Une ville juste est-elle possible ?

Une approche de la pauvreté à travers le logement

par Amandine Wartel

Depuis plus de 15 ans les gouvernements et leurs politiques d’une « ville sociale » (nous pouvons par exemple citer la loi Borloo ou encore récemment la loi Elan) ont échoué à faire diminuer la pauvreté, et l’on même aggravé; or globalement les pauvres sont en ville.

On compte 5 millions de logements sociaux(1) en France, il n’y en a jamais eu autant. Pourtant nous nous trouvons dans une « crise du logement » depuis une vingtaine d’années. Engorgées, saturées, les villes deviennent de plus en plus inaccessibles. Le parc du logement social insuffisant conduit les plus précaires à s’éloigner de plus en plus des centres, s’excluant chaque jour un peu plus.

 

Toulouse, métropole de l’Occitanie n’échappe pas à cette règle. Avec un taux de pauvreté de 18,6 % et un taux de chômage de 17,6 %(2), la ville rose abrite 73.000 pauvres(3). Cela fait d’elle la 3ème métropole hébergeant le plus de pauvres en France, après Paris et Marseille. La question de l’évolution du parc social se pose donc afin de perdurer et redonner une forme de mixité à cette dernière.

Toulouse compte douze Quartiers Prioritaires de la Ville. La construction massive dans ces lieux entre les années 1950-1989 où pas loin de 21.132 logements sociaux ont vu le jour pose aujourd’hui des questions de rénovations et de réhabilitations. Par la suite, l’essoufflement de ces hébergements pour les personnes à faibles revenus, entre les années 1989-2010, ont amené les politiciens à prendre des mesures afin de garantir un minimum de construction de logements sociaux. Malgré 12.573 bâtiments réalisés depuis 2010, ce parc reste insuffisant et pas loin de 14.800 personnes étaient toujours dans l’attente dans logements fin 2019.

 

 

« Dans le grand théâtre de la métropole, les injustices sociales se révèlent toujours plus sous la forme d’injustices spatiales. ». La Ville des Riches et la Ville des Pauvres : Urbanisme et Inégalites – Bernardo Secchi

(1) Insee 2018
(2) L’estimation des volumes et de la répartition des populations pauvres est réalisée par croisement entre les taux de pauvreté (données Insee), la population fiscale de 2013, les populations fiscales par critéres socio – démographiques issues des données de revenus fiscaux de 2011 et la population par type de ménage issue du recensement au 1er janvier 2013.
(3) Insee 2016

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