Prenez conscience de ce que subit réellement la gent féminine

Source : https://www.livredepoche.com/livre/le-corset-invisible-9782253124535

Si le féminisme a été un progrès dans la société, l’effet pervers qu’inflige cette dernière aux femmes est toujours très important à l’heure actuelle. Apparemment libre, la femme, en vérité, ne peut plus respirer à cause du « corset invisible » que lui impose la société. Cet essai d’Eliette Abécassis aborde le questionnement du quotidien des femmes aujourd’hui, c’est-à-dire leurs attentes, leurs espoirs… souvent déçus, leurs malaises, leur mal être, leurs désirs, ce qui les rend heureuses, ce qui remplit leurs vies et aussi ce qui les détruit. Le principe d’Eliette Abécassis est de raisonner librement afin de comprendre comment les femmes en sont arrivées là.

L’auteure explique que l’identité féminine serait une fabrication de la société, qu’elle se construit socialement. D’une part lors de l’enfance, quand on commence à éduquer les filles en fonction d’une vie à l’intérieur d’un foyer alors qu’on éduque les garçons sur des valeurs sociales comme celle du travail. Il suffit de se promener dans les rayons jouets d’un magasin pour prendre conscience qu’aujourd’hui encore on élève les petites filles pour en faire de parfaites ménagères, qui est l’un des clichés liés à la femme. La féminité se construit d’autre part sur l’aspect physique : la femme a perdu une grande partie de l’espace réservé à son propre désir parce que sa vie se partage entre le foyer, son activité professionnelle et sa vie de mère. Ses sacrifices ne seront que rarement mis en évidence ou encore félicités. Si ! Elle va être valorisée à son travail puisque l’on respecte toujours une femme qui travaille. Mais une femme qui a décidé de se consacrer à l’éducation de ses enfants, certainement pas ! Qu’elles travaillent ou non, les femmes doivent bien comprendre que ce ne sont pas elles qui doivent douter mais la société actuelle. Pour libérer la femme de son corset invisible, c’est la société qu’il faut changer. Abécassis donne d’ailleurs un exemple qui, je trouve, illustre bien son propos avec le témoignage anonyme d’une femme qui compare la femme à… une pince à cheveux ! (page 30)

 

« L’homme oppresseur de la source des problèmes de la femme » (page 38) : voici ses mots. Une grande partie du sexisme a vu le jour à cause des hommes, attention pas TOUS les hommes ! Ces derniers ne trouvent plus leur place, ne savent plus se comporter avec les femmes… mais ont-ils su un jour se comporter correctement envers les femmes ? Et donc, de ce fait, les femmes sont déçues des hommes qui se désintéressent du féminisme. Ils vont vouloir « reprendre » le dessus face aux femmes pour alimenter leurs narcissismes masculins. Comment vont-ils faire ? par des violences physiques et psychologiques : isolement, dénigrement, actes d’intimidation, critiques non fondées… Pour renvoyer aux femmes une image dégradée d’elles-mêmes. Mais ils justifieront leurs actes de manière non construite par des affirmations telles que : « Je voulais lui faire comprendre… », « Je voulais qu’elle se rende compte… » parce qu’ils ne supportent pas toute remise en question. La place de l’homme dans la famille est souvent soulignée à travers les taches parentales. Pourquoi encourager les pères à assister à l’accouchement si ce n’est pour ne pas s’occuper de leur enfant plus tard ? Le sujet de la remise en question serait à aborder le plus vite possible chez les hommes !

Ce qu’il faut retenir de cette essai, c’est qu’aujourd’hui la femme a conquis sa dignité et son indépendance, mais garde toujours une mauvaise image d’elle-même. Elle passe son temps à s’excuser, s’excuser d’être mère, s’excuser de ne pas l’être, de travailler ou ne pas travailler, elle s’excuse d’avoir conquis son indépendance. En somme, elle s’excuse d’exister ! Quelle que soit la place de la femme dans la société on ne la valorise jamais, on lui répète depuis toute petite qu’elle doit s’associer à un modèle pour entrer dans la société sous peine d’en être exclue, alors que c’est la société qui doit changer l’œil avec lequel elle regarde la femme.

J’ai beaucoup aimé ce livre et je le recommande fortement puisqu’il aborde un sujet qui, malheureusement, fera toujours débat et dont il est important d’avoir connaissance. Ce sujet illustre très bien la société dans laquelle nous vivons. Par le biais de ce livre et des messages qu’Eliette Abécassis nous transmet, j’ai beaucoup mieux compris les injustices que subissent les femmes et certaines situations me paraissent plus compréhensibles suite ses explications. Certains propos me rappellent des situations déjà vécues lors de mon enfance et dont je suis en train de prendre conscience. Selon moi je suis certaine que l’auteure illustre la pure vérité via son ouvrage.

J’ai surtout apprécié le fait qu’elle cherche sincèrement à montrer qu’elle a raison à travers les arguments qu’elle expose dans son livre. Je trouve qu’il y a également un message préventif pour la génération future qui devra apprendre à traiter les femmes correctement. La partie que j’ai particulièrement appréciée est celle de la pince a cheveux qui, selon moi, illustre parfaitement la femme tel qu’elle est considérée dans la société. Ce livre m’a fait ressentir plusieurs émotions et notamment la surprise de  prendre conscience de ce qu’est le quotidien d’une femme au sein de notre société et de savoir comment elle peut réagir face aux différentes situations auxquelles elle peut être confrontée. J’ai également ressenti de la compassion pour ces femmes puisque l’on comprend ce qu’elles endurent. Enfin, je pense qu’on ne nous sensibilise pas correctement sur ce sujet et c’est tout à l’honneur d’Eliette Abécassis d’avoir écrit un tel essai !

Je vous invite donc à lire ce livre rapidement !

Bonne lecture 

Abecassis, Éliette. Le corset invisible. Librairie Générale Française, 05/2008. 250 p. Le Livre de poche, 30991. ISBN 978-2-253-12453-5

Maellëe CROQUELOIS GREBAUX 1ère ST2S1

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