fake news

Fake news, les profs d’histoire-géo en première ligne

Au collège, les cours d’histoire-géo sont un terrain propice à la lutte contre les fake news, ces informations fausses ou truquées destinées à manipuler l’opinion plus ou moins volontairement. Il faut dire que les collégiens constituent une cible facile. Alors que le président de la République a annoncé une loi pour tenter de les contrôler, le rempart principal reste l’esprit critique.

Un enjeu pour la démocratie

Depuis la diffusion « artisanale » de croyances sectaires ou complotistes jusqu’à la défense des intérêts des multinationales et des États pour orienter une opinion publique, les fake news fleurissent sur le web.

Reptiliens, Illuminati, études scientifiques tronquées, théories conspirationnistes après les attaques de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher, intervention des médias russes durant la campagne présidentielle américaine… L’apparition des « médias » numériques et leur diffusion sur les réseaux sociaux ont un impact sur notre société démocratique.

Il est donc nécessaire de former des élèves éclairés, aptes à conserver une approche critique pour leur permettre de résister à ces manipulations et apprendre à penser librement.

L’histoire-géo forme l’esprit critique

Les programmes d’histoire contiennent bien sûr des fakes et des épisodes abracadabrantesques : récits des mythes fondateurs ou hagiographies regorgeant de miracles de toutes sortes, par exemple. Pourtant, aucun élève n’aurait l’idée de penser que deux jumeaux allaités par une louve ont réellement fondé Rome.

La désinformation volontaire n’a rien de nouveau. Étudier l’image du prince de la Renaissance ou du roi absolu, c’est aussi et surtout mettre en avant les formidables opérations de com’ de François Ier, Henri IV ou Louis XIV. Les techniques de propagande nazies, vichystes ou communistes peuvent être comparées à celles de Daesh.

L’histoire apprend également aux élèves que la question des fake news se posait déjà avec l’apparition des idéaux des Droits de l’Homme et de la République (leur montrer que ce n’est pas un hasard) : « Il ne s’agit pas de soumettre chaque génération aux opinions comme a? la volonté? de celle qui la précède, mais de les éclairer de plus en plus, afin que chacun devienne de plus en plus digne de se gouverner par sa propre raison » affirmait Condorcet en 1792[1].

fake news histoire

Former des cyber-citoyens

De nombreux aspects de l’analyse critique des documents (vérification des sources, croisement des informations, étude du contexte) donnent du sens à l’éducation aux médias numériques. Reste à en donner les clés aux élèves.

  • Qu’est-ce qu’une vraie information ?
  • Comment évaluer la fiabilité d’une information ?
  • Comment distinguer faits/opinions/croyances ?

Connaître le fonctionnement des moteurs de recherche ou de Facebook est un préalable. Les élèves doivent notamment savoir ce qu’est un contenu « sponsorisé ».

Il faut leur apprendre à se questionner et à enquêter pour retrouver la source d’une information diffusée : qui en est l’auteur ? Pourquoi ? Quand ? Sur quel site ?

Une image ? Vérifier qui l’a postée et quand, être attentif aux détails pour repérer d’éventuels montages, souvent grossiers.

Et pourquoi ne pas leur apprendre à créer leurs propres fake news ?

[1] Rapport et projet de décret relatifs à l’organisation générale de l’instruction publique. Présentation à l’Assemblée législative : 20 et 21 avril 1792.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *