LA REPUBLIQUE ,TROIS REPUBLIQUES

une rep trois rep 2018

A partir de 1870, à l’exception de la période de Vichy (1940-1944), la république s’affirme comme le régime politique de la France. Ainsi, en moins d’un siècle se succèdent 3 Républiques : la 3ème République de 1870 à 1940 ; la 4ème république de 1946 à 1958 et la 5ème République depuis 1958. Ces différentes républiques font triompher un certain nombre de valeurs et de symboles hérités. Mais loin d’être figée, la République accompagne et stimule les profondes évolutions politiques et sociales de la France tout en développant une réelle capacité d’adaptation aux profondes mutations qui traversent la France en moins d’un siècle.

Comment s’est enracinée la République en France et comment expliquer les mutations de la République en France depuis 1870 ?

I l’enracinement de la République à la fin du XIX°s

A les fondements de la III°République

  • Naissance difficile Proclamation de la République  le 4sept 1870 après la défaite de Sedan , il s’agit pour les députés majoritairement monarchiste ou bonapartiste d’ un régime provisoire .Donc lorsque nait la III°Rep une partie du territoire est occupée (armistice signé en janvier 1871, Traité de Francfort , perte de l’Alsace et de la lorraine )
  • Une République gouverné par des monarchistes : législatives de février 1871 Thiers = chef du pouvoir exécutif en attendant de proclamer la monarchie
  • Insurrection parisienne : La commune (mars –mai 1871) qui défend la République , Thiers et les versaillais répriment dans le sang cette insurrection

  • Mise en place d’une république parlementaire à l’aide de lois constitutionnelles en 1875 :
    • Régime parlementaire avec un pouvoir législatif  divisé en 2 chambres , contrôle de l’exécutif par le législatif car possibilité de renverser le gvt mais contre-pouvoir le psdt peut dissoudre la chambre des députés
    • Souveraineté  populaire ( SU   les hommes de plus de 21 ans)
    • Psdt élu pour 7 ans durée lié à l’attente de la création d’une nouvelle monarchie , droit de grâce (pv régalien ) promulgation des lois et droit de dissoudre la chambre des députés mais prérogative qui cessera d’être utilisé après la crise de 1877

  • Crise de mai 1877: Mac-Mahon se trouva en face d’une Chambre à majorité républicaine et d’un Sénat où les conservateurs l’emportaient de peu. Le suffrage universel continuait à renforcer la gauche. Les conservateurs tentèrent un coup d’arrêt avant d’être débordés : le 16 mai 1877, Mac-Mahon renvoya le président du Conseil, Jules Simon, républicain modéré et le remplaça par Broglie. Mis en minorité par 363 voix républicaines, ce dernier fit dissoudre la Chambre. Une campagne électorale agitée s’ensuivit ; Mac-Mahon prit parti, lançant dans la bataille les fonctionnaires et le clergé, alors que les républicains faisaient bloc autour de Gambetta. Ces derniers l’emportèrent de peu. Le Sénat refusant une seconde dissolution, Broglie se retira et Mac-Mahon s’inclina, puis finit par démissionner en 1879. La République ne serait pas présidentielle. Les Chambres donnèrent pour successeur au maréchal, non pas Gambetta, incarnation de la République, mais Jules Grévy, vieux républicain dont la modération rassurait.
  • 1879 la république est gouverné par des républicains

B l’enracinement de la culture politique

  • L’affirmation de la République et de ses valeurs : progrès , respect des libertés (expression , réunion , liberté municipale )savoir , laïcité , souveraineté populaire , égalité , justice
    • Héritage des lumières et de la révolution donc défense DDHC , laïcité , patriotisme (Marseillaise à partir de 1880 )
    • Lois 1881 : liberté de réunion , liberté de la presse ; 1884 loi Waldeck –Rousseau sur la liberté syndicale ; 1901 liberté d’association
    • Dvlpt des symboles : 14 juillet fête nationale depuis 1880 , buste de Marianne , liberté , égalité , fraternité
  • L’école gratuite , laïque et obligatoire
    • L’école est au cœur des réformes des années 1880. 2 éléments d’explication peuvent être avancés :
      • Réformer l’école est un moyen d’affaiblir l’Eglise catholique qui reste opposée à la République. L’église a en effet la mainmise sur l’enseignement français (depuis la loi Falloux de 1850)
      • L’école apparaît également comme le vecteur permettant d’enraciner les principes républicains dans le cœur des Français. L’école se doit de former le citoyen.
    • C’est dans le but d’atteindre ces objectifs que la République sous l’impulsion de Jules Ferry, prend une série de réformes :
      • 1879 : chaque département doit créer une école normale d’instituteurs
      • 16 juin 1881 : loi sur la gratuité de l’enseignement primaire
      • 28 mars 1882 : loi sur l’obligation et la laïcité de l’enseignement
      • 1886 : loi sur la laïcisation du personnel enseignant
      • De même, les programmes sont modifiés : l’instruction civique se substitue à une instruction religieuse (qui relève désormais du cadre privé) ; l’enseignement se fait en français (moyen d’unifier la nation).
    • 1905 loi de séparation de l’Église et de l’Etat: 1 an de débat , une application qui créa des tensions , mais une loi de compromis qui autorise la liberté religieuse et sépare strictement l’Etat des religions .

  • la culture républicaine développe un fort patriotisme, renforcé par la défaite de 1870. Ce dernier est très présent au sein de l’école républicaine. Il trouve son prolongement dans la loi de 1889 instaurant le service militaire de 3 ans auquel, en vertu du principe d’égalité tous les jeunes hommes doivent désormais participer.

C Une République solide malgré les crises

Le général Boulanger : Les différentes oppositions s’incarnent à partir de 1886 dans la personne du général Boulanger. Ministre de la guerre jusqu’en 1887, le général bénéficie d’une grande popularité, jouant sur son positionnement vis-à-vis de l’Allemagne (prêt à lancer un ultimatum contre l’Allemagne dans une vague affaire d’espionnage) qui lui vaut son surnom de général la revanche. Habilement, il s’appuie sur les 2 extrêmes (pour la droite il peut permettre de renverser la République et pour l’extrême gauche, il symbolise de grandes réformes) et multiplie les succès électoraux (élu député à Paris en 1889). Son programme se résume en 3 mots : dissolution de la chambre, élection d’une assemblée constituante et  révision de la Constitution pour renforcer le pouvoir exécutif. Cependant, le général refuse le coup d’Etat, ce qui permet aux républicains de réagir. Sa duplicité apparaît au grand jour et menacé de poursuites il s’enfuit en Belgique. Le boulangisme inaugure la 1ère crise antiparlementariste, même si le mouvement ne survit pas à son chef.

  • 1892 scandale de Panama , corruption homme politique dvlpt anti-parlementarisme
  • Affaire Dreyfus : A l’origine simple affaire militaire, l’affaire Dreyfus débouche sur une véritable guerre franco-française qui met en avant les problèmes auxquels la République est confrontée. Même si les faits remontent à 1894, la dimension politique de l’affaire ne s’affirme qu’à partir de 1898. L’affaire divise alors le pays en 2 camps. Les antidreyfusards exaltent l’honneur de l’armée et le nationalisme (qui s’est substitué au patriotisme) sur fond d’antisémitisme. La ligue de Patrie française ou celle des Patriotes de P. Déroulède en sont les vecteurs. A l’opposé, la Ligue des droits de l’homme regroupe les principaux dreyfusards qui mettent en avant les valeurs de vérité, justice. Au-delà du sort d’un individu, l’Affaire met en avant les fractures au sein de la société française et la naissance d’un clivage et marque de son empreinte l’avenir de la 3ème République. Face aux attaques, les Républicains décident en 1899 de constituer un gouvernement de Défense républicaine (unissant des socialistes, des radicaux et des républicains modérés). L’échec des antidreyfusard aux élections de 1902 montre que la République est encore majoritairement soutenue par les Français.

II les combats de la République et la refondation d’une République (1940-1946)

Comment l’idéal républicain perdure pendant la période du régime de Vichy pour enfin se rétablir lors de la libération du territoire ?

A le choc de la débâcle

  • La défaite traumatise l’opinion publique et explique pourquoi, le 10 juillet 1940, 569 parlementaires français sur les 669 présents à Vichy, votent la fin de la république et accordent les plein-pouvoirs au Maréchal Pétain. Celui-ci va donc installer un nouveau régime qui aura, au moins au début, une véritable légitimité institutionnelle et l’appui populaire.
  • Régime autoritaire car Pétain cumule les fonctions de chef d’Etat et de chef du gvt jusqu’en 1942, légifère par décret (AN ajourée), nomme et révoque les ministres , nomme et révoque les juges qui lui prête serment , abandon du principe de souveraineté nationale , fin des partis politiques et des syndicats , exclusion puis déportation des juifs dès oct 40
  • régime antisémite:Longtemps, la part prise par le régime de Vichy à la persécution des juifs de 1940 à 1944 fut passée sous silence. En 1972, on pouvait encore publier un ouvrage intitulé Gouvernement de Vichy de 1940-1942, sans qu’y fussent mentionnées les lois antisémites d’octobre 1940! Puis vint Robert Paxton, avec La France de Vichy et Vichy et les Juifs écrit avec l’historien canadien Michaël Marrus.
  • Régime réactionnaire : idéologie du retour à la terre , artisanat, famille ,refus de la ville des syndicats , franc-maçons , juifs , syndicats …Fait porter le poids de la défaite sur la République et en particulier le Front populaire

B Une résistance qui lutte contre l’occupant et pour l’idéal républicain

  • 18 juin 40 date symbolique , peu entendu car débâcle /exode et de Gaulle est inconnu alors que Pétain lui est connu et les français lui font confiance

  • 42 mise en place du STO+occupation « France libre «  = dvpt des maquis
  • Naissance de la Résistance , entretien O Wievorka

https://education.francetv.fr/matiere/epoque-contemporaine/troisieme/video/olivier-wieviorka-la-naissance-de-la-resistance

https://education.francetv.fr/matiere/epoque-contemporaine/troisieme/video/olivier-wieviorka-l-engagement-resistant?#topic=resistance

  • Juin 44 De Gaulle préside le GPRF qui s’engage à respecter le programme du CNR  qui est un consensus des résistants

C Du CNR à la IV°République

  • Principe du CNR : République , démocratie , solidarité , Etat-providence
  • IV°République : constitution reprenant  des idéaux de la résistance
  • Constitution régime parlementaire car l’AN investit le psdt du conseil et peut le contraindre à la démission en lui refusant sa confiance quant au psdt de la Rep élu par les 2 chambres il a un pouvoir limité

 

 

  • Désapprobation De De Gaulle  lors du discours de Bayeux 16 juin 46, ce dernier préconise un pouvoir présidentiel fort .Non entendu , il part à la retraite à Colombey les deux Eglises et se lance dans l’écriture de ses mémoires .

III 1958-1962 Naissance d’une nouvelle république

En quoi la V°République modifie l’exercice du pouvoir tout en restant fidèle aux idéaux républicains ?

A De la IV° République à la V ° République

  • Crise 13 mai 58
    • Le 13 mai, P. Pflimlin, réputé libéral et favorable à l’indépendance algérienne, se présente devant l’Assemblée pour être investi. Cette annonce provoque à Alger une insurrection : les partisans du maintien de l’Algérie française manifestent dans Alger. Au moment de la dispersion, plusieurs milliers de manifestants prennent d’assaut le bâtiment du Gouvernement général. Le Général Massu rétablit l’ordre mais en prenant la tête d’un Comité de salut public composé de civils et de militaires. Le gouvernement de Pflimlin n’a pas les moyens de réduire l’émeute. En réalité, Alger n’obéit plus à Paris. Le 15 mai 58 à Alger, le général Salan, commandant en chef de l’armée, fait acclamer le nom du général de Gaulle par les manifestants. Retiré de la vie politique depuis 53, il apparaît comme le seul homme politique capable de mettre fin à la crise. Dès le 15 mai, le Général fait savoir qu’il est prêt à assumer les pouvoirs de la République.
    • Rupture avec la IV°R : Face à la dégradation de la situation, une majorité d’hommes politiques se rallient à l’idée d’un retour du général tandis qu’une minorité dénonce ce qu’il considère comme un Coup d’Etat et manifeste à Paris le 28 mai. Le lendemain , le président Coty fait appel à De Gaulle et déclare qu’il démissionnera s’il n’est pas investi. Le général est investi le 1er juin 58 (329 voix contre 224) et forme un gouvernement d’union nationale. L’Assemblée lui accorde, le 2 juin,  les pleins pouvoirs pour 6 mois et le charge, le 3 juin,  de préparer une nouvelle Constitution

B La constitution de 1958 : une nouvelle conception du pouvoir

C Une monarchie républicaine ?

  • L’article 16 donne des « pouvoirs exceptionnels » au président. Afin d’éviter les risques de dérive autoritaire, l’attribution de ces pouvoirs doit cependant respecter des procédures particulières, le président doit prendre l’avis du Premier ministre, des présidents des Assemblées, du Conseil constitutionnel et en informer la nation par un message ; pendant l’application de l’article 16, le Parlement se réunit de plein droit et l’Assemblée ne peut pas être dissoute. En Algérie, où de Gaulle s’est décidé à mettre en œuvre une solution politique, des généraux (dont deux chefs de l’OAS) s’estimant trahis, tentent un coup de force le 22 avril 1961 ; ils s’emparent des points stratégiques à Alger et arrêtent les principaux représentants de l’État. L’inquiétude en métropole est à son comble. Le 23, de Gaulle intervient en uniforme à la télévision ; il dénonce une menace sur la République, interdit à tout soldat d’obéir aux officiers factieux, informe les Français du recours à l’article 16 ; il termine par un appel alarmant. La tentative de putsch échoue cependant en quelques jours, le contingent et l’essentiel de l’armée refusant de suivre les insurgés. Le 26 avril, les généraux putschistes sont arrêtés ou en fuite.
  • 1er président de la 5ème République, république qui correspond à sa conception du pouvoir, le Général de Gaulle imprime sa marque à la fonction. Soucieux du lien direct qui doit unir, par-dessus les partis, le président au peuple, il multiplie les bains de foule et organise des référendums. De même, il fait de la politique étrangère son domaine réservé et en particulier la question algérienne pour laquelle il n’hésite pas user des prérogatives qui sont les siennes en se faisant octroyer les pleins pouvoirs pour 6 mois à la suite de la tentative de putsch à Alger (avril 61).
  • La réforme de 1962 : Le projet gaullien d’élection au suffrage universel direct heurte les pratiques instituées depuis les débuts de la IIIe République, marqués par le souvenir de 1848 et 1851. L’opposition au projet est extrêmement fort et le gouvernement est confronté à une motion de censure votée, le 4 octobre, par  l’Assemblée nationale qui amène le président de la République à la dissoudre (art.12), et à convoquer non seulement le référendum mais, dans la foulée, de nouvelles élections législatives. La réforme est finalement adoptée par les Français le 28 octobre. Le résultat est largement favorable au président de la République, 62 % de oui, et la nouvelle Assemblée élue les 18 et 25  novembre voit une domination renforcée de la majorité présidentielle. (UNR-UDT)

La réforme du 28 octobre est un tournant majeur car elle fait,encore plus qu’auparavant, du président de la République la clé de voûte des institutions et de la vie politique françaises. Cela renforce la dénonciation d’une « République monarchique ». Très tôt, les partis d’opposition dénonce une dérive personnelle de l’usage du pouvoir même si de Gaulle ne s’éloigne jamais d’un respect total de la légalité républicaine.

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