Les racines d’un arbre généalogique rongé par le mal

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les atrocités des nazis changeront le déroulement de la vie de certaines personnes… et notamment celle de Charlotte Salomon ! Ce roman est l’histoire de sa vie, une histoire qui a réellement existé !

La petite Charlotte a appris à lire son nom sur une tombe, non a cause de la guerre mais à cause de la folie de sa famille… En effet, sa mère Franzika, lui a donné son prénom en hommage à sa sœur Charlotte qui plus jeune se jeta du haut d’un pont pour se noyer. C’est le premier d’une longue liste de suicide… Suite à cette tragédie Franzika décide de devenir infirmière mais tombera en dépression et finira par se suicider en basculant d’une fenêtre. Pourtant, depuis qu’elle est petite, on raconte à Charlotte que sa mère est décédée de la grippe. Elle vit donc avec son père Albert qui consacre tout son temps à son métier de chirurgien dans le but de devenir le meilleur. Il n’est pas très présent dans l’éducation de sa fille et la confit de temps en temps à ses grands-parents. Mais sa grand-mère l’aime d’un amour qu’elle qualifie « d’amour noir ». Peut-elle alors vraiment élever un enfant après tant de tragédie ? Imaginez, son frère, sa sœur, la fille unique de son frère, son père et sa tante se sont également suicidés ! Comment peut-on élever un enfant qui a le visage de sa première fille et le prénom de la seconde, les deux étant décédées tragiquement ?

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Quelques années plus tard son père se remarie avec une femme du nom de Paula. A ses 16 ans Charlotte se fait exclure de son établissement scolaire à cause de sa religion… elle est juive ! Elle va donc combler ses journées en dessinant puisque l’art est sa grande passion. A cause aussi de leur religion, ses parents perdent leurs travail. Charlotte se plonge alors de plus en plus dans le dessin mais c’est lors d’un voyage en Italie avec ses grands-parents qu’elle va faire de l’art sa vocation. En rentrant de son voyage elle enverra une demande au Beaux-Arts de Paris qui, à ce moment-là, est occupé par les nazis. Statistiquement seul 1% des juifs peuvent y entrer ! Son père décline et lui impose une école de stylisme. A contre cœur elle accepte mais elle qualifie les cours de « pitoyables et ennuyeux ». Elle retente d’entrer aux Beaux-Arts avec détermination et parvient à être acceptée. Elle va tout de même être sous surveillance puisqu’elle représente une potentielle menace d’après l’établissement. Personne de parle de son talent qui est évidant mais de sa religion… Charlotte est une élève brillante et se plonge dans son travail à 100%. Sa passion devient presque sa nouvelle religion. Cependant sa religion sera toujours pointée du doigt puisque lors d’un concours organisé par son établissement, Charlotte remporte un prix qu’elle ne peut remporter officiellement puisqu’elle est juive !

De nombreuses familles se font expulser et partent en camps de concentrations… Le père de Charlotte fait partie de ses personnes. Dès lors Charlotte va vivre dans le sud de la France avec ses grands-parents grâce à de faux papiers. Le temps passe et elle ressemble de plus en plus à sa mère physiquement, mais également dans sa manière de penser… Elle se sent morose, mal, non vivante, elle est comme enfermée avec ses démons. Sa grand-mère en dépression finit par se suicider dans la nuit. Son grand-père la tenant responsable de la mort de sa femme annoncera à Charlotte la vrai cause du décès de sa mère.

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Six mois après les frontières se ferment. Durant cette période elle recevra des lettres de son père revenu des camps mais c’est malheureusement à son tour et à celui de son grand père d’être envoyés dans un camp. Elle va donc réaliser que treize années séparent la mort de sa mère et celle de sa tante, tout comme la mort de sa mère et sa grand-mère. Elle en viendra à conclure que l’année de son suicide sera 1953 puisque 1940+13= 1953. A partir de là, elle va « dessiner dans sa tête », mais la laideur va contaminer chaque détail. A l’aide d’une infirmière elle va réussir à sortir du camp.

Elle comprend que ses jours sont comptés et elle va considérer que l’art et son seul moyen de rester en vie et de raconter l’histoire de sa famille ! Charlotte va annoter ses œuvres. Pendant des heures elle va les classer. Maintenant il lui faut une personne de confiance afin de mettre son travaille en lieu sûr.

Et si le reste de sa vie prenez une autre tournure, que ferait-elle ? Et si son père réapparaissait dans sa vie ? Et si elle trahissait son arbre généalogique en ne se suicidant pas ? 

Je trouve que ce roman illustre très bien l’une des plus grande période de l’Histoire. Moi qui ne l’ai pas vécue, je constate qu’elle est telle que l’on me l’a enseignée. J’ai beaucoup apprécié ce livre puisque l’on n’y raconte l’histoire d’une famille, on n’y comprend leur mode de vie, comment ils ont vécu durant cette période mais également comment ils ont fait face à de nombreuses tragédies, lesquelles se sont accumulées dans leur vie. J’ai beaucoup aimé la personnalité de Charlotte. Même si elle n’a pas beaucoup de répondant elle est forte et arrive à surmonter toutes ces épreuves, et ce depuis le début de sa vie, chose que je n’aurais jamais réussie à faire. J’ai également apprécié le style d’écriture de Foenkinos, les passages sont bien détaillés, on comprend tout de suite le contexte. On peut donc imaginer le déroulement de la scène et ainsi anticiper la suite de l’histoire. Je vous invite également à aller voire les œuvres de Charlotte qui retracent son parcours et son histoire. Cela nous aide à visualiser les événements marquants de sa vie. Trois étoiles D'or Sur Fond Blanc Banque D'Images Et Photos Libres De Droits. Image 70401059.

Je vous conseille de lire Ce livre disponible au CDI 😉

Foenkinos, David. Charlotte. Gallimard, 09/2016. 253p. Folio, 6135. ISBN 978-2-07-046923-9

Maellëe CROQUELOIS GRÉ BAUX, 1st2s1

Prenez conscience de ce que subit réellement la gent féminine

Source : https://www.livredepoche.com/livre/le-corset-invisible-9782253124535

Si le féminisme a été un progrès dans la société, l’effet pervers qu’inflige cette dernière aux femmes est toujours très important à l’heure actuelle. Apparemment libre, la femme, en vérité, ne peut plus respirer à cause du « corset invisible » que lui impose la société. Cet essai d’Eliette Abécassis aborde le questionnement du quotidien des femmes aujourd’hui, c’est-à-dire leurs attentes, leurs espoirs… souvent déçus, leurs malaises, leur mal être, leurs désirs, ce qui les rend heureuses, ce qui remplit leurs vies et aussi ce qui les détruit. Le principe d’Eliette Abécassis est de raisonner librement afin de comprendre comment les femmes en sont arrivées là.

L’auteure explique que l’identité féminine serait une fabrication de la société, qu’elle se construit socialement. D’une part lors de l’enfance, quand on commence à éduquer les filles en fonction d’une vie à l’intérieur d’un foyer alors qu’on éduque les garçons sur des valeurs sociales comme celle du travail. Il suffit de se promener dans les rayons jouets d’un magasin pour prendre conscience qu’aujourd’hui encore on élève les petites filles pour en faire de parfaites ménagères, qui est l’un des clichés liés à la femme. La féminité se construit d’autre part sur l’aspect physique : la femme a perdu une grande partie de l’espace réservé à son propre désir parce que sa vie se partage entre le foyer, son activité professionnelle et sa vie de mère. Ses sacrifices ne seront que rarement mis en évidence ou encore félicités. Si ! Elle va être valorisée à son travail puisque l’on respecte toujours une femme qui travaille. Mais une femme qui a décidé de se consacrer à l’éducation de ses enfants, certainement pas ! Qu’elles travaillent ou non, les femmes doivent bien comprendre que ce ne sont pas elles qui doivent douter mais la société actuelle. Pour libérer la femme de son corset invisible, c’est la société qu’il faut changer. Abécassis donne d’ailleurs un exemple qui, je trouve, illustre bien son propos avec le témoignage anonyme d’une femme qui compare la femme à… une pince à cheveux ! (page 30)

 

« L’homme oppresseur de la source des problèmes de la femme » (page 38) : voici ses mots. Une grande partie du sexisme a vu le jour à cause des hommes, attention pas TOUS les hommes ! Ces derniers ne trouvent plus leur place, ne savent plus se comporter avec les femmes… mais ont-ils su un jour se comporter correctement envers les femmes ? Et donc, de ce fait, les femmes sont déçues des hommes qui se désintéressent du féminisme. Ils vont vouloir « reprendre » le dessus face aux femmes pour alimenter leurs narcissismes masculins. Comment vont-ils faire ? par des violences physiques et psychologiques : isolement, dénigrement, actes d’intimidation, critiques non fondées… Pour renvoyer aux femmes une image dégradée d’elles-mêmes. Mais ils justifieront leurs actes de manière non construite par des affirmations telles que : « Je voulais lui faire comprendre… », « Je voulais qu’elle se rende compte… » parce qu’ils ne supportent pas toute remise en question. La place de l’homme dans la famille est souvent soulignée à travers les taches parentales. Pourquoi encourager les pères à assister à l’accouchement si ce n’est pour ne pas s’occuper de leur enfant plus tard ? Le sujet de la remise en question serait à aborder le plus vite possible chez les hommes !

Ce qu’il faut retenir de cette essai, c’est qu’aujourd’hui la femme a conquis sa dignité et son indépendance, mais garde toujours une mauvaise image d’elle-même. Elle passe son temps à s’excuser, s’excuser d’être mère, s’excuser de ne pas l’être, de travailler ou ne pas travailler, elle s’excuse d’avoir conquis son indépendance. En somme, elle s’excuse d’exister ! Quelle que soit la place de la femme dans la société on ne la valorise jamais, on lui répète depuis toute petite qu’elle doit s’associer à un modèle pour entrer dans la société sous peine d’en être exclue, alors que c’est la société qui doit changer l’œil avec lequel elle regarde la femme.

J’ai beaucoup aimé ce livre et je le recommande fortement puisqu’il aborde un sujet qui, malheureusement, fera toujours débat et dont il est important d’avoir connaissance. Ce sujet illustre très bien la société dans laquelle nous vivons. Par le biais de ce livre et des messages qu’Eliette Abécassis nous transmet, j’ai beaucoup mieux compris les injustices que subissent les femmes et certaines situations me paraissent plus compréhensibles suite ses explications. Certains propos me rappellent des situations déjà vécues lors de mon enfance et dont je suis en train de prendre conscience. Selon moi je suis certaine que l’auteure illustre la pure vérité via son ouvrage.

J’ai surtout apprécié le fait qu’elle cherche sincèrement à montrer qu’elle a raison à travers les arguments qu’elle expose dans son livre. Je trouve qu’il y a également un message préventif pour la génération future qui devra apprendre à traiter les femmes correctement. La partie que j’ai particulièrement appréciée est celle de la pince a cheveux qui, selon moi, illustre parfaitement la femme tel qu’elle est considérée dans la société. Ce livre m’a fait ressentir plusieurs émotions et notamment la surprise de  prendre conscience de ce qu’est le quotidien d’une femme au sein de notre société et de savoir comment elle peut réagir face aux différentes situations auxquelles elle peut être confrontée. J’ai également ressenti de la compassion pour ces femmes puisque l’on comprend ce qu’elles endurent. Enfin, je pense qu’on ne nous sensibilise pas correctement sur ce sujet et c’est tout à l’honneur d’Eliette Abécassis d’avoir écrit un tel essai !

Je vous invite donc à lire ce livre rapidement !

Bonne lecture 

Abecassis, Éliette. Le corset invisible. Librairie Générale Française, 05/2008. 250 p. Le Livre de poche, 30991. ISBN 978-2-253-12453-5

Maellëe CROQUELOIS GREBAUX 1ère ST2S1