Les quatre pôles d’étrangeté de V. Lemoine

Mon travail portant sur la place que peuvent avoir les sorties scolaires ou les projets culturelles en classe dans l’ouverture culturelle des enfants, il me semble logique de l’intégrer aux « quatre pôles d’étrangeté » de V. Lemoine puisque celui-ci parle du fait que « des situations de ruptures avec les automatismes permettraient aux élèves de développer une stratégie interculturelle de la déstabilisation ». Or, les sorties scolaires ou les projets pédagogiques semblent être de vraies situations de ruptures, que ce soit en termes de lieux ou de formes de travail. En effet, il est ressorti de mes analyses que les sorties scolaires, de part leur cadre atypique, puisqu’en dehors de l’école, sont de vrais atouts pour les élèves. Elles permettent d’appréhender de nouvelles formes de savoirs d’une manière différente car en rupture avec le cadre scolaire parfois trop institutionnel. Cela permet également d’aller à la rencontre de lieux où ils ne seraient pas forcément allés par eux-mêmes et donc de sortir de leurs « sentiers balisés », de voir autre chose, d’aller au-delà de ce qu’on connaît et donc de sortir de sa zone de confort tout en étant dans un cadre rassurant (avec notre maîtresse). Il en va de même pour les projets de classe, qui semblent permettre de fédérer les élèves autour d’un projet commun et donc de donner du sens aux apprentissages.

Une réflexion sur « Les quatre pôles d’étrangeté de V. Lemoine »

  1. J’exerce dans un établissement où les élèves sont majoritairement de nationalité espagnole, ils baignent dans la langue et la culture française depuis l’âge de 3 ans (en plus des autres langues enseignées). Je me suis souvent posée la question de savoir s’ils s’identifiaient avec cette nouvelle identité qui ne correspondait pas à celle de l’entourage familial. Comprenaient-ils pourquoi ils avaient été plongés dans cet univers?
    Je pense que notre rôle en tant qu’enseignant consiste à leur faire prendre conscience qu’il ne s’agit en aucun cas de modifier leur identité en tant que citoyen, mais plutôt de les amener à s’interroger sur des questions d’ordre philosophique, éthique et culturel à travers l’image de l’autre. Les séjours organisés chaque année avec les CM1 dans les Pyrénées orientales est une expérience inoubliable pour nos élèves, non seulement parce qu’ils donnent un sens à l’apprentissage de la langue française mise en situation, mais surtout par la découverte d’autres individus dans un cadre non-institutionnel qui leur permet d’expérimenter la culture française et de l’intégrer.
    J’ai toujours vécu l’altérité comme une volonté de connaître et comprendre les autres, aboutissant à un réel questionnement de soi. Ayant vécu dans des pays de différentes cultures et idéologies, j’ai été exposée à des coutumes, des traditions et des croyances distinctes de celles que je connaissais. A travers l’intégration et l’expérimentation au sein de ces « nouvelles » sociétés, de la volonté d’en savoir plus sur les personnes appartenant à d’autres cultures, j’ai constaté que les comportements stéréotypés que j’avais reçus m’empêchaient de m’ouvrir aux autres, par peur, jugement ou autre fausse idée reçue. En découvrant l’altérité, j’ai découvert qu’il est essentiel de se connaître et de connaître l’autre, pour pouvoir comprendre et respecter la diversité des cultures qui nous entourent.

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