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Ali Boumendjel torturé puis défenestré : le président français reconnait la responsabilité de l’armée francaise.

« Au cœur de la Bataille d’Alger, il fut arrêté́ par l’armée française, placé au secret, torturé, puis assassiné le 23 mars 1957. » Ce sont ces quelques mots du communiqué de presse publié par l’Elysée le 2 mars qui mettent fin à un mensonge d’état vieux de plus de soixante ans.

Malika Boumendjel, veuve de l’avocat algérien Ali Boumendjel donne une interview en mai 2001 à son domicile à Puteaux (Hauts-de-seine), sur la mort de son mari lors de ses quarante-trois jours de détention par l’armée française, le 23 mars 1957. ERIC FEFERBERG / AFP

L’annonce a été faite par le président, ce mardi après-midi, directement aux petits-enfants de l’avocat qui étaient invités pour l’occasion à l’Elysée. Une nouvelle étape pour l’état français dans la reconnaissance ce que l’état algérien qualifie de crimes coloniaux est franchi, mais cela n’est pas suffisant pour beaucoup d’associations et d’historiens.

Torturé puis défenestré par l’armée française.

Ali BOUMENDJEL, était un avocat et militant de nationaliste Algérien, mais surtout une figure importante du combat pour l’indépendance algérienne. C’était aussi un des symboles des nombreux mensonges et secrets d’états qui entourent les actions de l’armée française lors du conflit algérien. Pour rappel, le militant fut arrêté, puis torturé à de nombreuses reprises avant d’être assassinai par des militaires français en se faisant jeter du haut d’un immeuble afin de simuler un suicide de la part de ce dernier. Pour sa famille et ses proches, cette idée semble improbable et depuis son assassinat en 1957 sa femme s’était battu avec les autorités françaises pour qu’elles reconnaissent leurs responsabilités dans la mort de son mari. Ce sont les petits-enfants de ce dernier qui ont réussi mener à bout ce combat et c’est pour cela que selon le Monde.fr ils étaient invités ce soir-là à l’Elysée.

Le travail compliqué de la mémoire de la Guerre d’Algérie.

Cette reconnaissance de la part du président français se fait dans le cadre d’un grand travail sur la mémoire de la guerre d’indépendance algérienne lancée par le président Emmanuel MACRON, le premier président de la Ve République qui n’était pas vivant au moment du conflit. Il a reçu le 20 janvier 2021, le rapport qu’il avait commandé à l’historien Benjamin Stora, historien spécialiste de l’histoire de l’Algérie. Ce dernier recommandait la réalisation de « gestes d’apaisement » des relations autour des mémoires du conflit. Ce n’est pas la première déclaration du président sur le sujet, puisqu’en septembre 2018, il avait reconnu la responsabilité de l’armée française dans la disparition de Maurice Audin, membre du Parti communiste algérien disparu le 11 juin 1957, qui lui aussi avait été « torturé puis exécuté ou torturé à mort ».

Pour beaucoup d’observateurs, dont le journal Libération, le travail de mémoire est loin d’être fini. Les mémoires de ce conflit colonial sont plurielles et complexes notamment autour du rapport des descendants des acteurs du conflit entre les harkis qui se disent abandonnés par la France, les victimes des crimes coloniaux de la France, les descendants de pieds-noirs et des soldats français mobilisé voir appelés au service militaire en Algérie.  Cette tension entre les différentes mémoire est visible dans les commentaires qui ont pu etre fait à la suite de cette annonce dans un des chats de l’édition numérique du journal le Monde.

Peut-il y avoir une réconciliation mémorielle digne de ce nom lorsque l’on sait que le pouvoir algérien refuse de reconnaître les crimes du FLN perpétrés sur certains algériens et surtout sur les harkis ?

-Ali La pointe

 

Mon grand père n’a jamais voulu parler de son passage en Algérie en tant que soldat, une collègue née à Alger en 1960 se raidit dès que je prononce ne sert ce que le ‘Al’. Est ce que la réconciliation ne passe pas d’abord par le recueil de milliers de témoignages qui se sont perdus ces dernières années? Une reconnaissance aussi des pieds-noirs restés en Algérie, tous ne sont pas revenus. Et ensuite par l’éducation sur cette guerre à l’école et un apprentissage reconnu de l’arabe en France pour construire plus de ponts? Des échanges scolaires comme on fait tellement avec l’Allemagne

-Constantine

Le chemin de la réconciliation reste long. D’un côté comme de l’autre de la Méditerranée, il faudrait surtout que toute la lumière soit faite sur des événements qui furent dramatiques, complexes, souvent difficiles à assumer, mais cela semble le prix à payer pour regarder l’Histoire en face.

 

J.C


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