Le climat du futur

Le 18 février dernier, plusieurs classes de terminale ont eu la chance d’assister à une conférence concernant « le climat du futur » animée par le climatologue Matthieu Lengaigne.

Vous ne faisiez pas partie du groupe pouvant y assister ? Pas de panique, nous vous dirons tout dans cet article.

Qui est Matthieu Lengaigne ?

C’est un climatologue à l’IRD (Institut de Recherche pour le Développement) qui travaille avec les pays du Sud et en particulier sur le climat des tropiques. Il est spécialisé dans l’océanographie et est basé dans un laboratoire à Sète.

Qu’est-ce que c’est exactement le travail de climatologue ?

Pour faire simple, le travail d’un climatologue est de modéliser et simuler le climat, mais aussi, dans le cas de Matthieu Lengaigne, de faire des campagnes en mer pour recueillir des données et observations et de former des étudiants à l’étranger et sensibiliser au changement climatique.

Qu’est-ce qu’un modèle de climat ?

Modéliser un climat se fait en 6 étapes : 

1) observations

2) utilisation d’équations et de lois fondamentales

3) division de la surface terrestre

4) codage informatique des informations

5) entrée dans les supercalculateurs

6) obtention du modèle

En plus de cela, on divise l’atmosphère en « mailles » en prenant en compte des paramètres tels que les températures, l’humidité et le vent par exemple. La simulation part d’un état initial où il n’y a pas de CO2 rajouté dans l’atmosphère, puis on rajoute du CO2 pour prédire ce qu’il va se passer dans le futur en comparant la simulation sans et avec le CO2 rajouté. Les climatologues font cela pour montrer que le réchauffement climatique est dû à l’Homme. On peut l’assurer, car tous les modèles le disent.

Mais ces modèles ont des limites, en effet même s’ils sont proches, les modèles ne donnent pas tous les mêmes résultats. En plus de cela, on apprend ce qu’il va se passer mais cela ne dit pas ce qu’on va faire.

Mais alors qu’est-ce qu’on va faire ?

Avant de savoir ce qu’il faut faire, il faut comprendre ce qu’il se passe. Le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) explique qu’on assiste à un réchauffement sans précédent, c’est-à-dire qu’il y a un changement soudain de la concentration en CO2 (elle augmente) mais aussi de la température de la Terre (elle augmente), les continents se réchauffent plus vite que les océans. S’ajoute à cela l’élévation du niveau des mers (+ 15 cm en 100 ans) ainsi que la disparition des récifs coralliens qui est massive depuis les 30 dernières années. Le zozantèle qui est la nourriture des coraux ne supporte pas la chaleur donc à cause du réchauffement soudain cité précédemment, les coraux n’auront bientôt plus de nourriture.   

Mais il y a aussi la bien connue retraite des glaciers, ils ont été divisés par deux au cours des 40 dernières années.

On comprend donc bien que le climat de la Terre change très vite. En effet, rien qu’en France, on a gagné 1,7°C en 200 ans et on constate une tendance au réchauffement à partir des années 90 (+1,2°C en 20 ans). Les vagues de chaleur sont 5 fois plus fréquentes qu’avant. Il y a également un changement des régimes de pluie avec une augmentation au Nord et une diminution au Sud, les sécheresses et les crues sont aussi plus fréquentes. 

Ce que les observations ne nous disent pas, c’est quels sont les changements du futur et que faire.

Le climat du futur

Dans tous les modèles, les émissions futures entraîneront un réchauffement supplémentaire. Les modèles simulent tous l’élévation du niveau des mers ainsi qu’une augmentation des extrêmes. La vision pessimiste estime une augmentation de l’élévation du niveau des mers de 60 cm à 1m tandis que la vision optimiste estime une élévation de 40 cm à 60 cm. 

Par ailleurs, il y aura 40 % de vagues de chaleur en plus, si l’on ne fait rien. 

Au niveau de la biodiversité marine, on peut prédire une diminution du plancton et par conséquent une diminution du volume de poisson ce qui entraîne de nombreux risques pour les ressources en poissons et la pêche.

La disparition des récifs coralliens est attendue même si on limite à 2°C l’augmentation de température. De plus, les pays les plus vulnérables et impactés seront ceux qui n’ont quasiment rien émis.

Quelles sont les solutions ?

Il y a par exemple l’Accord de Paris (Nations Unies), l’article 2 engage les nations à contenir l’augmentation des températures en dessous de 2°C. Il est très peu probable que cet accord soit utile car très peu de pays le respectent. En France, les efforts sont bien plus bas que ceux annoncés. Plus on attend, moins on a de chance de contenir le réchauffement à moins de 2°C.

Que peut-on faire à notre échelle ?

Selon Mathieu Lengaigne, la solution qui réglerait tous nos problèmes, seraient de ne pas avoir d’enfant, ce qui semble assez compliqué… Par contre, on pourrait, à son avis, changer de régime alimentaire ou encore réduire les voyages en avion qui sont très émetteurs en CO2. Il y a plein d’autres choses possibles à faire au quotidien, il suffit juste de les mettre en place.

Alice