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Lecture sans « prise de tête », juste pour questionner le Monde


Le dernier prix Goncourt ne vous a pas convaincu ? Le dernier Femina non-plus ? … Vous vous méfiez des livres trop médiatisés ? Si vous êtes en manque d’inspiration d’œuvres qui questionnent le Monde, vous trouverez ci-dessous une liste, évolutive, d’ouvrages à caractère et dimension scientifique qui explorent un grand nombre de champs, souvent devenus médiatiques par la force des choses, mais accessibles sans avoir passé une thèse de doctorat ou une agrégation … bienvenus dans la rubrique « Lecture sans « prise de tête », juste pour questionner le Monde ».

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La liste de livres conseillés aux futurs élèves de sixième (mais pas que) selon le Collège Stanislas de Paris, considéré, à tort ou à raison comme un des meilleurs de France. Alors, jetons un coup d’œil sur leur sélection. Après, à chacun de prendre ou pas.

  • Romans de moins de 100 pages

Le secret du dernier poilu de Catherine Cuenca (66 pages)

Mon père soldat de 14-18 de Christophe Malavoy (55 pages)

La véritable histoire de Marcel soldat de la première guerre mondiale de Pacale Bouchié (45 pages)

L’école perdue de Tahar Ben Jelloun (88 pages)

  • Romans de 100 à 200 pages

Adam et Thomas de Aharon Appelfeld (150 pages)

Le secret du templier de Brigitte Heller-Arfouillère (107 pages)

Dans les pas de Toutankhamon de Philippe Nessmann (160 pages)

Passager clandestin de Michael Foreman (118 pages)

L’épée de Charlemagne de Margot Bruyère (136 pages)

Mauvais garçon de Michael Morpurgo (144 pages)

Victoria rêve de Timothée de Fombelle (112 pages)

Blanche de Castille, future reine de France, 1199-1200, de Catherine de Lasa (112 pages)

Robin des Bois, de Michael Morpurgo (154 pages)

Jeanne d’Arc de Robert Merle (180 pages)

Les pilleurs d’église de Sophie Humann (160 pages)

Le pain de la liberté d’Ella Balaert (166 pages)

Le chemin des collines de Jean-Claude Noguès (170 pages)

L’histoire d’Aman de Michael Morpurgo (155 pages)

Fleur de jade de Linda Sue Park (144 pages)

  • Romans de plus de 200 pages

Peter et le voleur d’ombres de Dave Barry et Ridley Pearson (467 pages)

Jean-Paul II, le roman de sa vie de Claire Astolfi (220 pages)

Un parfum de complot de Sophie de Mullenheim (250 pages)

L’éléphant blanc de Charlemagne de Michel Laporte (224 pages)

Sophie et la princesse des loups de Cathryn Constable (341 pages)

L’invention de Hugo Cabret de Brian Selznick (530 pages)

Le mystérieux cercle Bénédict de Trenton Lee Stewart (entre 400 et 530 pages)

La véritable histoire de Noël de Marko Leino (295 pages)

Le mystère de Lucy Lost de Michael Morpurgo (420 pages)

La danseuse et le roi d’Anne-Marie Pol (288 pages)

Georges et le Big Bang de Lucy et Stephen Hawking (283 pages)

Le secret de Moonacre d’Elizabeth Goudge (336 pages)

Tobie Lolness 1 et Tobie Lolness 2 de Timothée de Fombelle (344 pages)

  • CM2 Classiques

Les œuvres de Jules Verne

Les chroniques de Narnia (7 volumes) de C.S Lewis

L’île au trésor de Robert Louis Stevenson (411 pages)

Les trois mousquetaires d’Alexandre Dumas

  • CM2 légendes

Achille le guerrier d’Hélène Montardre (64 pages)

Zeus le roi des dieux d’Hélène Montardre (64 pages)

Hercule de Robert Merle (194 pages)

  • CM2 Séries

Les Demoiselles chéries (3 tomes et environ 150 pages par tome) Sophie de Mullenheim

Les Demoiselles de l’Empire de Gwenaële Barussaud (4 tomes et 221 pages environ par tome)

Les Sœurs Espérance de Sophie de Mullenheim (4 tomes et 285 pages par tome)

Les Messagers de l’Alliance 5: Prodiges en Galilée et 6: la porte du Royaume de Jean-Michel Touche (218 pages)

Les messagers du temps d’Évelyne Brisou-Pellen (entre 150 et 200 pages)

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Eric Sadin

L’ère de l’individu tyran, La fin d’un Monde commun ?

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Emmanuel Todd

Où en sont-elles ?

Nous vivons une révolution anthropologique.

Nous la sentons dans le mouvement #MeToo, dans la dénonciation du féminicide, dans une critique de plus en plus pugnace de la domination patriarcale.

Pourquoi cette monteé soudaine d’une conception antagoniste du rapport entre hommes et femmes ?

Dans cet ouvrage, Emmanuel Todd, informé de ses recherches d’anthropologue, avance que l’e´mancipation des femmes a pour l’essentiel déjà eu lieu mais qu’elle conduit à des contradictions nouvelles. En même temps qu’à la liberté, les femmes accèdent à l’anxiété  économique, à l’anomie, au ressentiment – individuel et de classe.

Pour comprendre notre présent, il retrace, depuis l’origine, l’évolution de la relation homme/femme dans l’espèce homo sapiens. Il mène aussi une large étude empirique de la convergence entre hommes et femmes et des différences qui continuent de les séparer – d’éducation, de métier, de longévité, de suicide ou d’homicide, de comportement électoral ou de racisme. Il montre comment la libération des femmes a permis l’effondrement de la religion et de l’homophobie, contribué au recul de l’industrie, conduit à l’essor de la bisexualité et au phénomène transgenre.

Un livre qui s’efforce de comprendre, hors des sentiers trop fréquentés de l’idéologie, les paradoxes profonds de notre révolution.

Emmanuel Todd est historien et anthropologue. Il a notamment publié L’Origine des systèmes familiaux (vol. 1, Gallimard, 2011), Qui est Charlie ? (Seuil, 2015), Où en sommes-nous ?, Une esquisse de l’histoire humaine (Seuil, 2017), et Les Luttes de classes en France au xxie siècle (Seuil, 2020).

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Jacques Lévy

Géographie du politique

Domaine en pleine expansion, la géographie du politique appréhende le politique à travers les lieux, les territoires, les réseaux. La mondialisation, la construction européenne, la conscience écologique, les conflits géopolitiques ou les débats publics mettant en scène les « territoires » contre les « métropoles » consacrent la centralité de l’espace dans l’analyse des questions politiques. Entre le manuel et l’essai, ce livre éclaire les nouvelles géographies du politique. Il montre qu’elles sont une ressource décisive pour penser les mutations des sociétés contemporaines, des nouvelles cartes électorales à la gouvernance mondiale en passant par la justice spatiale et les aspirations démocratiques. Car, en devenant des acteurs, les individus se sont mués en citoyens aguerris et déterminés, et ils ne se privent pas de le faire savoir. C’est aussi cela que la géographie du politique permet de saisir. Un glossaire des notions clés et une vingtaine de cartes complètent cette synthèse, qui s’adresse aussi bien aux étudiants en géographie qu’à un public curieux. Jacques Lévy est géographe, directeur de la chaire Intelligence spatiale de l’Université polytechnique Hauts-de-France et membre du rhizome de recherche Chôros. Il a reçu en 2018 le prix international Vautrin-Lud, considéré comme la plus haute distinction dans le domaine de la géographie. Il a enseigné la géographie du politique à l’École polytechnique fédérale de Lausanne et à l’université de Reims.

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Jean-Joseph Boillot

Utopies made in Monde

Le sage et l’économiste

L’économie doit se réinventer et elle ne pourra le faire qu’en puisant son inspiration à la source de l’utopie.
Telle est la conviction qui anime ce livre foisonnant. Alors que nous sommes confrontés à une crise de civilisation industrielle et à une mondialisation devenue chaotique, il nous faut réouvrir les champs du possible. C’est ce que nous propose Jean-Joseph Boillot avec ce voyage en utopies.
Voyage dans l’histoire longue et universelle des utopies et des grandes traditions culturelles : taoïsme, bouddhisme, esprit des griots, christianisme social… Voyage aussi sur les pas de l’auteur, qui nous entraîne à la rencontre des utopies concrètes, de l’agroécologie indienne à l’esprit coopératif africain en passant par les montagnes sacrées chinoises jusqu’à son petit village normand.
De cette double traversée intellectuelle et géographique, Jean-Joseph Boillot tire une typologie commune et des leçons. Et si l’utopie du xxie siècle était tout simplement celle de la sagesse ? Et si l’économie devenait elle-même « sage » ?
Un livre qui montre comment l’économie, nourrie des sagesses du monde, offre une alternative aux scénarios de l’effondrement et aux sociétés de surveillance dystopiques.

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Michel Le Van Quyen

Cerveau et Nature

Pourquoi nous avons besoin de la beauté du Monde

« Pourquoi une promenade en forêt réduit-elle le stress ? Les sons, les odeurs de la nature, la présence animale nous font du bien, mais par quels circuits ? Notre capacité à lutter contre les maladies est-elle amplifiée à certaines saisons ?Nous sentons confusément que la beauté du monde est source de bienfaits, sans toujours mesurer la science fascinante, diverse et subtile à l’œuvre : il était temps de la révéler. »

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Jean-Marc Jancovici

Le changement climatique expliqué à ma fille

4 mai 2017

Voilà un petit livre qui va à coup sûr passionner les adolescents. Pas seulement parce qu’il propose un état des lieux parfaitement clair de la planète – ce qu’ils ne trouvent pas encore à l’école ni dans les médias –, mais surtout parce que la nécessaire révolution des modes de pensée les concerne au premier chef. La raréfaction du pétrole et le réchauffement climatique vont tout changer : habitat, transports, alimentation, métiers, façons de vivre et de consommer. Catastrophe écologique puis sociale ? Si rien n’est fait, assurément. Mais aussi merveilleuse occasion de libérer sa créativité et son imagination, et de réfléchir en toute connaissance de cause à son métier de demain. Les  » drogués du pétrole  » que sont les parents d’aujourd’hui auront-ils des enfants plus clairvoyants et plus sages ? Ce livre peut y contribuer.

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Jean-Marc Jancovici & Christophe Blain

Le Monde sans fin, miracle énergétique et dérive climatique

La rencontre entre un auteur majeur de la bande dessinée et un éminent spécialiste des questions énergétiques et de l’impact sur le climat a abouti à ce projet, comme une évidence, une nécessité de témoigner sur des sujets qui nous concernent tous. Intelligent, limpide, non dénué d’humour, cet ouvrage explique sous forme de chapitres les changements profonds que notre planète vit actuellement et quelles conséquences, déjà observées, ces changements parfois radicaux signifient. Jean-Marc Jancovici étaye sa vision remarquablement argumentée en plaçant la question de l’énergie et du changement climatique au cœur de sa réflexion tout en évoquant les enjeux économiques (la course à la croissance à tout prix est-elle un leurre ?), écologiques et sociétaux. Ce témoignage éclairé s’avère précieux, passionnant et invite à la réflexion sur des sujets parfois clivant, notamment celui de la transition énergétique. Christophe Blain se place dans le rôle du candide, à la façon de son livre « En cuisine avec Alain Passard » et de « Quai d’Orsay » signé avec l’expertise d’un coauteur : un pavé de 120 pages indispensable pour mieux comprendre notre monde, tout simplement !

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Jean-Pierre Luminet

Les bâtisseurs du ciel (1640 pages !!!)

Jean-Pierre Luminet est astrophysicien, directeur de recherche au CNRS. Essayiste, romancier et poète, son œuvre traduite dans de nombreux pays est un pont inspiré entre le monde des sciences et celui de la littérature.

Un livre qui en réuni 4 (éditions Poche) :  » Le secret de Copernic « ,  » La discorde céleste « ,  » L’œil de Galilée  » et  » La perruque de Newton « .

« Ce pavé est un must pour tous les astronomes amateurs. Il suit la vie des principaux « bâtisseurs du ciel » et révèle bien des surprises, Copernic le chanoine guerrier, la pauvreté et la fragilité de Kepler ou le côté mystique de Newton.
Un regret : le titre est un peu large : Copernic a droit à un tome, puis le 2e tome de Kepler est en fait dédié à Ticho Brahe, le 3e tome (Galilée) suit la vie de Kepler et effleure à peine Galileo, et enfin Newton partage la vedette avec ses accolites de l’époque (Halley en particulier) ».
(Source & commentaires du site Amazon)

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Nigel Barley

De l’anthropologie en général, du métier en particulier

Après des études de langues à l’université de Cambridge, il a obtenu un doctorat en anthropologie sociale à l’université d’Oxford. Après divers emplois universitaires, il travaille au British Museum comme assistant-conservateur au département d’ethnographie jusqu’en 2003. Il rencontre un certain succès1 avec ses trois premiers livres (Un anthropologue en déroute, Le retour de l’anthropologue et L’anthropologie n’est pas un sport dangereux) en mêlant le récit de voyage, l’anthropologie et l’humour.

Que ce soit avec les Dowayo au Cameroun ou les Toraja sur l’île Indonésienne de Sulawesi, cet anthropologue qui se dit lui-même « frivole »2, fait un compte-rendu informatif de son travail, de ses déboires et de ses réussites, chez ces peuples en décalage complet avec le monde moderne. Pour trois de ses livres (L’anthropologue mène l’enquête, Le dernier voyage du révérend et Un Rajah blanc à Bornéo, La Vie de Sir James Brooke), Nigel Barley part cette fois sur les traces d’un personnage historique ayant voyagé en Afrique ou en Asie du Sud-Est (respectivement Thomas Stamford Raffles, le révérend Emmanuel Truscot et James Brooke).

Il est régulièrement invité dans des musées du monde pour analyser et donner son avis sur des œuvres d’art provenant de l’Afrique noire. C’est ainsi que le Musée Barbier-Mueller l’a invité en 2015, et qu’il en a écrit le livre d’art Arts du Nigeria- Revisites, publié en français avant d’être traduit en anglais l’année suivante. (Source Wikipédia)

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Erving Goffman

Les rites d’interaction

Pas le plus récent des livres (1974), mais toujours d’une actualité déconcertante : la vie sociale est un théâtre, mais un théâtre particulièrement dangereux. A ne pas marquer la déférence qu’exige son rôle, à se tenir mal, à trop se détacher des autres comédiens, l’acteur, ici, court de grands risques. Celui, d’abord, de perdre la face ; et peut-être même la liberté : les hôpitaux psychiatriques sont là pour accueillir ceux qui s’écartent du texte. Il arrive ainsi que la pièce prenne l’allure d’un drame plein de fatalité et d’action, où l’acteur-acrobate – sportif, flambeur ou criminel – se doit et nous doit de travailler sans filet. Et les spectateurs d’applaudir, puis de retourner à leurs comédies quotidiennes, satisfaits d’avoir vu incarné un instant, resplendissant dans sa rareté, la morale toujours sauve qui les soutient.

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Marc Valleur – Jean-Claude Matysiak

Les nouvelles formes d’addiction

Qui dit «addict» suggère plaisir, mais un plaisir susceptible de se transformer en attraction fatale, en dépendance infernale. Il y a ceux qui passent des heures à jouer sur leur console, jusqu’à en oublier le reste de leur vie. Ceux qui s’adonnent à la passion, enchaînant un coup de foudre après l’autre. Ceux qui, après une journée sans sexe, sont en état de manque. Plus surprenant encore : il y a ceux qui, incapables de se séparer d’un partenaire maltraitant, sont devenus addicts à leur conjoint. Aujourd’hui, la souffrance des toxicomanes et des alcooliques est assez largement reconnue. Mais qu’en est-il des autres dépendances, dites «toxicomanies sans drogue» : le jeu vidéo et, sur Internet, la passion, ou encore le sexe ? Aux États-Unis, des dizaines de groupes thérapeutiques existent, qui aident ces dépendants d’un nouveau type en travaillant sur le modèle des Alcooliques anonymes. En France, des consultations spécialisées commencent à les accueillir et à les prendre en charge. Forts de leur expérience de psychiatres psychothérapeutes, Marc Valleur et Jean-Claude Matysiak nous invitent à réfléchir sur les mécanismes profonds de la dépendance et du lien. Où commence l’addiction ? Dans quelle mesure doit-on la considérer comme une maladie ? Faut-il la traiter ? Et surtout comment la traiter ?

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Olivier Babeau

Les nouvelles énergies pour les nuls

Les nouvelles énergies seront un des défis majeurs du XXIe siècle, et peut-être la clé donnant accès au paradis énergétique, là où l’énergie est inépuisable et pas chère. En attendant cette ère bénie, elles occupent régulièrement la une des médias et sont un sujet récurrent de débat mais aussi souvent d’affrontement. Pourquoi ? Parce que nous les connaissons mal, et que la façon dont on nous en parle est toujours la même, une forme de pensée unique s’étant peu à peu développée sur le sujet. Pourtant, à l’aube de choix majeurs, il est temps de dresser un bilan objectif de la situation énergétique aujourd’hui, puis d’interroger l’avenir, en répondant à quelques questions essentielles telles que : – Avec quelle(s) énergie(s) rouleront nos voitures demain ? – Nous chaufferons-nous de la même manière ? – L’éolien et le solaire remplaceront-ils à eux seuls le pétrole ? – Exploiterons-nous le gaz de schiste, et si oui, nous donnera-t-il l’indépendance énergétique ? Enfin, et c’est là l’essentiel, quel sera le coût réel de ces nouvelles énergies pour le consommateur, quel sera leur poids dans notre facture énergétique future ? Si moins polluer est une nécessité admise par tous, cela aura un coût élevé, que nous retrouverons sur nos factures. Et l’on est en droit de se demander si les Français accepteront de payer plus au nom du seul frein au changement climatique…

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Marshall Sahlins

Age de pierre, âge d’abondance

L’économie des sociétés d’abondance

Qu’en est-il de l’économie dans les sociétés primitives ? À cette question fondamentale, l’anthropologie économique répond classiquement : l’économie archaïque est une économie de subsistance et de pauvreté, elle parvient au mieux à assurer la survie du groupe incapable de sortir du sous-développement technique et sans cesse guetté par la famine. Travestissement théorique et idéologique des faits, réplique ici tranquillement un anthropologue et économiste américain de réputation internationale dans un ouvrage devenu très vite un classique contemporain. Passant des chasseurs australiens et bochimans aux sociétés néolithiques d’agriculteurs primitifs telles qu’on pouvait encore les observer en Afrique ou en Mélanésie, au Viêt Nam ou en Amérique du Sud, relisant sans parti pris les textes connus et y ajoutant des données chiffrées, Marshall Sahlins affirme que non seulement l’économie primitive n’est pas une économie de misère, mais qu’elle est la première et jusqu’à présent la seule société d’abondance. L’homme primitif ne rentabilise pas son activité, non pas du fait qu’il ne sait pas le faire, mais parce qu’il n’en a pas envie. À partir de cette remise sur pied, tout le dossier de la question de l’origine de l’État et des stratifications sociales a été repris et débattu.

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David Graeber

Pour une anthropologie anarchiste

L’anarchisme, en tant que philosophie politique, est en plein essor. De fondement de l’organisation dans le mouvement altermondialiste qu’ils étaient, les principes anarchistes traditionnels ― autonomie, association volontaire, autogestion, entraide, démocratie directe ― en sont venus à jouer ce rôle dans des mouvements radicaux de toutes sortes dans le monde entier.

Et pourtant, cela n’a eu presque aucun écho dans le milieu universitaire. Les anarchistes interrogent souvent les anthropologues sur leurs idées quant aux diverses façons d’organiser la société sur des bases plus égalitaires, moins aliénantes. Les anthropologues, terrifiés à l’idée de se voir accusés de romantisme, n’ont pour seule réponse que leur silence. Et s’il en était autrement ?

« On peut penser, à tout le moins, qu’être un professeur ouvertement anarchiste signifierait, remettre en question la façon dont les universités sont gérées ― cela non pas en demandant un département d’études anarchistes ―, ce qui, bien sûr, lui attirerait beaucoup plus d’ennuis que tout ce qu’il pourrait écrire par ailleurs. »

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Jean-Paul Demoule

Les dix millénaires oubliés qui ont fait l’histoire

Pendant 99  % de l’histoire de l’humanité, l’homme a été un nomade chasseur, pêcheur et cueilleur. Comment est-on passé aux sociétés inégalitaires et sédentaires qu’on connaît aujourd’hui  ? Que s’est-il passé pendant ces dix millénaires trop souvent absents de notre culture générale et médiatique  ?
Une invention décisive, en plusieurs endroits du globe  : celle de l’agriculture –  et de l’élevage. Grâce à elle, la population humaine va s’accroître rapidement, prendre le contrôle de la planète ce qui débouchera sur la création des premières villes, des premiers États et, finalement, de l’écriture et de l’histoire…
Jean-Paul Demoule explore les pratiques de cette «  révolution néolithique  » (la guerre, le travail ou encore la religion) avec la hauteur de vue de l’archéologue et la passion de transmettre. Il bouscule notre vision de la préhistoire et notre rapport au monde tel qu’il est, ou tel qu’il pourrait être.

Jean-Paul Demoule est archéologue et professeur émérite. Spécialiste du néolithique et de l’âge du Fer, il a publié une vingtaine d’ouvrages et a codirigé Une histoire des civilisations. Comment l’archéologie bouleverse nos connaissances (La Découverte, 2018).

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Richard Dawkins

Le gène égoïste

On a dit du Gène égoïste qu’il était le livre le plus important écrit sur la théorie de l’Évolution, depuis Darwin. Ce livre, paru en 1976, est devenu un classique dont tous les manuels s’inspirent. La théorie du gène égoïste, nous dit Richard Dawkins, c’est la théorie de Darwin exprimée autrement. Il existe en effet deux manières de considérer la sélection naturelle : celle du gène et celle de l’individu. Plutôt que de se focaliser sur l’organisme individuel, Richard Dawkins adopte le point de vue du gène sur la nature pour démontrer, la suite des travaux de R.A. Fischer dans les années 1930 et de W.D. Hamilton et G.C. Williams dans les années 1960, que nous sommes des machines à survie, des robots programmés à l’aveugle pour préserver les molécules égoïstes connues sous le nom de gènes. Selon Richard Dawkins, il faudrait presque lire ce livre comme s’il s’agissait de science fiction, car il fait appel à l’imagination du lecteur. Son style brillant et plein d’humour est une démonstration de la façon dont des idées scientifiques complexes peuvent être expliquées au grand public. Avec lui, la biologie devient aussi excitante qu’un roman d’aventures. En 1989, Richard Dawkins a remanié son ouvrage, procédant à des ajouts et mises au point. C’est cette édition de 1989, parue en 1990 chez Armand Colin, que nous reprenons ici. Éthologue, Richard Dawkins est l’un des plus brillants représentants de la nouvelle école en biologie et se situe dans le courant néodarwinien. Il a étudié sous la direction du prix Nobel Niko Tinbergen la zoologie, à l’université d’Oxford où il enseigne à présent. Il est l’auteur de L’Horloger aveugle (1989).

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Pour en finir avec Dieu

Peut-on vivre dans un monde sans religion ?Dans une attaque frontale contre la religion et la barbarie qu’elle engendre, Richard Dawkins dénonce  » l’illusion de Dieu « . Il estime que l’hypothèse de Dieu doit être analysée avec les mêmes outils rationnels et le même scepticisme que n’importe quelle autre. Il s’attache donc à faire la démonstration de la  » probabilité extrêmement faible de son existence « . Amoureux de la nature, le scientifique invite son lecteur à se tourner vers la splendeur du monde réel. Comprendre le monde du vivant, voilà qui, selon l’auteur, devrait permettre d’abandonner toutes les formes de superstition. Et notamment, celles remises au goût du jour par le créationnisme qui sévit dans de nombreux pays, en particulier aux États-Unis.

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Le bug humain

Sébastien Bohler

Peut-on lutter contre soi-même ? Et si notre cerveau était devenu notre pire ennemi ?

Plus qu’un moment critique nous vivons une véritable tragédie. Surpopulation, surpoids, surproduction, surconsommation, surchauffe, surendettement, nous avons basculé dans l’ère de tous les superlatifs qui mène l’humanité tout droit à sa perte. Si la capacité des ressources de la planète sont comptées, alors nos jours aussi le seront… Inéluctablement.
Mais alors que la situation empire heure après heure, aucune réponse collective tangible ne vient. Nous voyons le mur se rapprocher et nous ne faisons rien. La conscience de ce qui nous attend ne semble avoir aucun effet sur le cours des événements. Pourquoi ?
Sébastien Bohler docteur en neuroscience et rédacteur en chef du magazine Cerveau et psycho apporte sur la grande question du devenir contemporain un éclairage nouveau, dérangeant et original. Pour lui, le premier coupable à incriminer n’est pas l’avidité des hommes ou leur supposée méchanceté mais bien, de manière plus banalement physiologique, la constitution même de notre cerveau lui-même.

Au cœur de notre cerveau, un petit organe appelé striatum régit depuis l’apparition de l’espèce nos comportements. Il a habitué le cerveau humain à poursuivre 5 objectifs qui ont pour but la survie de l’espèce : manger, se reproduire, acquérir du pouvoir, étendre son territoire, s’imposer face à autrui. Le problème est que le striatum est aux commandes d’un cerveau toujours plus performant (l’homme s’est bien imposé comme le mammifère dominant de la planète) et réclame toujours plus de récompenses pour son action. Tel un drogué, il ne peut discipliner sa tendance à l’excès. À aucun moment, il ne cherche à se limiter.
Hier notre cerveau était notre allié, il nous a fait triompher de la nature. Aujourd’hui il est en passe de devenir notre pire ennemi.

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Un XXIè siècle irrationnel ?

Sous la direction de Stéphane François

Discours antivaccin, alterscience, complotisme, conspiration- nisme, archéologie  » romantique « , ésotérisme, New Age… La pensée irrationnelle connaît un essor rapide, démultiplié par les réseaux numériques. Chacun la côtoie sur Internet. Elle s’immisce dans tous les milieux, devenant pour certains, plus ou moins naïfs, un véritable fonds de commerce.

Discours antivaccin, alterscience, complotisme, conspiration- nisme, archéologie  » romantique « , ésotérisme, New Age… La pensée irrationnelle connaît un essor rapide, démultiplié par les réseaux numériques. Chacun la côtoie sur Internet. Elle s’immisce dans tous les milieux, devenant pour certains, plus ou moins naïfs, un véritable fonds de commerce. Penser en dehors ou contre la rationalité scientifique devient une nouvelle vision du monde à la fois alternative et radicale, souvent catastrophiste. Un monde où la science et le progrès paraissent fondamentalement négatifs, à l’opposé d’un passé idéal où l’homme vivait en harmonie avec la nature, sans maladie ni famine.

Malgré cette effervescence de l’irrationnel, peu de chercheurs académiques ont tenté d’analyser ces discours. En s’intéressant aux principales manifestations de cette pensée irrationnelle au XXIe siècle, dans une optique résolument pluridisciplinaire (sociologie, anthropologie, histoire, politique, philosophie, études littéraires), cet ouvrage déconstruit les idéologies, les cultures à l’œuvre dans ces discours antisystèmes. Les auteurs examinent également de quelle manière ces milieux participent de la subversion des valeurs établies et deviennent, parfois, des producteurs artistiques et culturels de qualité.

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L’amour liquide : De la fragilité des liens entre les hommes

Zygmunt Bauman

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La guerre des intelligences

Dr Laurent Alexandre

Depuis la parution en 2011 de son premier essai La mort de la mort, comment la technomédecine va bouleverser l’humanité, Laurent Alexandre s’est révélé comme l’un des plus visionnaires analystes des révolutions technologiques.
Il s’attaque aujourd’hui à l’Intelligence artificielle (IA) et aux vertigineuses mutations qu’elle va déclencher dans nos modes de vie, et en particulier dans notre conception de l’éducation.
D’un côté, l’IA progresse bien plus vite que tous les pronostics avancés  : la rapidité d’apprentissage de l’IA est multipliée par 100 chaque année. Il faut trente ans pour former un ingénieur ou un radiologue, quelques heures pour éduquer une IA  !
De l’autre, une école qui n’a pas évolué depuis 250 ans qui forme aux métiers d’hier et qui n’a pas intégré le bouleversement inévitable que l’IA va provoquer sur le marché du travail. Comment faire pour que nos cerveaux biologiques résistent à l’IA et restent complémentaires  ? Comment nos enfants pourront-ils rester compétitifs face à l’IA  ? Comment l’éducation, non totalement darwinienne, trouvera-t-elle sa place à côté des cerveaux de silicium boostés par les moyens presque infinis des GAFA et autres géants américains et chinois  ?
Quels scénarios l’Humanité devra-t-elle choisir  ? Faut-il accepter le vertige transhumaniste qui nous «  upgrade  » biologiquement mais nous maintient Homme  ? Fusionner avec l’IA en devenant des cyborgs  ? Interdire ou limiter puissamment l’IA  ?
C’est à cette réflexion fondamentale et passionnante que Laurent Alexandre nous invite.

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L’odyssée des gènes

Évelyne Heyer

Évelyne Heyer est professeure d’anthropologie génétique au Muséum national d’histoire naturelle où elle mène des recherches sur l’évolution génétique et la diversité de notre espèce. Familière des « Pygmées » et des peuples d’Asie centrale parmi lesquels elle a effectué de nombreuses missions, elle cherche à retracer l’histoire des populations humaines et à évaluer l’effet de la culture sur notre évolution génétique. Commissaire scientifique du Musée de l’Homme puis de l’exposition « Nous et les Autres. Des préjugés au racisme ».

Les gènes sont une fascinante machine à remonter le temps depuis que nous savons faire « parler » non seulement l’ADN des Sapiens actuels, mais aussi celui de nos lointains ancêtres. En nous faisant partager les derniers résultats des laboratoires comme ses péripéties sur le terrain, Évelyne Heyer dévoile un récit qui semblait à jamais inaccessible : celui de l’aventure humaine. Ou comment une espèce, qui s’est séparée des chimpanzés il y a 7 millions d’années à peine, a pu conquérir la planète. Dans cette grande fresque, vous cheminerez aux côtés de cousins disparus tels Néandertal et Denisova, ou du mystérieux peuple des steppes qui aurait imposé les langues indo-européennes. Au gré des migrations et des mélanges, vous suivrez les juifs de Boukhara, les armées de Gengis Khan ou encore ce millier de « filles du Roy » envoyées par Louis XIV peupler la Nouvelle-France – et aïeules de bon nombre de Québécois… Vous embarquerez avec les esclaves africains depuis leurs pays d’origine, que révèlent les tests génétiques. Une odyssée qui éclaire aujourd’hui nos différences et façonnera demain notre avenir. Une extraordinaire histoire collective dont nous sommes tous les héritiers.

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Ce que l’art préhistorique dit de nos origines

Emmanuel Guy

Historien de l’art paléolithique, docteur en préhistoire, Emmanuel Guy est l’auteur de Préhistoire du sentiment artistique (Les Presses du réel, 2011).

Que nous dit l’art préhistorique des sociétés qui l’ont produit ? À distance des interprétations religieuses communément admises, ce livre suggère d’en repenser la valeur sociale. Ce n’est pas sans raison, en effet, que l’art des grottes se signale, dès ses origines, par un goût marqué pour l’imitation. L’histoire de l’art nous rappelle à juste titre que le prestige suscité par l’imitation sert toujours les intérêts politiques d’une élite (voir la Grèce athénienne ou la Renaissance florentine). Mais plus encore, le savoir-faire exceptionnel qui est mis en œuvre dans les grottes révèlerait déjà des statuts différenciés entre les individus ; il nécessite à l’évidence un apprentissage et repose de surcroît sur des prédispositions naturelles que tous ne possèdent pas. La conséquence est majeure : les inégalités ne seraient pas nées, comme on le croit ordinairement, au Néolithique avec l’apparition de l’agriculture, mais dès le Paléolithique récent, en lien avec l’émergence d’un système économique fondé sur le stockage des ressources sauvages. La captation de ces surplus par une minorité aurait ainsi permis l’apparition de lignages dominants, et l’art des grottes aurait, dans cette optique, le rôle clé d’affirmer cette hiérarchie : équivalent d’un code héraldique, il permettrait à une caste de se différencier en se prévalant de ses origines mythiques. D’établir, en somme, les bases d’un « paléo-capitalisme » préhistorique.
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Samuel Alizon

L’épidémiologie évolutive, selon un terme introduit par Paul Ewald, consiste à analyser de concert l’évolution et la propagation des agents infectieux.

Elle est motivée par les vitesses d’évolution rapide de nombreux parasites (virus et bactéries notamment) qui font que les échelles des temps épidémiologiques et évolutifs se superposent. Cette approche est liée à celle de l’écologie évolutive.

L’épidémiologie détermine les pressions de sélection agissant sur les pathogènes (par exemple l’utilisation d’antibiotiques va sélectionner l’évolution de résistances). En retour, l’évolution des pathogènes affecte la manière dont ils se propagent (une souche résistante se propage mieux dans un environnement riche en antibiotiques).

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Évolution adaptative

L’évolution des pathogènes peut modifier leur propagation si elle est adaptative ou délétère, c’est-à-dire si elle modifie des traits d’histoire de vie d’une infection pour augmenter ou diminuer la valeur sélective des pathogènes.

Évolution de la résistance

L’une des raisons de l’importance de l’évolution des pathogènes est la résistance aux traitements anti-infectieux. L’évolution de la résistance peut se faire de novo (lorsqu’une infection causée par une souche sensible au traitement devient résistante) ou par la transmission de souches déjà résistantes. Dans les deux cas, l’épidémiologie joue un rôle central. En retour, le fait d’être résistant modifie la capacité des souches à se propager.

Les études combinant épidémiologie et évolution de la résistance ont permis de mettre en évidence le rôle de la structure spatiale. Ceci a des implications pour les systèmes de santé car, à nombre de patients équivalents, des grands hôpitaux sont plus susceptibles de faire face à de l’évolution de résistances que des petits hôpitaux.

Évolution de la virulence

Historiquement, de nombreuses études se sont intéressées à pourquoi les maladies infectieuses nuisent à leurs hôtes. Pour comprendre l’évolution de la virulence, il faut comprendre comment les maladies se propagent car les bénéfices expliquant le maintien de la virulence sont souvent liés à une transmission accrue du parasite. Ainsi, dans le cas de l’infection par le VIH, il a été montré que les souches les plus virulentes sont aussi celles qui sont les plus contagieuses.

L’épidémiologie des parasites peut avoir de nombreux effets sur l’évolution de la virulence. Ainsi, la structure spatiale de la population d’hôte peut favoriser des souches plus ou moins virulentes. De plus, l’utilisation de traitements peut aussi sélectionner des souches plus virulentes, comme cela a été observé dans le cas des vaccins ciblant le virus de la maladie de Marek chez les poulets

Évasion immunitaire

Une longue coévolution des parasites avec leurs hôtes leur a permis de sélectionner des moyens d’échapper à la réponse immunitaire de l’hôte, phénomène dénommé « évasion immunitaire ». Plusieurs grandes stratégies d’évasion peuvent être utilisées par des parasites :

Une stratégie consiste à tromper ou manipuler l’immunité de l’hôte en se cachant dans des tissus où les globules blancs ont peu d’accès, ou en se déguisant pour leur échapper. Le parasite peut aussi parfois manipuler l’antigène du complexe majeur d’histocompatibilité, c’est-à-dire la molécule HLA-G (connue pour être impliquée dans la tolérance du système immunitaire, dont tolérance fœto-maternelle) comme dans le cas de l’échinocoque

Une autre stratégie consiste à constamment évoluer : le virus influenza, par un processus appelé dérive antigénique, mute régulièrement un peu, ce qui lui permet de causer des nouvelles infections chaque année dans les régions où il n’est pas endémique. Des tests d’immunogénicité sont utilisés pour générer des données permettant de visualiser cette évolution

Phylodynamique

L’évolution des parasites peut aussi être neutre, c’est-à-dire qu’elle n’affecte pas leur propagation. Les épidémiologistes peuvent néanmoins utiliser cette information pour inférer comment le parasite s’est propagé. Cette combinaison de l’épidémiologie et des approches phylogénétique est appelé phylodynamique. Elle est particulièrement appropriée pour étudier les infections causées par des virus évoluant rapidement.

Émergence évolutive

La capacité d’un agent infectieux émergent à causer une épidémie est déterminée par son taux de reproduction de base (dénoté R0), c’est-à-dire par le nombre d’infections secondaires engendrées par un individu infecté dans une population d’hôtes tous susceptibles.

Une infection ayant un R0<1 est vouée à l’extinction dans un temps fini. Toutefois, avant de s’éteindre, le parasite peut causer suffisamment d’infections pour qu’une mutation ait le temps de se produire, qui le rende mieux adapté à son hôte (lui conférant ainsi un R0>1).

Ce processus, qui met en jeu l’évolution dans une émergence, est appelé émergence évolutive3. C’est une variante du processus appelé sauvetage évolutif.

Un exemple classique d’une telle émergence est celui du virus du chikungunya sur l’île de la Réunion en 2005-2006 où une mutation a rendu le virus très adapté pour exploiter un nouveau vecteur, le moustique Aedes albopictus.

Infections multiples

L’une des raisons poussant à combiner épidémiologie et évolution est que très souvent les infections sont génétiquement diversifiées, c’est-à-dire que les hôtes sont infectés par plusieurs souches ou espèces de parasites.

Les infections multiples ont un effet direct sur l’évolution de la virulence et de la résistance. Elles sont aussi la source des événements de recombinaison entre différentes souches d’un même parasite, qui peuvent modifier la dynamique évolutive et compliquer l’inférence phylogénétique.

(Source Wikipedia)



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 « Un savant à la plage »

Une collection à lire « sans se prendre la tête » sur la plage de vos vacances … Simples sans être simplistes, ils permettent à monsieur ou madame « tout-le-monde » de saisi des concepts d’une grande puissance intellectuelle. A découvrir sans attendre.

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Eric Orsenna

Erik Orsenna, de l’Académie française, est l’auteur d’une œuvre riche, abondante et incroyablement variée tant dans ses propos que dans sa forme. Il est notamment l’auteur de La grammaire est une chanson douce (2001, traduit en douze langues), Sur la route du papier, le dernier volume d’une quadrilogie à succès rendant hommage au coton, à l’eau, au moustique et au papier.






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Jared Diamond

Jared Diamond, né le 10 septembre 1937 à Boston, est un géographe, biologiste évolutionniste, physiologiste, historien et géonomiste américain. Professeur de géographie à l’université de Californie à Los Angeles (UCLA), il est surtout connu pour ses ouvrages de vulgarisation scientifique : De l’inégalité parmi les sociétés (prix Pulitzer 1998) et Effondrement.

Le Troisième Chimpanzé

Le premier livre populaire de Diamond, Le Troisième Chimpanzé : Essai sur l’évolution et l’avenir de l’animal humain (1991), examine l’évolution humaine et son incidence pour le monde moderne, en intégrant des preuves issues de l’anthropologie, de la biologie de l’évolution, de la génétique, de l’écologie et de la linguistique. Le livre décrit comment les humains ont évolué pour être si différents des autres animaux, même s’ils partagent plus de 98 % de notre ADN avec le chimpanzé pygmée et le chimpanzé commun. Le livre examine également les origines animales du langage, des arts, de l’agriculture, du tabagisme et de la consommation de drogues, ainsi que d’autres attributs apparemment uniquement humains. Il a été bien accueilli par les critiques et a remporté le prix de la Royal Society pour un livre en science (en) en 1992.

De l’inégalité parmi les sociétés

Dans son deuxième livre De l’inégalité parmi les sociétés (Guns, Germs, and Steel), prix Pulitzer 1998, il développe la thèse que la situation internationale actuelle est le résultat des processus entamés durant la période moderne, c’est-à-dire depuis 13 000 ans, faisant intervenir l’interaction de facteurs technologiques (développement des armes) et biologiques (réservoir de maladies endémiques et de résistance associées). Selon Diamond, ce sont les facteurs avant tout géographiques et biogéographiques, comme la répartition des espèces domesticables avantageuses ou la configuration de barrières naturelles, qui déterminent la vitesse et les limites du développement (technologie, forme sociale, quantité de population), et qui expliquent seules le fait que les sociétés actuellement dominantes sont issues de l’ouest de l’Eurasie. Il réfute notamment les explications racistes, ethnocentristes, ou socio-religieuses de la supériorité des sociétés occidentales, ainsi que l’idée d’une supériorité intellectuelle ou morale des blancs.

La deuxième partie examine comment la production alimentaire locale basée sur ces produits domestiques a conduit au développement de populations humaines denses et stratifiées, à l’écriture, à l’organisation politique centralisée et aux maladies infectieuses épidémiques. La troisième partie compare le développement de la production alimentaire et des sociétés humaines entre différents continents et régions du monde.

Le livre est devenu un succès international tant par les ventes que par sa notoriété. Il a été traduit en 33 langues et a reçu plusieurs prix, dont un prix Pulitzer, le prix Aventis récompensant les livres scientifiques populaires pour leur qualité scientifique17 et le prix Phi Beta Kappa de 1997 en sciences. Une série documentaire télévisée basée sur ce livre est produite par la « National Geographic Society » en 2005.

Effondrement

En 2005, l’ouvrage Effondrement : comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie (Collapse: How Societies Choose to Fail or Succeed), soutient que pour certaines communautés humaines, telles que celles de l’île de Pâques, des Mayas ou des Vikings du Groenland, une des causes de leur disparition serait liée à leur impact sur leur environnement, tout en affirmant qu’il ne connaît « aucun cas dans lequel l’effondrement d’une société ne serait attribuable qu’aux seuls dommages écologiques ». Jared Diamond étudie également les sociétés islandaise, japonaise ou tikopienne, pour montrer que celles-ci, malgré d’énormes handicaps environnementaux, sont parvenus à survivre ; il s’efforce d’en tirer des leçons pour nos sociétés modernes.



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Boris Cyrulnik

Boris Cyrulnik, né le 26 juillet 1937 à Bordeaux, est un auteur de livres grand public traitant de psychologie et de récits de vie, ainsi qu’une personnalité médiatique française. Médecin neuropsychiatre de formation ayant un temps exercé comme tel mais aussi comme psychanalyste, il a animé un groupe de recherche en éthologie clinique au centre hospitalier intercommunal de ToulonLa Seyne-sur-Mer. Il est actuellement directeur d’études du diplôme universitaire (DU) d’éthologie humaine de l’université de Toulon.

Boris Cyrulnik est surtout connu pour avoir vulgarisé le concept de « résilience » (renaître de sa souffrance) qu’il a tiré des écrits de John Bowlby. À la suite de ce dernier, Boris Cyrulnik voit d’abord l’éthologie comme « un carrefour de disciplines ».

Il est membre du comité d’honneur de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD). Boris Cyrulnik est également engagé pour la protection de la nature et des animaux. Il est un ami de Jane Goodall et membre de l’Institut Jane Goodall France.



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Bernard Werber

Trilogie des fourmis

Le temps que vous lisiez ces lignes, sept cents millions de fourmis seront nées sur la planète. Sept cents millions d’individus dans une communauté estimée à un milliard de milliards, et qui a ses villes, sa hiérarchie, ses colonies, son langage, sa production industrielle, ses esclaves, ses mercenaires… Ses armes aussi. Terriblement destructrices.

Lorsqu’il entre dans la cave de la maison léguée par un vieil oncle entomologiste, Jonathan Wells est loin de se douter qu’il va à leur rencontre.
A sa suite, nous allons découvrir le monde fabuleusement riche, monstrueux et fascinant de ces «infraterrestres», au fil d’un thriller unique en son genre, où le suspense et l’horreur reposent à chaque page sur les données scientifiques les plus rigoureuses.
Voici pour la première fois un roman dont les héros sont des… fourmis !

Biographie de l’auteur

Dès l’âge de 16 ans, Bernard Werber écrit des nouvelles, des scénarios, des pièces de théâtre. Après des études de criminologie et de journalisme, il devient journaliste scientifique. À 30 ans, il rencontre un énorme succès avec son premier roman, Les Fourmis. Bernard Werber propose un nouveau genre littéraire qu’il nomme « philosophie fiction », mêlant science-fiction, philosophie et spiritualité. À travers différents regards exotiques, extérieurs, celui des animaux, mais aussi des arbres, des divinités antiques ou de potentiels extraterrestres, il tente de comprendre la place de l’homme dans l’univers. 

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Neurosciences et sciences cognitives

Parlez-vous cerveau ?

Mémoire, émotions, conscience, langage… les sciences du cerveau ont la particularité d’éclairer un domaine qui nous parle, mais dans une langue que nous ne parlons pas ! Une langue étrangère truffée de mots abscons : glie, synapse, récepteur membranaire, hippocampe, mémoire épisodique, cortex… autant de termes qui se dressent comme un mur entre notre cerveau et nous.

Avec Parlez-vous cerveau ?, faites enfin tomber ce mur en vivant une expérience qui tient autant de la leçon de choses cérébrales que des aventures extraordinaires de Monsieur (ou Madame) Cerveau. Une expérience inédite et jubilatoire pour un bilinguisme non moins inédit : Parlez-vous cerveau ? Ou comment devenir bilingue français-cerveau !

Ce livre est né d’une série estivale qui a réuni des millions d’auditeurs sur France Inter. De la radio au livre, le plaisir originel est intact, et l’écriture enrichie fait résonner ces mots du cerveau dans une comédie humaine dont chacun d’entre nous est le personnage principal.

La bosse des maths

Oui, la bosse des maths existe ! Enfants ou adultes, calculateurs prodiges ou simples mortels, nous venons tous au monde avec une intuition des nombres. Peut-on localiser des zones spécifiques du cerveau ? L’imagerie cérébrale permet-elle d’identifier les neurones dédiés aux mathématiques ? Et comment aider l’enfant qui rencontre des difficultés à calculer ? Pour comprendre pourquoi vous n’arrivez pas à retenir 7 x 8, comment une lésion cérébrale peut vous faire oublier 3 – 1 ou comment apprendre à extraire la racine cinquième de 759 375, suivez l’auteur dans les circonvolutions cérébrales de La Bosse des maths ! Stanislas Dehaene est professeur au Collège de France, titulaire de la chaire de psychologie cognitive expérimentale et membre de l’Académie des sciences. Il a publié Les Neurones de la lecture, ouvrage qui a rencontré un très grand succès.

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