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Projet Litterature : Monsieur de La Palisse

Posted by on 30 mai 2016

 

Messieurs vous plait-il d’ouïr,

L’air fameux de La Palisse ?

Il pourra vous réjouir,

Pourvu qu’il vous divertisse

 

La Palisse eut peu de bien,

Pour soutenir sa naissance,

Mais il ne manqua de rien

Tant qu’il fut dans l’abondance

 

Bien instruit dès le berceau

Jamais, tant il fut honnête,

Il ne mettait son chapeau

Qu’il ne se couvrit la tête.

 

Il était affable et doux

De l’humeur de feu son père

Et n’entrait guère en courroux

Si ce n’est dans la colère.

 

Ses valets étaient soigneux

De le servir d’andouillettes,

Et n’oubliaient pas les oeufs

Surtout dans les omelettes.

 

Il épousa, ce dit-on

Une vertueuse dame

S’il avait vécu garçon

Il n’aurait pas eu de femme.

 

Il en fut toujours chéri

Elle n’était point jalouse

Sitôt qu’il fut son mari

Elle devint son épouse.

 

Il passa près de huit ans

Avec elle fort à l’aise

Il eut jusqu’à huit enfants

C’était la moitié de seize.

 

Il eut des talents divers

Même on assure une chose

Quand il écrivait des vers

Qu’il n’écrivait pas en prose.

 

Au piquet, par tout pays

Il jouait suivant la pente

Et comptait quatre-vingt dix

Lorsqu’il faisait nonante.

 

Il choisissait prudemment

De deux choses la meilleure,

Et répétait fréquemment

Ce qu’il disait tout à l’heure.

 

Il fut à la vérité

Un danseur assez vulgaire

Mais il n’eût pas mal chanté

S’il avait voulu se taire.

 

On raconte que jamais

Il ne pouvait se résoudre

A charger ses pistolets

Quand il n’avait pas de poudre.

 

On ne le vit jamais las

Ni sujet à la paresse

Tandis qu’il ne dormait pas

On tient qu’il veillait sans cesse.

 

Il avait un triolet

Bien mieux que sa patenôtre

Quand il chantait un couplet

Il n’en chantait pas un autre.

 

Par un discours sérieux

Il prouva que la berlue

Et les autres maux des yeux

Sont contraires à la vue.

 

Chacun alors applaudit

A sa science inouïe

Tout homme qui l’entendit

N’avait pas perdu l’ouïe.

 

Il prétendit en un mois

Lire toute l’écriture

Et l’aurait lue une fois

S’il en eut fait la lecture

 

Lorsqu’en sa maison des champs

Il vivait libre et tranquille

On aurait perdu son temps

De le chercher à la ville.

 

Il voyageait volontiers

Courant par tout le royaume

Quand il était à Poitiers

Il n’était pas à Vendôme.

 

Il se plaisait en bateau

Et soit en paix soit en guerre

Il allait toujours par eau

Quand il n’allait pas par terre.

 

C’était un homme de coeur

Insatiable de gloire

Lorsqu’il était le vainqueur

Il remportait la victoire.

 

Dans un superbe tournoi

Prêt à fournir sa carrière

Il parut devant le Roi

Il n’était donc pas derrière.

 

Monsieur de la Palisse est mort

Est mort devant Pavie

Un quart d’heure avant sa mort

Il était encore en vie.

 

Il fut par un triste sort

Blessé d’une main cruelle

On croit puisqu’il en est mort

Que la plaie était mortelle.

 

Il mourut le vendredi

Le dernier jour de son âge

S’il fut mort le samedi

 Il eut vécu davantage.

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