La politique monétaire

Leçon du mardi 17/03/2020

Ressources supplémentaires (n’oubliez pas que vous avez le cours complet)

A- La politique monétaire ?

C’est une politique économique conjoncturelle élaborée et exécutée par la banque centrale (BANK AL-MAGHRIB). Elle correspond à l’ensemble des actions visant à atteindre les objectifs du « carré magique » (croissance économique, lutte contre le chômage, maîtrise de l’inflation et équilibre extérieur).

B- Logique de la politique monétaire

C- Champ de déroulement de la politique monétaire


Breaking News: Aujourd’hui, mardi 17/03/2020, BANK AL-MAGHRIB a décidé de baisser le taux directeur de 2,25% à 2% afin de favoriser les crédits à l’économie dans une conjoncture marquée par le Corona virus.


D- Actions sur le marché de change (politique de change)

1- Généralités:

Le change: c’est l’opération de conversion de la monnaie nationale en une monnaie étrangère nommée la devise.

– La convertibilité: c’est l’échange de la monnaie nationale contre une monnaie étrangère, cet échange se fait sur la base d’un prix appelé le taux de change.

– Le taux de change: ou la parité de la monnaie, c’est le prix d’une monnaie exprimé par rapport à une autre monnaie étrangère, ce taux se forme sur le marché de change.

– Le marché de change: c’est le marché sur lequel s’échange les devises étrangères, la confrontation de l’offre et de la demande de devises permet de déterminer le prix d’une devise par rapport à une autre : cours de change.

2- Les régimes de change:

La détermination du taux de change dépend des régimes de change. On distingue le régime de change fixe et le régime de change flottant.

Le régime de change fixe : dans un régime de change fixe, les autorités monétaires déterminent un taux de change fixe pour la conversion de la monnaie nationale en une devise étrangère et les banques centrales interviennent sur le marché de change afin de maintenir le cours de change à une valeur égale ou très voisine de ce taux fixe.

Le régime de change flottant : ou flexible, dans ce régime, le cours est déterminé sur le marché de change selon la loi de l’offre et de la demande. Les banques centrales n’ont pas l’obligation d’intervenir sur ce marché.

3- Actions des autorités monétaires

Les actions de la banque centrale diffèrent selon le régime de change en vigueur :

– En situation de régime de change fixe : La banque centrale peut procéder soit à une dévaluation ou à une réévaluation.

La dévaluation: C’est une action volontaire des pouvoirs publics qui visent à faire baisser la valeur de la monnaie nationale par rapport à la monnaie étrangère. La dévaluation a pour conséquence d’augmenter le nombre d’unités de la monnaie nationale nécessaires à l’obtention d’une unité de monnaie étrangère.

Avantages Limites

– Améliorer le solde de la balance commerciale en rendant les exportations plus compétitives et en freinant les importations car elles deviennent plus chères.

– Encourager le tourisme, les investissements étrangers, les transferts des marocains résidant à l’étranger.

– Alourdir le poids de la dette extérieure.

– Risque d’inflation (inflation importée).

La réévaluation: C’est l’action des pouvoirs publics qui visent à augmenter la valeur de la monnaie nationale par rapport aux monnaies étrangères. La réévaluation a pour conséquence de diminuer le nombre d’unités de la monnaie nationale nécessaires à l’obtention d’une unité de monnaie étrangère.

Avantages Limites
– Importations moins chères.

– Service de dette moins onéreux.

– Moyen de lutte contre l’inflation.

 

– Possibilité de freiner les exportations, le tourisme, les transferts étrangers…

En situation de régime de change flottant: En principe le cours de change d’une monnaie nationale par rapport aux monnaies étrangères dans un système de change flottant est en fonction des offres et des demandes de cette monnaie. Ainsi la banque centrale doit intervenir sur le marché de change pour éviter de trop fortes fluctuations de sa monnaie, soit dans le cas où elle se déprécie ou dans le cas où elle s’apprécie.

En cas de dépréciation de la monnaie nationale : La dépréciation de la monnaie signifie que sa valeur tend à baisser par rapport aux monnaies étrangères. Dans ce cas, la banque centrale doit vendre les devises contre l’achat de sa propre monnaie.

En cas d’appréciation de la monnaie nationale : Elle signifie que sa valeur tend à augmenter par rapport aux monnaies étrangères. La banque centrale doit acheter les monnaies étrangères contre la vente de la monnaie nationale.


E- Les fondements théoriques de la politique monétaire

Deux principaux courants de la pensée économique ont marqué l’histoire de la politique monétaire. Il s’agit des libéraux et des keynésiens.

  • L’approche libérale

L’objectif principal de la politique monétaire est de lutter contre l’inflation. Selon les monétaristes (notamment Milton Friedman), la politique monétaire ne peut agir que sur l’inflation : la monnaie ne peut être utilisée pour relancer la croissance économique, ni pour lutter contre le chômage car une politique de crédit à faible taux d’intérêt ne peut que faire augmenter la masse monétaire et les prix et elle reste sans effet sur la production et la croissance. Ainsi, Irving Fisher montre avec la théorie quantitative de la monnaie que le niveau général des prix est déterminé par la masse monétaire.

La Théorie Quantitative de la Monnaie (TQM) est une théorie qui traduit l’égalité entre le flux des paiements monétaires (M*V) et le flux des échanges de biens et services (Q*P). Cette équation s’écrit :

M . V = Q . P

  • M : La masse monétaire.
  • V : La vitesse de circulation de la monnaie.
  • Q : La quantité des biens et services.
  • P : Le niveau général des prix.

Si nous supposons que V est stable (les habitudes de paiements ne changent pas) et que la production n’augmente pas, toute augmentation de la masse monétaire (M3) va induire une augmentation des prix et donc de l’inflation.

L’inflation serait due à une émission monétaire excessive, donc la politique monétaire doit agir sur l’agrégat M3 pour lutter contre l’inflation.

  • L’approche keynésienne

Contrairement à ce qu’affirment les libéraux, J. M. Keynes ne considère pas que cette politique soit inflationniste. En effet, d’après la théorie keynésienne, la politique monétaire peut agir sur la croissance et le chômage : une baisse du taux d’intérêt va favoriser la reprise des investissements et donc de la croissance, ce qui va réduire le chômage par la création de l’emploi.