Cette élection est qualifiée de « tremblement de terre dans la vie politique française ». Les candidats des partis traditionnels de gauche (PS) et de droite (LR) n’étaient pas présents au 2d tour. Certains commentateurs ont pointé la jeunesse et l’inexpérience de M. Macron.

Ses premiers pas sont donc scrutés par les télévisions du monde entier.

• Au plan international, M. Macron considère qu’il faut dialoguer avec la Russie, qu’elle est un partenaire incontournable, même si les divergences sont importantes, alors que les relations entre F. Hollande et Vladimir Poutine étaient mauvaises, en raison de l’intervention de la Russie en Syrie et de l’annexion de la Crimée en 2014.

2. Quel est le contexte politique de cette visite du côté russe ?

• M. Poutine dirige la Russie depuis 2000. Il a contribué à refaire de la Russie une puissance géopolitique de 1er plan.
• En Syrie, il soutient la dictature de Bachar el-Assad et s’oppose donc aux Occidentaux (Européens et Américains).
• L’annexion de la Crimée (Ukraine) en 2014 a valu des sanctions économiques fortes à la Russie de la part de l’UE et des Etats-Unis.

3. Depuis quand Versailles est-il un lieu diplomatique important ?

• Depuis Louis XIV (XVIIe siècle), le château de Versailles est un lieu diplomatique important pour entretenir de bonnes relations avec les chefs d’État du monde entier.
• Les souverains puis les chefs d’État français y ont accueilli de nombreux hôtes étrangers.
• Sous le Second Empire (1852-1870), Napoléon III utilisa beaucoup le château à ces fins : la reine du Royaume-Uni Victoria y est accueillie en 1855 lors d’une réception exceptionnelle.
• Sous la Ve République (depuis 1958), le général de Gaulle renoue avec la tradition : le président de l’URSS, N.Khrouchtchev en 1960 suivi en 1961 par le président américain J.F. Kennedy.
• Ensuite tous les présidents de la Ve République ont utilisé le château de Versailles à des fins diplomatiques.

4. Quel usage diplomatique les présidents successifs de la Ve République en ont-ils fait depuis 1958 ?

• Déjeuners, dîners, concerts, inaugurations d’expositions. Plus rarement un séjour au Grand Trianon. Et plus rarement encore une réunion politique (Mitterrand pour un G7 en 1982 et un sommet de la Francophonie en 1986).

5. Quel message M. Macron veut-il envoyer à M. Poutine en l’invitant à Versailles et comment interprétez-vous la poignée de main échangée à l’arrivée de M. Poutine ?

• Peu de temps après son élection, E. Macron y accompagne V. Poutine pour lui donner à voir la puissance de la France mais aussi pour marquer son attachement à la Russie, partenaire privilégié (tous les chefs d’État étrangers n’ont pas les honneurs d’une telle visite).
• En effet, cette dernière est comme une main tendue à la Russie, un geste diplomatique visant à créer une relation interpersonnelle entre les deux présidents.

6. Quel passage de la conférence de presse a été le plus repris par les médias ? Pourquoi ?

• D’abord parce que cela concernait la politique intérieure française (qui intéresse plus les médias que la politique extérieure) et une ingérence étrangère (russe).
• Ensuite parce que cela a permis à E. Macron d’affirmer sa détermination et l’autorité de la parole de la France.
• Enfin parce que cela a donné lieu à un échange presque théâtral entre les deux hommes et une compréhension « psychologique » du rapport de force entre ces deux puissances.

7. Quel bilan peut-on faire de ce « dialogue stratégique » avec la Russie au regard de notre actualité (28 février 2022) ?

On peut imaginer 2 approches différentes voire contradictoires de cette question :

• Minimiser ou même ridiculiser cette géopolitique du patrimoine. Développer une thèse selon laquelle les événements actuels prouvent que cette diplomatie, cette politique de « main tendue » a échoué.
• Ou bien au contraire défendre l’idée que c’est ce rapport instauré dès 2017 qui permet encore à M. Macron de communiquer avec M. Poutine, et de se faire une idée assez précise de sa psychologie, et donc de l’attitude à adopter face à la menace qu’il représente.

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