Evolution problématique

Lors de mon premier stage en TPS-PS à la Guérinière, j’ai eu l’occasion d’observer une multitude de cultures différentes au sein de la classe. Les élèves étaient issus de familles nigérienne, israélienne, nomade, algérienne, française, antillaise, nigérienne… Il était intéressant de voir toutes ces cultures se côtoyer chaque jour dans une petite salle de classe. Cet hétérogénéité se traduisait, chez les parents notamment, par le port de vêtements, maquillage et bijoux particuliers. Par un dialecte spécifique qui pouvait parfois poser des difficultés à certains en ce qui concerne le dialogue avec l’enseignante et avec l’école en règle générale. Par des comportements éducatifs et des liens relationnels différents avec leurs enfants (proximité, stimulation régulière ou non…etc). Mais aussi par des conceptions et des attitudes diverses vis a vis de l’institution.

Je me suis alors penchée sur la question de la gestion de ce multiculturalisme au sein de l’école. Comment l’enseignant peut-il permettre la cohabitation d’une si grande diversité culturelle au sein d’un endroit neutre et laïque qu’est l’école ? Que mettre en place concrètement ? Quelle importance accorder au dialogue avec les familles ?

Ayant assisté, lors de ma journée d’observation, à un projet appelé « jour de la grande lessive » pour lequel les familles étaient toutes conviées à rester dans l’école pour participer à des ateliers de confection de cookies et apprécier une exposition de productions d’élèves, cela m’a donné une idée. J’ai souhaité orienter ce concept en lien avec ma problématique afin de proposer un moment de rencontre entre tous les acteurs de l’école (enseignants, parents, enfants, professionnels de l’école) sur le thème du partage culturel. Mon projet était d’organiser, sur une demi-journée, un espace de découverte où chacun apporterait dans la classe un élément cher à sa culture (spécialité culinaire, chanson, langage, vêtement, bijoux, instruments, CD, photographie, livres, …). Un temps serait consacré à la présentation, à la discussion, au partage de ces différents éléments afin de créer une certaine cohésion entre tous ces acteurs. Mon but était d’offrir à chacun la possibilité de s’exprimer sur sa culture et de découvrir celle des autres. Car ce qui provoque le rejet est bien souvent ce qui ne se connaît pas réellement.

Cependant, suite à certaines de mes lectures ( notamment « L’éducation interculturelle »de Pretceille Martine), j’ai pris conscience que ce genre de projet n’allait pas forcément dans le but que je m’étais fixé. En effet, il se trouve que ces manifestations ont au contraire tendance à stéréotyper d’avantage les cultures, à les folkloriser, à les mettre dans des cases. Dès lors, je me suis vite rendue compte que je faisais fausse route. Adhérant à cette théorie, je ne pouvais plus poursuivre sur ce sujet. Je suis donc revenue à ma question de départ qui abordait la gestion d’une classe pluriculturelle. J’ai fait le choix de m’orienter sur la position de l’enseignant et notamment sur le lien qu’il crée avec les parents dont la culture et les pratiques éducatives, diffèrent des siennes. Le lien parents/enseignants en maternelle est selon moi très important. Au cours de mon premier stage j’ai perçu la nécessité pour l’enseignant de dépasser ses propres « convictions » en matière d’éducation pour instaurer un dialogue ouvert et sans jugement avec les parents, dans le but commun d’offrir aux enfants un épanouissement certain au cours de leur scolarité. Je vais donc me pencher sur la notion de décentration qu’implique le métier d’enseignant pour poursuivre mon ERVIPP.