L’eau entre abondance et rareté: 2de 7

lundi 26 janvier les élèves de 2de 7 auront un devoir de géographie :une étude de plusieurs documents et une réponse organisée.  Mme Métayer a terminé son cours lundi dernier mais seulement la moitié de la classe était absente, l’autre moitié étant en sortie pédagogique.Vous trouverez ci-joint le cours fait  à cette date. Vous pouvez l’imprimer à partir du blog et le coller dans votre cahier. Le document comporte plusieurs pages: fin de la leçon 2 et leçon 3 complète.

Leçon 2 : L’eau, facteur majeur de l’aménagement du territoire

Quels aménagements permettent de faire face aux besoins croissants des populations ? Quels sont leurs impacts sur les sociétés, les paysages ?

  1. L’eau fixe le peuplement et modifie l’organisation de l’espace
  2. de multiples aménagements qui font naître de nouveaux paysages …

Complément sur les 2 notions de grande hydraulique et de petite hydraulique :

  • la nature des aménagements liés à l’eau reflète les inégalités de développement
  • le clivage entre le Nord (les pays développés) capable d’investir dans la grande hydraulique et le Sud (les PVD) en manque de moyens est flagrant
  1. mais certains aménagements sont controversés

Correction du tableau lié au dossier documentaire sur « L’aménagement de grands barrages comme celui de la Narmada, contribution ou menace pour le développement durable ? » :

 

  un atout pour le développement durable (apports / arguments favorables) une menace pour le développement durable(impacts / arguments défavorables)
      sur le plan environnemental – production d’une énergie propre avec des procédés moins polluants que les centrales thermiques (doc 1 fiche)       

 

 

 

 

– rivières fragmentées et transformées (doc 1 p. 120)- destruction d’écosystèmes importants et de ressources halieutiques (doc 1 p. 120) -destruction des paysages (doc 4 p. 121) – perte irréversible de forêts et terres arables (doc 1 fiche) – destruction de l’écosystème (article sur la Tista)

– disparition de la plus grande rivière de la région (article sur la Tista)

– destruction de la terre sacrée des Lepchas (article sur la Tista)

– tunnels construits sous la Tista peuvent anéantir tout le bassin hydrographique

      sur le plan économique – produire de l’énergie hydraulique / électricité, alimenter l’industrie, irriguer les champs (doc 1 p. 120) – irrigation de l’État du Gujerat et alimentation en eau d’Ahmadabad et Bombay (doc 4 p. 121) – ils permettent de reporter l’utilisation des eaux de pluie de la saison humide et des années d’abondance (doc 1 fiche) – l’énergie hydroélectrique rapporte de l’argent aux autorités locales (article sur la Tista) – poids de la dette, dépassements des coûts (doc 1 p. 120) -cours d’eau à sec empêchant la production de fruits et légumes(article sur la Tista)
      sur le plan social – assurer l’approvisionnement en eau potable c.à.d. moyen de répondre à la croissance démographique (doc 1 p. 120)- maîtrise des inondations (doc 1 p. 120)      – déplacements de population (doc 1 p. 120)- appauvrissement de la population (doc 1 p. 120) – peu de gens relogés et indemnisés (doc 4 p. 121) – manque à gagner des personnes déplacées (doc 1 fiche) – menace la survie de la tribu Lepchas dont certains membres ont entrepris une grève de la faim (article sur la Tista)

– fissures provoquées dans les maisons des Lepchas à cause des explosions (article sur la Tista)

– villageois affamés (article sur la Tista)

– affaissement des maisons

– plusieurs km à parcourir pour chercher de l’eau

 

Bilan d’après ce tableau :

  • beaucoup plus d’arguments défavorables surtout sur les plans social et environnemental
  • même si les arguments favorables sur le plan économique sont nombreux
  • le problème consiste à trouver un juste milieu pour que les 3 piliers du développement durable soient en adéquation

 

Transition avec la 3ème leçon :

Si des aménagements relevant de la grande hydraulique tels les barrages de la vallée de la Narmada sont autant décriés c’est avant tout pour leurs conséquences sociales (humaines) et environnementales ; l’eau est donc menacée sur le plan environnemental mais aussi très convoitée, ce qui peut même générer des conflits…

 

Leçon 3 : L’eau, entre convoitise et menace environnementale

Comment mieux gérer des ressources en eau inégalement réparties et génératrices de conflits ?

  1. L’eau, source de tensions et de conflits

Poursuite de l’étude de cas filée avec l’étude du conflit entre l’Inde et le Pakistan (voir fiche):

Géostratégie = ensemble des rapports entre la politique et l’espace géographique ; ces rapports concernent aussi bien les relations entre États que celles entre un État et ses régions.

La carte 1 p. 119 permet de localiser le conflit entre l’Inde et le Pakistan concernant les eaux de l’Indus

D’après le texte, l’eau est un enjeu géostratégique dans le sous-continent indien dans la mesure où le conflit pour l’eau se retrouve à 2 échelles :

  • à l’échelle des États, entre l’Inde et le Pakistan qui partagent le même bassin hydrographique (l’Indus et ses affluents) ; malgré la signature d’un accord entre les 2 pays en 1960, le conflit a été réactivé dans le cadre du conflit du Cachemire
  • à l’échelle des régions pakistanaises, entre les paysans situés en amont du fleuve et ceux situés en aval

2nd exemple, l’eau au Moyen Orient (correction des questions 1, 2 et 5 p. 114-115) :

Question 1 : le territoire concerné par le GAP (c.à.d. le Grand Projet Anatolien en turc) comprend le Sud-est de la Turquie et les pays frontaliers c.à.d. la Syrie et l’Irak car ces 3 pays partagent le même bassin hydrographique constitué de 2 fleuves et de leurs affluents : le Tigre et l’Euphrate

Question 2 : cet aménagement présente des intérêts à différentes échelles :

  • à l’échelle régionale, commander une partie des ressources hydrauliques
  • à l’échelle nationale, l’extension des zones irriguées, l’énergie hydroélectrique donc l’industrialisation grâce aux barrages, l’agrandissement du réseau de transports
  • à l’échelle internationale, compenser les faibles ressources en hydrocarbures par le contrôle de la ressource hydrique

Question 5 : les effets des aménagements turcs seront les suivants : la réduction du débit de l’Euphrate et du Tigre, la pollution entraînée par l’extension de l’irrigation (érosion des sols, salinisation des sols et des eaux)

Généralisation : il est possible de dresser une typologie des conflits existants concernant l’eau :

  • à l’échelle internationale, multiplication des conflits interétatiques (entre des pays qui se partagent un même bassin hydrographique) dans la mesure où le contrôle des eaux fluviales situées en amont est un élément de domination géopolitique sur les vallées situées en aval (cas de l’Israël et de la Palestine qui se disputent les eaux du Jourdain et du Golan + des nappes fossiles profondes / cas au Moyen Orient concernant le Tigre et l’Euphrate) ; ces conflits prennent tellement d’ampleur que de véritables « guerres de l’eau » sont envisagées (doc 3 p. 119) ; ces zones sensibles sont désignées par l’expression suivante : « régions hydroconflictuelles »
  • mais l’eau est aussi un enjeu au sein des États : rivalités possibles lorsque la répartition de l’eau est inégale entre les régions d’un même pays (cas au Pakistan avec des tensions entre les différentes régions / cas aussi de l’Espagne entre régions du Nord disposant de ressources en eau suffisantes et qui refusent le transfert de leurs eaux vers celles du Sud qui sont déficitaires)
  • enfin, à l’échelle locale, les conflits d’usages sont de + en + nombreux entre des acteurs spatiaux (définition p. 118) qui n’ont pas les mêmes intérêts (par exemple entre agriculteurs et citadins)
  1. Une ressource à préserver

poursuite de l’étude de cas filée avec l’article de Courrier International sur des solutions adoptées en Inde (voir fiche) :

Liste dressée en cours des solutions adoptées dans l’État indien du Tamil Nadu

En complément de cet article : un colloque international sur l’eau a été organisé en septembre dernier en Inde. A cette occasion, des délégations de plus de 20 pays asiatiques et d’Amérique latine ont visité les villages du Tamil Nadu qui ont réussi à démocratiser l’accès à l’eau. Ces nouvelles pratiques vont donc être mises en œuvre ailleurs…

Généralisation :

  • comme le démontre cet article sur l’Inde, de nouvelles pratiques de gestion sont envisageables dans l’optique du développement durable pour lutter contre la pénurie d’eau, sa surexploitation, sa pollution … (agriculture intensive, déchets industriels et domestiques)
  • concernant son économie, plusieurs solutions existent comme le SRI, l’irrigation au goutte à goutte qui distribue l’eau directement au pied des plantes ou bien encore l’arrosage en dehors des heures ensoleillées qui réduit de 30 à 70 % le volume d’eau prélevé ; en période de sécheresse estivale, les restrictions d’eau exigées par les autorités (pelouses, lavage voitures, irrigation sous certaines conditions…), gestes des citoyens au quotidien pour être plus vigilants…
  • de véritables politiques de l’eau sont donc mises en place (p. 112) de + en + pour préserver l’eau et mieux la gérer
  • il faut préserver la quantité de l’eau et sa qualité et ces menaces quantitatives et qualitatives ne seront résolues que grâce à une coopération à différentes échelles :
  • au niveau mondial, par exemple, l’ONU a déclaré l’eau comme « bien commun de l’humanité »
  • à l’échelle continentale, par exemple, le Rhin, longtemps pollué par les rejets des industries chimiques est devenu presque propre suite à des accords entre la Suisse, la France, l’Allemagne et les Pays Bas
  • à l’échelle régionale voire locale, dans l’État du Tamil Nadu, la concertation entre les communautés locales et les fonctionnaires d’État a obtenu de bons résultats

Conclusion : les plus grands défis du XXIème siècle sont l’eau potable pour tous et le partage de l’eau.

des événements particuliers peuvent contribuer à relever ces 2 grands défis tels la Journée Mondiale de l’Eau le 22 mars prochain (vidéo vue en accroche) et le Forum Mondial de l’Eau qui se tiendra à Istanbul du 16 au 22 mars prochain (affiches ci-dessus : après le 4ème forum mondial qui a eu lieu en 2006 et qui a réuni 20 000 visiteurs provenant des 5 continents, Istanbul accueillera prochainement le 5ème Forum)

  • l’un des objectifs fixés par l’ONU pour 2025 est une eau saine pour tous et elle mène de nombreuses actions en partant du principe que l’eau est désormais un bien patrimonial de l’humanité

 

 

 

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