Compétences culturelles : devenir acteur.

La société, par toutes sortes de processus généralement ancrés, pousse les individus à se catégoriser, s’enfermer dans des classifications. Cela se remarque très facilement au quotidien, un des exemples les plus éloquents pour moi fut lors d’un voyage en Outre-Mer : les métropolitains ne se mélangeaient absolument pas à la population locale. La faute étant partagée ; aucun des partis ne souhaitant réellement composer avec les richesses et la diversité de l’autre. Comme pour d’autres sociétés comparables, la composante pluri-culturelle n’était donc pas garantie.
Comment caractériser cette opposition ? La peur de l’inconnu et donc de l’autre ? Faute, peut-être, à une méconnaissance ainsi que des préjugés intériorisés et ancrés depuis fort longtemps.
Paradoxalement, il me semble que la société actuelle tente de remédier à ce communautarisme, tout en exacerbant le phénomène.

L’exemple que je développerai par la suite va à l’encontre des propos tenus ci-dessus, pour différentes raisons.
Je suis actuellement en stage dans une classe de TPS, en REP. Les enfants viennent d’origines et cultures très diverses (nombreuses nationalités représentées) ; certains tâtonnent avec les premiers mots de la langue scolaire quand d’autres ne maitrisent pas encore le langage. Quelques élèves ne parlent que leur langue maternelle au domicile et pourtant la communication, le jeu, l’entraide se manifestent le plus spontanément du monde. A cet age, aucune différenciation n’est faite, que ce soit au niveau du genre, de la culture, de la langue. Ils se comprennent et s’accommodent de ces modalités, qui paraissent alors secondaires. La création d’une co-culture se fait alors naturellement.
Les questions que nous pourrons alors nous poser sont : à quel moment ces distinctions apparaissent et commencent à peser, pour finalement créer des clivages ? A quoi cela est-ce dû ? L’éducation, un certain « déterminisme » social, un phénomène culturel devenant presque naturel ?
Il est néanmoins incontestable que ceci n’est pas une fatalité et que l’école se doit d’être un pilier, un moteur pour vaincre certains préjugés ou comportements qui se reproduisent, sans que nous en ayons (pleinement) conscience.

« il ne s’agit plus seulement de préparer les apprenants à vivre avec les autres, mais à agir avec eux, aussi bien dans le domaine public – pour « faire société » avec les autres citoyens – que dans le domaine professionnel, pour travailler ensemble au sein d’une même entreprise. »                                                                                                                                        Christian PUREN, extrait de « La compétence culturelle et ses composantes »

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