Femmes écrivains : davantage d’auteurEs au bac de français en 1ère ?

Pourquoi les œuvres féminines retenues au bac de français de 1ère sont-elles si rares ?

Les femmes n’ont pas la place qu’elles méritent dans les manuels de littérature. Bien sûr l’histoire de notre société explique en partie cette situation. Mais, si l’idée d’établir des quotas fait polémique, il ne faudrait pas pour autant minimiser l’importance des auteures. les femmes écrivains doivent avoir toute leur place dans les programmes de français en 1ère.

Les auteures quasi absentes des épreuves écrites du bac

3,41 % ! Si l’on en croit l’étude rapportée par LCI, ce chiffre représente la proportion d’œuvres écrites par des femmes et proposées au bac de français. Ces statistiques prennent en compte les 117 extraits retenus pour le bac de français de 1re en section ES et S, et de terminale L entre 1999 et 2016[1].

Au total, cela correspond à 72 auteurs contre 3 auteurEs. Les trois élues, figurant aux côtés des Hugo, Zola, Rimbaud, Vian et autres poids lourds de notre patrimoine littéraire se nomment Colette, Simone de Beauvoir et Christine Montalbetti. C’est très peu.

Pourtant, constat encourageant, une auteure sera présentée aux épreuves écrites du bac L 2018 pour la 1re fois. Il s’agit de Madame de Lafayette, pour sa nouvelle intitulée La Princesse de Montpensier.

 femme écrivain bac français

C’est un peu mieux à l’oral du bac de français de 1ère

Peut-on imputer cette situation à une forme de sexisme ? En partie, sans doute. Mais surtout à celui de nos aïeux. En effet, jusqu’au début du xxe siècle, les auteures restaient très rares : leur émancipation n’était pas d’actualité.

Toutefois, l’évolution devient ensuite spectaculaire et, actuellement, on dénombre grosso modo autant d’auteurEs que d’auteurs. Ainsi, aux épreuves orales du bac de 1ère, où la littérature contemporaine occupe une place plus importante, on retrouve davantage d’écrivaines.

Quoi qu’il en soit, c’est un triste constat, la femme n’a pas la place qu’elle mérite dans les programmes scolaires. Selon Michèle Idels, féministe et codirectrice des éditions des femmes : « On constate que le rôle des grandes femmes est souvent minimisé. Qui sait que le premier auteur de littérature mondiale est une femme, En-Hedu-Ana, au xxiiie siècle avant Jésus-Christ ? »[2].

Établir des quotas ?

Pour autant, l’idée d’établir des quotas est discutable. L’école n’est pas là pour travestir la réalité de l’histoire de la littérature française qui est par essence masculine. Placer davantage de femmes au programme du bac simplement parce qu’elles sont femmes serait ridicule.

femme écrivain bac français
Christine de Pisan

Par contre, à l’instar de Madame de Lafayette, la poétesse Marie de France (1160-1210), dont s’est inspiré Jean de La Fontaine, ou Christine de Pisan (1364-1430), première écrivaine à vivre de sa plume, constituent de beaux exemples d’auteures pré-contemporaines qui mériteraient d’être étudiées pour ce qu’elles ont apporté à la littérature et à la société de leur temps.

 

[1]LCI, juin 2016.

[2]Libération, avril 2015.

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