Caricature 1. Dans cette gravure du XVIe siècle, Luther, dont on voit le visage de profil est dépeint comme la cornemuse du diable, c’est-à-dire un instrument par lequel le diable joue des musiques séductrices pour les chrétiens trop naïfs. C’est donc une caricature antiprotestante.
Caricature 2. Dans le Lectionum memorabilium et reconditarum (1600), le juriste allemand Johann Wolf Wolf utilise le procédé de la métamorphose de l’homme en bête pour critiquer les déviances du clergé catholique. Ainsi le spectre du pape Benoît IX serait apparu sous la forme d’un être au corps d’ours et à la queue d’âne : cette apparence monstrueuse reflèterait le comportement que Benoît IX aurait eu de son vivant. C’est donc une caricature anticatholique.
Caricature 3. Dans La Passion du Christ et de l’Antéchrist, Lucas Cranach et Philip Melanchthon, en 1521, montrent, à gauche le pape, assis sur son trône à gauche, qui, en échange de l’argent, vend des indulgences (vous vous souvenez de quoi il s’agit ?) à des chrétiens et brise la loi ; à droite le Pape est représenté comme un cannibale. Il est riche grâce aux messes payées par des fidèles pour le salut des âmes de leurs défunts. Cranach et Melanchton comparent le pape à l’Antéchrist : dans les prophéties, c’est un individu, souvent monstrueux, parfois un groupe d’imposteurs maléfiques qui tentent de se substituer à Jésus-Christ. C’est donc une caricature anticatholique.
Caricature 4. Le graveur Hans Brosamer (1500-1552) reprend ici le symbole biblique de la Bête de l’Apocalypse, un hydre à sept têtes. Le corps de Luther, la Bible entre les mains, est donc représenté affublé de sept têtes et de six couvre-chefs. La légende est posée en couronne pour qu’à chaque mot corresponde une tête: 1-Doctor / 2-Martin / 3-Lutther (ou : Lvter)/ 4-Ecclesiast(es) / 5-Schwermer (ou: Scwirmer, Svermer) / 6-Visitator / 7-Barrabas (que l’on pourrait traduire par : le docteur Martin Luther, prédicateur, est celui qui a propagé le schisme. La référence à Barabbas, celui qui a été échangé contre le Christ dans les Evangiles, est plus difficile à comprendre. C’est donc une caricature antiprotestante.
