Actualités des nouvelles technologies en Suisse

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Les temps sont à la globalisation, en informatique encore plus qu’ailleurs. Des sociétés géantes comme Google ou Amazon mettent à disposition des entreprises et des particuliers de l’espace serveur, de l’hébergement et des solutions informatiques à moindre coût. Comment alors se démarquer lorsqu’on est une société locale? Tout d’abord, si nous prenons par exemple une société informatique Genève, son avantage principal va résider dans ses possibilités en termes de support; en effet, de nombreuses entreprises ont besoin d’un ingénieur attitré qui pourra intervenir sur place en cas de problème, ou simplement former les collaborateurs à un nouvel outil informatique. C’est donc dans le sur-mesure que le local paie le plus, et aussi au niveau du support. Les grandes sociétés sont parfois incapables d’aider « intelligiblement » les sociétés en français.

Un autre aspect important des entreprises d’informatiques suisses, pour autant qu’elles stockent leur données sur le territoire helvétique, se situe dans les aspects légaux d’un hébergement suisse. Les lois sur la protection des données sont particulièrement développées en Suisse, et c’est une garantie non seulement pour les entreprises mais surtout pour les particuliers qui utilisent leurs services, de savoir qu’en cas de problème, un recours est possible, que leurs données sont protégées au titre de la loi suisse, et qu’ils peuvent y accéder ou les effacer en cas de besoin. Beaucoup de sociétés offshore n’offrent aucune protection aux utilisateurs. La transparence légale et le « made in Switzerland » ont donc une valeur important en termes de crédibilité.

Certains corps de métier ont plus de difficultés à se mettre au e-commerce, notamment les plus petites structures, qui ont moins de volume ou de chiffre d’affaires. Pour elles, il est difficile d’investir des dizaines de milliers de francs dans un site internet performant, car souvent le rendement n’est pas au rendez-vous.

Une solution que l’on voit de plus en plus consiste à s’inscrire à une sorte de Marketplace, comme Galaxus en Suisse. Pourtant, des métiers très spécifiques ont des besoins particuliers, notamment les fleuristes. Ils ne peuvent pas longtemps stocker leurs produits, et font souvent du sur-mesure. Il y a également le problème de la livraison, qui doit être effectuée directement.

Pour les fleuristes, il existe une plate-forme pour la livraison de fleurs à Lausanne et au-delà. Les fleuristes peuvent s’inscrire, et bénéficient de toute l’infrastructure informatique installée par la société qui fait office d’intermédiaire: plate-forme de paiement, e-mails de confirmation, suivi de commande, etc. De plus, le fleuriste bénéficie de la visibilité du site internet pour obtenir de nouveaux prospects, prospects qui auront aussi la possibilité de passer en commande directe plus tard.

D’autres corps de métier n’ont pas encore ce type d’infrastructure, et doivent encore utiliser des moyens de communication moins avancés, comme la commande par téléphone, ou le bouche à oreille.

Hasard des circonstances ou vrai tendance inéluctable, le passage des activités d’une entreprise en ligne s’est intensifié ces dernières années avec la crise sanitaire due au COVID-19. Il y a quelques années, en Suisse tout du moins, le travail à distance restait une chimère. Peu de sociétés y étaient prêtes, encore moins les administrations cantonales et fédérales. Par la force des choses, début 2020, cette transition s’est accélérée. Le travail à distance a entraîné avec lui la mise en ligne d’un certain nombre d’activités de l’entreprise, notamment en ce qui concerne la gestion et l’administration. C’est le domaine le plus simple à migrer, vu qu’il se passe principalement sur des ordinateurs.

Aujourd’hui, la Suisse fourmille d’initiatives allant dans ce sens, du programme de facturation en ligne à des solutions de gestion d’entreprise 100% online. Quels sont les risques et les avantages de ces solutions? L’un des avantages certains est l’accessibilité et la sécurité: plus besoin d’avoir un seul poste sécurisé, la gestion de l’entreprise est disponible en ligne, depuis n’importe quel ordinateur, pour peu que vous ayez les accès. Autre avantage – l’innovation technologique partagée. En effet, à l’époque de la gestion d’entreprise non-connectée, les sociétés avaient soit leur propre programme de facturation sur un poste, qu’ils devaient sans cesse mettre à jour pour rester aux normes, ou des programmes nécessitant une installation sur site coûteuse et parfois complexe, nécessitant de nombreuses mises à jour. Avec l’accès en ligne, cette période est révolue – toute innovation est instantanément partagée par l’ensemble des clients.

Les désavantages d’une gestion 100% en ligne se concentrent en général sur la sécurité des données, qui peut être extrêmement complexe à gérer. Quel que soit le niveau de sécurité d’une application, aucun programme n’est infaillible, et une attaque de ransomware sur de tels « honeypots » pourrait vite tourner à la catastrophe, entraînant dans son sillage de nombreuses sociétés dépendant de cette solution. C’est pourquoi une communication claire à ce niveau est cruciale pour les acteurs de la comptabilité et de la gestion en ligne, afin de garantir à leurs clients des moyens conséquents en cas de fuite de données, notamment à travers des backups.

Une tendance de fond que l’on constate aisément depuis une dizaine d’années, c’est la façon dont les internautes rassemblent de l’information afin de trouver les meilleurs astuces. On peut le voir en action sur les réseaux sociaux, à travers les groupes Facebook, ou plus récemment sur un réseau social entièrement dédié à la vidéo comme Tic Toc.

Toujours à l’affût de bons plans, les internautes rassemblent parfois ces informations pour les proposer sur des sites de types « comparateurs » (comme par exemple ce groupement belge qui compare les sites de livraison de fleurs en Belgique), tout en bénéficiant parfois d’une commission à travers les plate-formes d’affiliation.

Cette collaboration, en ce qui concerne l’information, ne se limite pas aux biens de consommation mais touche aussi la politique et l’enseignement. En externalisant ainsi les travaux, un projet peut être amené à sa conclusion de façon rapide et multi-disciplinaire. Une tendance également née du web est le crowdfunding, que l’on retrouve pour financer tout type de projet, qu’il s’agisse de la création d’un produit ou du soutien d’une personne.

Nous reviendrons ces prochaines semaines sur ces tendances de fond qui ont profondément transformé non seulement le web, mais la société dans son ensemble, et le monde du travail en particulier, pour le meilleur et pour le pire.

Pas un jour ne se passe sans que l’on nous parle de « cloud », ou d’hébergement dans le cloud, en faisant passer cela pour la panacée. De quoi parle-t-on vraiment? Quelqu’un s’amusait à dire « il n’y a pas de cloud, c’est simplement l’ordinateur de quelqu’un d’autre » et il y a du vrai dans cette boutade.

Toutefois, il ne faudrait pas réduire le cloud à un simple hébergement web amélioré: il concerne une gamme grandissante de produits informatiques et physiques. De la gestion de stock d’une entreprise à sa facturation, en passant par des applications de l’internet des objects comme chauffage, système de sécurité, monitoring météorologiques, etc. Ce qui caractérise le cloud, c’est le fait d’être accessible de partout sur la terre à travers une connexion internet. Qui dit cloud dit donc facilité d’accès, et son corrolaire, risque de sécurité. Le cloud propose une dématérialisation des services: votre ordinateur (ou votre maison) brûle? Pas de problème, l’ensemble de vos services peut continuer à tourner.

Les avantages de l’hébergement sur le cloud sont nombreuses, outre la facilité d’utilisation, la redondance et la dématérialisation. Le stockage est également plus facile, comme nous pouvons le voir sur nos téléphones portables qui stockent nos photos et nos données sur le cloud. Alliée à une certaine forme d’intelligence artificielle comme la reconnaissance faciale, nous n’avons plus besoin de rechercher sur nos disques dur une photo en particulier, celle-là est taggée automatiquement et facile à récupérer. Et nous n’en sommes qu’au début.

Le cloud est donc une réalité et procure des avantages inestimables pour les entreprises et particuliers, en Suisse comme ailleurs.

Depuis 2015, un concours est organisé par un collectif de startups appelé « Prix de la transition numérique ». Ce prix récompense l’adaptation d’une entreprise à la nouvelle économie et à internet en particulier. Ce collectif s’attache avant tout à partager ses découvertes: à travers son prix, elle met en avant des bonnes pratiques pouvant être utilisées par d’autre sociétés pour bien négocier leur virage numérique.

En 2018, c’est la société genevoise de livraison de fleurs 123fleurs qui a reçu ce prix, grâce au transfert d’une partie de ses activités sur son site internet. Cette transition a pris plus d’une année, vu qu’à l’origine il s’agissait d’un simple petit magasin local établi en ville de Genève. Depuis, cette exposition a permis à 123fleurs de gagner en visibilité et d’augmenter son chiffre d’affaires de plus de 80%. Son gérant, Patrick Wittwer, confie que c’était une question de survie. « Avant cette transition, la concurrence de la grande distribution était trop forte, et notre visibilité trop faible, trop locale ». Après avoir fait appel à un société spécialisée, 123fleurs.ch a vite compris l’intérêt d’une telle démarche.

En plus de cette transition technologique, il y a également eu un regroupement de forces, à travers la création d’un collectif de fleuristes locaux, permettant un transfert de savoir et aussi de commandes dans toute la région romande.

Où en est-on réellement en ce qui concerne les nouvelles technologies dans le domaine médical? Grande mystère. Et quand nous parlons de nouvelles technologies, nous abordons celles-ci dans le sens le plus basique qui soit: une informatisation de base, voire une liaison internet et une standardisation des bases de données, ce qui reste un plus.

On parle beaucoup de robots capables de réaliser une opération chirurgicale, mais parle-t-on du fait qu’un dossier médical est toujours écrit sur papier, stocké dans une salle d’archive et difficilement accessible? C’est pourtant la réalité de nombreux médecins et chirurgiens en Suisse. Que ce soit dans le domaine public ou privé, la numérisation et la standardisation sont loin d’être des acquis. Une autre question épineuse est la sécurisation des données, lorsqu’une informatisation est en place. Celle-ci réserve de nombreuses (mauvaises) surprises.

Ces points seront l’objet de nos prochains articles à venir, suite à une enquête dans le milieu hospitalier et médical en Suisse et aux Etats-Unis (Révélation: les Etats-Unis sont autant à la traîne que la Suisse dans ce domaine…).

Ressources:

Revmed – le dossier médical
Sécurisation données médicales
Interview Vincent Bettschart

3 ans ont passé depuis la rédaction de notre premier article dédié au droit à l’oubli. Si les choses n’ont pas vraiment évolué depuis, de nombreuses procédures en cours pourraient bien faire changer les choses ces prochains mois. Tout d’abord, la Cours de Justice de l’Union Européenne doit se prononcer après avoir été saisie par des Français qui demandent purement et simplement la suppression de contenus contenant des données personnelles. Une telle loi permettrait en théorie à quiconque de supprimer de Google tous les résultats comprenant des informations personnelles, même s’il s’agit d’informations pouvant être utiles à la société (par exemple des crimes commis, des condamnations, etc.). Une date d’audience devrait être fixée ces prochaines semaines et nous vous tiendrons au courant de cette affaire vitale pour l’avenir des données personnelles en Europe.

Par ailleurs, Google a communiqué ses chiffres sur les 3 dernières années d’activité liées au droit à l’oubli. Sur l’ensemble des demandes de droit à l’oubli qu’il a reçue, soit 720’000, c’est 43% des 2 millions de liens demandés qui ont été supprimés de l’index Google. Le taux reste assez élevé, même si de nombreuses personnalités publiques n’ont pas eu gain de cause étant donné le caractère à « utilité publique » des conteus. Dans ces cas, une partie importante d’entre elles ont recours à une agence d’e-réputation pour les aider à communiquer de façon plus positive. Dans ces cas également, rien n’est garanti, et souvent une mauvaise réputation sur internet – qu’elle soit justifiée ou pas – va rester visible pendant de longues années. Les questions d’oubli, de réputation et de droit à la vie privée sont complexes et les outils à notre disposition insuffisants. Gageons que l’avenir nous donnera de meilleurs outils pour nous protéger tout en continuant à informer.

Cette semaine, nous reviendrons sur les faits marquants liés à l’e-réputation en Suisse et dans le monde. Dans l’intervalle, voici notre revue de presse pour avril 2017 avec d’excellents articles sur le sujet:

Les marques face aux scandales de l’e-réputation en 2017

Anticiper une crise sur les réseaux sociaux

Bien réagir à un Bad Buzz

Protéger l’e-réputation de sa marque avec un blog d’entreprise

Le lancement du formulaire de droit à l’oubli par Google cet été (suivi par Bing il y a quelques semaines) a fait couler beaucoup d’encre dans la presse spécialisée. Suite à la décision de justice de l’Union Européenne, je me demandais si les moteurs de recherche allaient inclure la Suisse dans leurs mesures. Certes, la Confédération Helvétique est au coeur de l’Europe, mais n’a jamais fait partie de l’UE… c’est donc avec une certaine surprise que j’ai pu constater que Google.ch serait également impacté. Le droit suisse ne s’est pourtant pas prononcé à ce sujet – et même si cela avait été le cas, je doute que l’impact aurait été suffisant pour faire bouger un colosse comme Google.

Il est donc possible de demander le retrait de contenus tombant sous le coup de cette directive européenne, en Suisse et ailleurs en Europe (au Royaume-Uni également). Cela concerne avant tout des articles relatant des faits anciens ayant un impact négatif sur la réputation d’une personne. Les règles sont relativement floues, mais on pourrait les résumer ainsi: pour autant que cette information ne soit pas d’utilité publique, et qu’un laps de temps suffisant se soit écoulé, une demande aura de bonnes chances d’aboutir. Que l’article soit véridique et fondé n’a aucune influence. Quant à savoir ce qui constitue une information d’utilité publique et un délai suffisant, l’UE laisse Google seul juge de le déterminer.

Avec le recul, il semble que le géant de Mountain View ne soit pas trop regardant pour retirer des contenus de son index. Mais avant de sauter sur l’occasion et de tenter de nettoyer son e-reputation par ce biais, il faut prendre en compte 3 facteurs:

  1. Le lien ne sera pas supprimé du web
    Même si le lien n’est plus visible sur Google, cela ne veut pas dire que la page « disparaît » du web. Le lien ne s’affichera plus pour des requêtes bien spécifiques visant le nom et le prénom de la personne. Jusqu’à quel niveau de précision l’affichage sera bloqué reste mystérieux. Si « Pierre Dupont » n’affichera pas le lien, une requête comme « Scandale international de Pierre Dupont » pourrait bien le retourner.
  2. Le lien ne disparaîtra pas de Google.com
    Toute personne effectuant une recherche sur la version internationale du moteur verra toujours les résultats non-altérés. En cas de doute sur la disparition d’un article, une simple vérification sur Google.com révélera sans doute le pot aux roses.
  3. Le site impacté sera notifié par Google
    Vous espériez que la page allait disparaître de l’index de Google sans faire de bruit? Préparez-vous à un bel effet Streisand: chaque lien retiré de l’index de Google entraîne l’envoi d’une notification au site visé. Et rien n’empêche un journal de relater vos efforts pour nettoyer votre e-reputation. Le Guardian a d’ailleurs relaté une telle affaire dans ses colonnes [EN].

Pour ces raisons et bien d’autres, il faut donc bien réfléchir avant d’avoir recours à ce formulaire, au-delà des questions éthiques et de la pertinence de ce mécanisme qui s’apparente souvent à de la censure pure et simple. En voulant donner moins de pouvoir à Google, la Cour Européenne l’a placé en position de décider de la pertinence d’une décision de justice compliquée.  Pas sûr que la diligence soit à l’ordre du jour quand des dizaines de milliers de demandes doivent être traitées chaque semaine.