Le moqueur moqué
Un escargot
Se croyant beau, se croyant gros,
Se moquait d’une coccinelle.
Elle était mince, elle était frêle
Vraiment, avait-on jamais vu
Un insecte aussi menu !
Vint à passer une hirondelle
Qui s’esbaudit du limaçon.
– Quel brimborion ! s’écria-t-elle,
C’est le plus maigre du canton
Vint à passer un caneton.
– Cette hirondelle est minuscule,
Voyez sa taille ridicule
Dit-il d’un ton méprisant.
Or, un faisan aperçut le canard et secoua la tête :
– Quelle est cette minime bête ?
Au corps si drôlement bâti ?
On n’a jamais vu plus petit
Un aigle qui planait, leur jeta ces paroles
– Êtes-vous fous ? Êtes-vous folles ?
Qui se moque du précédent
Sera moqué par le suivant.
Celui qui d’un autre se moque
À propos de son bec, à propos de sa coque,
De sa taille ou de son caquet,
Risque à son tour d’être moqué.
Pierre Gamarra
J’enseigne une classe de moyenne section. Nous optons plutôt pour des comptines ou des albums lus pour transmettre ce genre de message. Toutefois, je trouve que ce poème pourrait être simplifié et présenté en classe avec les élèves de la maternelle car il correspond en quelque sorte à une histoire.
D’autant plus, la signification de l’acceptation de l’autre avec ses différences est évoquée d’une manière implicite et qui incite à la réflexion et la méditation.
Il y a aussi le fait que l’aigle, la créature la plus forte et la plus puissante que ’elle soit parmi les animaux présents dans le poème est celui qui a fait preuve de sagesse et qui s’est manifesté pour calmer et amener la raison aux autres.
Ce qui pourrait être un motif très enrichissant pour créer un échange d’idées et travailler alors le langage et le vocabulaire.