Premiers pas, premières impressions : La ZAC Vidailhan à Balma par Daniel

Entrée de la ZAC Vidailhan, photo DEDSP, 2017

Localisation

Située au nord de la ville de Balma, la ZAC du Vidailhan occupe une place atypique au sein du tissu « rurbain » de l’agglomération toulousaine. En effet, elle est encerclée par différentes zones très hétérogènes, mais pourtant complémentaires. Au nord, proche de l’accès de la ligna A, on retrouve l’immense centre commercial Balma Gramont et une zone d’activité tertiaire qui mêle commerces, services, bureaux et industries. À l’ouest, la ZAC borde un vaste centre d’essai aéronautique militaire dont l’accès est strictement contrôlé. À l’est, s’étendent à perte de vue des pleines vallonnées peignant une ruralité forte, un paysage façonné par et pour l’agriculture. Enfin au sud, le Vidailhan se connecte à la trame urbaine, confrontant sa vision de l’habitat collectif et/ou groupé, plus dense, au modèle pavillonnaire traditionnel d’un Balma plus diffus.

Venelle, photo DEDSP, 2017

Accessibilité

Pour aller et venir à la ZAC du Vidailhan, une seule ligne de bus (n°84) est mise à disposition des usagers. Elle prend son point de départ à la station terminus du métro Balma Gramont puis traverse la ville de part en part, du nord au sud. Avec une fréquence de passage moyenne d’un bus toutes les 20 minutes en semaine (15 minutes en heures de pointe et 25 minutes en heures creuses) il n’est pas étonnant de constater une fréquentation plutôt faible sur la ligne au moment de ma visite. Pourtant elle traverse un bassin d’activité important et la ville compte une population de plus de 15000 habitants, dont plusieurs centaines rien que dans le secteur Vidailhan. De plus, ce dernier ayant vocation d’éco-quartier, il est étonnant de ne pas avoir développé des modes de déplacements doux, comme le vélo par exemple, aucune station Vélo Toulouse n’y est installée.

Chemin végétal, photo DEDSP, 2017

Espaces bâtis

L’abord du lieu est similaire à une entrée de ville. Une fois passé le secteur d’activité la coupure est nette, voire même brutale. Pas de transition progressive ni d’entrelacement entre différentes typologies : c’est la fracture. Le dessin urbain est très sectorisé : d’un côté de la rue c’est l’industrie, de l’autre c’est l’habitat. Pas de communion, on assiste à une cohabitation qui semble  presque forcée. Une fois ce seuil passé, la ZAC donne une impression de grande uniformité. Le vocabulaire architectural est très codifié. Matières, matériaux, couleurs, gabarits, etc. Les bâtiments respectent tous scrupuleusement les codes institués par le plan d’aménagement. Néanmoins, aux détours des rues, des ruelles, des passages et autres venelles, on découvre des changements, parfois subtils, mais qui apportent plus de richesse au discours du bâti. Alors cette apparente fadeur se transforme en jeu d’infinies variations de tons, de formes, de typologies et de trames.

Le parc, photo DEDSP, 2017

Cette « unité vibrante » et « rythmique » est ponctuée par un artéfact singulier : l’école primaire José Cabanis. Posée au milieu du parc, l’école a fait l’objet d’un traitement particulier. Elle est vêtue de briques et de bois, ses façades sont largement vitrées et l’ensemble du bâtiment se joue ici et là de la gravité en arborant fièrement quelques porte-à-faux. L’unité architecturale est rompue. Ici il ne s’agit plus de faire corps avec la masse, mais d’en ressortir. Il faut signaler, il faut signifier, il faut faire lieu et ainsi marquer la présence d’une institution publique. Cependant, bien qu’il y est une forme de confrontation architecturale, le bâtiment participe à la cohésion et à la cohérence de l’ensemble. De par sa position dans la continuité du parc, il constitue l’espace public. De par sa forme unique, il contribue à éviter l’uniformisation et continue un repère visuel. Et de par son dialogue avec les bâtiments environnement, il vient articuler le lieu.

L’école, photo DEDSP, 2017

Espaces en creux

La notion de « creux » est à comprendre comme l’opposé de « bâtis » et non pas comme synonyme de « vides ». Le Vidahian compte de multiples espaces creux, par leur nombre, mais aussi par leur variété. Une grande partie d’entre eux sont des espaces naturalisés. Parcs, promenades et jardins partagés jalonnent le parcours et offrent une diversité appréciable d’espaces verts. Ils signent aussi le retour de la nature en ville. Les allées sont plantées de diverses essences d’arbres, une multitude de plantes accompagnent les promenades piétonnes et certains chemins sont même bordés de ruisseaux. En faisant abstraction du bâti, cette nature rapportée donne l’illusion d’une vie à la campagne. Le travail sur les trames vertes et bleues venant créer des écosystèmes urbains. Quant aux jardins partagés, ils accompagnent les autres espaces en creux : les places minéralisées, les larges cheminements piétons, etc., et participent à tisser des liens sociaux, créer une vie de quartier et retrouver un esprit de village.

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