L’Argonnaute, la nouvelle bibliothèque numérique d’histoire dédiée au XXème siècle

http://argonnaute.u-paris10.fr/

Affiches de propagande de la Première Guerre mondiale… Périodiques de la révolution russe… Reportages photographiques consacrés aux manifestations de mai 68… Quelques clics suffisent désormais pour accéder au patrimoine documentaire du XXème siècle. La Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BDIC) lance aujourd’hui une nouvelle bibliothèque numérique baptisée L’Argonnaute (en référence à un journal de tranchée fabriqué par les soldats pendant la Grande Guerre).

Près de 130 000 documents diffusés sous licence ouverte sont mis à disposition des internautes : archives filmiques, albums photographiques, revues, affiches, dessins de presse, objets d’art… « L’Argonnaute est désormais l’une des plus importantes bibliothèques patrimoniales en ligne de l’Enseignement supérieur en France » souligne-t-on à la BDIC.

Europeana : la bibliothèque numérique européenne

http://www.europeana.eu/portal/fr

Plus de 33 millions d’articles (textes, images, sons, vidéos) sont actuellement disponibles sur la plateforme Europeana, la bibliothèque numérique européenne lancée en 2008. Provenant de bibliothèques, d’archives, de musées et d’institution audiovisuelles de tout le continent, de nouveaux contenus viennent chaque mois enrichir sa collection. Le blog Europeana Labs annonce que plus d’un million de nouveaux éléments ont été ajoutés à la plateforme en avril dernier, la majorité de ces nouvelles collections étant libres de droits et réutilisables.

Une collection de presse ancienne mise en ligne

« La fête de la fédération, 14 juillet 1790 ». Source, BNF.

BNF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France, a conclu un accord avec la société Immanens pour accélérer la numérisation et la diffusion en ligne de la collection de presse ancienne qu’elle conserve, de l’année 1631 à l’année 1945.

Le site met à disposition de tous (historiens, étudiants, journalistes, enseignants, chercheurs, professionnels de la documentation…) les principaux titres anciens de presse française d’information nationale, régionale, locale et même coloniale.  Ces articles sont complétés par d’autres issus de la presse plus spécialisée (politique, satirique, littéraire, féminine, etc).

Un moteur de recherche thématique et sémantique a été mis au point afin de permettre aux internautes de naviguer facilement parmi les différents articles, qu’ils soient issus de titres de presse disparus  ou de journaux qui existent encore (Le Figaro, L’Humanité, La Croix, etc.).

RetroNews associe une consultation gratuite des titres de presse et des pages et dossiers thé

Le Front : un film inédit sur la vie des soldats

http://centenaire.org/fr/video-darchive/apres-les-combats-de-bois-le-pretre

Ce film est un témoigne exceptionnel.  Il a été tourné par un soldat en 1915, Albert Gal Ladeveze, soldat du 168ème régiment d’infanterie, après les combats de Bois-le-Prêtre (en Meurthe-et-Moselle). Il montre, pour la première fois en images, le quotidien morbide des poilus de la Grande Guerre.

Loin des images diffusées à l’époque dans les cinémas, l’apparente habitude avec laquelle les combattants de la Grande Guerre côtoient la mort est inédite en vidéo, ce qui constitue l’originalité de ce document d’environ 15 minutes, mis en ligne par la Mission du Centenaire 14-18. Ce film est conservé par la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BDIC).

Lettre d’un poilu sur les conditions de vie au front

« Cher cousin,

Rien de bien intéressant à t’annoncer. Depuis quelques temps j’ai le noir. Et je crois que c’est à peu près tous qui en sont atteints. Nous entamons le onzième mois et rien ne fait prévoir une fin prochaine. Les journaux parlent de la campagne d’hiver. Tu parles si il y a de quoi nous enlever le sourire. Nous avons chaque jour des blessés ou des morts au régiment. Attendront-ils que nous soyons tous crevés pour faire taire ces canons et fusils ? Enfin c’est long et désespérant. Quoique tout ça je me porte bien. Les intempéries, la mauvaise nourriture, le mauvais sang et les émotions n’ont pas beaucoup de prises sur mon tempérament. En attendant de vous voir le plus tôt possible, je t’embrasse ainsi que toute la famille.

Ton cousin Etienne. »

Archives communales de Châteaurenard, H21, lettre d’un poilu du 1 juillet 1915.

Lettre d’un poilu sur la censure

« Cher cousin,

Je comprends combien cela vous intéressait de savoir où je suis. Et c’est avec plaisir que je te raconterai beaucoup d’autres choses intéressantes si ce n’était pas cette censure militaire. Que veux-tu, ceux qui sont pris à dire où ils sont , ou à raconter les mouvements de troupes qui se font, sont punis de 15 jours de prison. Et comme nous n’avons ni prison ni cellule, la punition consiste à aller aux petits postes avancés.  […] Passer une nuit couché à plat ventre sur cette herbe continuellement mouillée et regarder à s’arracher les yeux, tressaillir à chaque bruit n’a rien de bien agréable. Voilà pourquoi je préfère me taire et je trouve bien bête tous ceux qui ne font pas comme moi […]

Etienne

Archives communales de Châteaurenard, H21, lettre du 5 juillet 1915.

Les archives sources de l’Histoire

Selon l’article L. 211-1 du Livre II du Code du patrimoine : « Les archives sont l’ensemble des documents, quels que soient leur date, leur forme et leur support matériel, produits ou reçus par toute personne physique ou morale, et par tout service ou organisme public ou privé, dans l’exercice de leur activité ».

Ainsi, les archives ne sont pas seulement des documents sur les supports traditionnels auxquels nous les associons le plus souvent (le parchemin ou le papier). Elles peuvent prendre les formes les plus diverses : une photographie, un enregistrement sur bande magnétique, dévédérom, fichier informatique, maquette, etc…

De manière générale, elles sont appréhendées en tant qu’objet culturel  et historique qu’au bout d’un long processus de maturation et de filtrage qui progressivement transforme la masse des dossiers, en retenant certains en vue d’une conservation permanente.

Le cadre de classement des archives communales

Le cadre de classement des archives anciennes des communes avait été établi par une instruction du 25 août 1857 ; celui des archives modernes, par l’instruction du  16 juin 1842, modifiée le 20 novembre 1879. L’arrêté du 31 décembre 1926 édicte un règlement des Archives communales, assorti d’un cadre de classement qui est resté depuis sans changement. Il est présenté ci-dessous.

Ce système de classement est réglementaire pour les documents allant jusqu’en 1982. Au delà, l’instruction de la direction des Archives de France AD 83-1 du 8 mars 1983 préconise le recours au classement en continu (système W).

Le cadre de classement est séparé en deux parties distinctes :

les archives anciennes antérieures à 1790 :

AA : Actes constitutifs et politiques de la commune, correspondance générale.
BB : Administration communale.
CC : Finances et contributions.
DD : Biens communaux, eaux et forêts, travaux publics, voirie.
EE : Affaires militaires.
FF : Police et justice.
GG : Cultes, instruction publique, assistance publique.
HH : Agriculture, industrie, commerce.
II : Divers (dont documents sur le tabellionnage, inventaires anciens des archives, titres de la communauté, documents figurés).

les archives modernes de 1790 à 1982 :

A : Lois et actes du pouvoir central.
B : Actes de l’administration départementale.
C : Bibliothèque administrative.
D : Administration générale de la commune.
E : Etat civil.
F : Recensements, commerce et industrie, agriculture.
G : Contributions, administrations financières.
H : Affaires militaires.
I ou J : Police.
K : Elections, personnel municipal.
L : Finances de la commune.
M : Edifices communaux.
N : Biens communaux.
O : Travaux publics, voirie, moyens de transport, cours d’eau et navigation.
P : Cultes.
Q : Assistance et prévoyance.
R : Instruction publique, sciences, lettres et arts.
S : Documents divers n’entrant pas dans le fonds communal.
T : Urbanisme.

Les documents postérieurs au 10 juillet 1983 sont normalement classés en continu dans des versements dont la cote alphanumérique comprend la lettre W. Occasionnellement, ils peuvent continuer d’être classés dans les séries modernes. Dans le département des Bouches-du-Rhône, il arrive que la série W commence après 1970 voire après 1960.

Lettre d’un poilu sur les combats dans la tranchée

« Cher cousin,

Nous avons fait la relève hier soir. J’ai encore quatre jours à passer aux avant-postes. Le secteur où je suis est de moins en moins tranquille. Nos 75 tirent presque continuellement et les Boches ne restent pas beaucoup à la traîne à ce sujet. Dans la compagnie qui nous avait relevés dernièrement il y avait eu deux morts et quatre blessés et bien depuis, trois de ces blessés sont morts. J’ignore leurs noms mais il pourrait très bien qu’il y ait parmi eux quelques châteaurenardais, car nous y sommes très nombreux au 341. J’ai trouvé, et non sans raison, la nuit dernière très longue. J’étais à un petit poste aux écoutes, le plus avancé. Les Boches sont sans exagérer à pas plus de vingt cinq mètres et nous les entendions très distinctement faire leurs relèves et leurs sentinelles crier « huerter » ! qui correspond à notre « halte-là » ! car, comme nous, ils sont obligés de faire des appels à toute personne venant par derrière. Notre compagnie de gauche, la 17, ayant probablement vu quelque chose, a tiré pendant un certain temps quelques coups de feu. Alors là, j’ai vu quelques Boches passer devant moi pour aller répondre à la 17. Je me suis bien gardé de tirer sur eux parce que ces messieurs ne nous auraient pas laissé tranquille, car ils sont tenaces et rendent coup pour coup. J’ai mieux aimé leur laisser ignorer que nous étions là sûrement qu’ils auraient été capable d’envoyer quelques patrouilles nous dire bonsoir. Enfin tout s’est bien passé. Un peu avant le jour, à trois heures nous avons quitté notre poste et sommes en ce moment dans une tranchée abri où nous pouvons roupiller tout le jour si ça nous plaît pourvu qu’on ne se montre pas, il n’y a rien à craindre. Les trois autres nuits seront moins dangereuses. J’espère qu’il ne m’arrivera rien de fâcheux. Après nous aurons douze jours de repos relatifs et seize à passer en seconde ligne, sauf contrordre. Ton cousin dévoué. »

Etienne M.

[SIC]

Archives communales de Châteaurenard, H21, lettre d’un poilu le 21 avril 1915

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