LA FRANCE DANS LA SECONDE GUERRE MONDIALE

I- LE RÉGIME DE VICHY

A/ La défaite et le renversement de la III République
En mai 1940, l’avancée rapide des troupes allemandes provoque la débâcle de l’armée française : en 6 semaines, les soldats allemands balaient les soldats français et le 10 juin 1940 occupent Paris.Le gouvernement se réfugie à Bordeaux, et le maréchal Pétain, nommé président du conseil,demande l’armistice le 17 juin. L’armistice ,aux conditions très dures, est signée avec Hitler à Rethondes le 22 juin 1940:
-L’Alsace et la Lorraine sont rattachées au Reich

-La ligne de démarcation sépare la zone occupée au nord, de la zone libre au Sud

-la France doit de lourdes indemnités de guerre et des frais d’occupation au Reich.

Cependant la France bénéficie d’un système unique en Europe puisqu’elle conserve un État pour diriger la zone libre. L’Allemagne dispose d’un moyen de pression avec les 2 millions de soldats qu’elle a fait prisonnier.
Le 10 juillet 1940 , les parlementaires votent les pleins pouvoirs à Pétain qui le même jour fait voter des lois constitutionnelles qui instaurent une dictature : L’État Français remplace la III République.

B/ Le régime de Vichy: une dictature d’extrême droite antisémite

La France est alors dirigée par un régime autoritaire d’extrême droite car :
-Pétain cumule les pouvoirs executifs et législatifs et contrôle le pouvoir judiciaire.
-les libertés sont suspendues et les citoyens ne sont plus libres et égaux en droit.

-le suffrage universel supprimé

-les assemblées ne sont plus réunies

– les partis politiques sont dissous

-La grève et les syndicats sont supprimés.

-la presse et la radio sont censurées

Pétain engage la « Révolution Nationale » qui est un projet réactionnaire et fasciste :
-l’agriculture et l’artisanat sont valorisés
-la fête de Jeanne d ‘Arc remplace le 14 juillet
-la devise « Travail, Famille ,Patrie » remplace la devise républicaine. -Autorité paternelle et création de la fête des mères pour stimuler la natalité.

-La Patrie est fondée sur le sol et la race.
-Le culte de Pétain et la propagande doivent changer les mentalités et la société.
Vichy exclu les étrangers, les communistes, les socialistes. Le 3 octobre 1940 les Statuts des Juifs établissent l’obligation de recensement , le retrait de la nationalité, les interdictions professionnelles, et le port de l’étoile juive.

C/ La collaboration avec l’Allemagne

Le 24 octobre 1940 Pétain rencontre Hitler à Montoire: Pétain choisit de s’engager dans la voie de la collaboration avec l’occupant nazi.

La collaboration, est:

• Politique et militaire: Les bases navales et aériennes françaises en Syrie, Tunisie et AOF sont données aux nazis. Pierre Laval déclare «je souhaite la victoire de l’Allemagne car sans elle, le bolchevisme s’installerait partout en Europe». L’administration et la police participent à la traque des résistants et des juifs par les nazis ( ex: procès de Riom en 1942 , Blum, Daladier et Reynaud déportés). En 1942, les nazis mettent en œuvre la Solution Finale en France: l’État Français organise l’arrestation des juifs de France et crée la Milice qui aide la Gestapo ( ex: 16-17 juillet 1942, Rafle du Vel’d’Hiv à Paris), 80 milles juifs sont déportés.
• Économique : L’État Français met à la disposition des nazis les usines et les productions agricoles. Pétain organise la réquisition et l’envoi de main-d’œuvre en Allemagne:1942 la Relève, 1943 le STO.
• Idéologique : une partie des français s’implique dans la collaboration :intellectuels, industriels comme Renault, partis pronazis de Doriot et Déat (rassemblement national populaire), fanatiques deviennent soldats dans la Waffen-SS ou les LVF pour aller combattre en URSS.

Conclusion :

Malgré l’armistice qui était censée épargner aux français une défaite trop dure, la vie quotidienne a été très pénible pendant l’occupation et la collaboration: rationnement,pénuries, représailles collectives , propagande , couvre-feu…A partir de 1943, la défaite de Stalingrad, les déportations de Juifs et de résistants, contribuent à faire basculer dans l’opposition à Vichy une grande partie de l’opinion française.

II- La Résistance refonde la république

A/ A l’extérieur : La France Libre.

La Résistance naît avec l’Appel du Général de Gaulle le 18 juin 1940 lancé sur la BBC. De Gaulle refuse la défaite et fonde la France Libre.

Il organise la participation des français aux combats des Alliés grâce aux Forces Françaises Libres. Le rejet de l’armistice par patriotisme, de l’Occupation et du régime de Vichy par antifascisme, conduit des hommes et des femmes à s’engager dans la Résistance. Jusqu’en 1942, la Résistance est faible et dispersée mais les USA et le RU reconnaissent peu à peu le rôle politique de De Gaulle et les FFL participent aux débarquements et à la libération de Paris.

B/ A l’intérieur : les Forces Françaises de l’Intérieur(FFI)

A partir de 1941, la politique de Vichy conduit de plus en plus de français à s’engager dans la Résistance. La refondation de la République et la liberté deviennent la priorité de ces résistants.

Les réseaux de résistance s’organisent dans la clandestinité : On les surnomme « l’armée de l’ombre ».La Résistance se renforce en 1943 :

• les communistes forment les FTP au printemps 1942.(Francs-Tireurs et Partisans)
• Refus des déportations, des rafles de familles juives, de l’occupation de la zone libre (11 novembre 1942), du durcissement de la collaboration ,du STO.

Les femmes sont nombreuses .

De Gaulle envoie Jean Moulin pour unifier les réseaux de la résistance intérieure: en mai 1943 le CNR et les FFI (Forces Françaises de l’Interieur) sont créés.

Les FFI participent à la libération du pays :

– la contre-propagande avec une presse clandestine,

– l’espionnage pour les Alliés,

– l’aide aux soldats alliés (aviateurs),

– les sabotages (voies de communication ou installations allemandes),

– les assassinats et le harcèlement des occupants

-la formation des maquis dans les zones de montagne (guérilla des maquisards)

Ils sont pourchassés par la Gestapo et la Milice et beaucoup meurent sous la torture, en déportation, ou sont fusillés. L’action des FFI facilite les débarquements des Alliés en Normandie (6 juin 1944) et en Provence (15 août 1944) libèrent Paris le 25 août 1944.(avec les blindés du Général Leclerc)

Les actions de De Gaulle, des FFL et des FFI ont permis à la France d’être acceptée parmi les vainqueurs de la guerre.

C/ Le rétablissement de la République

1/ Un gouvernement issu de la Résistance :

Le GPRF (gouvernement provisoire de la République Française) dirige la France de 1944 à 1946 . Le 26 août 1944 De Gaulle descend les Champs Élysée avec le GPRF parmi une foule en liesse ( rétablissement de la République, unité nationale et autorité de l’État.) Le GPRF regroupe les divers courants politiques de la résistance ( les communistes aussi)

En octobre 1945 les femmes votent pour la 1° fois pour élire une Assemblée constituante

2/ Des réformes considérables :

A la Libération, la France est un pays économiquement et financièrement ruiné ( pénurie, l’inflation,rationnement , dévaluations ). Le gouvernement engage les importantes réformes  du programme du CNR:

• Il nationalise les grandes banques l’énergie (création EDF-GDF), les transports aériens (création d’Air France), ainsi que les entreprises qui ont collaboré avec les Allemands (Renault)
• Un commissariat au Plan fixe des objectifs de production . Les secteurs prioritaires : charbon, électricité, acier, transports (plan indicatif )
• Il crée la Sécurité Sociale qui donne le droit à la santé et à la retraiter ( cotisations des salariés et des entreprises. Création des comités d’entreprise qui a une action sociale.

La France bénéficie du plan Marshall.

La reconstruction s’achève en 1952.De 1948 à 1958 la production industrielle double.

3/ Une nouvelle Constitution :

La Constitution est adoptée par référendum en octobre 1946 : naissance de la IV° République.

Le nouveau régime est parlementaire : l’Assemblée nationale peut renverser le gouvernement, le président de la République a un pouvoir très faible. Le préambule de la Constitution proclame de nouveaux droits comme le droit au travail, à l’instruction, et à la santé.