Le génocide arménien.

 Ce vendredi est célébré le 94 e anniversaire du génocide arménien. En 1915, ce sont entre  650 000  (chiffre donné dans le  numéro 341 de la revue « L’histoire ») et 1.2 million Arméniens ( chiffre sur le site  Hérodote), qui ont été victimes du premier génocide du XXe siècle.

  Les 1er et 5 novembre 1914, l’empire ottoman entre en guerre aux côtés de l’Allemagne persuadé que celle-ci va la remporter. Pourtant, dès les premiers mois, la situation est catastrophique pour l’empire. Le 25 avril 1915, à la suite de l’expédition navale des Alliés, la capitale est directement menacée. C’est à ce moment là que la décision est prise de déporter les Arméniens, communauté de 1.5 million personnes vivant dans l’empire et perçu par le pouvoir en place, les « jeunes Turcs », comme une menace, une cinquième colonne et déjà victimes de vagues de persécutions. Enver Pacha, ministre de la guerre ottoman et membre du triumvirat qui dirige l’empire, ne dit-il pas au Consul américain en parlant des Arméniens « on ne peut pas se permettre une attaque dans le dos ».

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/x5n5s1_genocide-armenien-temoignage-dune-m_news[/dailymotion]

  L’offensive contre les Arméniens va à partir de ce moment là s’accélérer. Il y a tout d’abord les déportations d’abord localisées ( province de Konya, Istanbul) puis généralisées puisque l’ordre est donné le 21 juin 1915 , de déporter  » tous les Arméniens sans exception ».  Des centaines de milliers d’hommes, de femmes, de vieillards et d’enfants sont contraints de marcher plusieurs jours pour se rendre dans des déserts où ils sont éparpillés. Là au milieu de nul part où ils ne peuvent trouver ni nourriture,  ni refuge, ils sont destinés à mourir de faim. A ces déportations se rajoutent des massacres qui se multiplient en particulier entre le mois de mai et l’été 1915. Ces massacres, qui ne cessent définitivement que le 29 août 1915, sont perpétrés par les forces auxilaires et les irréguliers « les bachibozouks ».

94 ans après ce drame, la Turquie ne parle toujours pas de génocide mais de « tragédie » et les relations diplomatiques entre les deux Etats, arménien et turc, restent toujours tendues. Malgré tout, la situation évolue favorablement. Une pétition datant de décembre 2008 signée par 30 000 Turcs et demandant pardon ainsi que l’assassinat du journaliste turco-arménien, Hrant Dink, le 19 janvier 2007, ont permis une prise de conscience de la part d’Ankara lorsque a été scandé dans les rues par des milliers de Turcs « nous sommes tous Arméniens ». Une feuille de route vient d’être signée entre les deux Etats pour une normalisation de leurs relations et pour la mise en place de commissions bilatérales d’historiens afin d’étudier les évenements de 1915. La paix et la vérité sont sur la bonne voie.

 Pour en savoir davantage:

– Le numéro  341 de la Revue « L’Histoire ».

-Un roman graphique  » Medz Yeghern le grand mal » de Paolo Cossi. Editions Dargaud 2009 ( disponible au CDI)

– Le site d’Hérodote.net pour de plus grandes précisions historiques et celui d’Euronews relatant la commémoration du génocide en Arménie.

La géographie et l’invitation au voyage… suite.

  Au mois de septembre ( le 16) avait été proposée dans un article intitulé « la géographie et l’invitation au voyage »une vidéo mettant en scène un jeune danseur se produisant un peu partout à travers le monde dans différents lieux publics. Ce personnage propose de nouveau de nouvelles vidéos, dont celle-ci, facilement accessibles sur le site de partage vidéo Youtube. Mais qui est cet ulubrius?

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=fvE8iMbT1aQ[/youtube]

  On apprend sur le site Wikipedia qu’Il s’agit de « Matthew Harding né le 27 septembre 1976 dans le Connecticut  développeur de jeux vidéo et aujourd’hui une célébrité d’internet américain connu également sous le nom de Dancing Matt. Il réside à Seattle, dans l’État de Washington.

  Après sa carrière dans l’industrie du jeu vidéo à Brisbane en Australie, il a entrepris une série de voyages autour du monde. C’est au début de son périple, qu’un de ses amis qui le filmait l’invita a faire quelques pas de danse pour égayer un peu la vidéo. Depuis, il demande aux gens qu’il rencontre de le filmer en train d’esquisser ses quelques pas de danses dans des endroits publics, devant des monuments célèbres ou en plein milieu des rues. « 

  Harding, à ce jour, a traversé 42 Etats, a réalisé une publicité pour un groupe de cartes bancaires dans le même esprit que ses vidéos et a du, pour faire taire les polémiques, répondre aux questions de nombreux journalistes qui doutaient de la véracité des vidéos mises sur le net.

  Pour Matthew Harding l’aventure continue et merci à lui de nous faire sourire voire rire entre deux leçons à réviser ou entre deux copies à quelques semaines du baccalauréat.

Le génocide rwandais de 1994: le dernier génocide du XXe siècle.

  Le 6 avril 1994, il y a donc 15 ans pratiquement jour pour jour, débutait un nouveau génocide dans un XXe siècle déjà marqué par les génocides arménien, juif, tzigane, et cambodgien. Entre cette journée d’ avril 1994 et le mois de juillet de la même année, 800 0000 Tutsis et Hutus modérés vont être systématiquement assassinés.

  Le génocide  couvait au Rwanda depuis l’été 1993. En effet, comme l’écrit l’historien Jean-Pierre Chrétien dans un article de la revue « L’Histoire » en février 2006, une propagande raciste virulente, développée surtout par des médias officeux, comme la radio des Milles Collines, ravive l’idéologie des années 1950 – 1960. Celle-ci affirmait que les Tutsis étaient fourbes, dangereux et qu’ il faudrait s’en débarasser.  On assiste donc pendant  une année à une préparation du génocide qui est à la fois le fait de dirigeants civils et militaires. De plus il faut rappeler que  les colonisateurs occidentaux, le Rwanda est colonie belge jusqu’en 1962, ont nourri par leur attitude  une opposition Tutsis et Hutus qui auparavant n’existait pas.

  L’événement qui sert de prétexte au génocide va être l’attentat contre l’avion du président rwandais de l’ethnie Hutu, Juvénal Habyarimana, le 6 avril. Immédiatement après celui-ci où Habyarimana meurt, ainsi que le chef de l’Etat  du Burundi qui était dans le même avion, les massacres débutent.

  Ils se déclenchent simultanément dans la capitale à Kigali, au Sud, à l’Est et au Nord du pays. Les tueries sont conduites par des milices Hutus « les Interahamwé » de l’ex-parti unique, le MNRD ( Mouvement Républicain National pour la Démocratie et le Développement) du président rwandais  décédé dans l’attentat et par des soldats des Forces armées rwandaises mais auxquels se sont joints des milliers de Hutus. Il s’agit pour eux d’exterminer systématiquement ceux qu’ils appellent les « cancrelats », sobriquet injurieux attribué aux Tutsis et les Htus modérés. Les tueurs ont une liste de ceux qu’ils doivent tuer, preuve s’il en fallait de la planification, de la préparation de longue date du génocide.

( Témoignage vidéo de Patrick de Saint Exupéry journaliste au Figaro et présent au Rwanda lors du génocide)

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/x1145s_patrick-de-saintexupery-raconte-le_news[/dailymotion]

  Tout au long des semaines où ont lieu les massacres la radio des Milles collines,tous les matins, appelle les miliciens, mais aussi de simples paysans convoqués sur des « barrières », à assassiner  les Tutsis qui quant à eux tentent de fuir le Rwanda où  se cachent là où ils le peuvent, dans des marais  ou dans les églises par exemple. Ainsi les milices se reconstituent et tuent méthodiquement les Tutsis qu’ils découvrent à coup de gourdins cloutés, de machettes ou de lances et violent systématiquement les femmes (plus de 250 000).

  Au total jusqu’à l’arrivée des forces du Front Patriotique Rwandais Tutsi le 17 juillet 1994, 800 000 Tutsis sur les 1.25 million qui vivaient au Rwanda avant le génocide, ont été assassinés  ainsi que plusieurs milliers de Hutus modérés par près de 200 000 personnes en l’espace de seulement trois mois.

  La communauté internationale, malgré sa présence au Rwanda dès août 1993 avec l’envoi de 2000 hommes de l’ONU dans le cadre d’un accord de paix entre rebelles Tutsis et le pouvoir Hutu, reste sans réaction malgré les appels à l’aide.

Aujourd’hui le Rwanda panse ses plaies. Dès la fin des massacres a été mis en place un Tribunal pénal International pour le Rwanda (TPIR) installé à Arusha en Tanzanie, y ont été jugés et sont jugés les hommes qui ont participé au génocide. Le mémorial de Gisozi à Kigali rend hommage aux centaines de milliers de victimes et le nouveau chef de l’Etat Paul Kagame a engagé le Rwanda dans la voie de la réconciliation.

  La France est aussi mise en cause par le pouvoir actuel rwandais pour son soutien au président Habyramana. En effet malgré les massacres de population Tutsis entre 1990 et 1993 la France intensifie sa présence militaire aux côtés de l’armée rwandaise. Comme l’écrit Bruno Bruneteau dans son livre  » le siècle des génocides » la France s’est trouvée ainsi avec  le statut de « spectateur » de la génèse d’un génocide et n’a rien fait  pour empêcher ce drame monstrueux.

Pour aller plus loin:

A lire absolument: « Dans le nu de la vie », « la saison des machettes «  et « la Stratégie des Antilopes ». Tous évoquant le génocide rwandais et tous écrits par le journaliste Jean Hatzfield.

Lire aussi les pages consacrées au génocide rwandais dans l’ouvrage de Bernard Bruneteau  » le siècle des génocides ».

A voir en DVD: « Sometimes in april »  et  » Hotel Rwanda » ou « Shooting dogs »qui reviennent avec force sur le génocide.

A consulter: le site d’Afrik.com consacré au génocide, le site Rwanda.net ainsi que le site du Mémorial de la Shoah qui organise un cycle de conférences sur le génocide au Rwanda

Les îles artificielles de Dubai.

La NASA  offre sur son site de magnifiques photos du développement des iles touristiques inventées à Dubai. En 5 ans, tout un archipel est sorti de la mer.

  Dubai , un des sept membres de la fédération des Emirats arabes unis ( EAU) s’est lancé en 2000 dans un projet titanesque. Dans le but de diversifier ses sources de revenus, très dépendantes des cours du pétrole, et d’augmenter la superficie) de son littoral (seulement 3840 km2) le petit émirat a décidé de construire au large de ses côtes quatre grands ensembles d’ïles artificelles. Chaque groupe d’ïles a un nom en lien avec sa forme. Les trois Palm islands ( Palm Jumeirah, Palm Deira et Palm jebel) ont une forme de palmier, alors que le groupe d’ïles « The world » ont la forme des continents ( voir la photo). Au total the world fait 9 km sur 6 km et compte 250 à 300 petites îles artificielles ( l’Australie est faite de 14 îles séparées). Sur chacune de ces îles on trouvera un hôtel, un lotissement ou une maison individuelle.

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/x1n8jp_palm-islands-les-iles-mirage_business[/dailymotion]

  Le coût de ces travaux est à la dimension du projet. Chaque île coûte de 7 à 37 millions de $, les travaux de remblai sont évalués à 1.8 milliard de $. Mais ce sont aussi des dizaines de milliers de travailleurs immigrés ( Egyptiens, Indiens…) qui sont employés sur ce chantier et qui sont soumis à des journées de travail  inetrminables sous la chaleur.

  Dubai attend beaucoup de ce projet. L’émirat espère accueillir de nombreux touristes, il en accueille déjà 4 millions soit autant que les Antilles, et a commandé plus de 40 Airbus tout en modernisant son aéroport. La clientèle de ces îles artificielles sera certainement aisée et en profitera certainement pour faire  du shopping dans l’émirat. Dubaï, destination touristique concurrente de la France ou des Etats-Unis , certainement une affaire à suivre surtout au moment où la crise secoue l’économie mondiale et où ces ïles artificielles peuvent apparaître comme des mirages.

Photos NASA

 Pour aller plus loin voir le site Mappemonde

« Welcome »: la question de l’immigration clandestine.

   Depuis plusieurs années et en particulier depuis la fermeture du centre de Sangatte il y a quatre ans, les rues de Calais sont parcourues par plusieurs centaines de clandestins. Ces hommes et ces femmes pendant plusieurs semaines voire plusieurs mois espèrent pouvoir grimper dans un camion clandestinement en direction de l’Angleterre. C’est ce thème que le dernier film de Philippe Lioret aborde.

  Ils sont Irakiens, Afghans, Somaliens… et vivent dans la misère, dans la « jungle » aidés par plusieurs associations. Les Calaisiens quant à eux  n’ont pas le droit de leur venir en aide, de les héberger, de les prendre en voiture au risque d’être arrêtés par la police comme l’écrit le réalisateur du film :«Si demain, vous voulez rendre service à un mec qui n’a pas de papiers, vous tombez sous le coup d’une « aide à la personne en situation irrégulière » (Libération).

  Certes La France et la police de   20009  ne sont pas celles de 1943. Il ne faut pas tout confondre au risque de faire des amalgames dangereux mais pourquoi menacer d’une condamnation ceux et celles qui pourraient venir en aide à  des personnes à qui il manque tout ?

  Le film a le mérite d’exister, de s’arrêter sur un fait majeur soit l’immigration clandestine des pays du Sud vers les  les pays du Nord, de nous bousculer, de nous amener à réfléchir sur les relations Nord/ Sud ou comme le dit le réalisateur de « mettre le doigt là où ça fait mal ». Film à voir dès mercredi sur les écrans.

[youtube][youtube]http://www.youtube.com/watch?v=NoRqzMGBU4U&hl=fr[/youtube][/youtube]

A lire critique du film de « la Dépêche du midi ».

« Pour reconquérir sa femme, bénévole auprès des sans-papiers, Simon, maître nageur à la piscine de Calais, décide d’aider un jeune réfugié kurde qui veut traverser la Manche à la nage pour rejoindre, à Londres, sa fiancée. Il lui donne des cours de natation, le fait dormir un soir chez lui… et tombe ainsi sous le coup de la loi qui interdit d’aider les hommes et femmes en situation irrégulière.

Réalisé par Philippe Lioret (« Je vais bien ne t’en fais pas ») « Welcome » avec son scénario astucieux, traite le sujet des sans papiers à travers le regard de Simon et non des réfugiés eux-mêmes, évitant ainsi ainsi l’écueil d’une réalisation dans un style trop documentaire. Un angle de vue touchant qui permet au spectateur de s’identifier et qui ouvre la porte à une réflexion sur l’attitude – politique et personnelle – que nous adoptons envers les réfugiés. « Calais, c’est un peu notre frontière mexicaine », explique Lioret. « En fait, tout cela pourrait se passer en 43. Un type qui cache des juifs et se fait prendre. C’est aussi cela que j’ai voulu faire toucher du doigt .» Avant d’écrire son film, le réalisateur est allé passer plusieurs jours à Calais. « Encore plus épouvantable que tout ce que j’avais imaginé. Je me suis aperçu que les gens qui sont là, en transit, sont très jeunes. La majorité a moins de vingt-cinq ans.» Et il poursuit : « C’est à la fois dramatique, et hypocrite : ils attendent là, parqués leur départ pour l’Angleterre où le travail au noir a été dépénalisé. Un mois, six mois… Un jour ou l’autre, ils finissent par partir, planqués dans un camion au péril de leur vie. »

  Héros ordinaire, tout en colère rentrée, solitaire et écorché vif, Vincent Lindon, interprète le rôle de Simon. « J’ai de suite été emballé par le mélange de rugosité et e tendresse du personnage, raconte l’acteur. Un soir au début du tournage, Philippe m’a amené quai de la soupe à Calais, appelé ainsi parce que c’est là que les associations distribuent à manger. On a pris trois réfugiés en stop, ils étaient dans un dénuement total et ils nous ont demandé de les déposer dans un endroit désert qui ressemblait à une immense décharge. Cela se passait de commentaire. Le lendemain, on a commencé le tournage… « 

« La vague » ou comment naît un régime fasciste.

  Demain 4 mars, sort sur les écrans un film tout à fait surprenant « la vague » qui permet de s’interroger sur la façon dont naît un régime totalitaire.   Ce film allemand de Dennis Gansel inspiré  d’une histoire vraie permet de nous interroger sur ce que nous aurions fait en Allemagne nazie ou en URSS stalinienne et sur ce que nous ferions en cas de danger de voir revenir un tel  régime.

Ce film démontre la bonne santé du cinéma allemand après « la vie des autres » ou « Good Bye Lenin ». Film à voir avant le cours d’histoire consacré aux régimes totalitaires.

Au Gallia à Saintes du mercredi 25 mars au mardi 31 mars.

(voir les dates et les horaires sur www.galliatheatre.fr ).

En lecture, la critique pertinente du film que l’on peut trouver sur le site « dvdrama ».

« Prenez une idée forte – comment émerge et séduit l’idée d’un régime autoritaire ? – et mettez-la en scène, vous obtiendrez La Vague, le surprenant film allemand de Dennis Gansel .   « Die Welle » de son titre original étonne et interpelle gravement et montre de nouveau la qualité du cinéma allemand après « Good Bye Lenin » ou « La vie des autres ».

« La question de savoir si le fascisme pourrait réapparaître, et comment ce système fonctionne, m’a toujours fasciné. » Dennis Gänsel

La Vague ou quand l’idée dépasse sa simple expression

LA VAGUE de dennis gansel - photo 2 - cliquez pour la HD
LA VAGUE de Dennis Gansel. Avec Jürgen Vogel, Frederick Lau, Max Riemelt, Jennifer Ulrich, Christiane Paul, Jacob Matschenz, Max Mauff, Ferdinand Schmidt-Modrow, Elyas M’Barek, Christina Do Rego
Durée : 1h47.

  Inspiré d’une histoire vraie (  en 1967 un professeur américain avait fait cette terrible expérience avec ses élèves) et appuyée par des intentions politiques évidentes, La Vague nous conte la lente pente qu’un professeur et sa classe vont emprunter pour finalement arriver à la dérive que constitue la création d’un groupe sectaire et dangereusement autoritaire.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=xBwj28sflL4&hl=fr[/youtube]

  En effet, dans le cadre d’un projet de classe visant à étudier la naissance de diverses formes politiques, le professeur Rainer Wenger et les élèves qui se sont réunis sous la tutelle de cet être charismatique vont aborder le problème de l’autocratie via une pédagogie aussi surprenante qu’innovante : celle du jeu de rôle. Or, face à une jeunesse influençable, immature et idéaliste au possible, cette voie va tous les conduire dans une impasse aussi tragique qu’étonnamment exemplaire.

  Questionnant les raisons, les étapes et le lent processus d’adhésion qui mènent des individus différents à souscrire à une idéologie et à la constitution d’un groupe chargé de la rendre hégémonique, La Vague a le mérite de mettre sur pellicule un cheminement théorique étonnamment facile d’accès et pourtant particulièrement édifiant. Là où justement les êtres sont les plus fragiles et les consciences les plus à mêmes d’être orientées, l’expérience « politique » et anti-scolaire d’Herr Wenger met au jour tous les mécanismes qui mènent d’une part à l’autoritarisme puis au fascisme dans ce qu’il a de plus abject : le mensonge, la radicalisation et l’exclusion. Et ce n’est pas le moindre mérite de ce film que d’y parvenir avec une surprenante lisibilité. »

LA VAGUE de dennis gansel - photo 8 - cliquez pour la HD
LA VAGUE de Dennis Gansel

http://www.dvdrama.com/news2.php?id=31846&page=2

Pour aller plus loin:

Lire le roman de Todd Strasser « la vague » . Editions Jean-Claude Gaswsewitch 2008.

Lire le roman graphique « la vague » illustré par Stefani Kampmann. Editions J-C Gawsewitch 2008.

Le procès de Douch: le génocide cambodgien.

   Depuis une semaine s’est ouvert à Phnom Penh, capitale du Cambodge, pays d’Asie du Sud-Est, le procès de Douch, directeur du terrible centre de torture  S21.

  Ce procès est le 1er après le génocide de 2  millions de Cambodgiens par le régime des Khmers rouges de Pol Pot entre 1975 et 1979.

  Lorsque les Khmers rouges arrivent au pouvoir en avril 1975, ils vident les villes de leur population et créent dans les campagnes des « centres de rééducation ». Ils y enferment, dans des conditions épouvantables, les « traitres », les ennemis réels ou supposés de la révolution, avec leur famille.

   Les privations, les mauvais traitements, les tortures, les déportations massives, le travail forcé et les massacres ont fait 2 millions de morts, soit 1/3 de la population cambodgienne.Il s’agit d’un véritable génocide qui ne prend fin qu’en 1979 lorsque les Khmers rouges sont chassés du pouvoir par les Viêt-namiens.

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/x7gsqg_le-genocide-hante-les-cambodgiens_news[/dailymotion]

  Douch, ou plutôt Kang Kek Ieu, ancien professeur de mathématiques, qui est  jugé depuis une semaine par un tribunal parrainé par l’ONU, a joué un rôle essentiel dans ce crime en  dirigeant le centre de torture S 21 aménagé dans l’ancienne école de Tuol Sleng en plein centre de Phnom Penh.

  Ce centre a reçu entre avril 1975 et janvier 1979 16000 hommes, femmes, enfants à qui on extorquait sous la torure des aveux invraisemblables. A l’entrée du bâtiment on peut encore lire cette inscription » il est interdit de crier quand on reçoit des coups ou des charges életriques ». Douch « avait même attribué des jours spécifiques en fonction des types de prisonniers à exécuter: un jour pour les épouses des « ennemis », un autre pour les enfants, un autre pour les travailleurs », écrit la journaliste Elisabeth Becker dans son livre « Les larmes du Cambodge ».

  Sur ces 16000 Cambodgiens passés dans ce centre, seuls 7 d’entre eux ont échappé à la mort et aujourd’hui ils ne sont que trois à être encore en vie. D’autres criminels cambodgiens sont encore en vie et en liberté, Douch risque d’être le seul à être jugé.

Pour aller plus loin:

Voir le film « S21 » de Rithy Panh

Lire le livre de François Bizot  » Le Portail ».

Elisabeth Becker: « Les larmes du Cambodge ».

Belzec:camp d’extermination.

   Ce soir sur France 2 à 22h45 ( c’est un peu tard, enregistrez le si vous le pouvez) un documentaire tout à fait exceptionnel est consacré au camp d’extermination nazi de Belzec situé en Pologne à la frontière avec l’Ukraine.

 Ce documentaire d’1h50 de Guillaume Moscovitz de 2005 revient sur l’histoire de ce camp situé dans le village de Belzec. Il s’agit du premier camp d’extermination de l’Aktion Reinhard, plan nazi qui visait à l’extermination des juifs des territoires de la Pologne occupée.

  De mi-mars 1942 à décembre 42, « les Allemands déportèrent et exterminèrent environ 434 500 juifs et un nombre non défini de Polonais et de Roms (Tsiganes) vers Belzec. la majorité des Juifs étaient des ghettos du sud et du sud-est de la Pologne »( Mémorial de l’Holocauste).  Jusqu’au mois d’octobre 1942, les corps des victimes étaient jetés dans des fosses communes. C’est à partir de cette date sur ordre des SS que des groupes de travailleurs forcés juifs commencèrent à exhumer les corps des fosses et à les brûler dans des « fours » à ciel ouvert fabriqués à partir de rails de chemin de fer.

  A la fin de 1943 ces hommes avaient terminé leur tâche et le camp  fut démantelé. Les travailleurs forcés furent déportés vers Sobibor, autre camp d’extermination, et exterminés à leur tour. Les Allemands labourèrent le terrain, construisirent une ferme, firent cultiver le terrain, et plantèrent des arbres pour effacer toute trace du camp. De Belzec, il n’y eut que 4 survivants.

   Aujourd’hui sur le site du camp un Mémorial a été ouvert. Un lien existe à partir du blog (sites sur la Seconde Guerre mondiale et la Shoah).

Pour en savoir davantage:

Le documentaire existe en DVD: « Belzec » film de Guillaume Moscovitz.

 Le musée Mémorial de l’Holocauste de Washington.

 L’encyclopédie multimédia de la Shoah.

27 JANVIER: JOURNÉE INTERNATIONALE DE COMMÉMORATION EN MÉMOIRE DES VICTIMES DE L’HOLOCAUSTE.

    En 2005, les Nations Unies ont adopté une résolution instaurant le 27 janvier – date d’anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz – comme la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste. Faut-il le rappeler ce sont 6 millions de Juifs qui furent victimes de la barbarie nazie. En France sur 76000 juifs déportés seulement 3000 sont revenus.

 A cette occasion de nombreuses manifestations auront lieu à travers la France. Nous nous proposons en Histoire et Géographie de mettre en ligne les Blogs et quelques travaux  réalisés par les élèves de Terminales L dans le cadre de leur travail en ECJS consacré à l’évolution de la Mémoire de la Shoah.

Les élèves des classes de Tl 1 et Tl2 se sont rendus en octobre 2008 à Paris au Mémorial de la Shoah et au camp de Drancy avec trois professeurs ( Mme Dufour, Mme Clavel et M Cadoret). Lors de ces visites, ils ont pu rencontrer deux témoins: Mme Grinspan survivante du camp d’Auschwitz Birkenau et Mr Tinader ancien enfant caché.

C’est à l’issue de ces viistes qu’ils ont eu à produire un dossier consacré à la Shoah. Certains lui ont donné la forme d’un croquis, d’une histoire, d’un panneau et d’autres d’un blog.

Voici l’adresse de trois blogs:

1er blog: la Mémoire de la Shoah aujourd’hui

2d blog: La Shoah et le cinéma

3e blog: Un  témoignage parmi d’autres

Nous voudrions aussi mettre en avant trois travaux d’élèves particulièrement réussis.

  Le premier est un diaporama destiné à exliquer la Shoah aux enfants. C’est un travail juste et réfléchi. Nous ne pouvons pas le mettre sur le blog.

  Les deux derniers travaux  seront mis en avant  à travers deux images. Ils montrent tout l’intérêt que leurs auteurs ont pu avoir pour cette question. Merci à eux.

le premier: un dessin qui a tout son sens dans cet article.

 

 Le second: la première lettre que les auteurs du dossier ont écrite. En voici un extrait:

 » Mes chéries, 

La vie avec tonton se passait très bien, nous étions bien organisés et rien ne pouvait m’arriver. Seulement voilà, nous avions besoin de nourriture alors je suis sorti pour aller en acheter et laisser l’oncle malade dormir. J’arrivais au centre lorsque plusieurs gendarmes m’ont encerclé et emmené dans leurs locaux. Avant de pouvoir tenter quoi que ce soit, je me suis retrouvé à Drancy dans une sorte de camp où nous étions des milliers de gens entassés. J’avais peur mais nous n’avons pas été maltraités, nous sommes restés quelques jours puis on nous a amené à la gare…

Cela fait déjà trois jours que je suis dans le train. Je ne sais pas où nous allons, ni quand nous arriverons…LesAllemands nous ont entassé dans un wagon beaucoup trop petit pour le nombre que nous sommes. Il fait chaud, il n’y a que très peu de lumière.

L’odeur qui remplit le wagon est insupportable. Le pot où nous faisons tous nos besoins a débordé. Nous sommes assis dans nos propres déjections…

Certains deviennent fous, d’autres ne parlent pas, ou plus. J’ai les jambes engourdies. Je ne peux pas dormir, je ne trouve pas de position assez « confortable »… J’espère seulement que le trajet ne sera plus trop long, que nous arriverons bientôt à destination, rien ne peut être pire qu’ici… J’ai hâte de sortir de cet enfer !

                                                                                                     Je vous aime, Jean.

    Merci à tous ceux à toutes celles qui ont participé à ce projet et qui nous ont aidé. L’équipe pédagogique.

20 janvier 2009: l’investiture de Barack Obama. « L’espoir »: » Yes we can ».

   Le mardi 20 janvier à 12h précise, heure locale, Barack Obama  devant le Capitole à Washington  et des milliards de téléspectateurs avait rendez-vous avec l’histoire puisqu’il est devenu  le 44e président des Etats-Unis.

 Il s’agit pour les Américans d’une véritable rupture après huit années de présidence assurée par le républicain Georges Bush alors que Barack Obama est démocrate,  mais aussi parce que pour la première fois « la Maison Blanche » est occupée par un président noir.

 (Serment de Barack Obama sur la Bible ayant appartenu à Abraham Lincoln)

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=HXMWlqUs7OQ[/youtube]

   Barack Obama  sait que d’énormes difficultés l’attendent au cours des mois qui viennent. En effet, il arrive  à la Maison Blanche alors que les Etats-Unis traversent une des crises les plus graves de son histoire.

  Crise économique tout d’abord puisque ce sont plusieurs millions d’Américains qui sont au chômage, qui ont perdu leurs biens, qui ne bénéficient d’aucune couverture sociale ( 46 millions) et  qui ont perdu leur maison et se retrouvent sans domicile.

   Crise morale ensuite. L’intervention militaire américaine en Irak débutée en 2003 apparaît de plus en plus comme un nouveau bourbier pour les Etats-Unis et leur diplomatie.

  Barack Obama  dans son discours d’investiture s’est engagé à redonner confiance aux Américains  » nous restaurerons le pays », à changer le regard que porte les Etats-Unis sur le monde et le regard que porte le monde sur les Etats-Unis.

  Très rapidement il devrait lancer une politique de grands travaux aux Etats-Unis, une sorte de « New Deal » comme avaient connu les Etats-unis dans les années 1930 avec Franklin Théodore Roosevelt, fermer le centre de détention de Guantanamo, engager une politique de protection de l’environnement ( le protocole de Kyoto sera-t-il ratifié?), retirer progressivement les troupes américaines en Irak et au contraire les renforcer en Afghanistan…

(caricature d’Itturia, journal Sud Ouest 21 01 09).

   Les chantiers qui attendent Barack Obama sont gigantesques et les attentes de la société américaine et du monde tout autant.Barack Obama qui s’est référé à Lincoln qui avait aboli l’esclavage ( il a prêté serment sur la bible lui ayant appartenu), à Martin Luther King et à Théodore Roosevelt sait que le monde le regarde. Il faudra lui laisser le temps d’agir et accepter qu’ils ne puissent pas relever tous les défis.

Pour aller plus loin:

Le dernier numéro ( N° 339) de la revue « L’Histoire »: Chicago d’Al Capone à Obama.

Un livre: « Les Noirs américains: des Champs de coton à la Maison Blanche » Nicole Bacharan.