Manifestation en Géorgie

Une manifestation rassemblant plusieurs milliers de manifestants a eu lieu samedi 11 mai à Tbilissi, capitale de la Géorgie pour protester contre une loi présentée par le gouvernement. Le parti pro-russe au pouvoir « Le rêve géorgien » a en effet proposé une loi sur « l’influence étrangère ». Cette loi prévoit que toute ONG ou média dont plus de 20% des financements viennent de l’étranger se déclare «organisation poursuivant les intérêts d’une puissance étrangère».

D’après le gouvernement, cette loi a pour but la  »transparence » sur leurs financements de la part de ces organisations. En fait, ce texte fiche les organisations recevant des financements étrangers et les stigmatise comme des traîtres à la patrie. A terme, il compromet leur existence même car, dans un contexte économique difficile, elles ne sauraient survivre sans un soutien de l’extérieur du pays.

Ce texte ressemble fortement à une loi russe utilisée pour réprimer l’opposition, ses opposants l’ont d’ailleurs renommée « loi Poutine ».

Les manifestants de Tblissi portaient des drapeaux géorgiens et européens et convergeaient vers la place de l’Europe. La Géorgie est en effet candidate à l’entrée dans l’Union Européenne. Mais ce texte est considéré comme une entrave à cette candidature : pour le Parlement européen, «Les négociations d’adhésion à l’UE ne devraient pas être ouvertes tant que cette loi fait partie de l’ordre juridique de la Géorgie».

L’influence de la Russie progresse petit à petit en Géorgie où, depuis 2008, l’armée russe occupe déjà les deux régions séparatistes de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhasie, soit 20% du territoire. Dans certains villages, des bustes de Staline (qui venait de cette région) ont été réinstallés… Et hier, mardi 14 mai, la loi sur « l’influence étrangère » a finalement été adoptée à 84 voix «pour» et à 30 voix «contre».

On parle peu de la Géorgie parce que c’est un tout petit pays, loin de nous, et que la guerre en Ukraine mobilise beaucoup les médias, mais ce qui s’y joue en ce moment illustre la farouche volonté de Moscou, à travers des gouvernements qui lui sont acquis, de maintenir sous son influence les pays de l’ex « bloc de l’Est » contre tout rapprochement avec l’Union européenne.

Faustine

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