Absurdité (sentiment), ennui existentiel et vide existentiel : Ensemble d’états subjectifs qui sont la marque d’une absence de sens de l’existence et de projet existentiel.

Accompagnement existentiel: L’accompagnement existentiel vise à aider une personne ou un groupe de personnes face à des tournants de leur existence ou à des épreuves de l’existence. En cela, par exemple, l’accompagnement existentiel peut être considéré comme un héritier de la philosophie stoïcienne qui visait à aider les personnes à faire face aux épreuves de l’existence.

Aliénation : La notion d’aliénation s’inscrit à la fois dans une tradition marxiste et existentialiste. Elle constitue une notion à l’articulation entre le social et la conscience phénoménologique. Sur le plan de la théorie sociale (Marx, Les manuscrits de 1844), l’aliénation désigne une triple séparation entre : a) le travailleur et les moyens de production b) entre le travailleur et le produit du travail c) entre le travailleur et la capacité du travail à lui permettre de se réaliser. Dans une perspective existentialiste, l’aliénation s’oppose au désir d’authenticité et de réalisation de soi du sujet.

– l’angoisse de l’aliénation : Il est possible d’ajouter à cela l’angoisse de l’aliénation. Cette angoisse est liée au fait que le sujet craint de ne pas pouvoir mener une existence authentique sous l’effet de la pression sociale et économique.

Jaeggi, R. (2009). « Vivre sa propre vie comme une vie étrangère » : l’auto-aliénation comme obstacle à l’autonomie. Dans : Marlène Jouan éd., Comment penser l’autonomie: Entre compétences et dépendances (pp. 89-107). Paris cedex 14, France: Presses Universitaires de France.

Angoisse : L’angoisse désigne : a) chez Heidegger, une réaction fasse au « rien » : «Pourtant, que veulent dire ces mots : cette angoisse originelle n’advient qu’en de rares instants ? Rien d’autre que ceci : le rien nous est d’abord et le plus souvent masqué en ce qu’il a d’originel » (Qu’est-ce que la métaphysique?). b) chez Sartre, l’angoisse est la marque de la liberté, du choix et du poids de la responsabilité lié au choix et donc à la liberté: « c’est dans l’angoisse que l’homme prend conscience de sa liberté ou, si l’on préfère, l’angoisse est le mode d’être la liberté comme conscience d’être, c’est dans l’angoisse que la liberté est dans son être en question pour elle-même. »

L’analyse existentielle peut avoir pour objectif de nommer les différents types d’angoisse propre à une situation existentielle : angoisse d’aliénation, de réification, de mort, de l’absurde, de la liberté, de la solitude… Elle n’est pas dévoilement de désirs inconscient, mais clarification de ce que la conscience ne perçoit pas clairement. Elle est un effort de clarification.

Archéologie/téléologie de la conscience (Ricoeur): L’archéologie de la conscience s’interesse à la manière dont la conscience a été conditionnée par le social. Au contraire, la téléologie de la conscience vise à développer les capacités de réflexivité et d’action de la personne.

Se constituer comme sujet implique donc un travail sur soi d’explicitation des conditions sociales de la subjectivité et une dialectique critique entre l’archéologie de la conscience et la téléologie de la conscience.

« L’important n’est pas ce qu’on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu’on a fait de nous » (Sartre, Saint-Genêt, 1952)

Authenticité : L’aspiration à l’authenticité apparaît pour Charles Taylor (Cf. Malaise dans la modernité) comme une des deux aspirations fondamentales et contradictoire de l’individu moderne avec la reconnaissance. Cette aspiration à l’authenticité émerge en particulier avec des auteurs tels que Rousseau, Nietzsche ou encore Thoreau.

Un des exemples paradigmatiques de l’existence authentique est celle des personnes homosexuelles ou transgenres qui décident de vivre non pas selon les normes sociales dominantes, mais en accord avec ce qu’elles pensent être subjectivement.

L’authenticité repose sur un principe de « congruence » (Rogers) ou de « cohérence » (Freire). Elle suppose une adéquation entre les valeurs de la subjectivité, son discours et ses actions. La cohérence totale est impossible. La cohérence est donc appréciée par le sujet en fonction de ses valeurs propres et des limites internes qu’il ou elle ressent.

L’absence « d’authenticité » est caractérisée chez Heidegger par le « bavardage du « on » ». Il s’agit des situations de la vie sociale, où la subjectivité et la pensée authentique s’effacent dans un discours social impersonnel. Ce discours social impersonnel peut correspondre au conformisme social ou aux normes sociales.

Autrui:  La relation à autrui peut être recherchée pour échapper à l’angoisse de la solitude existentielle. Néanmoins, la relation à autrui est marquée par deux pôles antinomiques: l’intersubjectivité (comme dans le dialogue) et la chosification (comme dans la manipulation ou encore la violence). Lorsque la chosification aquiert une dimension sociale, on peut parler de réification. Celle-ci peut peut avoir deux conséquences selon les types de réification : l’aliénation ou l’oppression.

Par exemple, dans le sexisme, le « male gaze » est un regard qui réifie les femmes à travers des images stéréotypées.

Banalité du mal (Arendt repris par Dejours dans Souffrance en France) : La banalité du mal apparaît, lorsque face à une situation d’injustice sociale, alors même que sa vie n’est pas menacée, la subjectivité accepte de se plier au pouvoir d’une autorité, alors même qu’elle a conscience que les actes qu’elle commet sont contraire à ses valeurs et nuisent à d’autres personnes.

Bifurcation existentielle: La bifurcation fait suite à une crise existentielle produite par une épreuve existentielle. Elle conduit soit à la construction d’un nouveau projet existentiel, soit à la modification du projet antérieur.

Bibliothérapie existentielle: Pratique qui consiste à proposer la lecture d’un texte à visée existentielle (par exemple un texte de philosophie ou tiré de la littérature ou d’autobiographie ect…) de manière à être le support d’une méditation philosophique et d’un dialogue existentiel.

Bonheur : Dans l’approche existentialiste, par exemple celle de Viktor Frankl, ce n’est pas le bonheur qui est la finalité, mais le fait de vivre une existence qui a du sens. Cela distingue la psychologie existentielle de la psychologie positive.

Brown-out: Perte de sens au travail pouvant entraîner chez le salarié une perte de motivation, voire une crise existentielle. Ce terme peut être mis en lien avec les thématiques des bullshit job et de l’aspiration à un travail qui ait du sens dans « la génération y et z » qui est une des thématiques de cabinets de conseil en management.

Capitalisme de divertissement: Capitalisme qui colonise le monde vécu en s’appuyant sur les industries du divertissement. Cette colonisation a une dimension existentielle: elle s’appuie sur l’angoisse de l’absence de sens et de la mort. Les logiques du divertissement sont généralement à l’oeuvre dans la société de consommation.

Citadelle intérieure : Pour Pierre Hadot, la « citadelle intérieure » constitue l’intériorité que les philosophes stoiciens comme Marc-Aurèle parviennent à se bâtir, par des exercices spirituels, pour résister aux épreuves de l’existence. Le psychologue existentialiste Viktor Frankl constate également à la lumière de son expérience concentrationnaire que ce sont les personnes qui sont parvenues à maintenir une vie intérieure qui ont pu le mieux résister à l’univers concentrationnaire. Pour lui, cette vie intérieure était en particulier orientée vers les projets qui donnaient un sens à son existence comme le fait d’écrire un livre.

(Dé)Colonisation des subjectivités: En référence à la colonisation des esprits (Cabral, Freire), on peut appeler colonisation des subjectivités, l’ensemble des discours sociaux qui justifient la réification des personnes, qui produisent des processus d’aliénation, qui induisent des empêchements à agir.

La décolonisation des subjectivités désigne l’ensemble des pratiques de subjectivation qui visent à lutter contre cette colonisation. Dans la thérapie radicale, il s’agissait de chasser « les flics dans la tête » (Boal).

Condition existentielle : La condition existentielle doit être distinguée au premier abord de la condition naturelle et sociale. La condition naturelle renvoie à la biologie. On pourrait penser que la condition existentielle de l’être humain est une condition naturelle : la naissance, la maladie, le vieillissement, la mort… Mais la condition existentielle de l’être humain se distingue de la condition naturelle en ce que la condition existentielle est source d’angoisse et d’interrogation. Ces angoisses et ces interrogations se retrouvent dans la philosophie ou l’art par exemple. Néanmoins, les conditions sociales peuvent faire varier la condition naturelle et également avoir un impact sur la condition existentielle. La richesse économique peut jouer sur la maladie ou le vieillissement. Le transhumanisme se propose une modification grâce à la technique de la condition existentielle de l’être humain.

Condition existentielle et oppression sociale : Des auteurs comme Simone de Beauvoir (au sujet des femmes), comme Fanon (au sujet des personnes racisées), comme Paulo Freire, ce sont interrogés sur la manière dont la condition sociale pouvait intervenir sur la condition existentielle. Pour Paulo Freire, la condition sociale de l’opprimé limite sa capacité à réaliser sa condition existentielle d’être inachevé, à savoir sa vocation à l’être-plus. Elle limite en particulier sa capacité d’accès à l’éducation, et plus généralement à « l’otium ».

Etre une femme, c’est être assignée à une condition sociale. Mais la subjectivité peut ne pas se reconnaitre dans cette assignation sociale. Il peut donc y avoir une distance de soi (subjectivité) à soi (social) et non pas nécessairement confusion, adhérence immédiate entre ces deux soi.

Conflits de loyauté: Les conflits de layauté sont un type particulier de conflit de valeurs. Ils sont entre autres à l’oeuvre relativement au projet parental. Il peut y avoir un conflit de loyauté relativement aux parents, et une souffrance psychique particulière, du au conflits entre les valeurs parentales et les valeurs auxquels adhèrent le sujet, par exemple du fait d’une socialisation secondaire.

Conscience fataliste : Selon Paulo Freire, la conscience fataliste considère que la subjectivité est incapable d’agir et de transformer sa situation. La conscience fataliste touche aussi bien les capacités individuelles que les capacités collectives d’action.

Conscientisation (Freire): Processus par lequel le sujet prend conscience des conditionnements sociaux qu’il subit et des rapports sociaux de pouvoir dans lequel il est situé, mais également de sa capacité à pouvoir les transformer par l’action collective.

Consultation existentielle: Sous catégorie de consultations philosophiques consacrées aux questions existentielles.

Corps propre: Le corps propre n’est pas pour la subjectivité un simple objet du monde. Il y a un vécu propre à chaque subjectivité de son corps.

Crise existentielle : La crise existentielle est une crise qui surgit face à une épreuve existentielle et qui peut venir remettre en question le sens que la subjectivité donnait jusqu’alors à son existence.

Déterminisme/condition (Sartre, Freire): L’approche philosophique existentialiste implique de ne pas considérer que l’être humain peut-être réduit à un déterminisme naturel et social. La subjectivité garde une liberté de choix mais qui s’exerce, non pas abstraitement, mais dans des conditions sociales données. « Les hommes font leur propre histoire, mais ils ne la font pas arbitrairement, dans les conditions choisies par eux, mais dans des conditions directement données et héritées du passé ». (Marx)

Développement personnel managérial : Ensemble de pratiques qui se sont développées dans le capitalisme par projet qui visent à récupérer l’aspiration à l’authenticité de la subjectivité et à la réalisation de soi pour enrôler les subjectivités dans la production capitaliste.

Dialogue existentiel : La pratique du dialogue existentiel est une forme de dialogue socrastique ou de maïeutique qui vise à réflechir sur le projet existentiel d’une personne, à problématiser les situations existentielles vécues par une ou des personnes, mais également à analyser le champ des possibles ouverts par cette situation ect… Le dialogue existentiel permet entre autres de réflechir aux implications éthique ou morale d’une situation: la liberté ou la réification, la responsabilité, la faute morale, la culpabilité, les remords, la réparation ect… Il permet de réfléchir au sens que la subjectivité souhaite donner à son existence, aux choix et aux actions qu’elle peut entreprendre, aux conséquences probables de ces choix. [ L’éthique concerne davantage le rapport à soi (à ses propres valeurs) tandis que la morale concerne davantage la responsabilité de ses choix relativement aux autres personnes].

L’un des objectifs du dialogue maïeutique peut être par la réflexion sur les possibles de redonner à la subjectivité la conscience de son pouvoir d’agir face aux expériences de réifications passées auxquelles elle a pu être confrontées.

Dignité (luttes pour la…): Les personnes socialement opprimé-e-s luttent pour leurs dignités. Cela signifient qu’elles luttent contre l’expérience sociale de réification. Etre un ou une opprimé, c’est être définie comme une personne ayant vécue une expérience sociale de réification ou être exposée potentiellement à cette expérience. Il y a donc une angoisse de la réification spécifique à la condition sociale des personnes socialement opprimé-e.

Dilemmes existentiels et conflits de valeurs existentiels : L’angoisse peut apparaître quand la subjectivité est au prise avec un dilemme existentiel qui provient d’un conflit de valeurs. Cette angoisse peut être liée à un dilemme existentiel entre deux projets existentiels, ou à un dilemme moral du fait d’un choix à affectuer face à une épreuve de l’existence.

Discussion à visée existentielle:  Sous-catégorie de discussion à visée philosophique portant sur les questions existentielles.

Dissidence (comme posture existentielle) : La dissidence peut désigner un type de posture existentielle de résistance à l’aliénation, la réification et au divertissement. Pour Vaclav Havel (Le pouvoir des sans pouvoirs), le dissident est une personne qui refuse « la vie dans le mensonge », cherche à « vivre dans la vérité ». Cette vie dans la vérité peut être rapprochée de la thématique de l’authenticité.

Divertissement : Chez Blaise Pascal, le divertissement désigne toute activité humaine (travail, loisirs…) qui nous éloigne de la réflexion sur notre condition existentielle et qui nous permet ainsi de masquer l’angoisse qui produit cette condition existentielle. Le divertissement conduit à une vie inauthentique.

Doute existentiel: C’est le doute qui pèse sur la subjectivité quant à l’illusion qu’elle entretient sur sa capacité à être un sujet authentique.

Ecrits existentiels (récit de vie existentiel (ou logorécit), fictions existentielles , pensées (aphorismes, maximes…), journal…) : Les écrits existentiels sont des pratiques d’écriture qui permettent d’aborder une réflexion sur la condition existentielle de l’être humain et sur son propre positionnement relativement à sa condition existentielle et sociale. Les fictions portant sur l’avenir peuvent en particulier permettre de réfléchir au projet existentiel.

On peut rattacher à ce genre en philosophie : Pensée pour moi-même de Marc-Aurèle, Les essais de Montaigne, Les rêveries d’un promeneur solitaire de Rousseau, Le journal de Thoreau ect…

Enjeux existentiels et souffrances subjectives existentielles :

Selon le psychologue Irvin Yalom, l’être humain est confronté à quatre enjeux existentiels principaux (Cf. Thérapie existentielle) :

– l’angoisse de l’absence de sens de l’existence (ou l’absurdité) et donc la construction d’un projet existentiel.

– la mort : l’angoisse de la mort. Pour Sartre, la finitude de l’existence, est ce qui nous conduit à chercher à donner un sens à notre existence et donc à construire un projet existentiel.

– la liberté : l’angoisse du choix et de la responsabilité. Les conséquences du choix peuvent être le regret, le remord, la culpabilité, la honte. Le choix pose la question de l’erreur et de la faute morale.

– l’isolement existentiel, l’angoisse de la solitude : Même si nous sommes des êtres sociaux, l’angoisse générée tient au fait que les souffrances existentielles se vivent toujours en première personne : personne ne peut éprouver la souffrance d’une autre personne ou la vivre à sa place. On souffre en première personne et l’on meurt en première personne. Cette dimension de l’existence amène à interroger à l’inverse le peur de la solitude et les liens sociaux : famille, relation amoureuse, amitié…

Épreuves de la vie : Pierre Rosanvallon a intitulé un de ses ouvrages de sociologie, Les épreuves de la vie. Mais, ce titre ne permet pas justement de distinguer plus nettement les épreuves existentielles et les épreuves sociales.

– épreuves existentielles : Les épreuves existentielles, peuvent avoir une dimension sociale, mais elles renvoient à une dimension du rapport au monde qui ne s’épuise pas dans le social : un accident, un deuil, une maladie ect… Il y a une part de contingence et d’imprévisibilité de l’existence dans ces épreuves.

– épreuves sociales : Les épreuves sociales sont davantage liées à une condition sociale. Ce sont par exemple le chômage, les inégalités sociales, les discriminations sociales, les violences sociales ect… Elles ne sont pas une expérience propre à une subjectivité, mais elles sont des expériences communes à des groupes sociaux.

Ethique (existentielle) : désigne le champ de pratique et de réflexion du rapport de soi à soi. On peut également parler de perfectionnisme moral quand cette éthique englobe la relation à autrui. C’est à partir de l’éthique existentielle que la subjectivité peut aborder l’éthique dans l’action collective ( éthique politique) ou dans l’activité professionnelle (éthique professionnelle).

Existence/vie : Tout être biologique a une vie. Mais le fait d’avoir une existence suppose la capacité d’éprouver une angoisse face à la condition existentielle.

Existence/essence : Traditionnellement, l’existentialisme induit une distinction entre l’existence et l’essence. Cette distinction apparaît par exemple chez Kant lorsqu’il met en lumière qu’il n’y a pas de différence conceptuelle entre les 100 thalers conceptuels et les 100 thalers réels. La seule différence se situe au niveau de l’existence qui est une propriété qui n’est pas contenue dans la définition ou l’essence de la chose.

Expérience sociale: Expérience éprouvée par une subjectivité, mais qui peut être commune à un groupe sociale. La subjectivité n’est pas donnée, mais construite à partir de l’expérience, de l’action qu’elle effectue du monde social (pragmatisme). C’est pourquoi Paulo Freire parle de praxis (action-réflexion-action). Action au sens de l’expérience  sociale. Réflexion: qui suppose la conscientisation des rapports sociaux de pouvoir. Action: au sens de praxis de transformation sociale.

Honte sociale: La honte sociale de classe ou de l’homosexualité sont des thématiques qui traversent les oeuvres de Sartre, Eribon, Ernaux, ou encore E. Louis.

Honte prométhéene (Gunther Anders): « la honte qui s’empare du « honteux » (« beschämend ») devant l’humiliante qualité des choses qu’il [l’homme] a lui-même fabriquées » (L’obsolescence de l’homme). Ce n’est pas l’angoisse d’être réifié, mais la honte de ne pas être une chose dans un monde dominé par les choses. Le transhumanisme incarne la honte prométhéenne, le devenir cyborg de l’être humain.

Identité narrative: Comment à travers le récit de soi, la subjectivité se constitue comme un sujet. Car se raconter à l’oral (entretien) ou à l’écrit (autobiographie), c’est rendre compte de son existence à partir d’un « je » et donc se constituer comme un sujet. La pratique biographique peut donc être considérée comme une pratique de « subjectivation » (Foucault).

Marxisme existentialiste: Le marxisme a une vision sociologique déterministe, au contraire l’existentialisme met l’accent sur la conscience et la liberté individuelle. Ce sont donc a priori deux conceptions philosophiques opposées. Néanmoins, certains auteur ont essayer de penser ces deux versants: Sartre (dans Critique de la raison dialectique), Paulo Freire, André Gorz…

Mauvaise foi: La mauvaise foi est pour Sartre l’ensemble des excuses qu’une personne va mettre en avant pour nier sa liberté existentielle et sa capacité d’action dans une situation donnée.

– Lâcheté : « Les uns qui se cacheront, par l’esprit de sérieux ou par des excuses déterministes, leur liberté totale, je les appellerai lâches » (Sartre, L’existentialisme est un humanisme). Pour aller plus loin, il est possible de considérer que la lâcheté apparaît quand une subjectivité considère que face à une autorité politique et sociale et à une situation sociale, elle n’a pas de possibilité d’agir et que de ce fait elle laisse commettre des actes injustes contre d’autres personnes.

– Le salaud:  » les autres qui essaieront de montrer que leur existence était nécessaire, alors qu’elle est la contingence même, je les appellerai des salauds. » (Sartre) Pour aller plus loin, il est possible de considérer que le salaud est celui qui n’assume pas sa responsabilité face au mal qu’il a commis sciemment contre une personne. Les femmes victimes de violences sexistes sont souvent confrontées à des salauds.

Méthode regressive-progressive: Cette méthode a d’abord été dégagée par Lefebvre, puis reprise par Sartre, Paulo Freire ou encore l’analyse institutionnelle, ou la sociologie clinique d’intervention. L’aspect regressif consiste à analyser les conditions socio-historiques de la situation. L’aspect progressif consiste à étudier les possibles. (La méthode d’Henri Lefebvre. par Rémi Hess, Revue Futur Antérieur, n°8, 1991 – http://1libertaire.free.fr/AnalyseInstitutionnelle01.html ).

Militantisme existentiel : La notion de militantisme existentiel (Christian Arnesperger) peut être rapprochée de celle de « militantisme spirituel » (Anzaldua). Le militantisme existentiel implique de considérer que les luttes de transformations sociales ne portent pas uniquement sur les dimensions matérielles de l’existence, mais également sur la capacité de l’être humain à réaliser sa vocation existentielle. Par exemple, le capitalisme de divertissement atteint à notre capacité de penser notre condition existentielle.

Morale: désigne le champ de réflexion qui porte sur l’action, sous l’angle du bien et du mal, relativement à autrui. La morale a un rapport avec l’existentiel dans la mesure où elle suppose le choix et la liberté. De ce choix, il peut résulter une angoisse propre à la faute et à la culpabilité.

Dans la perspective existentialiste, le choix moral est marqué par une expérience tragique: celle des conflits de valeurs (Weber: « la guerre des dieux »). La subjectivité a privilégier et assumer certaines valeurs en faisant des choix et de ce fait, elle est conduite à devoir en récuser d’autres.

Mythifications (Freire): Ensemble des discours sociaux qu’intériorise une personne et qui visent à justifier l’inaction et l’ordre social dominant.

Nécrophilie/biophilie (Fromm, Freire): La nécrophilie est le fait d’étendre la réification à tout être vivant. Les êtres vivants ont également un monde vécu. De ce fait, en définitif, l’angoisse de réification renvoie à une angoisse de mort.

Oppression sociale: L’oppression sociale est un rapport social qui divise la société entre oppresseurs et opprimés. L’oppression sociale est caractérisée par des phénomènes de réification qui se caractérisent pas une perte de liberté. Néanmoins, cette réification à la différence de l’aliénation, qui se caractérise par une perte d’authenticité, n’est pas liée au fonctionnement d’un système impersonnel.

Phénoménologie: Courant de la philosophie qui s’interesse à la description de phénomènes, ce qui veut dire ce qui apparait à la conscience. L’approche phénoménologique se situe du point de vue de la subjectivité, du monde vécu.

Philosophies existentialistes : Sont souvent considérés comme des philosophes d’inspiration existentialiste : Kierkegaard, Heidegger, Tillich, Jaspers, Sartre, Beauvoir, Fanon, Camus, Freire…

Perfectibilité : Cette notion désigne chez Rousseau ou Freire, le fait que l’être humain n’est pas donné une fois pour toute dans une nature, mais qu’il est capable de se transformer par son action. L’oppression sociale, pour Freire, met à mal la possibilité de chaque être humain de se réaliser.

Sur le plan moral, la perfectibilité peut être rattachée au « perfectionnisme moral ».

Politique: désigne le domaine de la transformation sociale, de la lutte contre l’oppression sociale et pour la justice sociale.

Possibles : L’analyse d’une situation existentielle donnée se propose entre autres l’exploration des possibles liés à cette situation.

Pratiques existentielles : La notion de « pratiques existentielles »(Emeline de Bouver) peut-être utilisée comme alternative à la notion de « techniques de soi » (Foucault) ou celles « d’exercices spirituels » (Hadot) pour désigner un ensemble de pratiques qui visent à produire des processus de subjectivation. Ces pratiques peuvent relever de l’écriture, de la méditation philosophique, du dialogue, de la lecture, de la création visuelle (comme le collage) ect…

(De Bouver, Emeline. L’existentiel est politique : enquête de sociologie politique sur le renouveau du militantisme : les cas des simplicitaires et des coaches alternatifs. Prom. : Arnsperger, Christian ; Ferreras, Isabelle)

Pratiques de résistance existentielles : Ensemble de pratiques en binômes ou collectives visant à développer des pratiques existentielles mettant en lien la condition existentielle de l’être humain et les processus de réification de l’existence dans le technocapitalisme en vue de développer des postures de dissidence. (ex : dialogue socrastiques, collages existentiels, récits de vie existentiels, rédaction de micro-fictions existentielles, lectures et discussions autour d’œuvre posant des problèmes existentiels, méditations philosophiques sur des œuvres d’art…)

Pratiques sociales collectives (D. Kergoat): La sociologue Danièle Kergoat distingue les pratiques sociales, des relations sociales et des rapports sociaux. Les pratiques sociales ont la capacité de faire bouger les rapports sociaux de pouvoir. « Ce qui a permis d’ébranler les rapports sociaux de sexe, ce sont les pratiques sociales collectives : décision par exemple que ce seront des femmes qui auront les responsabilités formelles (présidence de l’association 1901) et les responsabilités pratiques (responsabilité du service d’ordre durant les manifestations), décision qu’il y ait un apprentissage collectif à la prise de parole en public, etc. ». (Kergoat Danièle. Comprendre les rapports sociaux. In: Raison présente, n°178, 2e trimestre 2011. Articuler le rapports sociaux. pp. 11-21. DOI : https://doi.org/10.3406/raipr.2011.4300)

Praxis (Sartre, Freire) : L’existentialisme sartrien affirme le primat de l’action sur le donné: « l’homme n’est rien d’autre que ce qu’il se fait. » Arno Tomés écrit à propos de la praxis chez Sartre dans Critique de la Raison dialectique:  » Ce qui caractérise la praxis, c’est sa structure dialectique : elle est négation (du donné) et négation de la négation (du besoin ou de la menace de mort) ; elle est le dépassement totalisateur d’une contradiction, en premier lieu celle qui existe entre l’organisme pratique et son environnement matériel inorganique. La praxis est aussi fondamentalement libre, c’est-à-dire qu’elle est un projet dépassant les conditions matérielles d’existence, même si cette praxis peut s’engluer dans la matière et devenir pratico-inerte ».

Principe de responsabilité : Le principe de responsabilité chez Hans Jonas peut être mis en lien avec la condition existentielle de l’être humain. C’est parce que l’être humain est conscient de l’impact de son action sur la nature qu’il développe un sentiment de responsabilité vis-à-vis de la nature.

Projet existentiel : Chez Sartre, la personne n’est pas pré-déterminée par une essence, mais ce qui caractérise une personne, c’est son projet existentiel. « L’existence précède l’essence », cela signifie que l’être humain se fait en se faisant. (Laurent Husson. Projet existentiel, projet personnel, projet professionnel à partir de Sartre. Questions d’orientation, Éditions Qui plus est, 2013). C’est entre autres par des pratiques d’écriture narrative que la subjectivité peut-être amené à réfléchir sur le projet existentiel et les bifurcations et transformations que ce projet existentiel peut être conduit à connaitre en lien avec la situation.

Erich Fromm appelle « renoncement », le processus par lequel un individu abandonne son projet existentiel, sous la pression familiale ou sociale, pour vivre une vie inauthentique.

Projet professionnel et projet existentiel: Si le travail constitue une dimension centrale de l’existence humaine, alors le projet existentiel et le projet professionnel peuvent être fortement liés. Néanmoins, l’approche existentiel doit être méfiante avec une tendance à instrumentaliser l’aspiration à un projet existentiel par le nouvel esprit du capitalisme aux services des intérêts de l’entreprise.

Projet parental: « Le projet parental est celui que les parents construisent, consciemment ou inconsciemment, pour leur enfant. » (Hatchuel, Françoise. « Projet parental. (parental project – proyecto parental) », Agnès Vandevelde-Rougale éd., Dictionnaire de sociologie clinique. Érès, 2019, pp. 482-485.)

Rapport au savoir: « Nos questions de base, si l’on veut les formuler de façon très simple, sont les suivantes. Premièrement, pour un enfant, notamment issu d’un milieu populaire, quel sens cela a-t-il d’aller à l’école ? Deuxièmement, quel sens cela a-t-il de travailler (ou de ne pas travailler) à l’école ? Troisièmement, quel sens cela a-t-il d’apprendre et de comprendre, àl’école ou ailleurs ? C’est sur ces points que des différences sociales et singulières se transforment en différences scolaires. (…) Pour ces jeunes, apprendre à l’école, c’est faire le nécessaire pour passer de classe en classe et avoir un emploi. Quand ils parlent de l’école, ces jeunes (tout au moins la majorité d’entre eux) ne font référence ni au
plaisir d’apprendre, ni au plaisir de savoir, ni au sens produit par l’école. Selon eux, pour avoir plus tard un emploi, il faut « faire ce qu’on leur dit de faire ». » (Bernard Charlot, « Le rapport au savoir en milieu populaire »VEI Enjeux, n° 123, décembre 2000).

Le rapport au savoir est « une relation de sens, et donc de valeur, entre un individu (ou un groupe) et les processus ou produits du savoir » (CHARLOT, Bernard. Le rapport au savoir In : Éducation et formation : L’apport de la recherche aux politiques éducatives [en ligne]. Paris : CNRS Éditions, 1999  Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/editionscnrs/31266>.)

Réification : La réification est un processus par lequel une personne n’est plus considérée comme une subjectivité, mais se trouve réduite au rang de chose. La réification est le versant objectif de l’aliénation sociale, mais elle s’oppose aussi à l’oppression. En réalité, cette notion peut recouvrir plusieurs processus différents. Ainsi la réification peut prendre plusieurs formes selon les espaces sociaux et les groupes sociaux :

La réification impersonnelle:

– la réification au travail:  l’absence de sens du travail (comme dans le néo-taylorisme), le harcèlement institutionnel…

– la réification de la vie quotidienne: la colonisation de l’existence par le capitalisme de divertissement, la vie algorithmique (Sadin), l’accélération (Rosa)…

La réification dans les rapports sociaux de pouvoir opprimés/oppresseurs :

– la réification dans les rapports sociaux d’oppression: violences, discriminations, l’exploitation…

Reframing (recadrage): Souvent la souffrance subjective va être énoncée sur la subjectivité en termes de souffrance existentielle. Or bien souvent, dans l’épreuve de vie qui est à l’origine de la souffrance, il existe une dimension également sociale. Le rôle de l’accompagnement socio-existentielle est alors de mettre en œuvre un reframing en montrant comment la souffrance à une part d’origine qui est sociale et qui peut être transformée par l’engagement dans l’action collective.

C’est ce qu’effectue Paulo Freire avec le passage de la « conscience magique » (qui attribut en sens existentiel religieux à la souffrance) à la conscience critique (critical cousciousness). C’est la conscientisation.

Savoirs existentiels: Les savoirs existentiels sont constitués par la dimension symbolique de l’expérience vécue (Galvani, 1997). Galvani, P. (1997). Quête de sens et formation : anthropologie du blason et de l’autoformation. Paris Montréal: L’Harmattan, 220 p.

Sens de l’existence et engagement social : L’existentialisme sartrien insiste sur la transcendance du projet existentiel personnel dans un engagement social. Ainsi, pour Sartre, la subjectivité porte une responsabilité plus large dans son projet existentiel que la simple définition de son existence individuelle. A travers son projet existentiel, elle choisit une certaine conception de ce que devrait être l’humanité.

Situation: La condition existentielle d’une subjectivité est toujours donnée dans une situation, ce qui veut dire dans des conditions naturelles et sociales données. La possibilité de l’agir éthique, à savoir d’être responsable de ses choix, doit être pensée à partir d’une condition historico-sociale donnée. Pour les opprimé-e-s, la capacité à pouvoir se réaliser en tant que sujet suppose également une capacité à transformer la réalité sociale qui conditionne les possibles de la réalisation de soi.

Ainsi, Sartre prend l’exemple d’une personne frappée d’une maladie ou d’un handicap (Cahier pour une morale). Le malade ou la personne handicapée n’a pas moins de possibles que la personne valide, mais elle a d’autres possibles. Modifier les conditions sociales revient à modifier les possibles. C’est ce que permet par exemple pour les personnes en situation de handicap les politiques d’accessibilité.

Socio-existentielle (approche): Dans la lignée de Paulo Freire, l’approche socio-existentielle est une approche critique des thématiques existentielles à partir d’un regard sociologique. En effet, l’un des risques est d’interpréter les épreuves de la vie comme des épreuves uniquement existentielles (situations-limites au sens de Jaspers) là où il s’agit de situations-limite sociales (au sens de Freire). Cette approche socio-existentielle est nécessaire par exemple pour éviter l’instrumentalisation des aspirations existentielles des subjectivités par le management existentiel.

Sociologie clinique et existentiel:  » En quelques mots, je dirai que la sociologie clinique s’intéresse à la dimension existentielle des rapports sociaux. Elle se veut « au plus près des acteurs » (étymologiquement « clinique » signifie « près du lit du patient »), de leur vécu. C’est donc une sociologie phénoménologique qui s’intéresse particulièrement à la subjectivité, au sujet » (V. Gaulejac, Entretien 2004, Eres).

« La névrose de classe n’est pas une pathologie. C’est un conflit d’identité vécu par les personnes qui changent de position sociale. Dans ce conflit, les sentiments de haine, d’envie, de honte et de culpabilité, sont étayés sur des processus sociaux d’humiliation, d’invalidation, de disqualification, liés à des « habitus déchirés », des conflits de loyauté, des rapports de pouvoir et de domination. Ce sont donc avant tout des conflits existentiels liés à des situations sociales, quand bien même ils peuvent, chez certains sujets, avoir une dimension névrotique. La transformation des conflits existentiels en troubles mentaux conduit effectivement à une forme de violence interprétative qui fige les conflits, en les enfermant dans un diagnostic et un protocole de soins.  » (Tapia, Claude, et Vincent de Gaulejac. « Sociologie clinique et psychothérapies », Le Journal des psychologues, vol. 354, no. 2, 2018, pp. 54-58.)

Sociologie existentialiste : Inspirée en particulier par la philosophie existentialiste de Sartre, la sociologie existentielle aborde sous un angle sociologique la place des questionnements existentiels dans les sociétés contemporaines.

Danilo Martuccelli, « Une sociologie de l’existence est-elle possible ? », SociologieS [En ligne], Théories et recherches, mis en ligne le 18 octobre 2011.

Danilo Martuccelli, « Philosophie de l’existence et sociologie de l’individu : notes pour une confrontation critique », SociologieS [En ligne], Théories et recherches, mis en ligne le 01 juin 2010.

Solastalgie (ou éco-anxiété) : La solastalgie constitue une expression sociale de l’angoisse de la mort élargie au niveau de l’espèce humaine. La condition existentielle de l’être humain le conduit à prendre conscience de sa finitude en tant qu’espèce.

Souffrance existentielle: La souffrance existentielle est liée à la condition existentielle de l’être humain et en particulier à l’angoisse existentielle qu’elle produit.

Souffrance morale: « En pratique, ce qu’on appelle « souffrance morale » se définit souvent de façon large, comme une forme de souffrance qui ne doit rien au corps. Nous devons être plus précis, sans quoi le terme moral perd son sens. Il implique l’idée d’un débat intérieur sur ce qu’il convient de faire. Une souffrance en résulte, quand l’issue du débat n’est pas satisfaisante. » (Schurmans, D. (2010). II. Les types de souffrance. Dans : , D. Schurmans, L’homme qui souffre: Anthropologie de la souffrance psychique et des réponses thérapeutiques (pp. 27-60).  Presses Universitaires de France.)

Souffrance sociale: Souffrance qui ne trouve pas son origine dans une relation interindividuelle, mais dans une forme d’organisation sociale, dans un rapport social de pouvoir.

Sujet/subjectivité: 

– le sujet: a) est une entité présupposée par le droit et la morale pour admettre la notion de responsabilité. b) désigne une capacité à penser et à agir (être sujet de ses pensées et de ses actions)

– la subjectivité: elle renvoie à un monde vécu ou propre. Toute personne a une subjectivité. Celle-ci peut être en particulier marquée par une expérience de la souffrance. Cette subjectivité peut se concevoir comme un sujet ou considérer qu’être un sujet est un processus en devenir, un idéal de soi.

Les sciences de la nature adoptent sur l’être humain une perspective objectiviste qui tend à nier la capacité d’être un sujet. En revanche, si on se place dans la perspective de la subjectivité, celle-ci tend à se considérer comme un sujet, en tout cas en occident depuis l’époque Moderne.

Système agresseur : « Un système agresseur se caractérise par l’articulation de contre-valeurs* et de pseudo-valeurs* qui sont au principe de la violence de facto ou de jure, exercée et encouragée par un dispositif de pouvoir à forte visée normative à l’encontre de groupes humains spécifiques discriminés, exclus et persécutés en raison de leur appartenance religieuse, de leurs opinions, ou de leur orientation sexuelle, ou en vertu de leur qualité d’ennemis désignés » « Glossaire d’Analyse existentielle et de Logothérapie », , Manuel d’Analyse existentielle et de Logothérapie. sous la direction de Sarfati Georges-Elia. Dunod, 2021, pp. 345-373.

Technocapitalisme, technocapitalisme numérique: Le capitalisme s’appuie sur la technique moderne et oriente les progrès techniques. Le technocapitalisme numérique correspond à une phase du capitalisme où le numérique devient de plus en plus présent dans les différents processus de production et d’organisation du travail.

Temps: Le temps pour la subjectivité est caractérisé par son caractère irrémédiable qui est source d’angoisse existentielle: l’être humain est un « être-pour-la-mort » (Heidegger). Mais, la subjectivité est également au prise avec l’aliénation du temps dans le technocapitalisme (« accélération » H.Rosa).

Thérapie existentielle : Les thérapies existentielles, inspirées par la philosophie existentialiste, regroupent un ensemble d’approches liées à des auteurs tels  que : Rollo May, Viktor Frankl, Irvin Yalom ect… La thérapie existentielle ne se substitue pas à un accompagnement psychiatrique (avec des médicaments), mais elle peut être complémentaire à une prise en charge médicale.

Traumatisme (événement(s) traumatique(s)) : Dans le sens d’une philosophie existentialiste, on pourrait définir l’évènement traumatique comme une situation où le sujet a été privé de sa liberté de choix et d’action. Il peut par exemple s’agir d’un accident. Il doit ensuite continuer à vivre en assumant les conséquences physiques, psychologiques et morales de cet évènement qu’il n’a pas choisi. Cet évènement traumatique peut être la conséquence d’un consentement vicié: manipulation, emprise ect…

Ainsi dans l’agression sexuelle, la liberté de choix de la victime se trouve niée, sa subjectivité se trouve ainsi réifiée. La personne est traitée comme un objet sexuel et non plus comme un sujet.

Dans le cas du stress post-traumatique, la subjectivité éprouve l’angoisse d’être de nouveau « réifiée », réduite, impuissante, au rang d’objet.

Tragique de l’existence:  Le caractère tragique de l’existence est en particulier marqué par l’irrémédiabilité du temps et de la mort, le renoncement qu’implique le choix, l’insolubilité de certains dilemmes moraux…. Il en résulte dans le choix bien souvent un résidu existentiel qui est à l’origine du regret – à savoir le fait que le choix implique le renoncement à certains possibles – ou encore d’un résidu moral – le fait que certains choix moraux ne sont pas satisfaisants.

Valeurs existentielles : Les valeurs sont ce qui oriente un projet existentiel, donc les choix et la liberté du sujet. [ L’analyse des valeurs peut être effectuée à partir de la clarification de valeurs de Raths, Harmin et Simon].