Il s’agit d’une approche développée au Brésil à partir des travaux du Dr Albaberto Barreto et se situant dans la continuité de la pédagogie de la libération de Paulo Freire.
La psychologie communautaire s’adresse à une communauté d’habitants, par exemple, les membres d’un quartier. Il s’agit d’une pratique collective de prévention de la santé mentale face aux épreuves de vie. Il ne s’agit pas d’une approche qui a pour fonction d’aborder les problèmes de santé mentale graves.
Il s’agit en particulier de prévenir l’apparition de troubles anxio-dépressifs, de diminuer dans la population le recours aux psychotropes: somnifères, anxiolytiques ou encore anti-dépresseurs.
Il ne s’agit pas d’une pratique qui vise à se substituer en soi à la thérapie individuelle qui à pour objet des problèmes plus intimes et individuels. Il ne s’agit de divulguer des secrets personnels dans ce groupe qui est un groupe ouvert.
La thérapie communautaire s’intéresse à des problèmes que peuvent rencontrer des personnes et qui peuvent toucher également d’autres personnes.
La thérapie communautaire repose sur un cercle de parole qui se réunit par exemple 2 heures par semaines. Les personnes ne sont pas obligées de participer à toutes les séances. Il s’agit d’un groupe ouvert.
Le groupe commence en exposant les buts et les règles de fonctionnement :
Le cercle de parole repose sur plusieurs règles :
1. Ecouter la parole des autres lorsqu’ils s’expriment.
2. Parler toujours à la première personne. Parler uniquement de son expérience.
3 . Interactions entre les participant-e-s: Ne pas donner de conseils, ne pas faire de leçons aux autres personnes. Ne pas proposer d’analyses de la situation. Ne pas porter de jugements.
4. Encourager des partages s’appuyant par exemple sur la référence à des chansons ou des poèmes par exemple.
Le groupe choisit une thématique qui sera l’objet de la discussion du jour. La personne qui a proposé la thématique est invitée à présenter les raisons qui l’ont amenée à présenter cette thématique.
Les autres participants sont inviter à poser des questions pour mieux comprendre le contexte (c’est la contextualisation).
L’animateur/trice effectue une relance du type : est-ce que d’autres personnes ont traversé une expérience semblable et comment vous avez fait pour y faire face ?
Il peut effectuer d’autres relances au cours de la séance en prenant appui sur d’autres problèmes qui se dégageaient de la situation décrites (c’est la problématisation)
L’objectif est que chacun partage son expérience et la manière dont il s’y est pris pour dépasser une situation.
A la fin de la réunion, le groupe est invité à faire un bilan et à dire ce qu’il a appris de la thématique choisie.
L’animateur/trice est garante du respect du cadre qui est très important en thérapie communautaire.
S’il arrive que la thématique d’une personne n’est pas choisie alors que la personne ne semble pas bien du tout, l’animateur/trice va la voir en fin de session et l’oriente si nécessaire vers une prise en charge individuelle avec un psychothérapeute ou autres.
En bref, les différentes étapes sont les suivantes:
– L’accueil
– Le choix du thème.
– La contextualisation
– La problématisation
– La clôture.
Limite de la thérapie communautaire: à la différence de la thérapie féministe ou intervention féministe, la thérapie communautaire n’est pas orientée vers l’analyse critique des causes sociales de la souffrance psychique et vers la défense collective des droits.
Compléments en français:
Reseau Européen de thérapie communuataire intégrative (existe espaces de paroles en français y compris en virtuel) – https://www.aetci-a4v.eu/
Marie-Roda, Claire. « La thérapie communautaire. Une technique brésilienne passée outre-Atlantique », Le Journal des psychologues, vol. 270, no. 7, 2009, pp. 71-73.
Présentation de la thérapie communautaire (videos en portugais) :
– Présentation par Aldaberto Barreto (conférence TED):
https://www.youtube.com/watch?v=C9d2SrRyyAc
Autres videos:
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