Introduction de l’ERCAPP

Mon questionnement et mon intérêt envers l’interculturalité vient de mon expérience personnelle. Venant d’une école où la diversité culturelle, religieuse ou même physique était très importante, j’ai vu et entendu certaines choses étant enfant qui aujourd’hui me font considérer que l’apprentissage de la diversité, de la tolérance, de l’acceptation de l’autre et de la découverte d’autres cultures à l’école est chose essentielle pour chaque enfant, pour chaque individu et citoyen en devenir.
La diversité et l’interculturalité sont des éléments sociaux extrêmement présents de nos jours à l’école, ce sont des phénomènes pour lesquels un enseignant doit s’adapter, doit comprendre, pour mieux transmettre d’une part, mais également pour amener dans l’attitude des enfants une curiosité et une tolérance envers autrui. Mes premières représentations sur cette question viennent de l’école, puis des nombreux voyages que j’ai eu la chance de vivre. Nous vivons dans une société où la culture des autres fait partie de notre quotidien, et qu’il est nécessaire à chacun d’intégrer pour mieux vivre ensemble.
Cette thématique de la diversité et de l’interculturalité me pose beaucoup de questions. Par exemple, quelles sont les façons dont l’enseignant peut apporter cette diversité en classe : comment aborder ce thème de la différence et de l’acceptation de l’autre à l’école ? Comment faire découvrir d’autres cultures aux enfants ? D’autres horizons que le leur, afin d’ouvrir leur esprit sur ce monde varié dans lequel ils évoluent ? Comment leur faire passer les barrières qu’ils peuvent se poser à cause de leurs expériences, de leur éducation, de leur environnement familial et culturel ?

Après plusieurs séances au sein de notre atelier, nous avons décidé de continuer la rédaction de notre ERCAPP par un travail collaboratif avec un autre étudiant de l’atelier. Il était logique que pour réaliser un travail portant sur la différence nous devrions travailler en groupe, afin de pouvoir confronter nos idées et construire un écrit solide et réfléchi. J’ai donc travaillé avec Corentin LEROYER, également étudiant en Master MEEF 1 1er degré, dont les questionnements personnelles étaient proches des miens. Le travail en groupe était enrichissant dans le sens où cela nous a permis de s’entraider pour écrire, ou pour comprendre des notions floues, ou même pour rester dans le cadre de notre recherche. Corentin a apporté beaucoup au travail de groupe, dont ses connaissances, ses idées et ses expériences personnelles, nous avons pu avancer sur notre questionnement ensemble et le mettre en forme conjointement, avec l’aide de notre directrice d’ERCAPP Mme Magali Jeannin. Malheureusement la communication n’est pas toujours évidente ni simplifiée avec la charge de travail du master 1 et le fait que nous n’étions pas dans le même groupe, avec l’approche du concours et la réalisation des différents travaux qui nous incombaient en cette période, nous avons eu les plus grandes difficultés à terminer cet écrit ensemble. Nous sommes néanmoins parvenus à l’élaboration de la problématique suivante « Comment appréhender la notion de diversité en classe du point de vue de l’enseignant et de l’élève? ».
Cette problématique nous questionnait tous les deux, particulièrement la question de l’interaction entre culture familiale et culture scolaire qui peut diverger de façon importante d’un élève à l’autre. Nous trouvions intéressant de nous pencher sur la façon dont l’enseignant peut intégrer les différences et particularités de chaque élève afin de donner à sa classe un aspect sécurisant pour chacun, mais également comment il pouvait aborder la question des cultures lointaines, et notamment avec quels supports. Du point de vue de l’élève il s’agissait de voir comment chacun pouvait interagir avec l’autre sans difficulté et sans émettre de jugements. Nous voulions nous intéresser également à comment l’élève pouvait s’équilibrer entre sa culture familiale et la culture scolaire dans laquelle il évolue au quotidien et quelles pouvaient être les conséquences de la différence entre ces deux cultures pour l’élève.

Sur ces questions j’ai vu lors de mon stage à l’école élémentaire du Puits Picard à Caen des élèves et des enseignants qui intègrent au maximum la culture de chacun des élèves, leurs difficultés, leurs différences, mais aussi leurs qualités et leurs ressemblances. J’ai vu se pratiquer une tolérance très importante entre les élèves, malgré les disputes, malgré les insultes qui peuvent arriver, l’enseignant avance toujours la discussion comme un élément de conciliation. Je trouve cette pratique particulièrement importante, la discussion et l’écoute sont des éléments essentiels pour bien vivre en communauté, se comprendre, s’accepter et se respecter. Quelques soient leurs niveaux, les enfants sont particulièrement soutenus dans leurs réussites par le biais notamment de la BIPPP, soit la Brigade d’Intervention Poétique de Puits Picard où chaque élève de chaque classe a l’occasion d’aller réciter un poème, lire une recette ou même chanter une chanson aux autres classes, classe qui s’interrompt pour l’écouter et pour l’apprécier.