En parler, dénoncer, nous avons besoin de vous!

    « En France, depuis des années, des faits de maltraitance infantile sont recensés un peu partout dans l’hexagone. Vous avez dû en entendre parler, suite à la crise sanitaire les chiffres concernant ces violences ont fortement augmenté. Cela peut sembler être un problème d’arrière-plan, mais c’est un fait. Ce problème est bien réel et nous concerne tous ! Je vous assure qu’il est d’importance majeure de s’y intéresser. Je déclare alors soutenir la lutte contre la maltraitance infantile et soutenir ses victimes !

    Plus de 50 000 enfants sont maltraités dans notre pays. 50 000 enfants qui subissent des violences physiques. 50 000 enfants que l’on gifle, que l’on pousse. Des enfants à qui on donne des coups de pied ; des coups de poing, à qui on tire les cheveux. Plus de 50 000 mineurs qui subissent des violences psychologiques. Des mineurs qu’on insulte, qu’on rabaisse, qu’on dénigre. 50 000 citoyens que l’on néglige, à qui on n’apporte pas de soins, que l’on ne nourrit pas forcément correctement . Un enfant meurt tous les cinq jours sous les coups de ses parents. Je ne suis pas une victime mais témoin de tous ces actes immondes que subissent ces enfants. Témoin, tout comme vous.

    Toutes ces violences, leurs conséquences, je les vois. Nous les voyons tous : des enfants ayant des difficultés scolaires, qui se terrent, qui ont honte, qui sursautent au moindre geste brusque ou au moindre bruit sourd. Des enfants malheureux mais qui gardent le silence par peur, parce que malgré tout « ce sont leurs parents » et qu’ils les aiment. Des enfants qui parfois peuvent tomber en dépression et avoir des idées noires. Je vous vois, vous n’êtes pas seuls ! Notre parole, celle des mineurs, compte tout autant que celle d’un adulte ! Il est dans notre droit de nous exprimer, je parlerai. Est-il normal qu’un enfant, que 50 000 enfants soient encore battus et maltraités ? Est-il normal qu’ils vivent encore sous les griffes de leurs parents ? Ce que je raconte n’a pas pour simple but d’exposer des faits. Mon combat, je souhaite qu’il fasse changer notre société.

    Cela doit cesser ! Nous ne devons plus vivre dans la crainte, ces sentiments de culpabilité, de honte, ce silence doivent quitter l’esprits de ces enfants. Certes 21% des jeunes de moins de dix-huit ans sont pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance ; mais ce n’est pas assez. Trop de signalements ne sont pas pris au sérieux, trop de mesures ne sont pas assez fortes pour intervenir dans ce genre de situations. Lorsque des plaintes sont déposées, trop peu mènent à la condamnation des parents. Et trop peu de parents condamnés prennent la peine maximale. Je demande une reprise en considération de la loi. Je demande à ce que le temps de délai entre un signalement et un procès soit moins long. Je souhaite également que les placements des enfants soient plus rapides et que plus d’aides financières soient accordées aux familles.

    Je peux rentrer chez moi si j’ai eu une mauvaise note sans avoir peur d’être frappée.  Je peux rentrer chez moi si j’ai fait une bêtise sans avoir peur de me faire insulter et d’être dénigrée.   Je peux rentrer chez moi et m’exprimer sans avoir peur de me voir supprimer l’un de mes repas.   Je peux rentrer chez moi sans avoir dû mentir à mes professeurs sur la nature de mes bleus. Je souhaiterais que les 15 millions d’enfants en France puissent rentrer chez eux sans peur ni crainte, qu’ils puissent vivre heureux et libres. Il est dans mes droits d’être protégée, d’être soignée, d’être nourrie, et de m’exprimer. Je demande à ce que tous nos droits présents dans la Déclaration des droits de l’enfant depuis 1959 soient réellement appliqués à tous les mineurs. Ce sont nos droits et ni notre entourage ni la société n’ont le droit de nous en priver !

    A tous les parents auteurs de ces actes. Qu’ils se disent dépassés, fatigués, ou tout autre adjectif qui voudrait excuser leur comportement. Je leur interdis d’essayer d’acquitter leurs violences. A tous les témoins ayant entendu, vu, ou sachant quelque chose. Qu’ils disent avoir peur, ne pas être sûrs et qui gardent le silence. Je les classe dans la même case que les auteurs de maltraitance infantile. Il est pour moi inconcevable de ne pas dénoncer ces barbares et de ne pas faire passer la sécurité d’un enfant avant tout. Je prône la justice et la sécurité !

    A vous lycéens qui subissez ces violences, je vous soutiens et vous encourage à en parler. A ceux ayant des doutes sur la possibilité de maltraitance dans leur entourage, je vous implore d’en parler à des adultes de confiance. A tous les parents d’élèves, je vous demande d’informer vos enfants sur ce sujet. Et enfin, je demande à tous les professeurs, à tous les CPE, ainsi qu’à la direction de prendre les mesures nécessaires pour aider les élèves victimes de maltraitance, et de défendre avec moi cette cause. »       

Romane Baillieu        

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