Mes pratiques de médiation

Mes pratiques de médiation

Voici 2 exemples de médiation que je mets en place dans ma classe de TPS/PS/MS/GS. Il est important également de vous préciser que sur 12 élèves, j’ai 4 enfants qui ne parlent pas du tout français. Bien sûr, cela ne s’arrête pas à ces exemples, mais je trouve qu’ils représentent bien la médiation.

Lorsque je fais une séance de travail, je pense toujours à avoir un maximum de photos, d’images, de dessins, voire même d’objet, car cela aide beaucoup les enfants d’une manière générale. Puis je fais mon cours normalement en utilisant les mots ou les formes grammaticales adéquates. Je pense à demander régulièrement si tout le monde a compris. J’interroge aussi pour m’assurer que les élèves ne disent pas « oui » sans comprendre. Si tout va bien, je continue. En revanche, si quelqu’un rencontre une difficulté, je reformule plus simplement ce que je viens de dire. Je n’hésite pas à utiliser le langage corporel en cas de besoin. De manière générale, j’évite de passer par une autre langue que le français, mais si je m’aperçois que l’élève ne comprend toujours pas, je demande une traduction, soit à mon ASEM, soit à un élève, s’il s’agit de parler albanais, soit je traduis directement en anglais, si l’élève est anglophone. En ce début de 2éme période, l’utilisation de la langue native devient moins systématique sauf pour certains enfants que cela rassure, mais j’essaie de la limiter au maximum, pour ce qui est des traductions entières, car bien entendu l’albanais fait parti de notre vie de classe.

Un autre exemple de médiation, le goûter et la cantine… Ici, au Kosovo, les gens mangent beaucoup avec les mains ou à la cuillère, un peu toute la journée.

J’ai dû de ce fait, mettre un temps de goûter le matin, pour faire plaisir aux parents, en revanche j’ai donné des consignes très strictes sur le contenu des « petits goûters », car au début, j’ai vu des enfants arrivés avec des pizzas, des gâteaux apéritifs…..

Pour la cantine, j’ai dû expliquer aux dames de service qu’elles devaient donner aux enfants des couverts… Et oui, même aux petits ! En revanche, selon les plats servis, j’invite les enfants à manger à la manière traditionnelle. Par exemple, le fasul, sorte de cassoulet local, se mange avec du pain, sans couverts. Là pas question d’imposer mes idées, chacun a le droit de faire comme il veut.

6 réflexions sur « Mes pratiques de médiation »

  1. Bonjour, je pense qu’il est en effet essentiel de s’assurer que tout le monde a bien compris tout ce qu’il se passe et se dit pendant une séance de travail. Pour cela, il n’y a pas tellement d’autres solutions que d’interroger individuellement. Comment faites-vous pour que cette interrogation ne soit pas vécue comme une mise en difficulté, ce qui arrive parfois même quand l’élève a compris ?
    J’aime beaucoup votre réflexion sur la façon de manger, on oublie trop souvent que tout le monde n’a pas les mêmes normes.

    • J’interroge les enfants que je sais en difficulté, mais si je vois qu’il ne sait pas répondre, je demande à un autre élève de l’aider. Je le fais sans faire de remarque négative et toujours en précisant « Qui peut aider « prénom de l’enfant » à trouver ses mots?  »
      Ainsi je marque le fait qu’il sait mais n’arrive pas encore à le dire.
      De même, je peux aussi, demander à mon ASEM de m’aider pour la traduction.
      J’enseigne de façon à ce que les élèves comprennent que l’erreur est essentielle pour bien apprendre, que chacun à son rythme et qu’il faut se respecter les uns, les autres. Ainsi, je n’ai pas peur qu’un enfant soit en difficulté, car il sait que tout ce qui est fait , est fait pour son bien.

  2. Bonjour, je trouve cette approche très intéressante, créer un climat où l’on parle français tout en incluant comme « ultime » recours l’anglais ou l’albanais. Il doit être complexe de mener des activités en intéressant tous les élèves, sans que ceux qui peinent à comprendre ne se découragent. Je me demande si les élèves qui ne parlent pas français sont originaires du Kosovo ou d’une autre région ? Avez-vous remarqué quelle(s) langue(s) parlent-ils entre pairs ?

    • Cette année, mes non-francophones sont tous du Kosovo.
      Cela varie selon leurs niveaux de connaissance du français. Les enfants parlent français entre eux, mais si un nouveau venu ne comprend pas encore, ils font alors naturellement la traduction en albanais.

  3. Bonjour!
    Votre article est très intéressant. Est-ce que tous les enfants comprennent davantage les consignes ou les mots dès lors que vous utilisez le langage corporel ? Vous l’utilisez en tant que dernier moyen ? Et je me demandais s’il vous arrive parfois de ne pas du tout comprendre ce que l’enfant veux dire ? Ou si le fait de ne pas connaître l’albanais vous rend parfois la tâche plus difficile ?

    • Effectivement, le fait de ne pas parler albanais peut crée des problèmes, mais en général, j’ai toujours un enfant qui peut m’aider quand mon ASEM n’est pas là.
      Pour ce qui est du langage corporel, je l’utilise très souvent et pas seulement en dernier recours. Je suis d’origine italienne et j’ai déjà l’habitude de parler avec les mains :)

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