Une matinée d’inclusion

Espace sensoriel, Matabiau, © Handi’Apt 2019

Cette année encore nous invitons l’association Handi ‘Apt pour une matinée de travail autour de la question de la prise en considération du handicap dans la conception.

Le mercredi 5 février prochain, atelier G.

Pour préparer cette matinée, je suis allé rendre visite à nos deux architectes, Océane de Matos et Mélanie Barrès à l’espace de coworking de Jean Jaurès. Nous nous sommes installés à la cafétéria et devant un très bon café, nous avons pu échanger sur cette journée. Une matinée d’échange et de travail à partir des cartes qu’apporteront les étudiants.

Océane et Mélanie à la cafétéria de l’espace de coworking Etincelle, © NJ 2020

Le lieu s’appelle étincelle. C’est un vaste espace de travail partagé qui fait tout le tour d’un immeuble. On y trouve des salles collectives et des salles de plus ou moins grande taille pour les réunions. L’intérêt principal à mes yeux est de pouvoir sortir de la solitude des petites entreprises, et d’échanger des savoir-faire et des astuces. Des animations sont prévues en fin de semaine ou le midi de manière à permettre d’enrichir le contact avec d’autres coworkeurs.

Les vestiges ont un sens

En ressortant, je remarque cette affichette placardée sur le mur de la cour de l’immeuble. Il est toujours intéressant de s’attarder sur le vocabulaire employé et de mettre en résonance une injonction : interdit de garer, et un but : rester libre. Mais de quelle liberté s’agit-il, pour un espace devant rester vide ?

 

 

Copinage Caterine Reginensi Anthropologue urbaine

Caterine Reginensi lors de la signature de son livre, © DR

Publier un livre est toujours un événement tant pour la communauté scientifique que pour son auteur.

Notre collègue Caterine Reginensi vient de publier un livre, en portugais, synthèse de son habilitation à diriger les thèses, qu’elle avait soutenue en 2012. Cet ouvrage porte sur l’anthropologie urbaine et la question des marges. Dommage qu’il soit écrit en portugais, mais depuis que Caterine vit à Rio de Janeiro, comment le lui reprocher ? Espérons qu’il y aura une traduction en français un jour.

Une belle couverture très colorées, © DR

Sur la quatrième de couverture (la dernière page), on pourra lire sa biographie, son parcours et le résumé de son ouvrage. Nous pourrons peut-être profiter de son expertise l’année prochaine dans le séminaire (à condition que ses vacances coïncident avec le redémarrage du semestre).

 

Soutenances du 22 janvier 2020

Clara en soutenance, © NJ 2020

Aujourd’hui a eu lieu les soutenances des étudiants partis en mobilité l’année dernière, et ceux qui ont pris plus de temps pour peaufiner leur mémoire. Tous n’ont pas réussi brillamment, mais ce n’est que partie remise.

Clara Duffaud

La réussite dépend de l’investissement et de l’engagement que l’on porte à son mémoire. Dans ce registre, nous pouvons saluer le travail de Clara Duffaud qui s’est attelé à une description très « immergée » dans le quartier des 36 métiers à Hanoi. Quand on aborde un travail sur le Viet Nam, il faut savoir où commencer, ou plutôt par où commencer. Ici, Clara débute avec l’histoire du Viet Nam, et les différentes emprises tant du côté de la Chine que du côté colonialiste. Mais on y sent aussi une immersion, et une volonté de partage. L’Erasmus c’est souvent pour les étudiants un moyen de prendre du recul par rapport à leur existence. « L’année d’échange universitaire est, à mon sens, l’enseignement qui nous permet de réinterroger ces vérités que l’on croit posséder » nous dit-elle.

Clara s’est intéressée à la morphologie urbaine des quartiers régie par un artisanat en mono-activité, comme la rue des potiers ou la rue du bois, la rue de la soie, etc. Ces activités sont aujourd’hui pour certaines remplacées par d’autres, au fil de la demande économique, et aussi touristique. La notion de patrimoine est bien différente de celle que l’on trouve en France. Dans son mémoire, on y trouve des relevés des espaces habités, où l’artisan vit et travaille dans le même lieu. Clara nous offre une découverte à travers ce qu’elle appelle une déambulation, ce qui rend ce mémoire particulièrement poétique, tout en restant très construit et précis.

Elle a aussi abordé la question de l’objet technique à travers son rapport à l’habiter. Dans les formes d’artisanat et de proto-industrie, l’artisan fait corps avec son métier, ses matériaux et les objets qu’il fabrique. La limite entre l’intérieur et l’extérieur n’apparaît pas évidente aux yeux de l’observateur.

Vincent LeBihan

Vincent nous a fait part de son année d’Erasmus passée à Tallin, en Estonie. A travers l’histoire mouvementée de l’Estonie, nous nous demanderons ce qu’est l’identité  estonienne, et comment ce pays a-t-il pu se relever (on parle de résilience) et orienter sa politique urbaine vers le numérique. L’arrivée du libéralisme, après la chute du mur de Berlin, a des conséquences que l’on peut encore voir aujourd’hui. Par exemple, les grands ensembles ont perdu leurs commerces de proximité au profit des supermarchés et du tout voiture.

Marion Hervas

Nous avons ensuite survolé l’Atlantique pour nous rendre en Argentine qui était le pays d’accueil de Marion. Elle nous a montré comment à Santa Fe, le quartier d’Alto Verde, peut-être un ancien bidonville, se transforme et s’urbanise face à l’autre rive du fleuve qui exhibe richesse et entre-soi. Le fort contraste entre le centre-ville et ce quartier, où les habitants ont même construit un pont en auto-construction, n’efface pas la mémoire des mères de la place de Mai.

Valentine Médan

Valentine a travaillé sur Mexico, à l’échelle de la ville sur la problématique des transports. Mexico où le vélo se développe pour permettre aux plus pauvres de pratiquer la ville, dans ce flux quotidien où les riches croisent les pauvres. On remarquera un travail soigné sur l’iconographie, et une histoire de Mexico très intéressante. Je ne savais pas que la ville avait été construite sur un lac, asséché avec l’invasion espagnole.

Yvanna présente sa recherche sur les Smart-City, © NJ 2020


Kisela Yvanna

Enfin, Yvanna nous a présenté son travail sur les Smart-City, et la ville de Toulouse vue sous l’angle de la mobilité et des transports. A mesure que la ville se numérise viennent des services et des automatismes qu’il faut savoir critiquer. Le tout numérique fera-t-il des citoyens plus heureux ?

L’habitus est un individuel collectif

Etudiant attentif, Dortmund 2019

 

Pour bien démarrer l’année 2020, voyons un peu ce que Pierre Bourdieu pense et exprime à travers cette formule : « l’habitus est un individuel collectif ».

La notion d’habitus n’est pas réductible à une seule et simple définition. C’est un ensemble de « dispositions durables, permanentes et relativement systématiques » qui structure chaque agent social de sorte que son comportement va être plus ou moins prévisible, toute chose égale par ailleurs. L’idée que « nous sommes en quelque sorte des individus collectivisés » renvoie au fait que chaque agent social agit à l’intérieur d’un espace social propre. De là, Pierre Bourdieu nous donne l’exemple des goûts qui « ne sont pas distribués de manière aléatoire dans l’espace social ». Mais dans cet espace il est aussi question de proximité et de limite.

Tous les agents sociaux n’occupent pas la même position dans un espace social donné. Certains sont plus à la marge que d’autres, et certains sont plus au centre que d’autres. Par exemple, Pierre Bourdieu donne l’exemple de l’homogamie sociale qui est le fait que les gens se  marient préférentiellement dans un même groupe social, dans une même profession, etc. Cela est mis en évidence par les statistiques.

Bourdieu résume cette tendance en disant que « les gens proches dans cet espace ont des goûts proches ». Les goûts sont le fait de « conditionnements sociaux » dans chaque classe, qui fait aussi qu’il existe des classes différentes pouvant se résumer à des tendances particulières en matière de goûts. « L’habitus est donc un individuel collectif et la notion fait disparaître l’alternative entre individu et société ». Chaque individu porte en lui une grosse part du social, une part de la société dans laquelle il évolue. Parce que « les individus sont socialisés, c’est-à-dire soumis à des conditionnements propres à les transformer durablement, conformément aux contraintes caractéristiques d’une condition sociale. L’individuel, le subjectif est donc social, collectif ».

A l’époque de cette séance de cours au Collège de France, Pierre Bourdieu vient de sortir La misère du monde, un ouvrage collectif vendu à des dizaines de milliers d’exemplaires. A travers les entretiens singuliers, l’équipe de Bourdieu montre à quel point « le plus singulier est social », et que les subjectivités sont toujours le produit du social et que « l’idée même de subjectivité est le produit du social ». Partant de là, il est tout à fait pertinent et légitime d’utiliser sa propre personne comme informateur de première main, pour peu qu’un travail réflexif soit mis en œuvre. On utilisera les textes réunis par Christian Ghaziarian à ce propos.

Pour revenir à l’image du pull chargé de bicyclettes que ce doctorant porte, et qui orne ce billet, je ferais remarquer que ces dernières années, une vague déferlante investit la scène vestimentaire ayant pour but de véhiculer l’image du vélo à toutes les sauces.  Cet intérêt pour la bicyclette n’a de sens que dans un mouvement idéologique prônant le retour de la bicyclette comme véhicule individuel écologique et durable. Le bon goût étant de porter ce symbole, le conditionnement social qui a pour but de faire admettre comme bien ou bon le fait de porter ce genre de pull est tout à fait moralisateur et par conséquent soumis à des pressions idéologiques qui font passer le porteur de pull comme moderne, dans le vent, ou encore progressiste. Ce genre de pull en dit tout autant sur l’agent social qui le porte que sur le climat social dans lequel il évolue. Mais un costume cravate en dit tout autant.

En sautant du coq à l’âne, j’aimerai également pointer cette phrase qui intéressera les étudiants en passe de valider leur mémoire de Master pour la session de janvier : « communiquer les acquis d’une recherche suppose malheureusement de créer les conditions de croyance propres à favoriser la réception de ces acquis ». Parce que les étudiants ont été amenés à créer ces conditions, notamment à travers le suivi, et la régularité du suivi qui a permis en mettre en place un dialogue, et donc un cadre de pensées commun qui, le jour de la soutenance permettra d’éviter le désappointement, ils sont préparés à communiquer les résultats de leur recherche dans les meilleures conditions. Ce qui n’est pas le cas lorsque l’on publie un livre. Cela sera peut-être l’objet d’un billet à venir…

 

=> Bourdieu, Pierre. Anthropologie économique, cours au collège de France 1992-1993, Raison d’agir, Paris: Seuil, 2017, pp. 240-245

=> Ghazarian, Christian, sous la direction. De l’ethnographie à l’anthropologie réflexive. Nouveaux terrains, nouvelles pratiques, nouveaux enjeux, Paris : Armand Colin, 2002

La Halle de La Machine 3

Il faut du temps pour bien faire les choses, et nous voilà arrivé au terme de cet intensif de début novembre. Vous trouverez donc la version 3 du dossier qui devient la version officielle. Un grand merci à toute l’équipe, et un « spécial merci » à Thomas Velay pour la mise en forme finale, la correction des coquilles et le temps consacré.

LIVRET RENDU HALLE

A l’approche des vacances de Noël, les étudiants se concentrent sur leur travail d’enquête, de lecture et d’approfondissement de leurs sujets. Les étudiants en retour de mobilité, eux, peaufinent leur mémoire qui devra être restitué le 9 janvier.

Parution d’un livre sur le vélo

En fait, je suis bien placé pour savoir que ce livre vient de sortir car j’en suis l’auteur.

Avec ce livre, c’est une première étape qui est franchie, à commencer par légitimer un objet de recherche au sein du LRA. Ensuite parce que ce livre pourra lancer des vocations et/ou des envies d’entrer dans le monde du cycle et d’apporter sa pierre.

Il s’agit d’une modeste contribution qui pose un certain nombre de jalons tant du point de vue socio-technique que du point de vue socio-politique.

=> JOUENNE, Noël. Notes sur le vélo et la bicyclette. Regard ethnologique sur une pratique culturelle, Coll. Logiques sociales, Paris : L’Harmattan, 208 p.

Présentation des sujets de recherche

Amandine présente sur sujet en PowerPoint grâce à nos beaux écrans interactifs © NJ 2019

Première présentation des sujets

Voyons quels sont les centres d’intérêt de nos étudiants cette année. (Si vous souhaitez un PowerPoint en particulier, adressez-vous directement à l’étudiant concerné.)

Thomas V. souhaite travailler sur la vigne et plus largement sur une problématique liée à l’environnement et au tourisme. La question identitaire autour du chai Perraudin, par exemple, inscrit son sujet dans une étendue vaste autour de la culture du vin et des alcools…

Amandine W. montre une forme d’engagement autour de son sujet très fort et sensible qui pourrait s’inscrire dans une étude sur la pauvreté. Autre particularité, les gens en question vivent dehors dans des abris précaires ou dans des organismes d’entraide. Comme disait Foucault ou Geremek, des logiques se croisent entre assistance et punition…

Roxane G. a beaucoup marché avant de trouver son sujet dans les interstices de la ville. Elle qui souhaite travailler sur le rêve en ville, à l’échelle humaine, elle a choisi les intersections (croisement) comme lieu d’observation…

Inass M. travaille sur le renversement qui nous mène du réel au virtuel, et finalement nous ramène dans le réel. Mais dans quelles limites ? Beaucoup de discussion autour de son sujet car certains étudiants sont férus de jeux vidéos et l’expérience de chacun pourra lui être utile…

Ahizi K. qui travaille sur la ville idéale ou sur l’idéalisation revient sur son sujet qui le conduira peut-être à rechercher les traces d’idéalité dans chaque ville ?

Pablo B. s’intéresse quant à lui au bistro, et à Toulouse il va falloir être perspicace : ressources, méthodes, bibliographie, observations, entretiens, toute la panoplie des sciences sociales sera déployée pour mieux cerner cet objet en devenir.

Fabien S. se pose la question de savoir si l’architecture est un métier qui fait rêver ? Sans doute qu’il faudra chercher la controverse parce que dans ce domaine personne n’est jamais totalement pour ou totalement contre, mais affirme ses penchant esthétiques…

Samia répond aux questions © NJ 2019

Omar T. se penche sur la démocratisation du savoir des architectes, de l’architecture ou plus simplement architectural. Dans son modèle, le médiateur se place entre l’agent social et l’architecte, mais quel place a-t-il ?

Samia B. se penche sur le retour du vélocipède dans nos villes. L’utilisation d’un terme désuet est très bien vu pour affirmer l’écart entre un objet du passé et une ville de la modernité.

Yacine C. travaille sur les mouvements sociaux et leur influence sur la ville, notamment sur la transformation de l’espace public. Ses premiers contacts avec les Gilets Jaunes lui ont valu d’être gazé et il apprécie moyennement les méthodes d’immersion des sciences sociales. Il devra trouver d’autres biais pour une approche moins invasive…

Thomas A. approfondit son sujet centré sur le pigeonnier et sa raison d’être. De l’identité à la patrimonialisation, il s’intéresse au processus de patrimonialisation grâce à la recherche d’érudits locaux, mais aussi de sources qui le conduisent jusqu’à la Grande Guerre.

Clara L. s’intéresse à la ville japonaise rêvée. Peut-être sera-t-elle amenée à réfléchir sur le rêve japonais, tout comme à une époque il était question du rêve américain.

Second rendu sur La Machine

Travail du groupe Ahizi, Amandine & Clara

La diffusion de la première restitution du travail de nos étudiants a donné lieu à un mécontentement de la part d’une partie des étudiants qui ont décidé de proposer une reformulation du dossier que nous présentons à présent.

Nous conservons les deux dossiers, d’une part car cela montre l’émulation au sein de l’atelier, et d’autre part, car le blog constitue également l’histoire du séminaire.

Elément du second dossier, non corrigé
Elément du premier dossier, corrigé

Et puis, ce nouveau dossier m’a été livré en version PDF, ce qui implique l’impossibilité de corriger ni le fond ni la forme. Un exemple : ces deux pavés se ressemblent, pourtant il manque la dernière phrase.

=> LIVRET RENDU HALLE 2019

 

 

 

 

 

 

 

 

Et puis il manque le dossier du groupe 5. Même si ce groupe n’a pas été très présent, ni très impliqué, il reste qu’il appartient à l’atelier. Nous devons l’intégrer au travail collectif, ce qui annonce sans aucun doute une troisième version à venir…

Mais nous devons également travailler sur l’implication de chacun et montrer de quoi nous sommes capable, en montrant le meilleur de nous-même.

Le PDF du Workshop 2019

Workshop du 4 au 7 novembre 2019

 

Sur le thème de la ville et du rêve, nos étudiants ont bien planché durant quatre jours de cet intensif.
Le résultat est présenté ici sous forme d’un dossier téléchargeable au format PDF.

=> LaMachineENSA

Bravo à toute l’équipe !

• Le résultat ne semble pas faire l’unanimité chez les étudiants qui proposent un contre-projet qui sera bientôt disponible.  Effectivement, lorsque le travail devient médiatisé, d’autres enjeux se font jour, comme l’image, la promotion, etc. D’un point de vue pédagogique, il sera intéressant de mesurer l’écart entre ces deux restitutions.

La Machine, ça vend du rêve…

La balade d’Astérion, La Halle de La Machine, © NJ

Du lundi 4 au jeudi 7 novembre, quatre jours d’un intensif remue-méninges à la hauteur du quartier de Montaudran Aérospace.

Comme nous le voyons sur l’image le beau temps n’était pas au rendez-vous, et il a fallu travailler entre deux averses. La matinée était réservée au debriefing de la veille et à l’échange entre nous. Ensuite, les étudiants sont partis par binôme ou trio pour arpenter le quartier à la recherche d’une parole vraie. Quelques entretiens, des impressions, des échanges et des rencontres ont été la base des matériaux collectés. Il a fallu ensuite les mettre en scène, et chaque groupe a préparé un visuel que nous avons projeté devant la direction de la Halle de La Machine.

L’équipe en plein effort, © NJ

Une séance la semaine prochaine permettra de revoir tout cela et d’en produire un document de synthèse. Le texte d’Américo y sera joint, comme toutes les contributions des enseignants. En avant première…

« La Machine, ça vend du rêve…

David Harvey (Harvey 2014) rapporte qu’en Papouasie Nouvelle-Guinée, les iliens avaient remarqué que parfois une manne de marchandise tombait du ciel. Ce phénomène, qu’ils ne s’expliquaient pas, semblait pourtant se répéter selon un rite bien réglé : une longue bande dégagée au milieu de la forêt où venait se poser un avion-cargo aux soutes bien remplies. Dès lors pour assurer ce ravitaillement providentiel il ne suffisait que d’entretenir cette fameuse piste d’atterrissage et attendre que veuille bien se poser un avion. Cette « culture du Cargo », pour Harvey c’est aussi celle du rêve métropolitain. « Pour vendre la ville, il est d’abord impératif de lui donner une image séduisante, et les élus municipaux misent parfois sur le développement des spectacles pour attirer les investissements dans d’autres domaines » (2014, p. 120).

Peut-être que l’on peut filer la métaphore pour la Machine. Elle serait alors dans cette production d’un rêve qui permet de faire décoller l’image d’une ville à l’internationale, d’en faire une métropole mondiale, et en retour de faire atterrir des « cargos » pleins de marchandises diverses. La piste d’aviation de l’aéropostale semble tout indiquée pour faire vivre ce rêve. Il y a sans doute plusieurs plans d’expérience selon que l’on ait le recul suffisant pour avoir une vision d’ensemble ou que l’on se retrouve au ras de la rue. Le Hall 1 de l’aéroport de Toulouse métropole la machine ne vend pas le même rêve selon que l’on monte dans l’avion ou qu’on les regarde passer au-dessus de soi depuis le sol. Le quartier Montaudran Aerospace pourrait bien rester coincé au sol à regarder passer les rêves de grandeur d’une fabrique métropolitaine qui en oublie la ville. »

Américo Mariani, anthropologue

 

 => David Harvey, Brève Histoire du néolibéralisme, Paris, Les Prairies ordinaires, coll. « Penser/Croiser », 2014, 320 p

Moment de détente avec le goûter organisé au Minotaure Café, © NJ

buy windows 11 pro test ediyorum