1. La subjectivité est une certaine qualité de l’expérience propre à une perspective vivante donnée. (Voir : Nagel, Quel effet cela fait-il d’être une chauve souris ?)

2. Quel est l’origine de la subjectivité ?

2.1. L’approche biologique : la subjectivité est une propriété du vivant (origine : interne)

2.2. L’approche sociologique : la subjectivité est construite par la positionnalité sociale. En fonction de sa position dans les rapports sociaux, les personnes ont telles ou telles expériences du social (origine : externe)

2.3. Les pratiques de subjectivation (l’approche pragmatique) : La subjectivité peut-être façonnée par des pratiques de subjectivations : exercices spirituels, techniques de soi, pratiques existentielles… (origine : action)

2.3.1. Le dialogue existentiel est une des pratiques possibles de subjectivation.

2.3.2. Les pratiques de subjectivation sont des pratiques qui visent à se transformer en modifiant la subjectivité telle qu’elle a été construite par le social.

2.3.3. Ce sont des pratiques qui visent à favoriser le passage de l’hétéronomie à davantage d’autonomie.

2.3.4. De manière générale, la discussion, la lecture et l’écriture peuvent être des pratiques de subjectivation comme peuvent l’être également par exemple les activités physiques. Elles induisent une transformation de soi par soi.

2.3.5. Néanmoins, les pratiques de sujectivation peuvent également être produites par le social et orienté vers des buts hétéronomes : le développement personnel managérial, le sport ect…

3. Quelle différence entre le sujet et la subjectivité ?

3.1. Le sujet cartesien est un principe métaphysique a-historique et a-sociologique. Il est donné et n’est pas construit.

3.2. La subjectivité est une expérience du sens-commun. Chacun et chacune fait l’expérience de sa subjectivité.

3.3. Se pose néanmoins la question de la production de cette subjectivité. Il en résulte plusieurs théories : biologique, psychologique, psychanalytique, sociologique, pragmatique ect…

4. Il est possible de considérer que le capitalisme depuis un siècle a commencé à s’attaquer aux subjectivités qui étaient autrefois nettement colonisées par les religions.

4.1. Mais depuis un siècle le capitalisme colonise les subjectivités par : l’industrie du divertissement, la publicité ect…

4.2. Les médias de masse peuvent apparaître également comme une forme de colonisation de la subjectivité.

4.2.1. Ce rôle de colonisation des subjectivités tend de plus en plus à être joués par les réseaux sociaux.

4.3. Un des enjeux de la résistance passe aujourd’hui par la capacité des subjectivités à développer des pratiques de subjectivation qui visent à résister aux formes de colonisation du monde vécu.