Ma pratique de la médiation en classe

Je suis dans une classe de CE1, dans laquelle je me retrouve bien souvent à jouer mon rôle de médiatrice. Voici succinctement quelques exemples de situations de médiation dans mes moments de classe.

Médiation cognitive :

Lors d’une leçon sur les alignements, certains élèves avaient du mal à comprendre malgré la manipulation. J’ai arrêté le cours et avancé ma séance de sport et nous sommes sortis dans la cour de l’école et avec des cerceaux et des plots nous avons fait la version grandeur nature du jeu du morpion et au final sans que je ne leur dise, tous seuls ils ont compris le principe : »maîtresse c’est comme les alignements qu’on a vu en classe ! » . De retour en classe, les exemples ont fusé pour illustrer le cours.

Médiation relationnelle :
Il m’est arrivé en début d’année, de demander à des élèves d’aller vers des nouveaux qui restaient seuls dans leur coin parce qu’ils s’exprimaient mal en français ou qu’ils étaient trop timides pour venir vers eux.
Depuis, c’est eux-mêmes qui accueillent, orientent et accompagnent les autres.

Ou le cas de cet élève qui rencontre des difficultés d’apprentissage et de concentration en classe qui n’osait pas approcher quelqu’un sauf la maîtresse et qui a fini par se faire des amis.

J’ai également un élève qui a du mal à rester en place. Au début de l’année il était très difficile et perturbateur. Il m’a dit, tout énervé, quand je lui ai demandé pourquoi : « maîtresse je m’ennuie ! « , « je ne veux pas venir à l’école ! « , « je ne sais pas bien former mes lettres ! »…
Je l’ai écouté gentiment et lui ai demandé s’il voulait bien que je l’aide car sans son accord je ne pouvais pas.
Il a séché ses larmes.
Je pense qu’il avait besoin d’être entendu.
Aujourd’hui, même s’il bouge beaucoup, ce n’est pas dérangeant et il fait parti des plus attentifs et travailleurs. Toujours prêt à rendre service.

Médiation langagière :
En classe certains élèves ont plus de mal que d’autres à comprendre une consigne, je la leur reformule en utilisant parfois des termes de maternelle pour qu’ils l’appréhendent mieux.
Il arrive que des élèves se plaignent de moqueries d’autres élèves. Il s’avère qu’en général s’est surtout une incompréhension qu’il faut le leur expliciter et tous seuls, ils comprennent et dépassent l’incident.

J’ai une élève anglophone dont les parents ne s’expriment pas bien en français. Ils ne participent donc pas aux réunions et leur fille a du mal à transmettre leurs besoins. Nous avons eu la présentation des travaux artistiques des élèves à l’école et ils ne sont pas venus. Mon élève a pleuré parce que les autres élèves avaient leurs parents.
J’ai finalement pu rencontrer la mère qui a vu que bien que francophone, je pouvais les comprendre et me faire comprendre. Depuis je trouve mon élève plus épanouie et ses parents semblent rassurés.

5 réflexions sur « Ma pratique de la médiation en classe »

  1. Je trouve l’exemple donné pour la médiation cognitive très intéressant et très pertinent. Il permet à la fois de mettre en avant le rôle de médiateur de l’enseignant mais aussi l’importance de l’adaptation pour permettre l’apprentissage ( ici modification de l’emploi du temps et présentation différente de la notion afin que les élèves comprennent et fassent le lien avec ce qui avait été vu avant).

    De plus, le premier exemple qui illustre la médiation relationnelle ( celui de l’enseignant qui demande à des élèves d’aller vers de nouveaux élèves qui n’osent pas forcément entrer en contact avec les autres enfants du fait de difficultés dans la maîtrise de la langue ou de leur timidité) m’intéresse particulièrement car je travaille sur la socialisation des enfants allophones à l’école pour mon dossier, et je m’intéresse au rôle des enseignants dans la socialisation et l’intégration des enfants allophones.

  2. Ce sont de belles pratiques de médiation, en effet, qui engagent à se questionner sur son rapport à soi et aux autres : certains ont besoin qu’on leur donne la parole, et parfois, ils la prennent de force, ou au contraire s’excluent d’eux-mêmes. Deux attitudes très différentes pour finalement le même besoin d’être entendu…

    • Merci.
      En effet, ils ont parfois juste besoin d’être le « centre » pour s’ouvrir à tout. Leur manière de l’indiquer varient d’un élève à l’autre. j’ai aujourd’hui des élèves qui étaient au départ soient grincheux, peureux ou timides et qui brillent tant dans leurs relations avec les autres que dans leur travail.

  3. Je trouve l’exemple donné pour la médiation cognitive très intéressant et très pertinent. Il permet à la fois de mettre en avant le rôle de médiateur de l’enseignant mais aussi l’importance de l’adaptation pour permettre l’apprentissage ( ici modification de l’emploi du temps et présentation différente de la notion afin que les élèves comprennent et fassent le lien avec ce qui avait été vu avant). De plus, le premier exemple qui illustre la médiation relationnelle ( celui de l’enseignant qui demande à des élèves d’aller vers de nouveaux élèves qui n’osent pas forcément entrer en contact avec les autres enfants du fait de difficultés dans la maîtrise de la langue ou de leur timidité) m’intéresse particulièrement car je travaille sur la socialisation des enfants allophones à l’école pour mon dossier, et je m’intéresse au rôle des enseignants dans la socialisation et l’intégration des enfants allophones.

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