De quoi avez-vous peur ?

Les romans de Stephen King empruntent souvent une teinte fantastique et le surnaturel fait partie intégrante de son œuvre. Le tome 1 de Ça ne déroge pas à la règle ! L’histoire se déroule sur une période de 30 ans allant des années 50 aux années 80. William « Bill » Denbrough, un jeune garçon bègue ayant perdu son frère dans de mystérieuses circonstances, Beverly Marsh, une adolescente battue et marquée par la mort de sa mère, et Ben Hanscom, un petit gars solitaire moqué pour ses problèmes de poids, ainsi que d’autres enfants, vont être amenés à former une petite bande d’amis ayant pour nom : « Le Club des Ratés ». La vie des membres de cette petite bande est en grand danger. Devenus adultes, ils ont déjà été confrontés à l’horreur dans les années 50, et une promesse faite il y a 27 ans ainsi qu’un coup de fil d’un ami de longue date, Mike, seul membre du groupe à être resté là où se sont déroulées les tragédies, vont forcer ces natifs de Derry, petite ville du Maine, à affronter la chose qu’ils pensaient avoir vaincue par le passé. Une créature de cauchemar qui se terre dans les peurs les plus profondes des enfants, invitant ceux-ci à « flotter » avec lui. Le retour des personnages dans leur ville natale va leur permettre de se remémorer des choses qu’ils auraient préféré laisser à jamais dans l’oubli…

Le Club des Ratés, scène tirée de l’adaption de Ça d’Andy Muschietti sorti en 2017. Source : http://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18669327.html

J’ai vraiment beaucoup aimé ce livre, alors que je ne suis pas un grand amateur de romans. Celui-ci est certes assez long mais est écrit de manière assez simple, en adéquation avec le langage plutôt familier des enfants. La peur est omniprésente, on ne sait jamais d’où le danger peut venir… ni sous quelle forme ! L’utilisation du clown permet à l’angoisse de s’installer durablement ; on le voit très peu et c’est en cela qu’il est terrifiant. On n’a pas envie de voir le mal apparaître. 

Le développement des protagonistes, c’est-à-dire la présentation de leur personnalité et de leurs peurs, est aussi un bon point à souligner. Bien que ces développements sont très longs (certains semblent même parfois ennuyeux), ils sont nécessaires afin de comprendre la psychologie, les traumatismes et la personnalité de chacun des personnages, notamment celui de Bill qui a, d’après moi, le passé le plus dur et le plus intéressant (en partie présenté dans le début du roman avec la rencontre entre son petit frère et le clown).

Certains passages m’ont vraiment marqué, comme la scène de l’appel de Mike Hanlon à Stanley Uris, deux membres du Club des Ratés. C’est une scène très intense qui montre comment les traumatismes d’enfance peuvent resurgir sans prévenir et peuvent amener à la folie. Cette scène nous montre, entre autres choses, la descente aux enfers de Stanley Uris, provoquée par une promesse faite il y a 27 ans et qu’il ne tiendra jamais. 

Cependant, il y a quand même certains passages où je suis resté perplexe. La scène dans laquelle on nous présente le personnage de Beverly en est un parfait exemple. Bien que nécessaire pour comprendre la psychologie de Beverly Marsh, j’ai eu le sentiment en la lisant que la scène prend plus le temps de nous présenter un personnage secondaire, Tom, dont on n’entendra presque plus parler après, plutôt que l’une des principales protagonistes.

Dans ce roman, le monstre, qu’il apparaisse sous la forme de Grippe-Sou, le clown cabriolant, ou sous ses autres formes, nous montre les dangers de la vie, illustrés ici par les traumatismes des personnages devenus adultes, et leurs peurs lorsqu’ils étaient enfants. Traitant de thèmes comme la peur de la mort, de la maladie, de la solitude, du harcèlement, c’est un roman qui avertit son lecteur sur tout ce qui peut lui faire face et qu’il doit affronter ses peurs. En général, une peur est quelque chose qui intervient lorsque notre cerveau sent qu’il y a un danger immédiat ou un gros moment de pression. Ça est un condensé de tous ces avertissements de la vie quotidienne.

Si je devais donner trois raisons de lire ce livre, je dirais d’abord que c’est un roman simple à lire. On ne se sentira pas dépaysé par un vocabulaire dont on ne connaîtrait pas la signification. Ensuite, le sentiment d’angoisse est très bien mis en place. On a un sentiment de peur quasiment constant, (excepté lors des scènes plus calmes). Certaines scènes intenses pourront même mettre mal à l’aise beaucoup d’amateurs du genre horrifique. Enfin, c’est aussi un livre qui permettra à certains de s’identifier, notamment par ses thèmes (harcèlement, maladie…) mais aussi par la personnalité des personnages principaux. 

Et vous ? Allez-vous flotter avec Grippe-Sou ?

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Grippe Sous le clown cabriolant. Source :  https://www.ecranlarge.com/films/news/1004662-ca-un-jeune-americain-rend-un-hommage-abominable-a-grippe-sous-le-clownKing, Stephen. Ca (tome 1). Librairie Générale Française, . 799 p. Le Livre de poche, 15134. ISBN 2-253-151

 

 

Hugo Cabaret, 1ère1

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