Mots et expressions : le quiz – 3

La langue française regorge de mots ou d’expressions, que notre panel, toujours plus réduit de vocabulaire, a tendance à annihiler de nos jours. Mais heureusement, cette rubrique existe : après vous avoir fait découvrir pendant plus d’un an de nouveaux mots pour enrichir votre vocabulaire (Les Mots insolites), voici un petit quiz visant à tester vos connaissances sur les expressions de la langue de Molière. Je vous propose des expressions, à vous d’en trouver la signification et l’origine.

C’est parti !

1) Faire du plat.

a) Préparer un repas de grande qualité.

Au Moyen-Âge, la nourriture lors des banquets était servie aux convives sur des tranches de pain, mais lorsque cette période sombre se termina, les Français voulurent à tout prix s’en détacher. Ainsi, à partir de la Renaissance, cette expression naquit. Alors pour s’éloigner de leurs ancêtres, les nobles poussèrent assiettes, coupes et soucoupes jusqu’à la plus raffinée des porcelaines, et lors des banquets, ils redoublèrent d’efforts pour faire des mets les meilleurs possibles. Comme la France portait beaucoup d’attention à la gastronomie, les plats raffinés étaient la façon la plus représentative de montrer sa richesse. Faire du plat désignait donc « servir un repas de grande qualité ».

b) Rater son plongeon à la piscine.

On connaît tous ce mal de ventre éprouvé au moins une fois dans nos vies. La surface transformée en béton de l’eau estivale d’une piscine, lorsqu’elle vient à la rencontre d’un plongeon mal commencé. La trajectoire déviée par un manque de concentration nous coupe le souffle, et voilà que nous faisons du plat.

c) Draguer.

Le mot « plat » venant de l’argot « platine » désignait la « langue », et faire du plat au XIXème siècle signifiait flatter bassement, courtiser de façon lourde, car en effet, c’est en faisant bouger leurs langues que les séducteurs tentaient de séduire. L’expression est restée et peut aujourd’hui euphémiser le plus courant « draguer lourdement ».

2) Jeter le bébé avec l’eau du bain.

a) Abandonner un enfant.

Avec la politique de l’enfant unique en Chine, avoir un deuxième enfant pouvait se faire payer très cher dans les premières années de sa mise en pratique. Les Chinois, alors très pauvres pour certains n’avaient pas forcément d’argent à dépenser en contraceptifs, et engendraient alors des enfants non désirés. Mais s’il n’avaient pas d’argent pour empêcher cela, ils n’avaient pas non plus l’argent pour payer l’amende en vigueur. Ainsi, certains paysans préféraient noyer les nouveau-nés, puis les jeter dans une rivière que d’en subir la charge.

b) Perdre de vue l’essentiel.

Cette expression nous vient d’Allemagne, et apparaît dans un livre dont le titre s’est oublié. À l’époque, l’eau chaude est compliquée à produire, surtout en hiver lorsque le froid extérieur glace jusqu’aux os toute âme qui vive. De ce fait, une seule baignoire était préparée, pleine d’eau chaude, dans laquelle se lavaient un à un, à la suite, tous les membres de la famille. Le père d’abord, puis l’aîné, les femmes, les enfants du plus vieux au plus jeune, et enfin, le nouveau-né. À la fin de ce défilé, l’eau était si terreuse parfois, qu’on peinait à voir le bébé dans toute cette crasse. Il fallait alors faire attention lorsque l’on jetait l’eau du bain à ne pas oublier l’essentiel : le bébé barbotant, invisible dans l’eau.

c) Faire une fausse couche.

Lors d’une grossesse, le fœtus ne flotte pas dans le ventre de sa mère, il y nage d’une certaine façon dans ce que l’on appelle le liquide amniotique. De petits plaisantins d’internet, adeptes d’humour noir, inventèrent en 2010 cette joyeuse métaphore, après que Meghan Markle ait avoué avoir fait une fausse couche à ses followers sur Twitter.

Pauline

Réponses : 1) c / 2) b