Home » International » Birmanie, la répression continue

Birmanie, la répression continue

Birmanie la répression continue

Alors que le Royaume-Uni a demandé une nouvelle réunion du Conseil de sécurité de l’ONU vendredi, l’armée  continue a ignorer les  condamnations de la communauté internationale.

La police birmane tire à belles réelles sur les manifestants et manifestantes.

La police birmane tire à balles réelles sur les manifestants et manifestantes. — AP/SIPA

Une nouvelle journée sanglante en Birmanie. Au moins sept manifestants prodémocratie ont été tués et plusieurs blessés,  ce mercredi 3 mars 2021, par les forces de sécurité qui continuent à tirer à balles réelles. Plusieurs manifestants ont été abattus lors d’un rassemblement anti-coup d’Etat dans la ville de Monywa, deux autres manifestants ont aussi été abattus à Mandalay durant la même journée, ce qui a été apporté par France 24 mercredi 3 mars 

Des images diffusées sur les réseaux sociaux montraient le jeune manifestant couvert de sang transporté loin des barricades par ses amis. Sur d’autres, on pouvait entendre une série de détonations, tandis que des contestataires scandaient : « Notre révolte doit réussir. »

Cette journée sanglante n’est pas la première, d’après les Nations-Unies plus de 18 manifestants auraient été abattus rien que dimanche dernier.

Près d’un millier de Birmans manifestaient ce samedi à Rangoun, devant des policiers tenant des boucliers. Photo STR/AFPTV/AFP

Six journalistes arrêtés

Malgré les violences, les mouvements de manifestation continuent pour demander le départ des militaires mais aussi la libération des centaines de prisonniers politique capturés ces dernière semaines. La répression continue aussi sur le terrain judiciaire. L’ex-président de la République, Win Myint, déjà inculpé pour ne pas avoir respecté des restrictions liées au coronavirus, est désormais accusé d’avoir enfreint la Constitution, a indiqué l’avocat Khin Maung Zaw. Quant à Aung San Suu Kyi, toujours détenue au secret, est elle visée par quatre chefs dont « incitation aux troubles publics ». (à voir la demande de la communauté internationale concernant la libération la libération d’Aung San Suu Kyi.)

Six journalistes birmans, dont Thein Zaw, un photographe de l’agence américaine Associated Press (AP), ont été inculpés. Les chefs d’inculpations sont : « avoir causé la peur dans la population, répandu de fausses informations (…) ou incité des employés du gouvernement à la désobéissance »

Accès difficile à Twitter et Instagram

L’accès à Twitter et Instagram avait déjà été restreint vendredi soir pour tenter de faire taire la contestation, surtout sur les réseaux sociaux où les hashtags #WeNeedDemocracy, #HeartheVoiceofMyanmar, #Freedomfromfear ont été utilisés des millions de fois.

Le groupe norvégien Telenor, l’un des principaux opérateurs de télécommunications du pays, a confirmé que les autorités avaient ordonnées le blocage de ces plateformes « jusqu’à nouvel ordre »: à voir, coupure d’internet nationale contre les manifestations 

Facebook bloqué

« Nous sommes profondément préoccupés » par cette injonction qui porte atteinte « au droit des gens de faire entendre leurs voix », a indiqué un porte-parole de Twitter.

L’armée avait ordonné deux jours plus tôt d’empêcher l’accès à Facebook, principal outil de communication pour des millions de Birmans.

Ces réseaux servent à « provoquer des malentendus chez le public », a justifié le ministère des Transports et des Communications. Pour tenter d’échapper à la censure, des Birmans se tournent vers des VPN, outils virtuels qui permettent de contourner toute restriction géographique

La communauté internationale impuissante

Ces nouvelles violences marquent un échec pour la communauté internationale, dans l’incapacité d’interrompre la spirale de violence meurtrière. L’armée fait toujours la sourde oreille à leurs condamnations. Alors que le Royaume-Uni a demandé une nouvelle réunion du Conseil de sécurité vendredi, les entretiens vont se poursuivre à l’international pour tenter de trouver une issue à la crise. Début février, ses 15 membres avaient publiés une déclaration commune qui exprimait leur préoccupation sans toutefois condamner le coup d’Etat, Pékin et Moscou, alliés traditionnels de l’armée birmane, s’opposant à une telle formulation.

Cette fois, même l’ambassadeur Birman aux Nations unies, Kyaw Moe Tun, a rompu de manière spectaculaire avec les généraux putschistes la semaine précédente en appelant à « mettre fin au coup d’Etat ». Depuis, la junte lui a désigné un remplaçant aux Nations Unies, tandis que Kyaw Moe Tun assure toujours représenter le pays, un imbroglio juridique qui devra être tranché par l’ONU.


Leave a comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

buy windows 11 pro test ediyorum