La méthode Singapour pour les maths : vraiment efficace ?

Il faut affronter la réalité en face. La France n’est pas en tête des pays de l’OCDE dans l’enseignement des maths. C’est le moins qu’on puisse dire. C’est même le dernier pays européen dans les résultats du classement PISA basé sur une évaluation réalisée avec une épreuve de sciences, de compréhension de l’écrit, de mathématiques et de résolution collaborative.

Rappelons que le l’enquête PISA se base sur un échantillon important de 540 000 élèves de 15 ans dans 72 pays différents. Les plus fortes progressions dans les dix dernières années concernent des pays qui étaient dans les tranches basses du classement, et qui ont fait un gros effort en matière d’investissement. Et on retrouve en tête de classement Macao et surtout, Singapour. Mais alors, comment font-ils ?

L’origine de la méthode Singapour

En 1980, Singapour décrète l’enseignement des mathématiques priorité nationale numéro 1 en matière d’éducation. C’est ainsi que les chercheurs singapouriens mettent au point une méthode didactique qui est une synthèse de toutes les méthodes qui fonctionnent dans le Monde. La méthode Singapour s’appuie très fortement sur le concret et l’expérience. On progresse jusqu’au résultat par de multiples manipulations, afin d’amener doucement les élèves vers l’abstraction mathématique, bien connue dans nos classes pour perdre rapidement les élèves dans la contemplation d’une mouche volant contre la fenêtre ensoleillée !

méthode singapour
®lalibrairiedesecoles.com

De la manipulation à la compréhension

Les premières étapes des leçons sont basées sur l’observation d’objets familiers, puis par leur représentation imagée avec des symboles simples. Ensuite, et seulement ensuite, on passe avec les élèves à l’étape d’abstraction avec les chiffres. Ainsi, on peut atteindre le chapitre des opérations simples en reproduisant le même schéma d’enseignement, avec les trois étapes. Apprendre les additions en empilant des cubes semble être le meilleur moyen pour commencer à raisonner comme un mathématicien. Sans se focaliser sur l’utilisation des symboles d’opérations, chaque notion peut être abordée dès les premiers niveaux. Cette méthode est donc une bonne introduction à la compréhension abstraite de l’algèbre, et peut être utilisée jusqu’en 4ème. Elle est particulièrement efficace, notamment pour les premières initiations aux problèmes de proportionnalité en 6ème.

Pour nous, profs de collège, il est clair que rencontrer dans nos classes des élèves qui ont été formés à se représenter visuellement des notions abstraites d’algèbre, est un énorme progrès !

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