Lettre d’un poilu sur les conditions de vie au front

« Cher cousin,

Rien de bien intéressant à t’annoncer. Depuis quelques temps j’ai le noir. Et je crois que c’est à peu près tous qui en sont atteints. Nous entamons le onzième mois et rien ne fait prévoir une fin prochaine. Les journaux parlent de la campagne d’hiver. Tu parles si il y a de quoi nous enlever le sourire. Nous avons chaque jour des blessés ou des morts au régiment. Attendront-ils que nous soyons tous crevés pour faire taire ces canons et fusils ? Enfin c’est long et désespérant. Quoique tout ça je me porte bien. Les intempéries, la mauvaise nourriture, le mauvais sang et les émotions n’ont pas beaucoup de prises sur mon tempérament. En attendant de vous voir le plus tôt possible, je t’embrasse ainsi que toute la famille.

Ton cousin Etienne. »

Archives communales de Châteaurenard, H21, lettre d’un poilu du 1 juillet 1915.

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