Trois soutenances

Pour cette première session, et malgré les difficultés liées au second semestre, voici trois soutenances ce matin qui aideront les licences à trouver un séminaire d’accueil et une thématique de recherche.
L’initiation à la recherche a nécessité beaucoup d’autonomie cette année, et elle en demande encore. La recherche est un voyage personnel accompagné par une équipe et des individualités, mais c’est avant tout un moment personnel de réflexion sur soi-même. Cela m’a rappelé mon expérience livrée dans un article déjà ancien, et que j’ai relu ce matin avec une certaine nostalgie, à l’époque où j’étais un ethnologue hors-statut.

Lucie nous présente sa recherche qu’elle a effectuée dans le cadre de son ERASMUS à Madrid. Pour elle, il est vite devenu évident qu’il fallait travailler sur Pedro Almodovar et Madrid, dans une recherche où sa place était aussi questionnée. Il a été question de dictature et de la Movida… dans une « ville en mouvement ».

Prisca, quand à elle, s’est penchée sur la nature et les rapports qu’elle peut entretenir entre voisins. Dans une résidence toulousaine, elle a effectué des observations et a recueilli des témoignages (enquête par entretiens et observations) pour livrer une analyse fine et assez complète.

Zineb a voulu s’intéresser aux festival de musique techno à travers le monde, et plus particulièrement à Orange. Un travail qui mène à la fois une étude architectural de l’espace et une étude des immersions de festivaliers, dont elle fut l’une des participantes (observation participante).

Ces trois soutenances ont été suivies d’une présentation de musique techno dans l’amphi rouge où Zineb a su montrer ses talents de DJ.

Nous nous sommes quittés en pointillés jusqu’en début d’après-midi car il reste encore d’autres camarades qui devront soutenir en septembre ou en novembre.

Cette soutenance marque la fin de la saison, et pour l’année prochaine, nous allons ajouter la dimension « TransitionS » avec un apport sur le climat, le réchauffement de la planète et les crises organisées.

Nota Bene

L’année 2022-2023 fut une année exceptionnelle. Sensibilisés aux excès de certains enseignants lors de la journée portes ouvertes, en février 2023, les étudiantes et étudiants ont rapidement rejoint le mouvement Ensa en Lutte dont l’origine concerne l’ENSA de Normandie à Rouen, victime d’un manque de personnel administratif. Un amoncellement de revendications, notamment sur les salaires du corps enseignant, le mauvais état général des bâtiments et l’absence de ressources pour financer les voyages pédagogiques, s’est greffé sur un mécontentement général dans un contexte de fin du monde assuré par les médias.

Les conditions nécessaires pour mener à bien des recherches, telles que la sérénité, la stabilité psychologique et le recul, n’ont pas été réunies, et la plupart des étudiantes et étudiants ont vécu un second semestre perturbé et angoissant. En mars, le pseudo- blocage des ENSA, plus ou moins généralisé, a conduit à proposer des semaines « banalisées » pour essayer de sortir de la crise dans laquelle les ENSA se trouvaient. Les Assemblées générales, une coordination étudiante inter-écoles, ainsi que la participation aux journées de grève nationale sur les retraites ont été le quotidien de nombreux étudiants. Durant ces quelques semaines liminaires, beaucoup ont mûri. Si certains enseignants considèrent ces semaines comme « du temps perdu », c’est parce qu’ils soutiennent l’idéologie dominante et qu’ils refusent l’émancipation par le mouvement social. Au sein du séminaire La ville en mouvement, nous considérons que ces semaines ont été bénéfiques et émancipatrices. Cependant, le temps qui ordinairement aurait été réservé aux enquêtes et à l’apprentissage de la recherche a été utilisé de bien d’autres façons. Il en résulte un mémoire différent, dans sa forme comme dans le fond, qui témoigne à sa façon de cette période troublée que nous ne pouvons pas encore analyser de manière claire et définitive.

L’atelier de séminaire « La ville en Mouvement » 2022-2023

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