Le cadre de l’accompagnement socio-existentiel doit être clairement posé avec les personnes que l’on accompagne. Ce cadre concerne la délimitation exacte de l’approche existentielle.

L’approche existentielle porte sur les épreuves de vie. Ces épreuves peuvent être sociales et/ou existentielles.

C’est une approche qui n’est pas adaptée à toutes les situations et pour toutes les personnes.

L’approche existentielle n’est pas un traitement de première intention pour :

– les addictions

– les psychoses ou des pathologies mentales lourdes qui nécessitent une médication.

L’approche existentielle peut être néanmoins un accompagnement par rapport au vécu de l’addiction ou de la maladie psychique dans un groupe de pairs ou avec un accompagnement individualisé.

L’approche existentielle n’est pas adaptée pour les personnes qui considèrent que leurs problèmes sont des problèmes purement personnels, qui n’adhèrent pas à une analyse sociale de leurs difficultés ou à une approche liée à une condition existentielle générique de l’être humain.

L’approche existentielle n’est pas non plus adaptée pour des personnes dont le mal-être n’est pas lié à des épreuves de vie et n’est donc pas réactionnel, mais semble plutôt interne. Si la personne ressent son malaise comme venant avant tout d’elle-même et souhaite surtout travailler sur elle-même ou sur ses conflits inconscients, l’approche socio-existentielle n’est pas adaptée à sa demande.

L’approche socio-existentielle est adaptée plutôt à des personnes qui considèrent qu’elles sont confrontées à des épreuves de vie qui sont sociales et/ou existentielles.

Elle est également adaptée à des personnes qui sont prêtes à aborder leurs difficultés sous l’angle social et sont prêtes à considérer que l’objectif peut être d’aller vers un travail collectif avec un groupe de pairs et une action collective pour agir sur leurs situations.

L’approche socio-existentielle est adaptée à des personnes dont la souffrance psychique a une origine externe : sociale et/ou existentielle. Elle évite une psychologisation et une pathologisation de situations qui ne relèvent en réalité ni de la psychologie, ni de la psychiatrie.

Elle évite également des formes de maltraitance par la théorie en psychothérapie qui psychologisent des problèmes sociaux: violences au travail, harcèlement institutionnel, maltraitance institutionnelle, discriminations institutionnelles, discriminations sociales, violences sexistes, violences sociales et politiques, ect…

Comme l’a montré en l’intervention féministe, concernant les violences sexistes, de nombreuses approches thérapeutiques peuvent être inadaptées:

  • psychologisation du social, incapacité à analyser la réalité sociale qui produit les situations.
  • individualisation et psychologisation des problèmes, incapacité à mettre en lumière ce qu’il y a de collectif et de commun entre les personnes qui subissent ces situations.
  • refus et incapacité à envisager des solutions qui passent par l’organisation collective des personnes pour faire face à des problèmes qui sont collectifs.