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La France reconnaît l’assassinat d’Ali Boumendjel: Une nouvelle relation Franco-Algérienne?

Ali Boumendjel, algérien torturé et assassiné par des militaires français en 1957, faisait l’objet d’un contentieux mémoriel important dans les relations entre la France et l’Algérie.

En ce lundi 3 mars 2021, c’est un pas important qui est fait pour la future relation entre l’Algérie et la France. Cette dernière reconnaît, par l’intermédiaire de son président, Emmanuel Macron, l’implication des militaires français dans l’assassinat  en 1957 de l’avocat Ali Boumendjel en pleine guerre d’Algérie.

Benjamin Stora, auteur du rapport sur la guerre d’Algérie et Ali Boumendjel. 

Après plusieurs semaines d’attentes depuis la remise du rapport sur la guerre d’Algérie de la part de l’historien Benjamin Stora, spécialiste indétrônable de l’immigration maghrébine en France et des relations franco-algériennes, la France reconnaît son implication dans l’assassinat d’Ali Boumendjel. Emmanuel Macron, en ce lundi 3 mars a en effet reconnu la torture et l’implication des services secrets et militaires français la torture de l’avocat en 1957, proche du Front de libération nationale (FNL).

Le communiqué du président est sans appel, la France a bien arrêté à Alger le 9 février 1957 le militant politique pour non seulement le torturer mais aussi l’assassiner après avoir fait passer cela pour un suicide. C’est par les mémoires du général Paul Aussaresses sous le titre, Services spéciaux. Algérie 1955-1957 parut en 2001 que la vérité a commencé à éclater. Depuis maintenant plus de 20 ans, le gouvernement Algérien avait un point d’honneur à faire reconnaître par la France son rôle dans cet assassinat.

Emmanuel Macron, qui avait déjà fait des déclarations lors de sa tournée électorale avant son élection à la présidence, reporté dans cet article de nos confrères de Libération, https://www.liberation.fr/politiques/2017/02/15/en-algerie-emmanuel-macron-qualifie-la-colonisation-francaise-de-crime-contre-l-humanite_1548723/ , persévère donc dans sa volonté de réconcilier les mémoires. Cela reste un sujet sensible, au sein même de son électorat, avec d’un côté une aile gauche qui souhaite suivre à la lettre les recommandations du rapport Stora et une aile droite qui souhaite prendre plus de temps sur ces questions sensibles. C’est notamment le cas pour les députés En Marche des Bouches du Rhône où le poids électoral des harkis reste toujours important aujourd’hui.

Premier président a être né après la Guerre d’Algérie (1954-1962), Emmanuel Macron souhaite non seulement tourner la page des mémoires douloureuses mais écrire une nouvelle page entre les deux pays. Néanmoins, il devra composer avec un gouvernement algérien en difficulté sur des thématiques sociales et qui n’a de cesse depuis des décennies de critiquer la France. Nous verrons dans les prochains mois quels seront les choix des deux côtés de la Méditerranée pour un nouveau pacte autour d’une histoire commune. La rencontre programmée cet été 2021 entre le nouveau chef d’Etat, Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron devrait sur ce point, éclaircir la relation future.

Guillaume Maréchal, publié le 3 mars 2021.

 


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