La bourgeoisie, meurtrière de la classe populaire…

La Couleur du Lait est un livre dont l’héroïne est une jeune fille issue de la classe populaire. « Il s’agit de son livre et elle l’écrit de sa propre main ». Cette phrase sera répétée plusieurs fois dans le roman pour mieux identifier la narratrice et montrer l’authenticité de l’oeuvre. Dans ce livre, elle raconte son histoire.

Issue d’une famille de paysans, Mary vit dans des conditions misérables, accompagnée de ses 3 sœurs et de son grand père pour lequel elle éprouve une affection très particulière. Elle raconte une routine qui l’épuise avec un père violent et une mère passive devant la méchanceté de ce dernier. Cette routine va être bouleversée par un événement inattendu. Mary est amenée à aller travailler en tant que bonne dans une famille bourgeoise en échange d’argent. Elle est contre cette idée mais son père, impassible et prêt à tout pour de l’argent, l’y oblige. Elle remémore dans ce récit son passé dans les moindre détails, un passé marqué par la césure entre la bourgeoisie et la classe populaire. On découvre ainsi l’histoire d’une jeune fille paysanne exploitée par son père, pour qui la vie va changer du jour au lendemain. Comment va-t-elle entreprendre sa nouvelle vie ? Grandir en milieu aisé est-il pour elle le meilleur moyen de se distinguer et de s’affirmer ?

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Selon moi, ce roman possède très peu de défauts voire aucun. Nell Leyshon est parvenu à mettre en place une certaine atmosphère grâce à son style d’écriture fortement influencé par la classe sociale de la narratrice. L’absence de ponctuation signifie le manque d’éducation de celle-ci et nous permet d’entrer dans la peau du personnage. On se rend compte rapidement que Mary n’est pas une personne ordinaire. Elle reste plutôt optimiste malgré ses conditions de vie et n’a pas peur de dire ce qu’elle pense. Malgré son jeune âge, elle ne cesse de s’affirmer en tant que jeune fille. Cependant, sa vie semble déjà écrite, et ses mots donnent l’impression d’une pâle copie de son destin. La monstruosité est omniprésente dans le récit. Mary souffre au quotidien. Sa vie se résume à travailler et à réaliser des corvées ingrates depuis le plus jeune âge. Son transfert chez le pasteur Graham nous offre l’espoir qu’elle peut s’en sortir. Sa nouvelle éducation nous donne l’espoir que Mary peut grandir dans la société et peut-être s’extirper de cet enfer qu’elle endure jour après jour. Mais très vite l’on se rend compte de la cruauté de ce monde et à quel point l’être humain peut être abject. Heureusement, certains passages offrent un peu de douceur au récit, notamment grâce à l’héroïne et à la femme du pasteur Graham qui, contrairement à lui, est quelqu’un d’exemplaire.

Nell Leyshon écrit un livre bouleversant dont la fin est impossible à connaître avant d’avoir achevé la lecture de l’ouvrage. Tout le processus de l’histoire se résume à choquer, à provoquer, à indigner le lecteur. J’ai pour ma part lu le livre avec beaucoup d’interrogations, des interrogations qui m’ont suivi jusqu’à la fin de ma lecture. Je me suis très vite attaché au personnage de Mary. Ce roman m’a permis de développer mon esprit critique sur la situation de la classe populaire au XIXème siècle. Il est plus qu’un livre, il est une leçon de vie pour tous.

Leyshon, NellLa couleur du laitUGE, 01-09-2015. 179 p.

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Julien BIOUT, 1ère1

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