La faiseuse d’anges

Annie Ernaux
Source : https://reseaubibliotheques.rlv.eu/a-decouvrir/dossiers/1153-annie-ernaux-une-ecriture-des-lieux

L’événement est un roman ou plutôt un récit de vie abordant les avortements clandestins. C’est l’histoire d’Annie Ernaux, jeune femme de 24 ans au moment des faits.

Annie nous décrit ce moment dans une clinique. Elle décrit les gens autour d’elle, elle reste figée sur un homme et une femme. Elle est enceinte. Ce qui lui rappelle une étonnante histoire. La sienne.

Lorsqu’elle tombe accidentellement enceinte d’un garçon avec qui elle ne pensait qu’avoir un simple rapport sexuel, elle se sent liée à cet homme et redevable. Elle se retrouve alors prise au piège car dans les années 1960 les femmes n’ont pas le droit d’avorter. Pourtant, elle sait exactement ce qu’elle veut. Elle cherche donc des moyens d’avorter illégalement, et dans le plus grand des silences. Elle est aussi à la recherche de L.B, une autre femme qui a avorté clandestinement. Malheureusement elle n’a aucune réponse. Elle passe dans beaucoup de cabinets, elle y rencontre des médecins qui ont peur de la loi, des médecins qui ne pensent qu’avec leur cerveau d’hommes misogynes : « Instantanément, il lui est venu un air de curiosité et de jouissance, comme s’il me voyait les jambes écartées, le sexe offert« . L’un d’entre eux lui pose beaucoup de questions, puis il l’invite à venir chez lui. Faisant partie d’une association semi-clandestine, elle pense qu’il peut l’aider. Or une fois seuls, il ne veut que lui faire l’amour, comme si cela exaltait ses envies sexuelles qu’elle ne soit plus vierge et qu’elle soit, d’après lui, en position de faiblesse à cause de cette grossesse.

« Il était impossible de déterminer si l’avortement était interdit parce que c’était mal, ou si c’était mal parce que c’était interdit. On jugeait par rapport à la loi, on ne jugeait pas LA loi. »

Je trouve cette citation plutôt véridique ! Dans la majorité des cas les femmes ont peur d’avorter car cela est mal vu, car elles n’avaient a priori pas le droit, mais d’un côté pourquoi elles n’auraient pas le droit de se délivrer ? Pourquoi ce sont les femmes qu’on cherche à remettre en question, plutôt que cette loi !?

De par son expérience, Annie Ernaux a dû faire face à des médecins qui avaient peur d’aller à l’encontre de cette loi, par peur de perdre leur droit d’exercer. Elle a aussi fait face à un médecin qui lui a prescrit un traitement pour stopper la grossesse, mais il était contre cela et lui a donné des cachets pour éviter une fausse couche. Elle s’est donc demandé pourquoi cette loi existait et pourquoi elle ne pouvait pas avorter ! ¨Pourquoi c’était à elle de devoir trouver un moyen jusqu’à presque mettre sa propre vie en danger !?

On suit ici un récit avec beaucoup d’événements, des rencontres qui ne mènent à rien car aucune personne ne veut l’aider, un secret à cacher à ses parents et aux gens autour d’elles. Elle passe tout un trimestre à voir des médecins pour trouver des solutions. Elle essaie aussi un peu tous les moyens, pour décrocher « ça », cet embryon. Elle fait des efforts physiques toujours plus forts, puis finalement elle réussit à rencontrer une vieille dame… faiseuse d’anges. Celle qu’elle recherchait depuis quelques mois. Le moment était venu !

Pourquoi elle l’appelle ainsi ? Car souvent  quand quelqu’un perd un bébé, on dit qu’il devient un ange. Et même si elle n’a pas voulu ce bébé, il deviendra un ange. Cette vieille femme finira par l’aider, elle la verra une première fois pour comprendre, une seconde fois pour lui poser une sonde qui va la libérer. Mais comme elle ne ressent ni douleur, ni perte d’embryon, Annie retourne voir la faiseuse d’anges qui lui pose une autre sonde, rouge et rare. Cela va-t-il fonctionner ? Va-t-elle garder l’objet d’un dénouement tant attendu pour affirmer : « Oui, j’ai avorté », ou va t-elle le rendre pour dissimuler l’arme ? Finalement des douleurs atroces surviennent. Sont-elles signes de la délivrance ou d’une agonie, d’un dernier souffle ?

Mais après tout, pourquoi lire un livre sur un drame qui s’est passé il y a presque 60 ans ?

J’ai des raisons assez fondamentales pour que vous ayiez envie de lire cette bouleversante histoire.

Ce récit tourne autour d’une grossesse qui n’est pas désirée. Annie Ernaux et le jeune homme n’ont pas utilisé de contraception. Ce récit fait œuvre de prévention sur le fait d’utiliser des moyens de contraception et d’éviter des grossesses non désirées. C’est  aussi un témoignage pour la légalisation de l’avortement et ce que devaient subir les femmes avant son acceptation.

L’histoire d’Annie Ernaux nous permet aussi de comprendre l’envers du décors : l’ignorance de cet embryon en elle, cette nouvelle désastreuse et la délivrance. Elle vivait simplement sa vie jusqu’à un retard de règles et l’annonce qu’elle est enceinte. C’est le moment précis où elle part vite à la recherche d’une aide, de cette faiseuse d’anges pour être délivrée de cet embryon qu’elle dit être un fardeau. On peut voir les conditions, les jugements, la difficulté, les complications et les peurs liés à cette situation pour une jeune femme des années 1960.

C’est un sujet encore d’actualité même si l’avortement est désormais légal en France, grâce à Simone Veil (sa loi pour l’interruption volontaire de grossesse ( IVG ) est adoptée en 1975). Les femmes en France n’ont plus besoin de faire cela clandestinement, cachées. Mais il existe toujours des gens contre et qui veulent empêcher les femmes de laisser partir cet embryon non voulu, ou qui pourrait naître dans des conditions très peu favorables à son bon développement. L’avortement est quelque chose que l’on peut comprendre.

Pourquoi est-ce toujours la femme qui porte ce fardeau, avec les critiques et les jugements, et pas son partenaire, l’autre auteur de cet évènement ? Finalement, la condition de la femme n’est pas juste, on nous sous-estime ou même on décide toujours tout pour nous… On pense que les femmes venant d’un milieu précaire ne sont pas censées faire de grandes études, ou que si elles tombent enceintes, qu’elles le veuillent ou non, elles doivent mener à terme cette grossesse. On ne cherche pas à connaître les circonstances, leurs envies, leurs problèmes. Si elles sont enceintes, c’est soit disant leur problème et elles doivent assumer en gardant le bébé. Mais malheureusement souvent la femme n’a pas les moyens de payer l’avortement alors elles sont contraintes de garder ce bébé.

J’ai vraiment aimé ce récit, il permet une plus grande ouverture d’esprit. On y découvre les complications et la délivrance d’un avortement tant voulu mais illégal, et donc dangereux. C’est un sujet bien actuel, ces jugements, ces critiques faites aux femmes car elles avortent. Ces critiques portent toujours sur l’accusation selon laquelle une femme est égoïste en faisant ce geste, qu’elle aurait dû se protéger. Je pense qu’elles sont injustes, une femme n’est pas égoïste car elle ne veut pas de bébé. C’est un choix qu’il faut respecter, et non une obligation. Dans certains cas un couple ne pourrait pas subvenir aux besoins de cet enfant. Mais une femme n’avorte jamais par plaisir !

Vous n’avez plus qu’à lire ce roman pour en découvrir davantage, pour découvrir l’histoire et la personne d’Annie Ernaux, le fait qu’elle ne nous donne jamais l’identité des gens auprès d’elle, de son agenda qu’elle tient, de ses descriptions du monde et des évènements qui feront de ce roman, une lutte attractive et émouvante. J’espère sincèrement que vous lirez ce roman, il est vraiment intriguant, prenant, émouvant. Le livre nous donne une nouvelle fois une image de la femme où elle n’est pas maître de ses choix, où en fonction de sa catégorie sociale elle doit suivre les injonctions de la société. C’est un livre engagé dans la lutte pour les droits de la femme puisqu’il aborde les conditions atroces dans lesquelles une femme a dû avorter dans un passé pas si lointain. C’est donc un récit pour lutter pour l’avortement légal, la liberté des femmes, le respect de leurs paroles. 

Ernaux, Annie. L’événement. Gallimard, 2001. 129 p. Folio, 3556. ISBN 978-2-07-041923-4

 

Erin MAISON, 1STS2S1

Lorsque la différence sera la norme, alors les hommes vivront en paix…

« J’ai senti l’effroi, là, juste derrière moi. C’est la peur basique de tous ceux ou celles pour qui la liberté n’est pas donné à la naissance»

Source : https://0620056z.esidoc.fr/ document/id_0620056z_48896.html

Dans ce livre Angela Davis raconte son histoire, de son enfance à son procès. A cinq ans, vivant à Birmingham aux États-Unis, Angela a vu plusieurs maisons de son quartier brûler car des personnes noires y habitaient. Son quartier était même surnommé « Dynamite Hill » car le racisme y était très présent. A ses 18 ans elle fuit pour la France, Paris… et notre devise : Liberté, Égalité , Fraternité, qui lui rappelle qu’elle n’avait pas le droit à la liberté à sa naissance à cause de sa couleur de peau ! C’est à Paris qu’elle organisera des manifestations.

Dans sa vie, Angela Davis connaît plusieurs chocs. D’abord la mort de certains de ses amis, suite à l’explosion d’une bombe dans une église : un meurtre avec préméditation qui a semé la panique et l’effroi. Puis l’assassinat de Martin Luther King, un véritable traumatisme ! « Tous ces éventements ont guidé mes pas et ma vie », dira-t-elle. En 1968 elle adhère au Che Lumumba Club (une section réservée aux noirs du parti communiste) et au Black Panther Party (mouvement révolutionnaire afro américain). Le 7 août 1970 une prise d’otage a lieu et vise à libérer George Jackson, membre des Black Panthers. Cette prise d’otage n’a pas été organisée par Angela. Malheureusement cela va mal tourner : elle est au mauvais endroit au mauvais moment. Etant en lien avec le jeune frère de George, Angela est accusée par le FBI de complicité de meurtre ! Elle devient alors la femme la plus recherchée des États-Unis, bien qu’elle soit innocente. Elle devient aussi un symbole contre l’oppression des personnes noires dans le monde entier. Il y aura même des chansons en son honneur comme Sweet Black Angel des Rolling Stones. Le 13 octobre 1970 elle sera arrêtée et, sans procès ni preuves, écopera de seize mois d’emprisonnement. Mais le 4 juin 1972 le verdict du procès tombe : « Non coupable » ! Angela est heureuse mais son combat n’était pas terminé…

Angela Davis, le 2 avril 1971. La militante lève le poing lors de sa première apparition à son procès. Source : https://www.lexpress.fr/actualite/monde/amerique-nord/dans-les-archives-de-l-express-novembre-1971-a-la-rencontre-d-angela-davis-6-6_2130278.html

 Dire non à l’oppression, c’est veiller à nos valeurs !

J’ai adoré ce roman inspiré de sa vie. Sa façon de parler y est très franche et marquante, comme le prouve cet extrait : « A Birmingham, j’ai vu une élève frapper à mort une de ses copines ; une amie s’entailler le bras avec une lame de rasoir; une autre attraper la gorge d’une fille, ou lancer une chaise à la tête de la prof». J’ai aussi aimé le style d’écriture. Je trouve qu’il est détaillé quand il y a des événements importants, comme son procès, ou plus concis quand il le faut, par exemple quand Angela parle de sa famille. Grâce à ce style d’écriture le rythme est rapide et donc prenant. Certains passages m’ont aussi plu comme lorsqu’elle explique sa colère : « Ce  qui blesse le plus, ce n’est pas la violence, ce n’est pas la peur, ni même la faim, la véritable cruauté est de voir jusqu’à quel point nous sommes capables de nous attaquer à nous-mêmes, parce que nous ne savons pas contre qui nous battre, contre quoi.«  Ce passage m’a plu car, selon moi, le propos y est tellement vrai ! Parfois on s’énerve et on s’en prend aux mauvaises personnes car on ne sait pas à qui s’en prendre. Cela colle parfaitement aux personnes victimes de racisme décrites par Angela.

Ce que j’ai aussi apprécié dans cette lecture, c’est que l’on a l’impression qu’Angela Davis nous parle grâce à la structure de l’œuvre qui est différente de ce que j’ai pu lire jusqu’ici. En effet les « chapitres » font référence à des dates, des événements importants dans sa vie, de son enfance à son procès. L’autrice Elsa Solal se met dans la peau d’Angela Davis et donne à son récit un aspect autobiographie. Le fait d’écrire à la première personne du singulier m’a plongée dans l’histoire. J’ai aimé aussi la fin et le thème central du récit qui met en évidence que « les hommes se servent d’autres hommes pour avoir le pouvoir et le profit et pour cela ils utilisent le racisme, le sexisme, l’homophobie, etc ».. Elle nous fait comprendre que dire non à l’oppression, c’est veiller à nos valeurs, notre dignité, et refuser la destruction de notre environnement. Je trouve que ce livre a sa place dans notre prix littéraire Carnot et sa thématique « Tout feu tout femme » car Angela Davis est une femme courageuse qui s’est battue pour que tout le monde ait les mêmes droits.

C’est pour toutes ces raisons que je vous conseille de lire ce livre. Vous allez y découvrir la vie prenante et intense de cette militante des droits humains, et notamment ceux des minorités !

Solal, Elsa. Angela Davis : non à l’oppression. Actes sud junior, 09/2017. 79 p. Ceux qui ont dit non. ISBN 978-2-330-08197-3

Magdalena DELATTRE , 1ST2S1

Et si ce n’était que des préjugés ?

 

Eliette Abecassis Source : https://www.franceinter.fr/emissions/par-jupiter/par-jupiter-04-avril-2019

              Un bébé rallonge les jours, raccourcit les nuits et multiplie le bonheur… Eh bien, Eliette Abecassis, célèbre romancière, nous montre le contraire dans son roman Un heureux événement.

Dans ce roman, nous rencontrons Barbara, jeune femme de 33 ans qui profite de sa jeunesse dans les soirées, ainsi que son conjoint, Nicolas, lui aussi fêtard. Un matin, Barbara ne se sent pas comme les autres jours, elle ne peut plus bouger de son lit et se sent nauséeuse. Cela se répète les jours suivants. Elle décide alors de passer en pharmacie pour acheter un test de grossesse. Elle le fait et à sa grande surprise une croix s’affiche… Elle est enceinte !

Elle comprend de suite que sa vie va changer et que désormais rien ne sera comme avant. Plus les jours passent, plus elle déprime, se pose beaucoup de questions sur sa grossesse, son accouchement et l’avenir de sa famille. Son premier choix sera d’allaiter, ce qui par la suite lui causera des problèmes. Un jour, ses contractions sont si fortes qu’elle décide de partir à l’hôpital où elle accouchera. Les premiers instants avec sa fille, Léa, sont très courts car elle doit subir une épisiotomie. Pendant ce temps son mari est pris en charge par les infirmières du service car il s’est évanouit en voyant le déroulement de l’accouchement… quand on dit que les hommes sont plus fragiles que les femmes, ce n’est pas faux ! En voici la preuve ! La première impression sur sa fille est instantanée et différente de ce qu’on entend habituellement sur les bébés comme « c’est les plus beaux moments d’une vie », « c’est beau un bébé »… Elle, non ! Elle se dit : « C’est laid un bébé, tout violet, et recouvert de sang » !

Les jours passent et Barbara réalise de plus en plus qu’à présent elle est maman et cela pour le reste de sa vie. Sa relation avec sa fille est plutôt étrange, je trouve, car elle-même ne se rend pas compte de ce qu’est vraiment un bébé, comment s’en occuper et tous les soins qu’on doit lui apporter. Le premier allaitement de Léa ne se passe pas comme prévu. Si le bébé aime forcément se faire nourrir par sa maman, Barbara trouve cela assez désagréable et compare sa fille avec un animal qui lèche sa mère. Lorsque j’ai découvert son point de vue je l’ai trouvé vraiment intéressant car ça change de ce qu’on peut entendre habituellement en société sur la maternité, la grossesse et tout ce qui suit. On nous dit souvent que tout ça est beau et simple, mais en lisant ce roman, les mots crus qu’Eliette Abecassis utilise nous font découvrir une autre vision des choses et on peut vraiment prendre conscience à quel point ce changement de vie peut être compliqué à vivre. Elle découvre de jours en jours son nouveau rôle.

Un rôle qui en remplacera un autre. En effet, Barbara et Nicolas habitent dans un petit studio, en banlieue parisienne. Ce studio est, bien évidemment, trop petit pour accueillir le bébé. Ils décident alors de louer une maison. Mais à partir de là les ennuis commencent ! Les jeunes parents ne sont pas d’accord dans leurs choix. La fatigue d’être parents, le travail, se réveiller la nuit pour nourrir l’enfant, la changer, l’endormir, l’occuper… Cet enchaînement est très compliqué à vivre. Leur mental est affaibli et favorise souvent les disputes au sein du couple. Suite à cela Barbara décide de consulter un médecin qui doit l’aider pour sa santé mentale, mais cet homme ne va pas du tout avoir la réaction qu’elle attendait. Il va l’accueillir en lui répondant très sèchement que tous ces problèmes sont uniquement sa faute, que c’est elle qui les provoque et non son mari ! Or un couple c’est bien deux personnes et non une ! Ce passage m’a extrêmement mise en colère car elle cherchait de l’aide et il n’a rien fait pour lui enlever ce sentiment de culpabilité. De plus, étant féministe, j’ai trouvé très sexiste de penser que c’est obligatoirement la femme qui est fautive ! Comme toujours…

Cette œuvre m’a particulièrement choquée car les mots qu’Eliette Abecassis emploie peuvent être très violents. Elle parle avec des mots crus, ce qui peut heurter certains lecteurs sensibles. Mais avait-elle le choix pour faire comprendre le ressenti de Barbara ? De plus, le style d’écriture de l’autrice est particulier car, comparée à d’autres romans, il ne contient pas de chapitres. Cependant cela ne nuit pas au récit qui se déroule de manière chronologique, depuis le début de la grossesse. Le rythme est plutôt rapide et les événements sont bien décrits ce qui nous aide comprendre le sens de ce roman. On comprend qu’Eliette Abecassis a voulu briser les stéréotypes de la maternité, de la grossesse, afin de faire réagir les femmes sur ce qui les attend réellement si, un jour, elles tombent enceintes. Je dis les femmes, mais aussi les hommes, car comme j’ai pu le signifier plus haut, dans un couple il y a deux personnes.

Dans ce roman c’est Barbara qui parle. On peut donc vite se mettre à sa place et ressentir de l’empathie pour toutes les complications qu’elle rencontre car, oui, son début d’aventure de maman n’est vraiment pas facile !

Je reste tout de même surprise par la suite des événements et la fin en particulier ! Mais je n’en dirais pas plus et je vous invite sérieusement à le découvrir par vous-même en lisant ce roman 🙂

Abecassis, Éliette. Un heureux événement. Albin Michel, 2007. 152 p. Le Livre de poche, 30731. ISBN 978-2-253-12004-9

Océane HARLEIN,1ère ST2S1

La femme répudiée par l’Homme !

Pourriez-vous consentir à aimer une personne où l’union est si forte que vous pourriez mourir pour elle, puis devoir la répudier car votre religion vous y oblige ? Cela vous paraît probablement absurde mais ceci est vrai dans certaines religions… La Répudiée est un roman écrit par Eliette Abécassis, écrivaine française qui a grandi au sein d’une famille juive orthodoxe très pratiquante. Dans ce roman elle nous fait part des contraintes que fait peser cette religion sur les femmes.

Eliette Abécassis Source : https://fr.m.wikipedia.org/ wiki/ Fichier:ABECASSIS_Eliette-24×30-2006.jpg

Ce récit nous immerge au cœur de la communauté juive orthodoxe, à Jérusalem, où Rachel et Nathan ont été mariés de force sans même se connaître. Très étonnamment, ces deux jeunes gens tombent amoureux et sont très heureux de cette union tout au long de leur vie. Malheureusement, et c’est là le drame, Rachel ne peut avoir d’enfant… Dans cette religion, un couple doit avoir une progéniture aussi « nombreuse que les étoiles du ciel » comme le rappelle l’autrice, et l’amour physique existe uniquement pour procréer. C’est pour cela que Nathan a la possibilité de répudier Rachel car, au-delà des dix ans de mariage, si la femme n’est pas en capacité de pouvoir donner la vie, elle peut être répudiée par son conjoint, qu’elle le veuille ou non !

Malheureusement, après dix années de vie commune Rachel n’a toujours pas été en capacité de donner un seul enfant à Nathan, malgré ses multiples efforts pour remédier à cela. Elle est donc déclarée stérile sans même que la fertilité de son mari ne soit remise en question ! D’après la Torah, la stérilité est une chose abominable car elle est signe de malédiction. Mais l’amour intense de Nathan pour Rachel suffira-t-il à repousser le choix fatal qui pourrait mettre fin à leur union ?

 

Source:https://therapeuteboulogne billancourt.fr/la-manipulation-psychique-therapie/

Malgré quelques difficultés rencontrées pour comprendre certains passages, notamment au niveau des explications sur la religion juive, j’ai beaucoup apprécié ce roman car il m’a permis d’ouvrir les yeux sur la vision et la considération de la femme dans cette religion. En effet, les femmes ne possèdent pas le droit de disposer de leur corps, voire de leurs droits dans leur globalité. Par exemple elles ne doivent pas plaire à d’autres hommes que leur mari et doivent porter un foulard, s’habiller avec des vêtements amples pour cacher leurs formes. Elles ne peuvent même pas avoir les bras dénudés ! Une femme non mariée ne peut se trouver seule avec un homme dans une pièce isolée. Selon Dieu, je cite : « Le seul but de la vie d’une fille d’Israël est de porter des enfants juifs et de permettre à son mari d’étudier » ! Dans n’importe quelle situation, la faute est toujours rejetée sur la femme. Les femmes sont contraintes de faire certaines choses et d’en croire d’autres. Selon les lois religieuses, lors de leurs menstruations elles sont traitées comme des pestiférées « C’est pourquoi chaque mois, elles s’élèvent en se purifiant« , en allant au bain après leurs menstruations. 

Cette lecture m’a fait prendre conscience des principes religieux insensés qui pèsent sur les femmes juives, notamment l’asservissement de la femme face à l’homme encore très fréquent, même à notre époque ! C’est un roman émouvant et bouleversant à la fois. Le problème ici n’est pas uniquement la religion en elle-même, mais plutôt cette façon de traiter les êtres humains différemment. Une femme se trouve être impure à certaines périodes, elle ne peut exprimer ses idées ou ses opinions. Elle n’est même pas autorisée à choisir son propre médecin, vous imaginez ?! Tout est choisi, imposé, dicté. Chaque religion a ses avantages et ses limites, et si une personne est en accord avec ses croyances, c’est une bénédiction. Dans ce cas présent, le personnage de Rachel aime être une femme, nourrir son mari, lui préparer des repas et prendre soin de lui tout au long de leur union. Mais elle n’aime pas être la femme « soumise » et « prisonnière » de sa propre religion. Son opinion en tant que femme doit être considérée, au même titre que celle d’un homme.

J’ai beaucoup apprécié l’écriture d’Éliette Abécassis car son style qui est tourné de façon un peu philosophique si je puis dire, nous permet d’avoir une plus large ouverture d’esprit, de nous faire réfléchir et nous invite à une véritable émancipation intellectuelle. De plus, la maîtrise qu’elle a de son sujet font de ce court récit une lecture marquante et très instructive. Il mérite pour moi la note de 4 étoiles.

Ainsi je vous recommande grandement de lire ce roman, il vous permettra de réfléchir à l’égalité Femme-Homme !

Il est bien évidemment disponible au CDI !

Éliette Abécassis, La Répudiée. Librairie Générale Française. n°15288Editeur. 124 p. Le Livre de poche ISBN 978-2-253-15288-0

 

CUEGNIET Lizzie, 1ST2S1 

A l’abri de rien… même perdre sa famille !

 A force de faire trop de compromis, on finit par se compromettre !

Olivier Adam. Source : https://lewebpedagogique.com/ettacritique /files/2021/12/olivier-adam.jpg

Et toi ? Serais-tu prêts à te sacrifier, comme Marie, à défaut de tout perdre ? 

A l’abri de rien, c’est l’histoire de Marie, mère au foyer, deux enfants, Lise et Lucas, mariée avec Stéphane… Marie a son petit train de vie habituel, ennuyant et agaçant dans sa maison du Nord de la France. Une vie terne. La jeune femme s’ennuie à mourir dans cette existence semblable à celle de milliers d’individus sur cette terre. Elle enchaîne le ménage, range la maison, s’occupe de ses deux enfants, fait à manger, accomplit les tâches que son mari Stéphane lui confies. Bref, elle est exténuée ! Cette routine elle ne la supporte plus car elle a l’impression de ne servir à rien, d’être inutile auprès de ses proches, elle n’en peut plus. Par la suite elle fait une rencontre assez particulière, celle de réfugiés, plus précisément des migrants arrivés à Calais. Observant leur situation désastreuse, leurs conditions de vie, l’environnement dans lequel ces personnes vivent, elle décide de les aider. Quitte à délaisser sa propre famille. Mais la jeune femme ne s’en rend pas compte de suite. Pour elle, cette façon de les aider est une renaissance. Elle retrouve goût à la vie et se sent à nouveau utile. Elle retrouve en elle des valeurs qu’elle n’avait plus ressenties depuis fort longtemps. Par conséquent, Marie finit malheureusement par trop s’investir dans ses actions humanitaires… au dépend de sa famille ! Elle tombe dans un jeu sans fin. Celle-ci pensait retrouver goût à la vie en donnant de l’espoir à ces pauvres gens. Et bien c’est ce qu’elle fait, mais pour peu de temps car elle doit refaire face à la réalité, une réalité qui n’est pas celle qu’elle imaginait. A défaut d’aider les autres et de se sentir utile sur le moment, elle retombe cruellement dans son ancien train de vie. Elle tombe de haut, perdant tout ce qui lui est très probablement de plus cher à ses yeux. Mais je ne vous en dis pas plus ! Un peu de suspense… A vous d’en juger mais je vous le dis de suite : ce roman cet incroyable !


Source : https://0620056z.esidoc.fr/ document/id_0620056z_16129.html

Troublant, émouvant, captivant !

Pour être honnête et vous donner un ordre d’idée, j’en ai eu la larme à l’œil en lisant ce roman. Il est à la fois touchant et très perturbant. Je ne savais plus ou donner de la tête. Comprenez-moi bien, j’avais de la compassion envers Marie, qui retrouvait un sens à sa vie. Je ressentais de la pitié pour ces pauvres réfugiés, battus, mal traités, ayant une vie désastreuse. J’éprouvais de la frustration et un sentiment d’abandon pour Stéphane, son mari, et ses deux enfants, Lucas et Lucie. Une question se posait à moi : où se situer ? De quel côté être ?  C’est difficile de trouver un juste milieu dans cette histoire. De plus, l’ambiance dans le récit est terne, comme l’endroit où il se déroule, Calais, ville pluvieuse et grise de notre région. Cela ajoute de la tristesse à chaque page que je lisais. Marie semble sans espoir, sans aucune motivation. Je pense que ce qui rend l’ambiance aussi pesante est également le fait que l’auteur fasse de longues phrases, très longues même… Paradoxalement, tout s’accumule, tout s’enchaîne, nous n’avons le temps de rien, ni même de nous poser pour bien tout comprendre. Les actions défilent, les unes à la suite des autres, nous sommes perdues dans le temps, pris dans le tourbillon. L’auteur détaille les moindres faits et gestes de Marie. Grâce à cela je compatissais à son sort, je ressentais sa fatigue, son désespoir permanent, le fait qu’elle soit perdue. Cela était parfait car j’aime être dans la peau des personnages. 

J’ai remarqué également que le roman est écrit dans un langage courant, voire familier. Marie utile des termes tels que « gamins », des expressions comme « tellement rien à foutre ». Cela la caractérise parfaitement. Grâce à cela j’arrivais bien à m’imaginer à sa place. Elle reste elle-même, je pourrais presque dire que je me voyais en elle, même si elle a un langage bien particulier, qui pourrait en brusquer plus d’un. Selon moi, nous pouvons toutes et tous nous reconnaître dans cette histoire, soit à la place de Stéphane, de ses enfants, ou comme moi, plus particulièrement dans la peau de Marie. En effet, à peine avais-je lu une vingtaines de pages que Marie se disait dépassée et son mari lui reprochait de ne pas avoir fait la seule et unique tâche qu’il lui avait confiée ! Pour lui elle n’a rien d’autre à faire de ses journées « à part » ranger, faire à manger et s’occuper de ses enfants, ou plutôt de ses « gosses » comme elle dit. J’ai directement eu un sourire en coin, et j’ai rigolé face à ces quelques lignes. Tout simplement car je me suis reconnue. Parfois, ou, si je peux me permettre, je dirai plutôt assez souvent… quand je suis seule chez moi, à ne rien faire, ma mère me demande de faire la vaisselle ou de passer le balais pendant qu’elle travaille. Et bien c’est aberrant, mais même en ne faisant rien de ma journée, j’arrive à oublier de le faire ! Je n’y penses plus alors que je n’ai aucune autre occupation particulière. Et c’est bien pour cela que j’ai eu ce petit sourire en lisant cette petite partie du livre. J’avais comme l’impression de reconnaître ma mère et moi dans de ce passage. Mais tout bien réfléchi, cela me fait cogiter. J’en rigole sur le moment, mais, je comprends mieux pour le coup pourquoi son Stéphane a ronchonné… C’est la triste réalité, mais en fait cette fille est débordée et la routine la pousse de plus en plus à la dépression. Ne pensez-vous pas que Stéphane exagère ? Marie est en permanence en train de « courir » chez elle. Elle s’occupe de toutes les tâches domestiques et pour Stéphane cela ne semble rien représenter !  Elle est dévastée face à ce qu’elle a à faire. C’est en lisant qu’on ressent son anxiété puis son dépassement de soi avec l’aide qu’elle porte aux réfugiés. Et oui, si pour ces gens elle est quelqu’un, pour son mari elle fait juste « partie des meubles » ! Elle est comme une plante verte et n’a aucune utilité à ses yeux, si ce n’est tenir la maison. A travers une atmosphère triste, sans espoir, l’auteur nous interroge néanmoins : de quel côté pencher ? avec qui « tenir » si je puis dire ? Le dévouement de Marie doit-il être total ? Stéphane a-t-il raison sur certains points ? Rien n’est tout noir ou tout blanc, tout semble gris, comme le temps à Calais… A vous de vous faire votre idée ! 

Je vous conseille de lire ce superbe roman chargé d’émotions qui vous fera passer par de nombreux sentiments et qui, peut être, vous feras réfléchir et vous remettra en question sur beaucoup de choses !

Bonne lecture à vous !

Adam, Olivier. A l’abri de rien. Editions de l’Olivier, 2007. 218 p. Points, 1975. ISBN 978.2.87929.584.8

 

Sarah POIRIER, 1ST2S1

Un amour impossible

Etes-vous déjà tombé amoureux d’une personne déjà promise à quelqu’un ? Si oui, c’est exactement ce qui va arriver à François, le héros de notre histoire. Ce roman est l’histoire d’un amour fou MAIS, comme le titre l’indique, IMPOSSIBLE. On parlera également de guerre, de trahison et de tromperies.

Photo extraite du film le diable au corps par Claude-Autant Lara. Source : http://tanukiwo.free.fr/cine /fi/diableaucorps.htm

L’histoire débute avec le récit de l’enfance d’un jeune garçon (il s’appelle François dans l’adaptation cinématographique de Claude Autant-Lara. Dans le roman l’auteur ne nous donne pas son nom) qui nous raconte son premier amour. Il nous explique ensuite à quel point la Première Guerre mondiale a été ennuyante pour lui. Il la compare même à des vacances… jusqu’en 1917 où il tombe fou amoureux de Marthe qui a 3 ans de plus que lui. Malheureusement Marthe est déjà promise à Jacques, un soldat qui va combattre au front avec l’armée française. Malgré les barrières entre ces deux amants, notamment le mariage de Marthe, François refuse de renoncer. Ils éprouvent tous les deux une attirance réciproque ! Ils profitent de la guerre pour se voir en cachette, François est fou amoureux de Marthe. Il ira même jusqu’à mentir à ses parents certains soirs pour aller dormir chez elle. Il utilisera son ami René comme couverture pour expliquer à ses parents le fait qu’il n’est jamais à la maison. En parallèle le jeune homme continue de séduire Marthe et profite des belles journées pour se promener avec elle au lieu d’aller au lycée !

Cette belle histoire d’amour est vouée à l’échec car un jour Marthe annonce à François qu’elle attend un enfant… de lui ! Dans un contexte normal ce serait une nouvelle extraordinaire ! Mais ici François a mis enceinte une femme mariée ! Malgré cela leur amour s’intensifie de jour en jour et les amants commencent à réfléchir au futur, notamment le lieu de leur futur domicile, comme un vrai couple ! François a le sentiment d’être chez lui quand il est chez la mère de Marthe, il arrive à se projeter dans l’avenir où, lui et sa bienaimée sont mariés. Ils continuent d’y croire ensemble tout en sachant que c’est peine perdue, que leur amour est impossible. Mais la guerre touche à sa fin, tout le monde parle de l’armistice… Cela veut dire que Jacques va revenir et qu’ils devront rompre. Mais si vous pensez que l’histoire va se terminer avec le retour de Jacques, vous risquez d’être surpris… la suite sera des plus bouleversantes ! Je vous laisse deviner cette suite et si vous voulez vérifier votre hypothèse, lisez le roman afin de découvrir la vérité ! Et si vous voulez aller encore plus loin, il existe aussi deux adaptations cinématographiques que je vous invite à regarder. 

Source : source : https://www.laprocure.com / bibliolycee-diable-corps-raymond-radiguet- radiguet /9782011690418.html

Ce livre pour moi met en avant la place de la femme dans la société de cette époque. On voit bien que le mariage qui a été fait entre Marthe et Jacques est un mariage arrangé. On voit aussi que cette idée de mariage contraint est le thème principal du roman. C’est pour moi l’élément important que l’auteur a voulu nous faire comprendre, il met en avant le statut de la femme dans la société.  Marthe n’a pas son mot à dire à propos de cette union, comme beaucoup de femmes à l’époque. Elle affirme même à François qu’elle n’a pas de sentiments pour Jacques. On le voit également à la liaison qui se crée entre les deux personnages. Si elle aimait Jacques elle ne se serait jamais lancée dans une telle relation avec François. Malheureusement, comme je viens de le dire, son opinion sur son mariage n’a aucune importance, elle ne peut pas quitter son mari !

Raymond Radiguet. Source : https://www.babelio.com/auteur/ Raymond -Radiguet/3307

L’auteur, Raymond Radiguet, s’est inspiré d’une histoire qu’il a vécu pour écrire son livre. En effet, en avril 1917 il rencontre Alice Daunier, une femme qui est la voisine de ses parents. Cette femme a 9 ans de plus que lui qui en a 14. Elle lui donne des cours particuliers car il a de mauvaises notes. Comme dans le roman cette rencontre se déroule pendant la Première Guerre mondiale et le mari d’Alice est au front. Ils nouent ensemble une relation qui ne durera qu’un an mais, petit à petit, il s’éloignera d’elle. Il aura au moins connu l’amour car à ses 20 ans (en 1923) l’auteur mourra d’une fièvre qu’il a attrapée en se baignant dans la Seine.

 

Photo extraite du film Le diable au corps de Claude Autant-Lara.
Source : http://tanukiwo.free.fr/cine/fi/diableaucorps.htm

Le rythme du livre varie beaucoup entre les moments où les deux amants sont ensemble et ceux où ils ne le sont pas. Il est plus joyeux et agréable quand ils sont ensemble et que tout va bien. Mais quand le héros du roman est triste où qu’il n’est pas en compagnie de la jeune femme, les passages semble plus longs, le rythme plus lent, on a beaucoup de descriptions, et le jeune homme semble froid…

Par contre, ce qui m’a plu dans ce livre est le fait qu’on se sent tous concernés par l’histoire que nous raconte l’auteur. On a tous déjà aimé quelqu’un, que ce soit réciproque ou non. On arrive à se projeter dans l’histoire, si bien que en ce qui me concerne cela m’a rappelé des souvenirs. L’histoire du livre est très intéressante, j’ai aimé les passages de description où l’auteur nous raconte comment les deux amants passent du bon temps. Comme cette journée où ils se baladent sur la Seine sur une barque, où François et Marthe s’amusent ensemble. C’est comme si on arrivait à sentir le bonheur qu’ils éprouvent l’un pour l’autre grâce à l’intensité de leurs sentiments. Mais ce que j’ai aimé par-dessus TOUT c’est le fait qu’en tant que lecteur, quand on lit ce roman et qu’on suit leur relation, on a envie qu’ils finissent pour de bon ensemble. Même si on sait que ce n’est pas possible, on y croit autant que les deux personnages du livre. On veut que Jacques ne revienne jamais QU’IL MEURT MÊME SUR LE FRONT ! Pour que le couple parte vivre ensemble avec leur enfant ! C’est pour moi le point le plus fort du livre. J’ai beaucoup aimé le fait que l’on peut suivre leur histoire d’amour pleinement en même temps qu’eux. Comme si nous, lecteurs, étions les yeux de ces deux personnages. 

J’ai pris plaisir à lire ce roman, c’est pourquoi je lui attribue trois étoiles et demie. Amateurs de roman d’amour ou non, je suis sûre que ce livre va vous plaire !


Radiguet, Raymond. Le diable au corps. Hachette, 2004. Bibliolycée, 21. ISBN 2-01-169041-2

Sophia KOUCH, 1ST2S1

La vie est bien trop courte pour s’ennuyer

Source : https://0620056z.esidoc.fr/document/ id_0620056z_6844.html

Comme a dit Érasme : « Celui qui connaît l’art de vivre soi-même ignore l’ennui ! » Dans cette bande dessinée, nous allons comprendre que nous sommes toutes et tous libres d’être qui nous voulons être. Peu importe notre âge, notre sexe et notre orientation sexuelle. Vivez comme Joe la pirate ! En réalisant tous ses souhaits et sans se préoccuper des avis des gens, elle a réussi à avoir la vie dont elle rêvait. N’en rêvez-vous pas ?

L’autrice aborde sans ambiguïté des sujets tabous qui dans notre société ne sont pas souvent affichés, comme l’homosexualité et le lesbianisme. Cette BD qui se déroule lors de la Première Guerre mondiale est inspirée de la vraie vie de Marion Barbara Carstairs connue sous le nom de « Joe ». Marion était une petite fille pas ordinaire, sûre d’elle, qui voulait faire comme les hommes, mais sans en devenir un bien qu’elle s’est travestie toute sa vie ! Depuis son plus jeune âge elle adorait les activités destinées aux hommes. Quelques années plus tard elle décide de changer de prénom pour Joe. En grandissant, grâce à sa fortune et à son fort caractère, elle réussit à réaliser tous ses désirs, comme faire de la mécanique, rouler à toute vitesse ou encore gagner des courses de bateaux ! On assiste aussi à toutes ses conquêtes amoureuses. Elle en a eu énormément car toutes les femmes étaient à ses pieds grâce à son côté charmeur. Elle achètera aussi l’île de Whale Cay dans les Bahamas qu’elle dirigera seule et qui sera très populaire. Elle y accueillera de nombreux invités prestigieux.

https://www.actuabd.com/Le-destin-extraordinaire-de-Joe-la-Pirate

Joe la pirate et son ami Wadley Source : https://www.actuabd.com/Le-destin-extraordinaire-de-Joe-la-Pirate

Joe est accompagnée par son amie Wadley, est une poupée qu’elle transporte partout tout au long de cette aventure. Je trouve que c’est un élément important car elle intervient du début jusqu’à la fin de l’histoire. Cette fameuse poupée est finalement la confidente de Joe. Notre héroïne lui raconte le déroulement de sa journée directement dès qu’elle rentre, c’est comme son « pilier », une épaule sur qui elle pourra toujours compter !

Planche de la BD. Source : https://www.bedetheque.com/serie -73189-BD-Joe-la-Pirate.html

La lecture de cette BD était plutôt agréable, les chapitres étaient fluides et rapides. Au niveau du graphisme, le tracé des traits est net et les vignettes sont en noirs et blancs. Sauf deux ou trois pages du livre qui sont en couleurs et qui représentent un succès de Joe. Mais pour savoir lequel, je vous laisse emprunter la BD pour le découvrir par vous-même. Le noir est blanc permettait de bien distinguer les choses importantes dans l’histoire. En effet les éléments principaux étaient souvent en noir sur un fond blanc ou inversement en blanc sur un fond noir et je trouve cette technique intéressante pour attirer l’œil du lecteur. 

J’ai aimé lire ce livre. Le fait de voir cette femme s’amuser dans sa vie et faire tout ce dont elle rêve entre parfaitement dans le thème « Tout feu, tout femme », nous sommes entièrement dedans ! Joe a appris à être indépendante tout au long de sa vie, elle ne s’est pas souciée des avis des autres. On dit souvent que la femme est pénalisée dans sa vie contrairement aux hommes, mais dans cette BD ce n’était pas le cas. Ce n’est qu’une question d’ambition, de courage et de force. Il faut oser être sois même. !

La bande dessinée nous présente toutes ses réussites, elle s’est engagée pendant la Première Guerre mondiale, elle a relevé des défis sportifs, comme les courses de bateaux, qu’aucune femme à l’époque n’aurait pensé réussir… elles n’en avaient pas la possibilité ! Elle a même gagné sa propre île, symbole de son autonomie et qu’elle dirigera seule. Je trouve ça INCROYABLE qu’une femme ait pu réaliser autant de chose, surtout à cette époque, c’est impressionnant ! Cela montre que la femme est tout aussi forte que l’homme et que beaucoup trop de choses sont genrées. La femme est capable de réaliser les mêmes activités que l’homme, les mêmes métiers, diriger les mêmes projets ! Tout au long de l’histoire, nous nous attachons à ce personnage féminin, grâce à son courage, sa volonté et sa force. Mais arrivé à la fin de l’histoire une nouvelle bouleversante à lieu et la tristesse nous envahit. Je vous laisse sur ce mystère, si vous voulez découvrir les péripéties de Joe et cette fin riche en émotions, procurez-vous cette bande dessinée au plus vite !

Je vous conseille de lire cette BD, je suis sûre qu’elle vous plaira. De plus elle est inspirée d’une histoire vraie, ce qui la rend encore plus intéressante. Je lui attribue 3 étoiles sur 5 puisqu’elle m’a beaucoup plu.

Hubert / Augustin, Virginie. Joe la pirate : la vie rêvée de Marion Barbara Carstairs. Glénat, 05/2021. 215 p

 

 

Madyson BIEGANSKI, 1ST2S1

Des femmes culottées comme jamais !

« 15 portraits de femmes qui ont inventé leur destin »

Source : https://images-e.esidoc.fr/1928/848/9782070601387.jpg

Pénélope BAGIEU. Source : https://start.lesechos.fr/societe/culture-tendances/penelope-bagieu-nous-a-parle-des-culottees-et-de-son-parcours-1178043

Dans ce premier tome des Culottées Pénélope BAGIEU nous fait découvrir à travers de courtes histoires autobiographiques (5 à 10 planches), plusieurs personnalités féministes de cultures et d’origines différentes dont LAS MARIPOSAS, Agnodice, Leymah GBOWEE, Christine JORGENSEN… Elles vivent chacune à des époques différentes. Toutes ces femmes se sont battues contre les préjugés de leur temps et pour des causes qui leur tenaient à cœur…  Par exemple Leymah GBOWEE a combattu pour que la guerre cesse dans son pays. Elle est venue en aide à toutes les femmes du Libéria, pays où une femme sur deux était violée ! Les femmes ne peuvent nourrir leurs familles et personne ne prend en considération leurs difficultés. C’est scandaleux ! Dans ce pays où seuls les hommes peuvent mettre fin à cette guerre civile, à ce calvaire, en prenant la décision de ne plus se battre, GBOWEE va se révolter et encourager les femmes à faire une grève du sexe ! Pendant cette guerre, elle va également subir des violences conjugales. Je trouve qu’elle fait preuve de beaucoup d’audace et de courage puisqu’elle gère en même temps ses problèmes personnels et ceux des autres femmes. Elle a eu aussi le culot d’affronter les dirigeants. Se sentant impuissante, elle décide de se mettre nue devant les chefs de guerre, geste très grave dans leurs croyances. C’est une femme extrêmement forte moralement et physiquement. GBOWEE est un véritable exemple pour les femmes de son pays. Le monde devrait suivre son exemple : « Quand on veut, on peut ! » Nous devons toutes nous révolter comme cette féministe lorsque nous ne sommes pas d’accord !

Ces femmes ont toutes lutté pour plus d’humanité et améliorer la société… et rendre le monde meilleur. Certaines d’entre elles ont été victimes de sexisme, de violences conjugales. Mme BAGIEU nous explique cela dans cette BD en nous faisant passer beaucoup d’émotions avec ces histoires, toutes bouleversantes.

Je ne vais pas vous raconter en détail ce qu’elles ont dû accomplir. Je veux juste vous donner l’envie de découvrir cette BD.

En 2016, la BD est finaliste du prix Bédélys monde, puis en 2019, l’auteur obtient le prix Eisner de la meilleure édition américaine d’une œuvre internationale. Culottées est adaptée en série animée de trente épisodes en 2020 par France Télévision. L’avoir adaptée en série animée permet de se projeter encore davantage dans ces vies de combat, surtout pour ceux qui n’aiment pas lire ou qui préfère l’audiovisuel. Cette version permet de les valoriser, de les faire connaître à un large public.

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Source : https://static.mmzstatic.com/wp-content/uploads/2016/02/les-culottees-mariposas-penelope-bagieu.jpg

J’ai aimé cette BD. Elle est plaisante, captivante. C’est la première fois que je lis aussi rapidement. Les illustrations très colorées m’ont réellement donné envie de continuer ma lecture ; je ne pouvais plus m’arrêter. Elles m’ont permis de visualiser de façon plus précise les difficultés que ces femmes ont rencontrées, de ressentir leurs émotions et de me mettre dans la peau des différentes héroïnes ; tout cela dans un style humoristique ! Par exemple Agnodice ne pouvait pas exercer le métier de gynécologue à Athène en 350 AV-J-C. Les Athéniens interdisant aux femmes d’exercer la médecine. Les hommes les soupçonnaient de pratiquer des avortements. Agnodice, mécontente de cette situation, va donc se révolter et partir étudier la médecine en Egypte afin de réaliser son rêve. Elle se déguise en homme dans le but d’exercer ce métier et d’aider les femmes à accoucher. Ses actions ont permis de faire évoluer la législation athénienne puisqu’au début ce métier n’était exercé que par les hommes. La première femme a avoir obtenu son diplôme de médecin en France est Madeleine BRES… en 1875 !

Dans la forme, je trouve cela agréable que l’auteur écrive les textes en limitant les bulles avec des illustrations qui ressemblent à des « caricatures » et je pense que si l’auteur l’avait écrit sous forme de roman, cela aurait été plus indigeste. Avec une bande dessinée on arrive plus rapidement à l’essentiel. J’ai également apprécié la force de caractère, le courage de ces femmes comme par exemple les sœurs MARISPOSAS qui veulent tout faire pour changer le régime dictatorial de Rafael TRUJILLO en République dominicaine. On le surnomme « El JEFE ». L’une des sœurs MARISPOSAS subit des gestes, des mots déplacés, « sexistes », par le dictateur sous forme de métaphore tels  que « Voulez-vous voir mon avion ? » Un jour elle se révolte et lui dit  : « MAIS IL VA ME LÂCHER LUI ? !!! ».  Beaucoup n’auraient pas osé répondre aussi familièrement à un homme ayant du pouvoir.  Autre exemple, Christine JORGENSEN, née homme, a fait preuve d’énormément de courage en voulant changer de sexe, surtout à l’époque dans laquelle elle vit, au 20ème siècle. C’était une découverte pour la société, du jamais vu !

Planche consacrée à Christine JORGENSEN. Source : https://static.mmzstatic.com/wp-content/uploads/2016/04/les-culottes-bagieu-george.jpg

Toutes ces femmes ont su démontrer qu’elles avaient aussi en elles une énorme force de caractère, une volonté de fer, à toute épreuve. Toutes les histoires sont concises, simples à comprendre et très variées, avec des destins différents ; c’est l’une des raisons pour lesquelles je vous conseille vivement cette BD !

Toutes ces femmes ont osé s’affirmer. Elles ont toutes porté la culotte !!!  Ce n’est pas pour rien qu’on les surnomme « Les CULOTTÉES ». Je ne sais pas comment le monde aurait fait sans elles… Même si des progrès ont été faits, il y a toujours trop de violences, de préjugés. Quand cela cessera-t-il ? Ces biographies m’ont permis d’en apprendre davantage sur ces personnalités. Je remercie bien volontiers cette auteure de les avoir écrites.

Ce livre vaut largement 5 étoiles !

Bagieu, Pénélope. Culottées : Des femmes qui ne font pas ce qu’elles veulent Tome 1. Gallimard, 05/2017. 144p

Lisez-le …succès garanti ! Bonne lecture !

Chloé LEGAY, 1ST2S1.

Les racines d’un arbre généalogique rongé par le mal

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les atrocités des nazis changeront le déroulement de la vie de certaines personnes… et notamment celle de Charlotte Salomon ! Ce roman est l’histoire de sa vie, une histoire qui a réellement existé !

La petite Charlotte a appris à lire son nom sur une tombe, non a cause de la guerre mais à cause de la folie de sa famille… En effet, sa mère Franzika, lui a donné son prénom en hommage à sa sœur Charlotte qui plus jeune se jeta du haut d’un pont pour se noyer. C’est le premier d’une longue liste de suicide… Suite à cette tragédie Franzika décide de devenir infirmière mais tombera en dépression et finira par se suicider en basculant d’une fenêtre. Pourtant, depuis qu’elle est petite, on raconte à Charlotte que sa mère est décédée de la grippe. Elle vit donc avec son père Albert qui consacre tout son temps à son métier de chirurgien dans le but de devenir le meilleur. Il n’est pas très présent dans l’éducation de sa fille et la confit de temps en temps à ses grands-parents. Mais sa grand-mère l’aime d’un amour qu’elle qualifie « d’amour noir ». Peut-elle alors vraiment élever un enfant après tant de tragédie ? Imaginez, son frère, sa sœur, la fille unique de son frère, son père et sa tante se sont également suicidés ! Comment peut-on élever un enfant qui a le visage de sa première fille et le prénom de la seconde, les deux étant décédées tragiquement ?

Charlotte : Foenkinos,David: Amazon.fr: Livres

Source: https://www.amazon.fr/Charlotte-David-Foenkinos/dp/2070469239

Quelques années plus tard son père se remarie avec une femme du nom de Paula. A ses 16 ans Charlotte se fait exclure de son établissement scolaire à cause de sa religion… elle est juive ! Elle va donc combler ses journées en dessinant puisque l’art est sa grande passion. A cause aussi de leur religion, ses parents perdent leurs travail. Charlotte se plonge alors de plus en plus dans le dessin mais c’est lors d’un voyage en Italie avec ses grands-parents qu’elle va faire de l’art sa vocation. En rentrant de son voyage elle enverra une demande au Beaux-Arts de Paris qui, à ce moment-là, est occupé par les nazis. Statistiquement seul 1% des juifs peuvent y entrer ! Son père décline et lui impose une école de stylisme. A contre cœur elle accepte mais elle qualifie les cours de « pitoyables et ennuyeux ». Elle retente d’entrer aux Beaux-Arts avec détermination et parvient à être acceptée. Elle va tout de même être sous surveillance puisqu’elle représente une potentielle menace d’après l’établissement. Personne de parle de son talent qui est évidant mais de sa religion… Charlotte est une élève brillante et se plonge dans son travail à 100%. Sa passion devient presque sa nouvelle religion. Cependant sa religion sera toujours pointée du doigt puisque lors d’un concours organisé par son établissement, Charlotte remporte un prix qu’elle ne peut remporter officiellement puisqu’elle est juive !

De nombreuses familles se font expulser et partent en camps de concentrations… Le père de Charlotte fait partie de ses personnes. Dès lors Charlotte va vivre dans le sud de la France avec ses grands-parents grâce à de faux papiers. Le temps passe et elle ressemble de plus en plus à sa mère physiquement, mais également dans sa manière de penser… Elle se sent morose, mal, non vivante, elle est comme enfermée avec ses démons. Sa grand-mère en dépression finit par se suicider dans la nuit. Son grand-père la tenant responsable de la mort de sa femme annoncera à Charlotte la vrai cause du décès de sa mère.

Source: http://paris-butteauxcailles.eklablog.com/j-ai-decouvert-la-peinture-de-charlotte-salomon-a132418002

Six mois après les frontières se ferment. Durant cette période elle recevra des lettres de son père revenu des camps mais c’est malheureusement à son tour et à celui de son grand père d’être envoyés dans un camp. Elle va donc réaliser que treize années séparent la mort de sa mère et celle de sa tante, tout comme la mort de sa mère et sa grand-mère. Elle en viendra à conclure que l’année de son suicide sera 1953 puisque 1940+13= 1953. A partir de là, elle va « dessiner dans sa tête », mais la laideur va contaminer chaque détail. A l’aide d’une infirmière elle va réussir à sortir du camp.

Elle comprend que ses jours sont comptés et elle va considérer que l’art et son seul moyen de rester en vie et de raconter l’histoire de sa famille ! Charlotte va annoter ses œuvres. Pendant des heures elle va les classer. Maintenant il lui faut une personne de confiance afin de mettre son travaille en lieu sûr.

Et si le reste de sa vie prenez une autre tournure, que ferait-elle ? Et si son père réapparaissait dans sa vie ? Et si elle trahissait son arbre généalogique en ne se suicidant pas ? 

Je trouve que ce roman illustre très bien l’une des plus grande période de l’Histoire. Moi qui ne l’ai pas vécue, je constate qu’elle est telle que l’on me l’a enseignée. J’ai beaucoup apprécié ce livre puisque l’on n’y raconte l’histoire d’une famille, on n’y comprend leur mode de vie, comment ils ont vécu durant cette période mais également comment ils ont fait face à de nombreuses tragédies, lesquelles se sont accumulées dans leur vie. J’ai beaucoup aimé la personnalité de Charlotte. Même si elle n’a pas beaucoup de répondant elle est forte et arrive à surmonter toutes ces épreuves, et ce depuis le début de sa vie, chose que je n’aurais jamais réussie à faire. J’ai également apprécié le style d’écriture de Foenkinos, les passages sont bien détaillés, on comprend tout de suite le contexte. On peut donc imaginer le déroulement de la scène et ainsi anticiper la suite de l’histoire. Je vous invite également à aller voire les œuvres de Charlotte qui retracent son parcours et son histoire. Cela nous aide à visualiser les événements marquants de sa vie. Trois étoiles D'or Sur Fond Blanc Banque D'Images Et Photos Libres De Droits. Image 70401059.

Je vous conseille de lire Ce livre disponible au CDI 😉

Foenkinos, David. Charlotte. Gallimard, 09/2016. 253p. Folio, 6135. ISBN 978-2-07-046923-9

Maellëe CROQUELOIS GRÉ BAUX, 1st2s1

Mais, qui suis-je?

 https://www.europecomics.com/author/vernay/

Valérie Vernay en 2016. Source : https://www.europecomics.com /author/vernay/

Rose est une fille discrète qui a un secret

Rose a perdu son père détective dans de mystérieuses circonstances. Elle va trouver refuge dans la maison qui servait de bureau à son père afin d’essayer d’obtenir les réponses à ses questions. 

Que va devenir Rose en vivant dans cette maison ?

       Une double vie…

Source : https://www.senscritique.com/bd/Rose _tome_1/23519297

Le père de la jeune femme a été assassiné durant une enquête criminelle dont il était chargé… Etant très mal suite au décès de son père, elle décide de vivre dans cette immeuble où elle a découvert, un jour comme les autres, qu’elle avait un don exceptionnel. Rose peut se dédoubler ! Elle reste elle-même mais son esprit quitte son corps puis se promène comme si de rien n’était. Nous serons d’accord si je vous dis que tout le monde a déjà, au moins une fois dans sa vie, rêvé de devenir invisible aux yeux du monde pour pouvoir se balader entre les gens et écouter tout ce qu’ils disent en secret. Rose à cette possibilité et devient donc un « fantôme ». C’est un don assez impressionnant puisqu’en temps normal, quand un esprit quitte un corps, c’est que cette individu est décédé. Or, dans cette histoire, l’esprit de Rose peut quitter son corps et revenir quand il le veut !  Afin de découvrir qui est l’assassin de son père et savoir comment cela a pu se passer, Rose décide de devenir a son tour détective en se disant que son don pourrait beaucoup l’aider. Elle va alors découvrir de sombres secrets de famille assez perturbants, ainsi qu’un trio de fantômes, Wanda, Bob et Achille qui, eux, sont coincés dans cette immeuble depuis plusieurs années. Petit à petit elle découvre quelques indices et parfois même des réponses à ses questions. Elle travaille comme gardienne dans un musée où il y a un tableau qui représente une malédiction vieille de 500 ans. Par la suite, elle remarque que ce tableau est relié a des morts suspectes, dont celle de son père. Cette peinture représente un homme mort allongé au bord de la mer. Nous y voyons le large ainsi qu’un rocher à côté de sa tête avec une mouette dessus. Rose se rend compte que cette œuvre représente exactement la scène de l’assassinat de son père. 

Y a-t-il un tueur en série dans sa ville ? Un individu en voulait à son père ? Si oui, pourquoi ? Qu’a fait son père pour finir assassiné ? La réponse est dans cette maison… 

              L’importance des couleurs

Source : https://lacavernedhaifa.wordpress.com /2017/05/07/rose-tome-1-de-valerie-vernay-emilie-alibert-et-denis-lapiere/

Dans cette bande dessinée les dessins sont très souvent sombres et pas très nets, même plutôt flous. Je pense que cela fait écho au « côté perdu » de Rose qui est très souvent seule et calme. Elle est posée et ne parle avec personne. Ses couleurs sombres représentent sûrement sa solitude et le manque de confiance en elle. On apprend dans l’histoire qu’elle devient détective suite au décès de son père et je trouve ça super qu’une femme soit détective, rôle souvent associé aux hommes. Une autre chose est géniale ! Lorsque Rose part de son corps le monde autour d’elle devient gris et son esprit reste en couleur. Ce choix de changement de couleurs peut s’expliquer selon moi par le fait qu’elle comprenne qu’elle n’est pas seule (il y a notamment les trois fantômes) et découvre un autre monde en quelque sorte. De plus, ce contraste la met en valeur.

Cependant je n’ai pas particulièrement aimé ce livre. Le récit se déroule trop rapidement, tout est dit trop vite. Il n’y a donc pas vraiment de suspense alors que cela est censé être une enquête policière. J’aurais aimé trouver dans cette BD beaucoup plus de suspense et en savoir un peu plus sur l’entourage de cette mystérieuse jeune femme. C’est peut-être le cas dans les deux tomes suivants puisque cette histoire se déroule sur trois tomes. 

En tout cas, si vous aimez les énigmes, les vieilles légendes, les fantômes et les enquêtes policières, vous allez peut-être y trouver votre compte !

Valérie Vernay, ROSE. Edition Dupuis, 2018, 48.

 

 

Clara BILLET, 1ST2S1