1STG: Invention: corrigé du bac blanc

Sujet:

Lecteur en 1868 du texte de Zola (Thérèse Raquin), vous écrivez une lettre au journal Le Figaro pour protester contre une littérature qui se complaît à décrire  crimes et passions vulgaires. Vous développerez des arguments précis, mais n’oublierez pas le ton polémique propre à ce genre de lettre.

Devoir de Joévin:

Chers, chers journalistes, chers lecteurs,

J’ai lu, il y a peu, le texte d’Émile ZOLA paru dans votre numéro cent trois du « Figaro ».
Et je peux vous dire que j’en suis déçu et choqué.
Depuis quand une chose aussi sanglante et horrible peut-elle être décrite avec autant de ferveur et de plaisir ? Parlons-nous bien de la même chose : c’est-à-dire un meurtre ?
Il faut être sans cœur pour tuer et abattre froidement quelqu’un ! Il y a assez de violence dans notre monde alors pourquoi se faire un plaisir de la décrire ?!
Voilà ce que j’en pense et je vous le dis haut et fort !

Au théâtre la violence est généralement proscrite. Chez les Grecs elle était racontée, de nos jours elle est masquée par des ustensiles et autre gadgets qui permettent de l’atténuer.
Même si elle est présente, elle est cachée.
Or dans un roman, l’imagination est plus grande, donc la violence le sera aussi. Et ici on voit un homme souhaitant en tuer un autre et tout ça pour une femme ? Si cette femme aimait vraiment cet homme, elle aurait quitté l’autre même si l’argent n’était plus à la clef !
Tout se terminerait bien .. Mais que vois-je à la place ? Un homme déterminé à en tuer un autre et ce dernier arrache un morceau de chair à la volée avant de mourir, une femme qui pleure lorsqu’elle voit son amant tuer son mari et qui regrette d’avance son choix.
Est-ce cela la littérature française ? Est-ce cela le message que les écrivains souhaitent faire passer ?
Quelle est donc cette décadence qui frappe les écrivains ?
Où est donc passé l’engouement pour les beaux textes ?
Là où la violence n’est pas un sujet important.
Là où même la fatalité n’est qu’amour.
Là où même la mort n’est que douceur !

Quel est donc ce mal qui vous ronge ?
Avec tous les magnifiques textes que possède le patrimoine de la littérature française il a fallu que vous innoviez dans le mauvais sens.
Et puis pourquoi une telle envie surtout !
Vous qui n’avez certainement jamais vu de vos propres yeux la violence, qu’en connaissez-vous ? Des histoires racontées dans des livres certainement !
Tout cela n’est que foutaise ! Cela ne reflète surement pas la réalité.
Pourquoi faire preuve d’autant de sadisme dans vos romans ?
Comment trouvez-vous vos idées ?
Êtes-vous inspirez par des gens ayant commis l’irréparable ou alors avez-vous vous même commis l’irréparable ?
Auquel cas il faudrait vous interner.

Et parlons des personnages, parlons-en oui !
Pourquoi sont-ils tous aussi forts, intelligents et sanguins ?
Ce sont tous des meurtriers en puissance mais seulement le crime parfait n’existe pas. Hormis dans Les Misérables, de ce bon vieux Victor Hugo, avec Gavroche, tous les personnages où la violence est présente dans le roman, sont violents-eux-mêmes !
Or qu’est-ce que la violence ?
Un personnage sentant qu’on l’agresse verbalement ou non et qui souhaite se défendre. Mais  y a-t-il agression, hormis sur la victime, ici ? Non, pas le moins du monde.

C’est donc des personnages pleins de haine et de méchanceté gratuite qui remplissent les pages de vos romans.
Et tout cela est fort dommage.
Je peux même vous dire avec exactitude que si cela continue comme ça, la littérature française sera bientôt morte.

Oui madame. Oui Monsieur.
Et je pèse mes mots. Cela m’attriste au plus haut point.

Seulement les lecteurs en veulent toujours plus, encore et toujours plus.
Et les écrivains répondent, STUPIDEMENT, à cet appel.
Vraiment, quel exemple donné vous au monde de la France et de ses écrivains.
Nous qui sommes réputés raffinés ! En fait nous ne sommes que des bêtes.
C’est dont avec le cœur plein de regret que je ne vous fais pas mes salutations.

Au revoir.

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