L’évolution politique de la V°République

NOTIONS : Alternance ; cohabitation; Constitution; Droite/Gauche ; Parti politique

Mise en place et évolution de la Ve République.

A. De Gaulle instaure un nouveau régime (1958-1962).

Au même titre que les précédentes, la V° République naît d’une crise : la guerre d’Algérie. La IV°République, régime parlementaire (= fort pouvoir aux députés) entraîne une forte instabilité des gouvernements ce qui empêche la résolution de la crise algérienne. Celle-ci se durcissant, De Gaulle est rappelé au pouvoir en 1958 et fait voter une constitution
(ensemble des lois définissant le fonctionnement d’un État) via un référendum qui
marque la naissance de la V° République.
La Constitution de la Ve République, adoptée en octobre 1958 , définit le partage des pouvoirs entre le pouvoir législatif (Parlement) et le pouvoir exécutif (Président et gouvernement).
– Les deux chambres (Sénat et Assemblée nationale forment le Parlement ) sont maintenues. Le Sénat est élu par de grands électeurs et vote les lois. Les députés de l’Assemblée nationale sont élus au scrutin uninominal majoritaire à deux tours: cela dégage des majorités nettes à l’Assemblée.Sauf cas exceptionnel (motion de censure), le gouvernement ne peut plus être renversé par les députés.
– Une nouvelle institution apparaît :le conseil constitutionnel (9 membres), chargé de vérifier si les lois sont en accord avec la constitution.
– Le Premier ministre et le gouvernement sont essentiellement responsables devant le Président qui préside le conseil des ministres à l’Elysée. Le gouvernement peut imposer une loi malgré l’opposition de l’Assemblée (article 49-3).
– Le Président de la République dispose quant à lui de larges pouvoirs : il peut dissoudre l’assemblée, il peut s’adresser aux Français par référendum, peut disposer des pleins pouvoirs (art. 16), est chef des armées,détenteur de l’arme nucléaire et responsable des affaires extérieures et de la politique étrangère. Il nomme le Premier ministre et préside le conseil des ministres. Le Président est élu par un collège électoral de 80 000 électeurs.
Si dans la constitution les pouvoirs du législatif et de l’exécutif semblent équilibrés, dans les faits on assiste à une présidentialisation du régime à cause de la personnalité de De Gaulle
et surtout à cause de la réforme constitutionnelle de 1962
. En effet, dès 1962, De Gaulle instaure l’élection du président de la République au suffrage universel direct ce qui renforce la légitimité du Président et fait de l’élection présidentielle l’élection majeure de la vie politique. Le régime mis en place est parfois qualifié de « monarchie républicaine » à cause des pouvoirs très importants du président de la République
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=QzLBXsXIb1A[/youtube]

B. L’évolution de la vie politique sous la Ve République (1962-2012).

La vie politique sous la Ve République est marquée par le départ du fondateur de la Ve République, De Gaulle, en 1969 suite à un référendum perdu. A partir de 1981 la vie politique est marquée par l’alternance avec l’élection d’un président socialiste F. Mitterrand.
Entre 1986 et 2002 ont lieu trois cohabitations qui mettent les institutions de la Ve République à l’épreuve. Finalement en 2000 est adopté le quinquennat qui met théoriquement fin aux épisodes de cohabitation et qui renforce de fait le pouvoir du Président.

Alternance: Succession au pouvoir de deux tendances politiques différentes.
Cohabitation: Situation dans laquelle le Président de la République et le Premier ministre, tous deux détenteurs du pouvoir exécutif, appartiennent à des courants politiques opposés

II. Les Français et la vie politique.

A. Un régime bipolaire

Globalement, les partis politiques (voir définition p. 98) français s’orientent entre droite
et gauche , une opposition née sous la Révolution française. Le système actuel de scrutin aux élections législatives notamment (uninominal majoritaire à deux tours) favorise les
deux formations majeures (UMP à droite, PS à gauche ). Ainsi les majorités parlementaires s’organisent autour de ces deux grands partis : on parle de bipolarisation de la vie
politique.
Néanmoins d’autres forces tentent de s’affirmer :
Le Centre est aujourd’hui éclaté (Modem, UDI, radicaux…) et il ne semble pas parvenir à s’imposer comme une alternative crédible. Le Centre gouverne avec la droite.Un nouveau parti centriste est apparu lors des élections présidentielles de 2017 : La République en marche .Ce parti a réussi à faire élire son leader E Macron comme président .
-L‘extrême-gauche , longtemps menée par les Communistes est aujourd’hui organisée autour des insoumis  constitué de quelques  communistes et du parti de Gauche. Il
existe plusieurs partis contestataires qui militent séparément (Lutte ouvrière, NPA,…)
– Les Écologistes (EELV), en dépit du succès de l’idée de développement durable, sont trop divisés pour bien se faire entendre. Ils participent le plus souvent à des majorités de gauche au niveau national et local. Certains écologistes se réclament ni de droite ni de gauche
(exemple de C. Lepage ou N. Hulot)
L’extrême-droite est aujourd’hui représentée par le Front National (né en 1972) qui gagne constamment en audience (J.-M. Le Pen au 2° tour de la présidentielle 2002, succès aux dernières élections locales avec Marine Le Pen, deuxième tour aux élections de 2017). La montée en puissance du FN tend aujourd’hui à remettre en cause le bipolarisation de la vie politique française
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=eyFaOW7mswo[/youtube]

B. Les réalités du vote d’aujourd’hui.

L’abstention est une donnée de plus en plus importante pour chaque élection. Les Français soit se désintéressent de la politique, soit estiment qu’aucun des candidats ne les représentent et ne vont donc pas voter.
Certains choisissent d’autres formes de vote : le vote blanc (on ne place pas le bulletin d’un candidat en lice dans son enveloppe) ou nul (le bulletin dans l’enveloppe est annoté ou déchiré). Depuis 2014, les bulletins blancs sont comptés séparément ce qui vise à montrer que le vote blanc est un acte citoyen différent de l’abstention puisque le citoyen s’est déplacé dans un bureau de vote pour exprimer une opinion.

. Les problèmes de la représentativité.

?Les femmes

. En dépit de la loi sur la parité de 2000 (obligation de placer autant de femmes que d’hommes sur une liste électorale), elles restent sous-représentées en politique (27% de femmes à l’Assemblée élue de 2012,25% de sénatrices). La loi est souvent contournée (femmes en fin de liste) et la France demeure un des membres de l’UE les plus en retard sur ce point.
?Le droit de vote des étrangers aux élections locales. La droite s’y refuse tandis que la gauche le promet sans le faire faute d’un large consensus politique. Les membres de l’UE peuvent voter pour une élection locale, mais la question des extracommunautaires reste en suspens.
?La réforme du mode de scrutin
. Afin d’assurer une meilleure représentativité des différents partis au Parlement une réforme du scrutin est souvent invoquée avec l’introduction de la proportionnelle (les partis obtiennent un nombre de siège proportionnel à leur nombre de voix aux élections). Passer à un scrutin proportionnel intégral (pas de second tour) serait plus représentatif de la volonté des citoyens, mais affaiblirait les grands partis et favoriserait selon eux les extrêmes. Est évoquée l’introduction d’une dose de proportionnelle dans certaines élections.
?Démocratie de proximité et participative
. Dans le cadre de la décentralisation (= plus de pouvoirs aux collectivités territoriales), l’Etat, en accord avec la volonté des citoyens, encourage ceux-ci à participer à la prise
de décision politique (notamment locale). C’est dans cette perspective que se développent les référendums locaux (créées en 2003) ; depuis 2002, des conseils de quartier se tiennent dans les villes de plus de 20000 habitants qui permettent aux citoyens d’être associés à la prise de décision via des représentants d’associations

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *