L’écriture du mémoire 2

Quand c’est un peu embrouillé dans la tête

Pour reprendre les paroles de Tim Ingold, anthropologue anglais dans le feu de l’actualité, « la tâche de l’enseignant ne consiste pas à expliquer le savoir à ceux que l’on suppose, par défaut, ignorants en la matière, mais à leur fournir l’inspiration, les conseils et les critiques utiles pour les guider vers la vérité » (Tim Ingold, L’anthropologie comme éducation, PUR, 2018, p. 10). Voilà une première idée du contenu de son dernier livre, traduit en français. J’en lis actuellement la préface et j’aimerai arriver au bout avant d’en dire davantage…

Le projet de Tim Ingold est ambitieux. Il part du principe que lorsqu’un ethnologue travaille sur un terrain d’étude, il travaille avec, et non se contente de faire des observations, comme ont pu le faire des ethnologues de la première génération. Dans cette formulation, « nous n’étudions pas les autres, mais avec les autres » (Ibid.) la relation à l’autre devient source de sens.  Il en est de même dans la relation de transmission, si l’on considère enseigner avec. Au passage, c’est tout l’intérêt d’enseigner avec et non à distance (même si parfois il y a des interactions possibles). C’est tout à fait l’esprit du séminaire : celui de s’enrichir mutuellement. Effectivement, nous communiquons beaucoup par mail avec les étudiants.

Il n’y a pas d’un côté celui qui sait et de l’autre celui qui ne sait pas, mais un ensemble qui fait cohérence parce que tous apprennent de tous, et réciproquement. Ce point de vue se rapproche énormément du travail de Clémentine Laborderie qui mène sa thèse au LRA sous la direction de Pierre Fernandez et de mon assistance pour la partie anthropologique. Du moins, c’est ce que j’en pense.

L’écriture du mémoire est donc une écriture à quatre mains, si l’on peut dire, bien que l’étudiant soit quand même le plus investi dans son travail de rédaction. L’enseignant relit le travaille, conseille sur le plan, sur les lectures, mais écrit rarement. Les pairs ont aussi leur importance, et non des moindres, puisque je conseille une relecture par les pairs et un travail d’aller-retour entre leurs productions. Se motiver, fixer des échéances et des objectifs à atteindre, organiser son planning, voilà des activités effectuées en-dehors du cadre du séminaire, mais effectuées tout de même. Car la dimension pédagogique n’est pas que le résultat du travail en atelier.

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