Les entretiens fictionnels entre les différents protagonistes laissent apparaître des contradictions soit entre les courants, soit même au sein d’un même courant.

Les éco-technocapitalistes : iels adhérent au libéralisme politique, économique et culturel. Mais iels sont pris entre l’idée de considérer les individus comme libres (en respectant des droits fondamentaux comme la vie privée, en présupposant une autonomie de la volonté) et la tendance à orienter de manière libérale (« paternalisme libéral », incitations positives…) les comportements par des technologies en fonction d’impératifs capitalistes.

Les alternativistes : Iels considèrent que le système peut être substantiellement transformé par des alternatives. Mais, ils peinent à élargir ces alternatives. Et lorsqu’iels les élargissent, il semble que ces alternatives vienne alimenter la machine capitaliste.

Les rupturistes (écoféministes, anti-indus…) : Iels prônent le retour à une économie de subsistance. En cela, iels pensent pouvoir faire face à un effondrement. Néanmoins, iels peinent à prendre en compte les revendication queer. Iels n’ont pas non plus une position claire sur le statut à accorder aux autres espèces vivantes.

Les hakeureuses : Iels développent une opposition au monde technocapitaliste, mais en se situant dans une ambiguïté relativement aux technologies technocapitaliste. Ils oscillent entre une stratégie de subversion de ces technologies et une stratégie d’autonomie relativement à ces technologies.

Les anti-oppressions : Ils sont pris dans des contradictions concernant le statut des non-humains. Leur grille d’analyse reposait sur la défense des humains. Il leur ait difficile d’avoir un positionnement clair sur les animaux. Ils sont pris aussi dans des contractions relativement au cas des robots humanoids dotés de conscience.

Les dissident-e-s : Leur forme de résistance semble individuelle et spirituelle. Ils peinent à pouvoir développer une résistance aboutissant à une transformation sociale.

Tableau de synthèse sur les positionnements :

Il s’agit de montrer qu’en réalité les positionnements ne sont pas simples et sont divisés en leur sein. Chaque positionnement correspond à un type de formation existentielle qui est différent.

PositionMots clefsSpécificité
Techno-capitalisme
utilitariste
Ecomoderniste, transhumaniste, utilitariste Paternalisme libéral, anti-spécisme, écomoderniste– Compatible avec une approche autoritaire – Remet en cause le spécisme de l’humanisme moderne
Techno-
capitalisme libertarien
Ecomoderniste transhumaniste, humaniste, Liberté individuelle, libre concurrence.– Défend la liberté individuelle – Se situe dans la continuité de l’humanisme
Anti-oppression moderneRapports sociaux de pouvoir HumanisteConsidère que les mouvements d’émancipation supposent des sujets politiques humains
Anti-oppression posthumaineRapports sociaux de pouvoir Anti-humanisteConsidère que les mouvements sociaux d’émancipation peuvent inclure des non-humains
HackeursesTechnophiles, anti-spécistes, libertaires.Luttent pour des technologies autonomes. Associent technologies autonomes et posthumanisme.
Rupturistes humanistesAnti-technologie, humanistes, anti-capitalistesS’appuient sur la notion de limites naturelles : limites planétaires, limites entre les espèces, entre l’humain et la machine, entre les sexes.
Rupturistes décoloniauxAnti-technologies, anti-capitaliste, déconstruction de l’humanismeAssocient la technologie moderne, le capitalisme et l’humanisme à la domination occidentale.
Alternativistes réformistesAnti-technologies, anti-libéralisme économique, humanismeLes alternatives ont pour rôle de réformer le système sans le transformer dans ses fondements.
Alternativistes révolutionnairesAnti-technologique, libertaire.Les alternatives peuvent faire tâches d’huile et produire un autre système
DissidenceCentrée sur la résistance de la subjectivité personnelle.Risque de repli sur soi.